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Primaire de la gauche : Valls va-t-il renverser la table ?

François Hollande doit bientôt sortir du silence sur ses intentions pour 2017. Mais son Premier ministre n’a pas l’intention de se contenter de s’incliner devant la décision présidentielle. Dans un entretien accordé au Journal du dimanche, Manuel Valls a laissé entendre qu’il n’excluait pas complètement de faire partie des candidats à la primaire de la gauche, six ans après sa défaite au précédent scrutin, où il était arrivé en cinquième position avec 5,6 % des voix.

Entre-temps, il a été nommé Premier ministre et s’est fait connaître des Français. Son objectif aujourd’hui : rassembler la gauche et la fédérer. « La gauche doit se réconcilier avec elle-même pour pouvoir se réconcilier avec les Français », déclare le Premier ministre. Car il s’inquiète pour l’avenir de la gauche, face à la montée du discours populiste et conservateur à droite, qui semble séduire une partie croissante des Français. « Face au désarroi, au doute, à la déception, à l’idée que la gauche n’a aucune chance, je veux casser cette mécanique qui nous conduirait à la défaite », annonce Manuel Valls, alors que tous les pronostics voient déjà un second tour entre Les Républicains et le Front national en mai 2017. « Nous pouvons être pulvérisés au soir du premier tour », s’inquiète-t-il, allant jusqu’à affirmer que « la gauche peut mourir ».

Guerre froide avec Hollande

Sauf que l’équation de Valls n’est pas simple : comment « rassembler » son camp en commençant par une traîtrise ? Alors que tout le monde les dit en « guerre froide » depuis plusieurs semaines, Manuel Valls tente de minimiser ses griefs contre François Hollande. « J’ai des rapports de respect, d’amitié, et de loyauté avec le président »,  avance-t-il. « Mais la loyauté n’exclut pas la franchise. Force est de constater qu’au cours de ces dernières semaines, le contexte a changé. La parution du livre de confidences [Un président ne devrait pas dire ça, NDLR] a créé un profond désarroi à gauche. Comme chef de la majorité, ma responsabilité est donc de tenir compte de ce climat. »

Ça, c’est pour la version officielle. En off, le chef du gouvernement se montre beaucoup plus virulent à l’égard de son président : « Si le président pense que, de toute façon, s’il est candidat, je serai derrière lui, que j’irai coller des affiches, parler dans le train, faire des déambulations, là, c’est non ! » aurait ainsi glissé Manuel Valls à des proches, rapporte l’AFP. Alors que la cote de popularité de François Hollande est au plus bas, notamment en raison de son bilan et de ses « confessions » rapportées dans le livre des journalistes du Monde, Valls juge qu’il est la meilleure alternative. Le Premier ministre entend bien sortir de l’ombre du président et a des ambitions au-delà des murs de Matignon.

« Je suis prêt »

« Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité. Je prendrai ma décision en conscience. Quoi qu’il arrive, le sens de l’État m’animera toujours », assure Valls, avant de se montrer beaucoup plus direct. La primaire « doit donner un élan, de l’espoir. Il faut se préparer au face-à-face. Je m’y prépare, je suis prêt », annonce-t-il au JDD avec assurance, comme une déclaration de candidature officieuse, au lendemain du coup d’éclat de Claude Bartolone qui a semé la panique dans son camp en plaidant pour que tous les prétendants à une victoire de la gauche participent à la primaire, Macron, Mélenchon, Hollande et… Manuel Valls.

Le suspense prendra bientôt fin, puisque les candidats à la primaire pilotée par le Parti socialiste ont jusqu’au 15 décembre pour se déclarer. Manuel Valls le précise d’ailleurs lui-même : « C’est une question de jours. »

Pour l’heure, sont officiellement déclarés candidats aux primaires citoyennes de la gauche Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, François de Rugy et Gérard Filoche. Et bientôt François Hollande ? Rien n’est moins sûr. Ces derniers jours, dans l’entourage du président, des voix ont précisé que le président n’avait jamais clairement dit qu’il participerait à la primaire s’il se lançait dans la course à 2017. L’élimination dès le premier tour de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite est passée par là.

Quand l’entourage de F.#Hollande nous rappelle que le Président n’a jamais dit lui même formellement qu’il participerait à la #Primaire…

— Maryse Burgot (@MaryseBurgot) 25 novembre 2016

Le silence de Hollande

Dans le duel sans merci qui se déroule entre le président et son Premier ministre, François Hollande a lui aussi appelé au rassemblement depuis Madagascar où il assiste au 16e sommet de la Francophonie. « Nous devons montrer ce qu’est la France partout, comment nous devons nous rassembler, quelles que soient les circonstances, quelles que soient les échéances, quelles que soient les épreuves, quels que soient les choix que nous aurons à faire. Nous rassembler, c’est l’essentiel », a déclaré le président de la République dans un discours devant la communauté française de Madagascar.

Le chef de l’État s’est ensuite refusé à tout autre commentaire politique. « Je lis toute la presse, j’entends, je vois », s’est-il borné à affirmer, écartant toute question, que ce soit sur la date de son annonce ou pas de candidature pour 2017, et via la primaire de la gauche ou pas.

Valls, un simple recours selon Najat Vallaud-Belkacem

Il a reçu le soutien appuyé de sa ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Invitée au Grand Jury sur RTL/Le Figaro/LCI, elle a jugé que le président et son Premier ministre partageaient « le même bilan, les mêmes valeurs ». « Je crois que l’un ne se présentera pas contre l’autre. Ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas envisageable ». Interrogée sur l’interview de Manuel Valls au JDD, elle a apporté un soutien sans faille au chef de l’État : selon elle, le président sortant a été « à la hauteur » pour gouverner « un pays fragilisé par un gouvernement de droite » et dans le contexte des attentats djihadistes. Avant de mettre les points sur les « i » : « Je considère que et François Hollande et Manuel Valls sont des hommes d’État. Je considère aujourd’hui que c’est François Hollande qui a légitimité de se présenter, qu’il a un bon bilan. Mais c’est à lui d’en décider ».

Quant à la tentation de Brutus qui travaille le Premier ministre, elle l’a purement et simplement balayée : « Je retiens de l’action et des propos de Manuel Valls depuis des mois et des mois une solidité et une loyauté et une fidélité qui ne s’est jamais démentie. Y compris dans l’interview que vous mentionnez. » « Dans l’absolu, a-t-elle ajouté, c’est une bonne chose d’avoir un Premier ministre qui porte suffisamment haut les valeurs de la social-démocratie pour se tenir prêt le cas échéant si le président de la République n’y allait pas. Je reste sur cette idée-là que le président de la République et le Premier ministre trouveront un terrain d’entente et que si le président de la République n’y va pas, alors le Premier ministre serait en situation pour y aller ».

Elle a enfin démenti que François Hollande pourrait se présenter sans passer par la case primaire. « À l’origine, je n’étais pas forcément favorable à la primaire à gauche. Pour une raison simple : avec un président sortant, il me paraissait naturel de continuer avec ce président sortant. Maintenant la primaire a été décidée, annoncée, en cours d’organisation, donc non on ne va pas y renoncer ». « On » peut-être, mais François Hollande ? « Il ne cherche pas à s’y soustraire », a assuré cette fidèle du chef de l’État.

La Belgique, l'autre pays du poker !

La température monte en Belgique… En cette fin novembre, avouez que cette affirmation fait office de provocation. Vous l’aurez deviné, il ne s’agit pas du climat, mais de l’ambiance qui règne autour des tables de l’un des établissements les plus dynamiques de Belgique, et de la fièvre qui s’apprête à s’en emparer. En effet, jusqu’au 4 décembre se déroule au Grand Casino de Namur le Belgian Poker Challenge, un festival de tournois qui a toutes les raisons de séduire les passionnés de poker.

En premier lieu, les frais d’inscriptions sont plutôt accessibles et ancrent ce festival dans la catégorie des parties « grand public ». Ils bénéficient en outre, comme à l’accoutumée, de satellites qualificatifs sur place. Toutefois, malgré ces tarifs d’entrée de gamme, les structures se sont considérablement améliorées depuis 2014, date à laquelle le BPC a véritablement décollé.

1,2 million d’euros en jeu

Plusieurs milliers de joueurs sont attendus, dont plus de 700 sur le seul tournoi principal. Un quart d’entre eux sont Français. Un pourcentage qui grimpe à 30 % sur les tournois les moins chers. Cette affluence permet de garantir une redistribution de 1 200 000 euros.

Interrogé sur les raisons de ce succès, Bernard de Breyne, manager du casino, explique que « cela est dû à la chaleur belge. Il y a ici une ambiance, une atmosphère qui font que les joueurs se sentent bien. Je connais personnellement  de nombreux joueurs, j’en suis un moi-même, donc cette proximité est un atout ».

Le casino est également très actif avec le milieu associatif français, n’hésitant pas à offrir des tournois aux clubs amateurs ou à organiser des événements en partenariat avec la Ligue française de poker. Reconnaissants, ils leur font une bonne publicité et rattachent Namur à la France, le temps d’une partie.

Un finaliste WSOP pour directeur de tournoi

Il y a quelques semaines seulement, un Belge atteignait la 6e place (sur 6 737) des Championnats du monde de poker (WSOP) pour un gain de 1,5 million de dollars. Son nom : Kenny Hallaert. Sa profession : directeur de tournoi au BPC, entre autres. Selon Bernard de Breyne, c’est plus qu’un joli coup de pub : « Les joueurs savent qu’il est l’un des leurs, qu’il connaît le jeu, qu’il comprend la problématique d’un tournoi. Il est beaucoup plus respecté qu’un directeur de tournoi qui ne joue pas. Et puis quel plaisir pour les joueurs d’être sous la férule d’un joueur aussi renommé. »

N’oublions pas que le poker, comme la bière, doit être consommé avec modération.

Pour Martine Aubry, Fillon est archaïque et réactionnaire

Elle ne s’était pas encore exprimée sur les résultats du premier tour de la primaire de la droite. Samedi, la maire de Lille (PS) Martine Aubry s’en est pris avec virulence à François Fillon, favori de la primaire de la droite, le qualifiant d’« homme profondément archaïque et réactionnaire », « resté dans les années 1960 ». « Je pense que ce n’est pas seulement un conservateur, c’est un homme profondément archaïque et réactionnaire », a déclaré Martine Aubry, lors d’une intervention au Carrefour des gauches à Bondy (Seine-Saint-Denis), un événement qu’elle a initié.

« Il me fait profondément rigoler quand il parle de la Formule 1 et de Jacky Ickx (ancien pilote automobile belge, NDLR), on dirait qu’il est resté dans les années 1960. Et c’est vrai dans tous les sujets », a-t-elle poursuivi, appelant les Français à « ouvrir les yeux » face au risque « d’une droite d’extrême et d’une extrême droite. » À la veille du second tour de la primaire de la droite opposant François Fillon à Alain Juppé, Martine Aubry a estimé qu’une élection de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République signerait un retour « loin, loin en arrière ».

Procès de Riom

« Le droit à l’avortement, il y est opposé », a-t-elle souligné. « Je suis tout de même embêtée d’avoir un homme qui veut être président de la République et qui pense que les femmes aujourd’hui ne devraient pas pouvoir disposer librement de leur corps », a-t-elle renchéri, évoquant aussi les votes passés de François Fillon « contre le pacs, le mariage pour tous ». « Fillon, c’est aussi celui qui, ministre des Affaires sociales en 2002, à la tribune de l’Assemblée nationale, a osé annoncer la chose suivante : La responsabilité du Front populaire est grande dans l’effondrement de la nation en 1940 », a ajouté celle qui a été ministre de l’Emploi (entre 1997 et 2000) et a porté la réduction du temps de travail à 35 heures.

Selon elle, François Fillon a déclaré que « c’est la réduction du temps du travail (de 48 heures à 40 heures, NDLR) par le Front populaire qui a entraîné la défaite de 1940 ». « Ça, c’est le procès de Riom en 1942 et lui l’a repris en 2002 », s’est-elle encore indignée.

Mutuelles: Fillon veut-il une « américanisation du système de santé »?

Jeudi soir, Alain Juppé a affiché « une divergence » avec François Fillon à propos des baisses de remboursements de santé. Une brèche dans laquelle s’est infiltrée Marisol Touraine pour attaquer le « programme santé » du favori. L’Express s’est penché sur la question.

« Je ne toucherai pas au taux de remboursement des Français qui a déjà été rogné dans les années passées. » Cette attaque d’Alain Juppé à l’occasion du débat d’entre-deux tours, a été l’un des rares moments d’échange direct entre les deux finalistes de la primaire à droite. Le maire de Bordeaux a souligné qu’il avait une « divergence assez profonde » sur ce point avec son rival François Fillon. Celui qui a terminé en tête du premier tour, incarne une ligne « radicale » assumée en matière économique. Mais aussi sur le terrain de la santé.

« Je veux désétatiser le système de santé français, a répondu François Fillon à son opposant. Oui, je propose que la Sécurité sociale se concentre sur les risques principaux (…) Je souhaite que pour ce que l’on appelle le petit risque [en opposition aux maladies de longue durée], on aille vers les assurances complémentaires. » C’est-à-dire les mutuelles.

« 3200 euros de plus par an » affirme Marisol Touraine

Il n’en fallait pas plus pour faire sortir de ses gonds la ministre de la Santé. Sur les réseaux sociaux, en plein débat, Marisol Touraine attaque François Fillon. « J’ai fait chiffrer le programme santé de Fillon: chaque foyer paiera en moyenne 3200 euros de plus par an pour se soigner. Danger », écrit-elle sur Twitter.

Contacté par L’Express, le cabinet de la ministre détaille le calcul. « L’ONDAM 2017 [Objectif national des dépenses d’assurance-maladie] est fixé à 190 milliards d’euros. Les dépenses liées aux affections de longue durée (ALD) s’élèveront à 100 milliards d’euros en 2017. La différence (90 milliards d’euros de dépenses hors ALD) divisée par le nombre de foyers (28 millions) = 3200€. »

Un coût supplémentaire, même pour les entreprises

Un calcul un peu simpliste selon l’économiste Stéphane Billon, spécialiste des questions de santé. « En fait ce qu’oublient de dire les uns et les autres, c’est que 20% des bénéficiaires de soins consomment 80% de l’enveloppe. Quand François Fillon parle de « médicaments de confort », ce sont par exemple des anti-arthrosiques, des médicaments liés au vieillissement. Aujourd’hui ils sont remboursés à hauteur de 15% avec un très faible taux de TVA. Pour ceux qui voudront continuer à les acheter, ce sera à 20% de TVA [voire 22% car François Fillon veut augmenter le taux général de deux points]. Ce sera la double peine pour ces patients », prévient l’économiste à L’Express.

LIRE AUSSI >> Primaire à droite: Fillon laisse Juppé seul avec ses « regrets »

Dans son programme, François Fillon propose de « focaliser l’assurance publique universelle sur les affections graves ou de longue durée et l’assurance privée sur le reste. » Faire appel davantage aux mutuelles « n’est pas une mauvaise chose en soit, indique Stéphane Billon, qui rappelle que 95% de la population active est couverte par une complémentaire. Les salariés s’y retrouveront. Mais la couverture varie selon les entreprises, et la cotisation sera un coût supplémentaire pour les salariés et les employeurs. »

Dès lors, on pourrait basculer vers « une américanisation du système de santé français », selon Stéphane Billon, où les entreprises du médicament pourront revoir plus librement leur grille tarifaire. « Attention alors à ne pas voir les prix doubler, voire tripler » dans les prochaines années.

LIRE AUSSI >> Fillon et Juppé peuvent-ils supprimer autant de postes de fonctionnaires?

Seat : quand une voiture est livrée… par hélicoptère !

La marque espagnole Seat, qui fait partie du groupe Volkswagen, aime innover. Elle a décidé, il y a quelques semaines, de proposer la vente de 15 Mii by Mango via Amazon. Fini la visite chez le concessionnaire, la petite citadine peut être achetée en quelques clics sur la plateforme de la fameuse enseigne de vente en ligne. Seat se base sur une idée simple : 94 % des Français désireux d’acheter une voiture débutent toujours par une recherche sur Internet.

Une livraison un peu spéciale

L’opération, qui a eu lieu de mi-septembre à fin octobre, a permis à Seat de séduire de nouveaux clients et de les fidéliser. En effet, acheter une voiture sur Amazon n’enlève en rien le suivi client de la démarche. Ainsi, après avoir réservé un des quinze modèles proposés sur le site et versé un acompte, le client est recontacté par un conseiller qui finalise sa demande. Seat se charge ensuite de la distribution, assurée en moins de 72 heures en camion.

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Lors de la fameuse livraison de la Mii by Mango © DR

La première cliente de la citadine via Amazon, Anna, a eu quant à elle la chance de « recevoir » sa voiture de façon plutôt inattendue. En effet, sa Mii by Manga a été livrée par hélicoptère ! C’est la première fois qu’une telle démarche est entreprise en France. Les images sont impressionnantes : la cliente se souviendra longtemps de cette livraison un peu spéciale.

Peut-on supprimer 500 000 fonctionnaires en 5 ans comme Fillon le propose ?

Peut-on supprimer 500 000 postes dans la fonction publique en cinq ans ? La proposition de François Fillon agite le débat économique de l’entre-deux-tours de la primaire de la droite. Alain Juppé, lui, avance un chiffre deux fois inférieur : entre 200 et 250 000. Le Point.fr a voulu trancher la question.

La France compte-t-elle trop de fonctionnaires ?

On dénombrait 5 448 312 emplois publics (fonctionnaires, contractuels et militaires) ou 5 070 603 équivalents temps plein dans l’Hexagone en 2014. Un chiffre pas particulièrement élevé, si l’on se réfère aux comparaisons internationales, établies par l’OCDE sur la base des données collectées par l’Organisation internationale du travail.

Selon l’institution basée à Paris, l’emploi public* représentait 19,8 % de l’emploi total de la France en 2013. Un chiffre bien inférieur aux pays du nord de l’Europe comme le Danemark, la Suède ou la Norvège, trois pays où cette proportion tourne autour de 30 %. La tendance est à une légère baisse par rapport à 2009.

En revanche, il est vrai qu’elle est bien supérieure à celle observée en Allemagne où l’emploi public atteint 15,4 % de l’emploi total en 2009, dernier chiffre connu, selon le Panorama des administrations publiques 2015. Mais pour François Ecalle, auteur pour le site spécialisé sur les finances publiques Fipeco, ce rapprochement illustre le manque de fiabilité des comparaisons internationales. Tout simplement parce qu’en Allemagne les hôpitaux ne sont pas comptés dans les administrations publiques.

Combien Nicolas Sarkozy avait-il supprimé de fonctionnaires pendant son quinquennat ?

De 2008 à 2012, Nicolas Sarkozy a réussi à supprimer 150 000 postes dans la fonction publique d’État grâce aux nombreux départs en retraite sur la période, selon un bilan de la fameuse RGPP (révision générale des politiques publiques) publié en décembre 2012. Il avait notamment fusionné les services fiscaux, l’Unedic et l’ANPE. La hausse est limitée à 1 700 agents en moyenne par an, une goutte d’eau.

Les objectifs de François Fillon sont-ils atteignables ?

La proposition du candidat sorti en tête du premier tour revient à supprimer environ 10 % des effectifs en 5 ans. Mais il compte sur les départs en retraite prévisibles pour y parvenir. À supposer qu’aucun départ ne soit remplacé pendant cinq ans dans les trois fonctions publiques (d’État, territoriale et hospitalière), le nombre de suppressions de poste atteindrait environ 600 000. Mais personne ne se résout à une telle purge de la fonction publique, pas même François Fillon. Le député de Paris affirme qu’il reviendra à la règle d’un départ à la retraite sur deux non remplacés qu’il avait tenté d’appliquer à la fonction publique d’État pendant qu’il était à Matignon. Le respect de cette règle dans les trois fonctions publiques permettrait de supprimer 300 000 postes.

Le député de Paris a donc dû nuancer son plan pendant sa campagne. Il explique désormais que le reste des postes sera supprimé, non pas chez les fonctionnaires, mais parmi les contractuels de la fonction publique où on compte environ 100 000 fins de contrat par an. De quoi ajouter 250 000 postes non remplacés sur 5 ans. L’objectif de 500 000 serait donc atteint. Sur le papier. En réalité, se passer des contractuels sera très difficile. « Ils constituent l’élément de flexibilité dans la gestion de la fonction publique, souligne François Ecalle. Les CDD sont souvent renouvelés et permettent de faire tourner la fonction publique, particulièrement l’Éducation nationale. Cela permet de remplacer les profs absents. À tel point que certains titulaires de CDD pourraient même faire requalifier leurs contrats en CDI. »

Les obstacles sont donc nombreux, d’autant que les deux candidats veulent repousser l’âge de la retraite, y compris pour les fonctionnaires, ce qui devrait retarder le nombre de départs de la fonction publique dans les années à venir.

Où tailler ?

© Rapport annuel sur l’état de la fonction publique/chiffres

C’est sans doute dans la fonction publique territoriale que les marges de manœuvre sont les plus importantes. Entre 2002 et 2013, le nombre d’agents y a bondi de 405 000 sur un total de près de 2 millions fin 2014, s’inquiète la Cour des comptes dans son rapport annuel. Une augmentation d’autant plus injustifiable que plus de la moitié (243 000) ont grossi les rangs des communes et des intercommunalités qui « n’ont pas fait l’objet de nouveaux transferts de compétences de la part de l’État ». Mais ce dernier ne peut rien imposer aux collectivités qui jouissent du principe de libre administration. Les candidats devront donc trouver un moyen de leur tordre le bras.

L’augmentation du temps de travail est-elle un levier efficace pour supprimer des postes ?

François Fillon assure qu’il repassera à 39 heures en un an quand Alain Juppé mise sur la négociation avec les fonctionnaires pour en préciser les modalités. Mais pour que cette stratégie fonctionne, il faudrait que les fonctionnaires en poste puissent compenser le travail de ceux qui partent en retraite. « Pour y parvenir, il faudrait pouvoir redéployer les effectifs, prévient François Ecalle, conseiller maître à la Cour des comptes en disponibilité. Or, les fonctionnaires sont peu mobiles. Et quand ils le sont, c’est davantage pour des raisons personnelles, comme les jeunes profs de Seine-Saint-Denis qui veulent changer d’affectation ».

Dans une note sur son site, François Ecalle conclut donc qu’un objectif de diminution des effectifs de 1 % par an (soit 54 000) « paraît raisonnable ». C’est grosso modo le scénario retenu par Alain Juppé. À supposer que le temps de travail des fonctionnaires puisse être relevé de 5 % sans augmentation de salaire, le spécialiste juge toutefois possible de parvenir à un chiffre de 400 000.

Combien d’économies sont attendues ?

Alain Juppé table sur 6 à 9 milliards, sur un objectif total de 80 à 100 milliards de baisse de dépenses publiques. Cela inclut le rétablissement de 2 jours de carence pour les fonctionnaires. Mais l’Institut Montaigne se montre sceptique. « Notre chiffrage montre que les économies attendues des réductions d’emploi dans les trois fonctions publiques sont surestimées de l’ordre de 20 à 25 % », écrivent les experts en finances publiques de ce think tank libéral. François Fillon espère, lui, à terme, 15 milliards de rendement.

*L’emploi dans le secteur public couvre l’ensemble des emplois dans le secteur des administrations publiques, plus l’emploi dans les sociétés publiques.

Manuel Valls veut s’attaquer aux « insécurités » de la mondialisation

Le Premier ministre a pris la parole dans Les Echos pour formuler des propositions contre les méfaits de la mondialisation. Un thème en vogue avant l’élection présidentielle.

En attendant que François Hollande se décide pour une éventuelle candidature à l’élection présidentielle, son Premier ministre Manuel Valls entend réagir après le Brexit et l’élection de Donald Trump, des coups de théâtre électoraux imputés notamment à la remise en cause de la mondialisation.

La mondialisation « synonyme d’insécurités »

Manuel Valls avait déjà défendu la semaine dernière à Berlin « une mondialisation au service du peuple. » Comment y parvenir, alors qu’il reconnaît ce mercredi dans une tribune aux Echos qu’elle est devenue « synonyme d’insécurités » pour « les classes moyennes et populaires »?

« Insécurité économique », avec depuis 30 ans l’entrée des pays d’Europe centrale et de la Chine dans le commerce international. « Insécurité » du fait d’évoluer dans « un grand tout uniformisé » par les accords de libre-échange. « Insécurité » enfin face à la crise migratoire. Trois insécurités renforcées par deux injustices, la concurrence déloyale des pays émergents et l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales, analyse le Premier ministre.

Exiger plus de « réciprocité »

Pour faire face à ce diagnostic sévère, Manuel Valls demande une application plus ferme de la « réciprocité » en matière commerciale. Les produits importés de pays ne respectant par l’accord de Paris sur le climat pourraient ainsi être davantage taxés. Pour lutter contre la concurrence fiscale entre partenaires commerciaux, l’impôt sur les sociétés devrait être harmonisé.

Le Premier ministre propose également de « continuer à porter » la taxe européenne sur les transactions financières, qui peine à voir le jour, et de « taxer les entreprises dans les Etats où leur chiffre d’affaires est réalisé et au prorata de celui-ci. »

Autant de réponses très techniques, et très longues à mettre en oeuvre. Alors que l’échéance électorale est toute proche.

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L’UE estime que les budgets 2017 de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal, de la Belgique, de la Finlande, de la Slovénie, de Chypre et de la Lituanie présentent un « risque de non-conformité » avec les règles européennes.

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Spiritueux : le lexique des incontournables

Alcool

Ce terme est employé par commodité, mais on ne boit pas plus un verre d’alcool quand on déguste un cognac qu’on ne se fait une tartine de lipides lorsqu’on étale sur du pain craquant un morceau de beurre d’Isigny. L’alcool est l’éthanol, ou alcool éthylique, et il est l’un des composants des boissons dites alcoolisées. Il est obtenu par la fermentation des sucres sous l’effet des levures. Il est donc préférable de parler de spiritueux, d’eau-de-vie ou de liqueur.

Spiritueux

Ce terme désigne l’ensemble des boissons alcoolisées issues de la distillation, également appelées boissons spiritueuses. Elles peuvent être « simples », comme le cognac, l’armagnac, le whisky, la vodka, le gin ou le rhum, et on parle alors d’eaux-de-vie. Elles peuvent être aussi « composées », c’est-à-dire additionnées de sucre et de substances aromatiques comme des plantes ou des fruits, et il s’agit alors de liqueurs.

Eau-de-vie

Ce terme est souvent employé pour désigner ce qu’on nomme les digestifs. En réalité, toutes les boissons obtenues par distillation de vin, de marc, de jus de fruits fermentés, de moût de céréales, etc. sont des eaux-de-vie. Le whisky ou la vodka font donc partie de la famille au même titre qu’un grand cognac de dégustation.

Fine

Une fine est une eau-de-vie de vin. Le cognac et l’armagnac sont donc des fines qui ont obtenu une appellation d’origine contrôlée. Partout ailleurs en France, on trouve d’excellentes fines, comme celles de Bourgogne ou de Champagne. Le terme « brandy », qui vient d’un mot norvégien ancien signifiant « vin brûlé », est l’équivalent de « fine » en anglais.

Marc

Un marc, ou eau-de-vie de marc, est issu de la distillation du marc de raisin, ce qui reste après le pressurage (peaux, pépins, rafles). Il existe des marcs

de très grande qualité, mais, en général, ils sont plus rustiques que les fines, avec un goût de raisin à l’eau-de-vie plus prononcé.

Liqueur

Élaborées à base d’alcool surfin d’origine agricole parfaitement neutre, ou parfois d’eaux-de-vie plus typées (cognac, calvados, etc.), les liqueurs sont des spiritueux aromatisés et sucrés. Elles peuvent être à base de plantes, comme la Chartreuse, qui revendique un assemblage de 130 variétés différentes, de fruits dont elles restituent le goût primaire, mais aussi de cacao, de café ou encore d’épices ou de fruits secs. Il est à noter qu’une liqueur contient un minimum de 100 grammes de sucre par litre. Au-delà de 250 grammes, on parle de crème, comme la célèbre crème de cassis.

Triple-sec

Un triple-sec est une liqueur d’écorces d’oranges douces et amères qui se caractérise par le goût très net du fruit et plus ou moins d’amertume.

Les plus connues sont le cointreau et le grand marnier. Le curaçao, qui tient son nom d’une île des Petites Antilles, est un triple-sec élaboré à base de bigarades (petites oranges amères), souvent coloré en bleu et consommé en cocktail.

Politique étrangère : l'autre rupture de Fillon

« Chère Angela, en cette fin de campagne électorale, j’ai une pensée affectueuse pour toi, qui livres un nouveau combat. Avec sagesse et courage, tu as su gouverner en temps de crise et faire face à tes responsabilités européennes. » C’était il y a trois ans. François Fillon écrivait un petit mot à la chancelière allemande pour lui souhaiter bonne chance. Ce n’est évidemment qu’une coïncidence. Mais ce 20 novembre, alors que François Fillon avançait de quelques cases sur le chemin qui pourrait le conduire à l’Élysée en mai, de l’autre côté du Rhin, Angela Merkel annonçait qu’elle se présenta…