Catégorie : Uncategorized

Une nuit au Beaumont Hotel de Londres

Un parking reconverti en hôtel de luxe des années 20, une centrale électrique transformée en charmant jardin suspendu, un hôte haut en couleur inventé de toutes pièces… Ouvert il y a deux ans, le Beaumont est passé maître dans l’illusion de vous plonger dans un monde qui semble avoir toujours existé… alors qu’il vient d’être créé.

Dès l’arrivée aux Brown Hart Gardens, à deux pas de la tumultueuse Oxford Street, on est comme plongé dans une dimension parallèle. Impossible d’imaginer que sous ces bancs et pots de fleurs se cache une station électrique. De belles bâtisses en briques rouges surveillent le calme de cette place cachée, avec son coffee shop bio, sa belle cathédrale ukrainienne, son studio de danse et, bien sûr, le Beaumont, reconnaissable à sa façade sculptée par Antony Gormley, lauréat du Turner Prize, connu pour ses colosses de béton cubiques exposés à travers le monde. Ici, un géant de dix mètres de haut est assis les mains croisées sur les genoux (il faut reculer de quelques pas sur la place pour en apprécier toute la carrure).

Storytelling

C’est le premier hôtel de Jeremy King et de Chris Corbin, associés depuis trente ans dans la restauration (ils possèdent The Wolseley, The Delaunay, la brasserie Zédel…). Fascinés par les années 20 et les hôtels art déco new-yorkais, ils ont voulu créer une identité au bâtiment : un parking qui date de 1926. Pour cela, il leur fallait un personnage, un fantôme chic et glamour pour hanter les lieux. Ils inventèrent donc l’histoire d’un propriétaire imaginaire : Jimmy Beaumont, manager au Carlyle à New York qui échappa à la prohibition en s’installant à Londres, dans les années 30, pour ouvrir ce lieu de refuge aux riches Américains en mal de cocktails savamment shakés.

Il y a d’ailleurs deux bars dans l’hôtel : un caché, réservé aux clients de l’hôtel, parfait pour un tête-à-tête capitonné et discret ; l’autre, au cœur de l’établissement, constamment animé. La réception est volontairement petite et à l’écart, pour parfaire l’esprit « club de membres ». Le service y est particulièrement attentionné : il est même possible que vous soyez reconnu avant de vous être annoncé ! Tout a été pensé pour donner le sentiment que le lieu existe depuis des décennies (sans qu’il soit poussiéreux) : au pied de l’ascenseur, les étages sont indiqués avec une aiguille, la clé de votre chambre a la forme d’une véritable clé (même si elle est magnétique).

Photos d’époque

La chambre, justement, est décorée de meubles de bois précieux et de photos d’époque. Sublime salle de bains marbrée, lit divinement confortable, jeu de cartes, livres et délicieux chocolats près de l’oreiller. Le bureau se transforme en coiffeuse pour se refaire une beauté. On se sent très vite chez soi (enfin, on aimerait que ce soit chez soi).

Le soir, après un passage au spa et sa piscine glacée, on vous conseille de dîner au restaurant de l’hôtel, The Colony, un des lieux les plus branchés de la ville. Avec un peu de chance, vous avalerez votre steak-frites en compagnie des Beckham (ils y ont leurs habitudes, on peut témoigner). Assis sur les banquettes en cuir, on a l’impression que, entre ces murs recouverts de photos, des générations d’acteurs ont dîné de macaronis au fromage ou de cocktails de crevettes. La salle est complète. L’illusion est parfaite.

Grâce de Jacqueline Sauvage : tous derrière Hollande

Alors que Jacqueline Sauvage vient tout juste de quitter la prison de Réau, en Seine-et-Marne, dans laquelle elle purgeait une peine de 10 ans pour le meurtre de son mari violent, les réactions politiques à la grâce totale accordée par François Hollande ne se sont pas fait attendre. À droite comme à gauche, tous saluent, la plupart sur les réseaux sociaux, le geste du président de la République.

À gauche :

– Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise à l’élection présidentielle : « Je suis heureux de la grâce complète accordée à Jacqueline Sauvage. Comme d’autres, à l’appel du comité et d’Eva Darlan, j’avais réclamé que le président sorte de la demi-mesure d’une grâce ‘partielle’. Il l’a fait. C’est une décision juste, par-delà la loi écrite, par-delà le bien et le mal, en conscience. Je félicite le comité et Eva Darlan pour leur courageuse et inflexible opiniâtreté. »

– Manuel Valls, candidat à la primaire organisée par le PS : « Je salue la décision humaine du président concernant Jacqueline Sauvage. Continuons à combattre les violences faites aux femmes. »

Je salue la décision humaine du Président concernant Jacqueline Sauvage. Continuons à combattre les violences faites aux femmes.

— Manuel Valls (@manuelvalls) 28 décembre 2016

– Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes : « Après la grâce présidentielle de Jacqueline Sauvage, la mobilisation contre les violences faites aux femmes doit se poursuivre. Merci @fhollande. »

Après la grâce présidentielle de J.Sauvage, la mobilisation contre les violences faites aux femmes doit se poursuivre. Merci @fhollande.

— laurence rossignol (@laurossignol) 28 décembre 2016

– George Pau-Langevin, députée PS de Paris, porte-parole de Vincent Peillon, ancienne ministre des Outre-Mer : « Je salue la décision courageuse de @fhollande qui a jugé que la place de Jacqueline Sauvage était auprès de sa famille et non en prison. »

– Juliette Méadel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Aide aux victimes : « #Jacqueline Sauvage enfin libre! Merci #françoishollande. Une grâce présidentielle à bon escient. #victime #equité »

– Arnaud Montebourg, candidat à la primaire organisée par le PS : « Je me réjouis de la grâce de Jacqueline Sauvage par @fhollande. Combattons sans relâche les violences faites aux femmes ! »

– Vincent Peillon, candidat à la primaire organisée par le PS : « La #grâce accordée à Jacqueline Sauvage est une très bonne nouvelle que je tiens à saluer, une décision courageuse. »

La #grâce accordée à Jacqueline Sauvage est une très bonne nouvelle que je tiens à saluer, une décision courageuse.

— Vincent Peillon (@Vincent_Peillon) 28 décembre 2016

– Sylvia Pinel, candidate à la primaire organisée par le PS : « Je salue la décision de François Hollande #droitdegrace »

– Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le PS : « Je salue le geste d’une grande humanité du président de la République de gracier Jacqueline Sauvage. » (Twitter)

À droite :

– Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et candidat à la présidentielle : « Enfin une sage décision de @fhollande qui a choisi de gracier Jacqueline Sauvage ! Je salue le geste. Heureux de la voir retrouver les siens. »

– Gilbert Collard, député apparenté FN : « Jacqueline Sauvage graciée, justice désavouée ; avec toutes les crapules libres, Hollande pouvait bien la gracier : Son seul moment de grâce ! »

Jacqueline Sauvage graciée, justice désavouée; avec toutes les crapules libres,Hollande pouvait bien la gracier: Son seul moment de grâce ! pic.twitter.com/e450OeO853

— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 28 décembre 2016

– Valérie Boyer, porte-parole Les Républicains et membre du comité de soutien à Jacqueline Sauvage : « Je pense que la demi-mesure qui avait été prise l’année dernière n’avait permis de satisfaire ni les juges, ni l’appareil judiciaire, ni Mme Sauvage et sa famille, et qu’aujourd’hui François Hollande prend enfin une décision complète. Il fait en sorte que son droit de grâce, qui est prévu par la Constitution, puisse s’exercer pour Mme Sauvage, qui est devenue un symbole, un symbole des femmes battues, un symbole des victimes. »

– Philippe Vigier, porte-parole de François Fillon : « #JacquelineSauvage enfin libre et entourée des siens : un symbole fort dans la lutte incessante contre les violences faites aux femmes ! »

– Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France : « Enfin la dénonciation de l’omerta dont les femmes victimes de violence font l’objet entendue. Décision forte & juste pour Jacqueline Sauvage. »

Enfin la dénonciation de l’omerta dont les femmes victimes de violence font l’objet entendue. Décision forte & juste pour Jacqueline Sauvage https://t.co/1Oi0d3x52A

— Valérie Pécresse (@vpecresse) 28 décembre 2016

– Florian Philippot, vice-président du Front national : « #JacquelineSauvage: enfin ! Une bonne décision ! »

– Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI : François Hollande « a eu raison d’accorder une grâce totale à cette femme dont le martyr a été compris par tous les Français ».

Evasion fiscale: en 8 ans, la France a collecté 8,4 milliards d’euros

Selon les chiffres de l’OCDE, la régularisation des fraudeurs fiscaux a rapporté 70 milliards d’euros dans le monde, dont 8,4 milliards pour la France, depuis la crise financière de 2008.

8,4 milliards d’euros. C’est ce qu’a rapporté la régularisation des évadés fiscaux en France depuis huit années, selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques(OCDE) rendus publics par le Journal du Dimanche. Un montant qui s’élève à 70 milliards d’euros à l’échelle de la planète, selon l’OCDE.

48 000 Français ont régularisé leur situation

« Sous la pression d’une législation nettement plus sévère et d’une coopération internationale en progrès, quelque 500 000 personnes ont régularisé leur situation dans leurs États respectifs, dont plus de 48 000 Français », écrit le JDD dans son article « Les fraudeurs sortent du bois ».

Depuis 2009, les Etats-Unis auraient ainsi collecté 8,6 milliards d’euros, le Brésil 14,4 milliards d’euros, l’Italie près de 8 milliards d’euros. Les rentrées fiscales de plusieurs pays, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou encore l’Espagne n’ont pas encore été officialisées, mais seraient estimées à plusieurs milliards.

« La fin de l’opacité et du secret bancaire »

« Le chiffre est révélateur de la fin de l’opacité et du secret bancaire; ce qui importe, c’est d’introduire de l’équité et que les gens ne puissent plus aller cacher leur argent à l’étranger sans encourir de sanctions », se félicite Pascal Saint-Amans, le directeur du Centre de politique et d’administration fiscale de l’OCDE, sollicité par le quotidien.

Ce résultat est le fruit d’une traque amorcée en 2008, au lendemain de l’éclatement de la crise financière des subprimes, qui a vu l’émergence du principe de l’échange d’informations à la demande entre Etats membres du G20, et élargi ces dernières années aux 125 Etats du Forum mondial.

LIRE AUSSI >> Falcao, Pepe, Özil… Rois du football et de l’évasion fiscale?

Joyeuses fêtes : comment couper et présenter le foie gras

Le foie gras reste le mets de fête par excellence ! À Noël ou pour le jour de l’An, on le retrouve sur beaucoup de tables. L’un des casse-têtes consiste à le couper sans le casser et à le présenter afin qu’il reste appétissant. On doit tout de suite le distinguer d’une mousse de foie de canard ou d’un traditionnel pâté !

Pour adopter le geste sûr, ne pas briser le précieux mets, nous avons demandé ses trucs et astuces à Éric Males, conseiller gastronomique dans la boutique Valette, à Paris.

Première chose à savoir, tous les foies ne se valent pas. Il est important de bien comprendre ce qui se cache derrière les étiquettes.

Foie gras entier : maximum deux morceaux issus de deux foies différents.

Foie gras : assemblage de morceaux de foies différents.

Bloc de foie gras : plusieurs foies émulsionnés, garantissant un goût homogène.

Bloc de foie gras avec morceaux : crème de foies gras avec morceaux ajoutés après le mixage.

Mousse de foie gras : émulsion de foie gras et d’un corps gras.

Parfait de foie gras : contenant au moins 75 % de foie gras.

Pâté de foie gras : contenant au moins 50 % de foie gras.

La France demeure le premier producteur mondial de foie gras avec près de 20 000 tonnes par an, soit plus des deux tiers de la production mondiale. L’Aquitaine (9 000 tonnes), la région Midi-Pyrénées (3 840 tonnes), et les Pays de la Loire (3 500 tonnes) résistent encore et toujours aux pays de l’Est, qui proposent depuis quelques années des produits moins chers, mais bas de gamme. Pour connaître l’art de servir le foie gras : suivez le guide…

Neumann – La politique pour les surdoués : le cas Macron

Emmanuel Macron est un phénomène. Inconnu du grand public il y a un peu plus de deux ans, il est, à 39 ans, l’un des prétendants les plus sérieux à l’élection présidentielle – même si les sondages le disent aujourd’hui éliminé dès le premier tour. Dans tout autre domaine, on dirait qu’on est en présence d’un surdoué. La politique en a connu quelques-uns avant lui (Giscard, Fabius…), mais aucun n’avait à ce point défié toutes les règles de l’apesanteur politique. Jamais élu, il choisit comme première campagne la mère des batailles électorales : la présidentielle. Et encore s’y présente-t-il…

Le Figaro choisi pour reprendre les activités de Viadeo

La filiale Figaro Classifieds a mis sur la table 1,5 million d’euros et prévoit la reprise de 98 employés sur les 126 actuels.

Le Tribunal de Commerce de Paris a approuvé ce vendredi la cession du réseau social professionnelViadeo à Figaro Classifieds, la filiale de petites annonces du groupe de médias Figaro CCM Benchmark, ont annoncé les deux parties dans un communiqué.

5 autres offres présentées

Figaro Classifieds a mis sur la table 1,5 million d’euros et prévoit la reprise de 98 employés (dont 20 stagiaires et CDD) sur les 126 que compte Viadeo. Alors que 5 autres offres avaient été présentées, c’est le projet d’entreprise du Figaro, qui prévoit de continuer l’activité du réseau social professionnel et de conserver sa marque, qui a été choisi, au cours d’une audience fermée au public.

Le groupe souligne que les activités de Viadeo vont venir compléter celles de sa filliale Figaro Classifieds dans le secteur de la recherche d’emploi sur internet. Figaro Classifieds affiche déjà un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros sur cette activité, avec des sites comme Cadremploi, Keljob et Chooseyourboss.

« Le rapprochement de ces différentes activités fortement complémentaires devrait permettre d’étendre l’offre de services du groupe Figaro CCM Benchmark », note le groupe dans un communiqué.

Le groupe devait être placé en liquidation judiciaire

Le prix de l’offre est néanmoins bien loin de la capitalisation atteinte par Viadeo au moment de son introduction en Bourse en 2014. Cette capitalisation était tombée sous les 10 millions d’euros lorsque la cotation du titre a été suspendue, le 10 novembre.

Le groupe créé en 2004, qui devrait prochainement être placé en liquidation judiciaire, avait enchaîné des revers, avec notamment l’échec de sa filiale chinoise dans laquelle il avait beaucoup investi. « L’offre de reprise de Figaro Classifieds retenue par le Tribunal de commerce de Paris présentait toutes les garanties assurant la pérennité de l’entreprise cédée », souligne Viadeo de son côté dans un communiqué.

« Figaro Classifieds a l’intention de continuer à servir les clients et les membres de Viadeo qui bénéficieront ainsi d’une continuité de service », ajoute-t-il en précisant que cette offre avait le soutien des salariés et du management.

La justice doit trancher sur la filiale américaine de Viadeo

Cette reprise reste cependant conditionnée à la décision de la justice californienne, attendue à la fin de l’année, concernant les activités de la filiale américaine de Viadeo, APVO.

Le norvégien Schibsted (via sa filiale française Leboncoin), la start-up américaine One More Company, créée par des Français, le fonds d’investissement alsacien Phosphore (via sa filiale Rivalis), la Société Française d’Assurance Multimedia (SFAM) et le cabinet de conseil Ethics Group, étaient aussi candidats à la reprise.

Et si Paris n'était plus Paris ?

Le Dôme, la brasserie emblématique du boulevard du Montparnasse, a été placé en redressement judiciaire. Sur le trottoir d’en face, La Rotonde serait à vendre. L’un et l’autre ne sont ni la tour Eiffel ni l’Arc de Triomphe, mais simplement des témoignages de l’art de vivre et de l’histoire de Paris. Leurs disparitions (pas encore à l’ordre du jour, rassurez-vous) ne seraient pas la fin du monde, mais marqueraient néanmoins la fin d’une époque. Le Dôme, ouvert en 1897 par un Auvergnat, est entré dans les livres : Lénine et Trotski y feuilletaient les journaux russes. Apollinaire, Buñuel, Man Ray, Hemingway, Beauvoir et Sartre y ont déjeuné ou dîné. Henry Miller, William Faulkner, Paul Gauguin, Pablo Picasso, y ont trouvé l’inspiration. Nombre d’éditeurs, de journalistes et d’hommes politiques ont goûté à la « Sole de petits bateaux meunière » (50 euros), au « Tronçon de turbot rôti » (58,50 euros), ou au « Plateau de fruits de mer » (85 euros). La chute de la fréquentation touristique (raison officielle) et un méga redressement fiscal (raison plus fondamentale) menacent aujourd’hui cette institution de Montparnasse.

Que s’installe à sa place une chaîne de restauration rapide ne relève pas totalement du fantasme. Un McDo à la place du Dôme et c’est un morceau de Paris qui s’effondre. Bien que d’une amplitude moindre, si La Rotonde devait être dénaturée, ou pire transformée en « magasin de fringues », Montparnasse perdrait de sa superbe. Des préoccupations parisiano-parisiennes rétorquez-vous ? Certes, mais elles illustrent bien que le monde ancien est en train de s’achever sous nos yeux. En 2015, la librairie La Hune a fermé ses portes. Personne ne s’est enchaîné à ses rayonnages, mais la galerie snob et froide qui l’a remplacée n’incite pas à briser la glace…

Ali, roi de Saint-Germain-des-Prés

Restons à Saint-Germain-des-Prés, qui a été un cheveu de perdre SA star. Ali est le dernier crieur de journaux de Paris. Les étudiants de Sciences Po, les habitués de la Brasserie Lipp, du Flore, des Deux Magots, et les riverains de ce Triangle d’or l’entendent depuis plus de 40 ans approcher en prononçant : « Ça y est ! Ça y est ! Le Monde est arrivé ! » Selon les jours, pour appâter le chaland il invente des unes qui font saliver : « Encore une catastrophe : ma femme est revenue » ; « François Hollande a démissionné » ; « Le PSG a remporté la Coupe d’Europe ! » ou « Fuite des cerveaux : Johnny Hallyday quitte la France »… Comment résister à une telle inventivité ? Comment ne pas le délester d’un exemplaire du Monde qu’il promeut tous les jours…

Cette grande voix de la rive gauche a failli se taire à jamais : avec le déménagement des entrepôts du journal en banlieue, ce Pakistanais arrivé à Paris il y a 44 ans ne pouvait plus se procurer la cinquantaine d’exemplaires du quotidien qu’il distribue. Une pétition a recueilli plus de 7 000 signatures, dont celles de quelques huiles de l’arrondissement, tandis qu’une page Facebook déborde de témoignages en faveur d’Ali. Si bien que Le Monde a compris qu’en le mettant au chômage technique, il perdait son meilleur agent publicitaire. Du coup, chaque fin de matinée, le vendeur à la criée trouvera sa ration de journaux déposée dans les locaux de l’IEP rue Saint-Guillaume. L’orage est donc passé. Sauf qu’à 64 ans, ce meilleur ami de la presse n’est pas éternel. Les kilomètres qu’il parcourt chaque jour finissent par lui peser. Dans Le Parisien, Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement, lance une piste : « Il y a des concessions de gaufres/glaces qui vont se libérer au Luxembourg, cela pourrait être une bonne solution. » Une solution des plus raisonnables quand on est également père d’une petite fille de 3 ans…

Sur ce front-là également la fin des choses est repoussée de quelques mois. Mais Ali n’est pas éternel, Le Dôme peut connaître le sort de ses enseignes que l’on croyait immortelles et qui ne brillent plus que dans les journaux intimes des écrivains du XXe siècle. On peut vivre sans elles, mais on vit tellement mieux avec…

Primaire de la gauche : au tour de Fabien Verdier d'assigner en justice les organisateurs

Fabien Verdier, évincé de la primaire de la gauche samedi dernier, a assigné en justice les organisateurs du scrutin pour contester cette décision, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat. L’audience en référé se tiendra le 26 décembre à 10 heures au tribunal de grande instance (TGI) de Paris, a ajouté Xavier Autain, en même temps que le recours formé par l’ancien inspecteur du travail Gérard Filoche, écarté comme lui de la primaire. Fabien Verdier a assigné la haute autorité des primaires citoyennes (HAPC) et le Comité national d’organisation de la primaire (Cnop), dont le président est Christophe Borgel, a précisé l’entourage du candidat.

Les candidatures de Fabien Verdier et Gérard Filoche n’avaient pas été validées par la haute autorité qui a invoqué samedi un nombre de parrainages insuffisant. Fabien Verdier, secrétaire national du PS chargé du pôle « production et répartition des richesses », a également déposé un recours auprès de la haute autorité, qui n’y avait pas encore répondu jeudi. Le premier tour de la primaire, à laquelle sept candidats sont qualifiés, se tiendra le 22 janvier.

Le Parlement adopte définitivement la proposition de loi sur les VTC/Taxis

Après l’Assemblée lundi, ce mercredi, le Sénat a adopté la proposition de loi Grandguillaume, qui vise à préciser les droits et obligations des plateformes de VTC et taxis.

Cette proposition de loi visait à « pacifier » les relations entre chauffeurs de VTC et taxis. Ce mercredi, le Parlement a adopté définitivement la proposition de loi Grandguillaume, alors que les plateformes de VTC et principalement Uber, sont en pleines négociations avec les chauffeurs, sur fonds de conflit sur leurs rémunérations. Ce texte du député nommé médiateur dans cette crise, déjà adopté lundi par les députés, a été voté à l’unanimité par le Sénat. Il est une réponse aux mouvements sociaux déclenchés début 2016 par l’ensemble des conducteurs, taxis et VTC.

Obligations et sanctions précisées

Cette proposition, lancée dans le sillage de la loi Thévenoud de 2014, précise les obligations des plateformes et les sanctions encourues en cas d’infraction. Il leur interdit d’imposer des clauses d’exclusivité aux chauffeurs et doit aussi permettre une meilleure visibilité du secteur via un recueil de données auprès de ses acteurs.

Le texte prévoit également la mise en place d’un tronc commun d’examen dans les chambres des métiers pour les taxis et VTC, ce qui permettra d’éviter des fraudes constatées. Côté taxis, la proposition prévoit que, pour toutes les courses, le passager puisse payer par carte bancaire s’il y a un terminal de paiement.

Philippe Bilger veut redonner ses lettres d'or à l'éloquence

Magistrat honoraire et chroniqueur sur Le Point.fr, Philippe Bilger a fondé au soir d’une vie professionnelle bien remplie l’Institut de la parole, qui vise à préparer ceux qui le souhaitent à la prise de parole en public. Étudiants qui passent des oraux, élus locaux qui souhaitent parler à leurs administrés, chefs d’entreprise qui doivent s’adresser à leurs salariés, hommes ou femmes amenés à parler fréquemment dans les médias…, toutes et tous peuvent gâcher une échéance importante par une prise de parole mal maîtrisée. Conscient que ces lacunes peuvent causer de gros dommages professionnels, Bilger offre des réponses personnalisées et cohérentes.

Le Point.fr : Quelle est l’ambition de l’Institut de la parole ?

Philippe Bilger : L’ambition de l’Institut de la parole que j’ai créé au début de l’année 2012 a été de permettre à tous, professionnels de la parole publique ou anonymes, jeunes ou moins jeunes, chefs d’entreprise, politiques, journalistes, avocats, magistrats et artistes, un usage plus maîtrisé de la parole, un propos libre, spontané et de meilleure qualité.

Qui peut l’intégrer ?

Mon institut – et c’est l’une de ses originalités – est ouvert à tous. Il se propose non pas d’enseigner l’éloquence, cerise souvent sur un gâteau trop peu dense, mais la parole ; non pas des recettes mais un exercice du verbe applicable à toutes les situations, y compris professionnelles.

Pourquoi cette formation à la parole est-elle singulière ?

La formation de mon institut est singulière. Elle relie la qualité de la parole à l’affirmation de la personnalité. Elle n’impose pas des préceptes techniques spécialisés mais incite seulement à libérer et à ordonner les élans de l’être. Elle apprend à structurer en amont mentalement une parole que l’on développera librement selon le temps imparti. Elle a pour finalité de préparer à l’audace d’une parole s’élaborant en même temps que la pensée, dans toutes les circonstances. Coulée d’existence, qualité du vocabulaire, logique de l’argumentation, vigueur de la conviction et refus d’un verbe vide de sens.

Concrètement, comment se déroule cette formation ?

Durant trois heures pour les sociétés, deux heures pour les étudiants et les particuliers, une heure pour des formations flash, les tarifs évalués au plus juste, je procède de la manière suivante – adaptée à la durée. Lecture d’une fable pour appréhender le rapport à la lecture, dialogue sur les séquences fortes de la personnalité pour en identifier les forces et les faiblesses, enfin exercices avec des sujets et des délais déterminés par le stagiaire, le processus étant coupé par des conseils et des remarques. Certains découvrent qu’ils ne sont pas étrangers à une parole digne de ce nom, d’autres la découvrent et cette découverte les comble.

On n’a jamais autant accordé de l’importance à la parole et au bavardage, quel besoin éprouvez-vous de renchérir ?

La parole, sa qualité, son élégance, représente le signe éclatant de la valeur ou non de l’humanité, d’un pays, des êtres qui le composent. Modestement j’inscris mon combat, et ma formation, dans cette volonté d’aider au perfectionnement d’autrui et d’inciter à mieux dire, à mieux s’exprimer. Il n’est personne alors qui ne soit pas conscient que parler bien, c’est exister.