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Salaires, inégalités… Obama: un bilan éco un peu moins cool que son président

Barack Obama quittera définitivement la Maison Blanche le 8 novembre après deux mandats. En matière économique, ses chiffres sont encourageants. Mais les statistiques son parfois trompeuses et les Américains ne le voient pas du même oeil.

En 2008, Barack Obama et son « Yes we can » débarquaient à la Maison Blanche en pleine tourmente économique. Le taux de chômage aux Etats-Unis culmine alors à 10%, et le pays traverse une crise d’une ampleur inédite. Le système financier est au bord de l’effondrement.

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Huit ans plus tard, à la veille du départ définitif du président démocrate le plus « cool » de l’histoire américaine, le panorama est tout autre. Le pays caresse le plein-emploi. Sa croissance fait rêver si ce n’est enrager l’Europe. Son secteur automobile tourne à plein régime, avec un record de ventes en 2015. Plus de 17 millions de véhicules ont été vendus sur le territoire, alors que le marché n’avait jamais réussi à dépasser ce seuil avant la crise.

Pourtant, selon l’institut d’opinion Gallup, seulement la moitié des Américains posent un regard positif sur leur futur-ancien président. Comment expliquer une telle polarisation? Les raisons sont à chercher dans les méandres du bilan économique de la présidence Obama.

De 800 000 emplois détruits par mois au plein emploi

Interrogé en début d’année par CNN, James Chanos, le fondateur du fonds d’investissements Kynikos Associates est dithyrambique à l’égard du bilan de Barack Obama: « Les progrès faits au cours des huit années passées sont franchement incroyables », lâche-t-il à la chaîne de télévision américaine.

Au plus fort de la crise, l’économie américaine a détruit jusqu’à 800 000 emplois par mois. Dès son arrivée à la Maison Blanche, Barack Obama a alors entrepris « une restructuration et recapitalisation du système financier, un plan de soutien budgétaire à la croissance, ainsi qu’un plan sectoriel destiné à redresser le secteur automobile », rappelle le directeur adjoint du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) Christophe Destais.

Couplées aux actions de la banque centrale américaine (Fed), les mesures ont finalement permis d’enrayer « la spirale dépressive », souligne l’économiste. Bilan: en 2015, les Etats-Unis ont enregistré une croissance de 2,4%. Une progression modeste au regard des moyennes enregistrées par le pays au cours de son histoire, mais plus rapide sur la période que l’ensemble des pays européens à l’exception de l’Espagne, rapporte le Financial Times. Le marché de l’immobilier, particulièrement sinistré, est également reparti, liste le journal.

Mais c’est sur le front de l’emploi que les résultats les plus nets sont observés. En deux mandats, entre 9,3 et 13,6 millions de nouveaux emplois ont été créés, chiffre un contributeur du Guardian. C’est beaucoup plus que sous l’ère Bush, qui n’avait contribué à la création d’emplois qu’à hauteur de 1,3 million de postes.

Des salaires à la baisse, des inégalités en hausse

Mais dans le détail, la réalité est moins reluisante. Ainsi, la majorité des emplois créés sont à bas salaires, estiment les médias anglo-saxons. En 2014, le New York Times a calculé que les secteurs proposant des hauts salaires avaient perdu 3,6 millions d’emplois pendant la crise pour en recréer 2,6 millions à l’heure de la reprise. A l’inverse, les industries et services employant de la main-d’oeuvre bon marché ont perdu 2 millions d’emplois, pour en recréer près de 3,8 millions.

Au total, les salaires horaires réels ont augmenté, mais de manière très marginale puisqu’ils n’ont pris que 7% en autant d’années, rapporte le Guardian. Le revenu médian d’un ménage a atteint 55 775 dollars en 2015 selon les données gouvernementales, bien en deçà des 57 724 dollars de 2001, année à laquelle Bill Clinton quitte la Maison Blanche après son second mandat.

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Quant aux inégalités, elles ont suivi leur long chemin à la hausse. Entre 2013 et 2014, les revenus des 1% les plus riches ont cru de 11%, tandis qu’ils ont augmenté au rythme de 3,3% sur la même période pour les 99% les moins riches, selon les calculs de l’économiste de Berkeley, Emmanuel Saez… Ironie du sort, il s’agit là du meilleur rythme de croissance pour cette tranche de la population américaine depuis 1999.

Le déclassement, terreau fertile pour Trump

Sans surprise, cette croissance des inégalités touche prioritairement les minorités. « Qu’il s’agisse de l’accession à la propriété, des revenus moyens, de la pauvreté… Les noirs ont vu leur situation se dégrader depuis le début du premier mandat d’Obama » estime le Wall Street Journal. Mais le phénomène touche aussi les blancs les moins qualifiés, qui ont lourdement souffert de l’effondrement de l’industrie américaine, ainsi que des baisses du niveau de vie et de revenus pendant la crise, note Slate.

Or, si les Etats-Unis ont fait mieux sous l’ère Obama que le reste des pays avancés, « la plupart des Américains ne comparent pas la performance américaine avec celles des pays européens. Ils le font avec les précédentes sorties de crise qu’ils ont connues, et avec ce qu’ils ont vécu », observe le Wall Street Journal. Ainsi, le président démocrate a sorti les Etats-Unis du déclin économique, mais n’a pas réussi à enrayer le sentiment de déclassement d’une partie de la population, essentiellement blanche, lors de la phase de reprise.

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Un échec qui a propulsé Donald Trump dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle américaine. Surfant sur le malaise d’une partie de la population américaine, il fustige aussi des résultats moyens en terme de croissance et a réussi à faire oublier le rôle de son camp dans ce bilan économique. « Les résultats d’Obama en matière économique ne peuvent pas lui être totalement imputés. Pendant tout son mandat, il a dû composer avec un Congrès républicain très hostile. Or c’est avant-tout cet organe qui décide », rappelle Christophe Destais. Reste à voir si les Américains, ou l’Histoire, sauront s’en souvenir.

Les immeubles en bois, une lame de fond

Une prouesse technologique et écologique ! Après seulement neuf mois de chantier, la résidence Épicéa a inauguré cet automne un immeuble de 23 logements plutôt inédit, construit à partir de panneaux de bois massif assemblés au pied du Fort d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). « Les maires doivent toujours avoir un temps d’avance, l’audace architecturale est un facteur indissociable du mieux-vivre ensemble », s’enthousiasmait André Santini à propos de ce programme résidentiel qu’ont mené conjointement BNP Paribas Real Estate, Woodeum, et l’architecte Jean-Michel Wilmotte.

© Thibaut VOISIN

« Cette nouvelle génération de bâtiment à très basse empreinte carbone participe activement à la réduction des émissions de CO2 tout en minorant les consommations énergétiques (- 20 % par rapport à la réglementation thermique 2012) », vante Guillaume Poitrinal, à la tête de Woodeum, nouvel acteur du secteur de la promotion immobilière qui préconise l’utilisation du bois massif pour remplacer les matériaux de gros œuvre traditionnels. La cerise sur le gâteau écologique ? Moins de déchets, de bruit et de poussière, par rapport à un chantier classique. Mieux encore : seuls 14 camions auront été nécessaires pour transporter les 424 voiles de bois massif utilisés dans la construction de 23 appartements, des panneaux préfabriqués en usine, puis posés in situ par les compagnons artisans de Bouygues Bâtiment Ile-de-France.

© Thibaut VOISIN

Constructions bioclimatiques

De l’autre côté de la capitale, BNP Paribas Real Estate persiste et signe. Dans le cadre de la rénovation urbaine de la Plaine Saint-Denis (93), le promoteur a confié au Cabinet Chartier Dalix Architectes la mise en œuvre de l’ensemble mixte #curve (tertiaire, résidentiel, commercial) au cœur du quartier de la Zac Montjoie, à deux pas du RER B Stade de France. Ce projet comprend un immeuble qui abritera sur 8 niveaux pas moins de 24 000 mètres carrés de bureaux en ossature bois. Là encore, ce type de construction bioclimatique entend limiter au maximum les émissions de gaz carbonique des bâtiments de l’industrie tertiaire. « #curve qui respectera la charte environnementale de son éco-quartier sera l’un des plus grands bâtiments tertiaires à structure bois en Europe », se félicite Bruno Pinard, directeur général promotion immobilier d’entreprise de BNP Paribas Real Estate. Ce type de bâtiment cadre parfaitement avec les nouvelles attentes des utilisateurs. En effet, le développement durable représente une priorité pour 86 % d’entre eux, selon le baromètre User Insight 2016 relatif aux préoccupations des salariés.

Non loin de là, à Montreuil (93), le groupe Altarea Cogedim vient d’inaugurer le programme résidentiel « Be Wood », imaginé en partenariat avec le cabinet d’architecture Daufresne Le Garrec & associés. Aligné le long des voies Pierre-Currie et Des-Ruffins, cet ensemble se distingue par des façades en bois qui recouvrent entièrement les trois bâtiments principaux accueillant 50 logements et environ 150 résidents. « Commercialisé en 2013, ce programme a remporté un vif succès auprès des Montreuillois, car il correspondait parfaitement à leurs attentes en matière de logement », commente Philippe Jossé, directeur général Logement France de Cogedim.

À La Plagne, encore Wilmotte

À l’approche des premières neiges, la station de sports d’hiver de La Plagne vient quant à elle de dévoiler le visage de sa future unité touristique, située à 2 000 mètres d’altitude, dans la vallée de la Tarentaise. Au menu, une offre d’hébergements haut de gamme en hôtel et résidences, conçue, construite et gérée par le Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs, et là encore orchestrée par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. « Le matériau bois fera tout naturellement partie intégrante de cette nouvelle station du XXIe siècle. Les logements seront travaillés comme des petits chalets de 4e génération », indique Corinne Maironi-Gonthier, maire d’Aime-la-Plagne et… architecte.

Ainsi, la plupart des nouveaux bâtiments disposeront d’une structure en panneaux de bois massifs, du mélèze habillera les revêtements de façades de l’hôtel 5 étoiles tandis que les garde-corps et pare-soleil seront en caillebotis de bois. « Pilier de l’architecture montagnarde, le bois massif offre un confort remarquable, tant en matière d’isolation thermique qu’au niveau du contrôle de l’humidité. Il offre en outre une plus grande souplesse afin de pouvoir faire évoluer les typologies d’appartements en fonction des futurs besoins », plaide Jean-Michel Wilmotte. Qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il projette en effet de construire à Nice une tour mixant bois et béton sur 35 étages culminant à 115 mètres de hauteur ! Bordeaux n’est pas en reste. Dans le quartier Euratlantique, le groupe Eiffage, la société Woodeum et l’architecte Jean-Paul Viguier s’attellent d’ores et déjà à construire une tour de 18 étages haute de 57 mètres, constituée de deux hémisphères en bois encerclant un noyau de béton. Date de livraison attendue : 2020.

2017 : pour Le Drian, Valls est le candidat naturel si Hollande ne se présente pas

Après Michel Sapin, c’est au tour de Jean-Yves Le Drian de rejoindre le camp pro-Valls en cas de défection de François Hollande pour la présidentielle de 2017. Le ministre de la Défense, fidèle du président parmi les fidèles, a estimé dimanche que Manuel Valls serait « le mieux placé » pour être le candidat de la gauche de gouvernement si François Hollande ne se représentait pas. « Si d’aventure le président de la République estimait ne pas devoir se présenter, alors à mon avis Manuel Valls serait naturellement […] évidemment à ce moment-là, je pense, le mieux placé pour assurer cette fonction », a-t-il déclaré au Grand rendez-vousEurope 1/ Les Échos/i>Télé.

Jeudi, Michel Sapin, lui aussi proche de François Hollande depuis des décennies, était allé dans le même sens. « Si le président de la République décidait [de ne pas se présenter en 2017, NDLR], et ceci lui appartient à lui seul, le Premier ministre sera évidemment un candidat parfaitement naturel pour défendre les couleurs de cette gauche, qui est une gauche de responsabilité », affirmait-il sur France Info. Le ministre de l’Économie et des Finances évoquait alors pour la première fois la possibilité d’une autre candidature.

Il s’est toutefois déclaré persuadé que le chef de l’État est « le mieux placé pour rassembler la gauche ». « C’est en fonction de la décision du président de la République qu’ensuite les uns et les autres prendront la leur », a-t-il affirmé, reconnaissant avoir parlé avec François Hollande de sa candidature potentielle à la présidentielle de 2017.

Attentats: un milliard d’euros et deux millions de touristes se sont envolés

Le secteur touristique est toujours lourdement impacté par les attentats de Paris et de Nice. Selon les professionnels du secteur, le manque à gagner est de l’ordre d’un milliard d’euros.

C’est une note particulièrement salée pour le secteur touristique. Lourdement pénalisé par les attentats de Paris et de Nice, les professionnels de Paris et l’Ile-de-France ont perdu près de deux millions de touristes étrangers et français sur un an. A l’échelle nationale, les arrivées internationales entre le 1er janvier et le 31 octobre ont chuté de 8,1%, selon les données du gouvernement.

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Ce sont les Japonais (-39%) qui ont le plus déserté la France, suivis des Chinois (-23%), des Allemands (-10,8%) et des Américains (-4%). « Le manque à gagner est estimé à près d’un milliard d’euros. Et si on reste sur cette tendance, l’année 2016 se bouclera sur -1,5 milliard d’euros », déplore le président du CRT.

« On ne s’est pas relevés des attentats de novembre 2015, l’impact est durable et complètement inédit par son importance. Il y a vraiment besoin d’un plan Orsec pour l’emploi dans le tourisme et de mesures d’aides très concrètes, car beaucoup de petites entreprises ont un genou à terre », souligne Frédéric Valletoux.

Les palaces touchés, mais pas Airbnb

Même les grands palaces parisiens ont dû s’adapter au manque de clientèle. En août, certains ont ainsi fermé des étages entiers. Et « des contrats CDD n’ont pas été renouvelés », indique Christophe Laure, de la branche prestige de l’Umih, principale organisation de l’hôtellerie-restauration, selon lequel il faudra « entre 12 et 24 mois avant que la destination ne soit reconsidérée ».

Constat similaire chez le géant AccorHotels, qui compte 400 établissements à Paris et fait état d’une baisse de 30% de sa clientèle loisirs au troisième trimestre. La restauration souffre aussi par ricochet. « Elle est encore aujourd’hui touchée de plein fouet, à Paris et sur la Côte d’Azur, avec des baisses de chiffre d’affaires de -20% dans la capitale. Les mois de juillet, août, septembre ont été très mauvais pour ce secteur », relève le président de l’Umih, Roland Héguy.

Le seul acteur à avoir tiré son épingle du jeu dans ce morne a été la plateforme Airbnb. Le site a en effet enregistré entre juin et septembre une hausse d’activité de 20% en France, pour un total de 3,5 millions de voyageurs.

Renforcement des mesures de sécurité

Pour faire revenir les touristes échaudés par les attentats de Paris puis Nice le 14 juillet, le gouvernement a débloqué en septembre 10 millions d’euros pour promouvoir la destination France.

Un comité interministériel sur le tourisme, piloté par Manuel Valls, se tiendra lundi, à l’issue duquel le gouvernement devrait annoncer des mesures en matière de sécurité, comme un renforcement des moyens sur les sites touristiques.

Révolution : une appellation pour un cépage, le pinot gris de Vénétie

Imagineriez-vous une appellation d’origine contrôlée syrah du Rhône ? Chardonnay de Champagne ? Ou encore chenin de la Loire ? Cela vous paraît aller à l’encontre de la tradition du monde du vin, qui met à l’honneur un territoire, et non un cépage ? Eh bien, les Italiens l’ont fait. Une appellation pinot grigio (pinot gris) vient de naître. Que l’on soit pour ou contre, séduit ou choqué, c’est un changement sans précédent qui apparaît là.

Grappe de pinot gris © winegifted.comGrappe de pinot gris © winegifted.com
Grappe de pinot gris © winegifted.com


Certes, il existe de nombreuses appellations qui reposent sur un cépage : la Bourgogne et ses vins rouges (pinot noir) ou blancs (chardonnay), le muscadet (melon de Bourgogne), voire les vins d’Alsace (avec une mention de cépage, qui peut être du riesling, du gewurztraminer, ou encore justement du pinot gris). D’autres régions viticoles s’identifient pleinement à un cépage dominant dans un bouquet de cépages différents : la rioja et le tempranillo, le chianti et le sangiovese, le tokaj et le furmint. Mais personne n’avait osé, pu ou voulu franchir le pas. C’est chose faite. Le territoire, signe majeur d’identification et de revendication, passe au second plan face au cépage.

Nous sommes entrés dans l’ère des vins globalisés. Ce n’est pas nouveau, me direz-vous. Pour la première fois tout de même, une appellation prend une désignation qui est celle utilisée de manière privilégiée dans le pays de consommation, et non dans celui de la production. L’entrée par cépage est bien sûr une manière de coller aux attentes du consommateur américain. Il n’est pas fortuit que cela commence par l’Italie…

Lire la suite sur Caber.net le site de Raphaël Schirmer.

Primaire EELV : Rivasi et Jadot au coude-à-coude

Proches à quelques nuances près sur le fond, Yannick Jadot et Michèle Rivasi sont annoncés au coude-à-coude dans les urnes avant que ne soit dévoilé, lundi soir, le nom du candidat Europe Écologie-Les Verts à une élection présidentielle périlleuse pour le parti. « C’est très ouvert et je serais bien en difficulté de faire un pronostic », lance ainsi David Cormand, secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), peut-être échaudé comme bon nombre d’observateurs par l’élimination sèche de l’ancienne ministre Cécile Duflot, la figure la plus médiatique, dès le premier tour.

« Les militants écologistes ne sont pas toujours sensibles à ce qui fait la différence dans les partis traditionnels, à savoir l’expérience, la notoriété », glisse encore David Cormand. « Tout est ouvert, tout est possible », abonde Michèle Rivasi, invitée-surprise de ce deuxième tour et, veut-elle croire, toujours portée par le même souffle.

Pas « d’oppositions picrocholines »

Sur quoi donc se jouera le scrutin entre les deux députés européens, Yannick Jadot, âgé de 49 ans, et Michèle Rivasi, 63 ans ? Pas tellement sur les programmes, puisque les deux postulants affichent « le même projet, avec quelques nuances dans les solutions que chacun veut mettre en avant », dixit Yannick Jadot, qui était arrivé en tête le 19 octobre avec 35,61 % des suffrages, devant Mme Rivasi (30,16 %). Ce consensus « a pu rendre pour certains cette primaire un peu terne, mais cela a aussi renvoyé une image responsable d’Europe Écologie-Les Verts, ce qui n’a pas toujours été le cas », estime encore Yannick Jadot. « On n’a pas eu d’oppositions picrocholines montées en épingle », se satisfait Julien Bayou, porte-parole d’EELV. « On a fait la preuve que l’on pouvait débattre du fond sur un projet commun, ce qui est parfois assez déroutant pour les sympathisants », ajoute-t-il.

Pour se démarquer, Michèle Rivasi a donc insisté sur « l’urgence sociale » en souhaitant « partir des gens » dont elle écoute « la déshérence », en s’écartant si besoin du « mantra et du jargon écologistes ». De son côté, Yannick Jadot, qui s’est fait remarquer cette semaine par une vibrante harangue au Parlement européen contre le traité de libre-échange Ceta, a répété qu’il souhaitait redonner sa « crédibilité à l’écologie politique », « une écologie qui agit, construit et gagne ».

« Inquiet et optimiste »

Si les deux candidats semblent faire jeu égal sur les soutiens de marque (José Bové s’est prononcé pour Yannick Jadot, Eva Joly pour Michèle Rivasi) il s’agit surtout de rallier les suffrages attribués à Cécile Duflot et Karima Delli au premier tour, et de réveiller les quelques abstentionnistes, puisque 12 300 personnes ont voté il y a deux semaines sur les 17 000 inscrits. La participation s’annonçait d’ailleurs en légère hausse puisque, dès vendredi, « plus de 11 000 bulletins » avaient été reçus, selon David Cormand.

Le plus dur restera ensuite à faire pour EELV qui, dans le sillage de Yannick Jadot ou de Michèle Rivasi, devra se tailler une place dans une offre politique déjà encombrée à gauche et peu favorable à une candidature EELV, créditée d’un score inférieur à 3 % dans les sondages pour la présidentielle. Cela commencera par la chasse aux 500 parrainages nécessaires pour pouvoir déposer la candidature à la présidentielle, à collecter avant la mi-mars. « Je suis à la fois inquiet et optimiste, explique David Cormand. Je me dis que 40 000 personnes peuvent donner leurs parrainages, je pense qu’il est raisonnable de penser que 500 voudront appuyer notre candidature », poursuit-il. « Même si l’on a perdu pas mal d’élus, on a une connaissance pointue des territoires qui va nous permettre d’aller chercher ces parrainages », positive Yannick Jadot, rejoint par Michèle Rivasi qui ne se dit « pas du tout pessimiste, à condition que l’on aille au charbon ». Quoi qu’il arrive lundi soir, ce travail-là se fera de conserve, promettent-ils.

On a passé l’examen pour devenir chauffeur VTC et ce n’est pas gagné!

Depuis la grève massive des taxis l’hiver dernier, un arrêté réglemente drastiquement l’accès à la profession de conducteur de VTC. Ce qui n’empêche pas des centaines de personnes de se présenter chaque mois à l’examen. L’Express a tenté sa chance.

« Aujourd’hui, c’est le grand jour ! ». En ce début novembre, comme chaque mois, des centaines d’aspirants chauffeurs de VTC se pressent pour passer leur examen. Convocation sous le coude, carte d’identité à la main, un petit groupe grille une dernière cigarette sur le trottoir de la rue de Charenton à Paris, la boule au ventre.

« Tu sais si on pourra le repasser en décembre avec la nouvelle loi? », demande Franck*, la cinquantaine grisonnante, un brin inquiet, les yeux braqués vers l’entrée de l’Espace Charenton. Il s’apprête à y passer les quatre prochaines heures, assis seul face à sa petite table d’examen. « Je ne sais pas, lui répond Ahmed*. En tout cas, il ne faut pas se rater. Si la prochaine session est en février, on passera le même examen que les taxis. A 3000 euros c’est pas la même ». Comme Ahmed, Franck et les autres, l’examen du jour est donc un peu celui de la dernière chance, même s’il y aura bien une ultime séance en décembre avant que les Chambres des métiers et de l’artisanat, comme le stipule la nouvelle loi Grandguillaume, ne reprennent la main sur l’épreuve et changent la donne.

5 femmes seulement, sur 150 candidats

Les formalités de contrôle effectuées, les 150 candidats du jour pénètrent dans une grande salle comportant neuf rangées de quinze tables. Parmi eux, très majoritairement des hommes, de tout âge. Mais on dénombre aussi cinq femmes, « ce qui est plutôt inhabituel », remarque un des organisateurs.

 Fiche d'inscription à l'examen VTC

Fiche d’inscription à l’examen VTC

S.P L’Express

Pour les surveiller, quatre personnes multiplient les rondes entre les allées, sous le regard d’un huissier de justice chargé de valider la bonne tenue de cet examen confié à une entreprise privée. C’est Voitures Noires qui organise l’épreuve. Son premier métier est de louer des véhicules à des chauffeurs, mais la société s’est diversifiée dans la formation. D’ailleurs, ce mercredi, environ un quart des candidats ont suivi le cursus proposé par l’entreprise (70 heures pour 849 euros). La grande majorité des autres se présente en candidat libre (moyennant 99 euros).

Il est 14 heures. Les organisateurs déballent les sujets arrivés scellés du ministère de l’Environnement, tutelle du ministère des Transports qui encadre la profession. Depuis la grève massive des taxis à l’hiver dernier, l’accès à la profession s’est rigidifié, les aspirants chauffeurs devant satisfaire à ce nouvel examen mis en place en février 2016. Quant aux Loti (un statut réservé au transport d’au moins 2 passagers, souvent détourné en réalité) qui n’ont pas besoin de la licence VTC pour travailler, ils devraient peu à peu disparaître des grandes agglomérations.

« C’est chaud, c’est chaud… »

Coup d’envoi avec le premier des six rounds qui prend la forme d’un questionnaire à choix multiples (QCM) de 110 questions, avec notes éliminatoires. L’épreuve est notée sur 20 et un coefficient est appliqué à chaque fois.

Barème complet de l'examen pour devenir chauffeur VTC

Barème complet de l’examen pour devenir chauffeur VTC

www.developpement-durable.gouv.fr

Nous débutons par la « Règlementation des transports publics particuliers et des transports collectifs », coefficient 4, le plus élevé de l’après-midi. Et disons-le, ça se corse d’entrée! Droit du transport, réglementation des véhicules, assurances… On cale! Après 30 minutes, les surveillants relèvent les copies. « C’est chaud, c’est chaud », s’exclame Matthias, la trentaine, originaire du nord de Paris.

On passe la seconde avec l’épreuve consacrée à la « Sécurité routière », coefficient 3. Là, pas de surprises. Une question sur un panneau d’avertissement pour une chaussé glissante (avec deux réponses à cocher bien sûr), une autre pour calculer la distance de sécurité en ville, un virage dangereux délicat à apprécier et une question piège sur le pourcentage de teinte des vitres du véhicule. Nous évitons la sortie de route.

Troisième round, le dernier avant la pause: l’épreuve de « Gestion d’entreprise », coeff 2. Les regards fusent à droite, à gauche. L’inquiétude se devine sur les visages. Qualités et défauts de la Société par Actions Simplifiée (SAS), couverture sociale du RSI, bénéfices, marge, gestion prévisionnelle… Tout y passe. Le chauffeur de VTC se mue en chef d’entreprise. Gare à la casse!

« Un client vous demande d’aller voir la Joconde… »

A la mi-temps de l’examen, les langues se délient. « Je pense qu’avant c’était plus facile. C’est la tournure des réponses qui pose problème. On peut facilement faire des erreurs », estime un candidat. « Ça devient de plus en plus difficile, remarque Ben* qui passe l’épreuve pour la deuxième fois. Moi je veux devenir VTC pour arrondir mes fins de mois, mais ça risque d’être compliqué ».

Photo d'une salle d'examen avant le début de l'épreuve du 2 novembre 2016

Photo d’une salle d’examen avant le début de l’épreuve du 2 novembre 2016

S.P L’Express

Après 10 minutes de pause, on embraye sur la 4e épreuve, la « Relation client ». Un questionnaire plutôt subjectif, les réponses étant susceptibles de varier selon les pratiques commerciales des applications et des sociétés de VTC. On gardera toutefois en mémoire la dernière: « Un client vous demande d’aller voir la Joconde, vous l’emmenez…

  1. Au Quai d’Orsay
  2. A Versailles
  3. Au Louvre
  4. A Beaubourg

Une coquille dans l’épreuve de Français

Place désormais à la perle de l’après-midi, l’épreuve de « Compréhension de la langue française ». Une analyse de texte portant sur un extrait de la Revue du Commissariat général au développement durable publiée en juin 2013 par le ministère de l’Environnement. Le document traite de la diésélisation du parc automobile français et comporte, à notre plus grande surprise, une belle faute de frappe à la 7e ligne, qui figure aussi dans la version originale du texte que nous avons retrouvé. « C’est vrai que ça la fout mal », reconnait un organisateur. Sur le fond, pas de grande difficulté. « C’est un truc de débile. Avec l’Anglais pour finir, on va bien rigoler », s’esclaffe même un participants en rendant sa copie.

Extrait de "La Revue du Commissariat général au développement durable" publié par le ministère de l'Environnement en juin 2013

Extrait de « La Revue du Commissariat général au développement durable » publié par le ministère de l’Environnement en juin 2013

www.developpement-durable.gouv.fr

Bouquet final donc avec l’épreuve de « Compréhension et expression en langue anglaise ». Des phrases à trous et des traductions, sans aucune expression écrite. Plutôt facile à première vue, mais pas à la portée de tous à en juger par les regards échangés. Il est temps de relâcher la pression. Ces 3h30 d’examen se seront déroulées sans aucune épreuve de conduite. Surprenant pour de futurs chauffeurs…

Au moment de rendre la dernière copie, un des organisateurs indique au micro que les résultats seront communiqués autour du 23 novembre et qu’une dernière session aura bien lieu le 6 décembre prochain. Soulagement dans la salle. Avec un taux de réussite qui oscille « autour de 50% ces derniers mois », selon un examinateur, il faudra probablement repasser à la caisse. « Le parcours du combattant » ne fait que commencer.

INTERVIEW >> Les applis veulent imposer « l’état de fait comme état de droit » selon le député Laurent Grandguillaume

* Les prénoms ont été modifiés

Fisker EMotion : plus loin que la Tesla Model S

Henrik Fisker ne s’avoue pas facilement vaincu. Alors que sa société Fisker Automotive, créée en 2007 pour construire la Karma – une berline électrique de luxe à prolongateur d’autonomie –, a fait faillite en 2012 après avoir assemblé moins de 2 000 voitures, le designer danois revient avec un projet encore plus ambitieux.

644 kilomètres d’autonomie

FISKER EMOTION © FISKER INC.

La EMotion est une berline 100 % électrique revendiquant une autonomie de plus 400 miles (644 kilomètres) et une vitesse de pointe de 260 km/h. Mieux qu’une Tesla Model S P100D ! Pour parvenir à ce résultat, la EMotion stocke son électricité dans des supercondensateurs intégrant du graphène. Une technologie révolutionnaire dont le principal avantage résiderait dans la rapidité de recharge qu’elle autorise. Il ne faudrait que quelques minutes pour faire le plein d’énergie !

Commercialisation en 2017

FISKER EMOTION © FISKER INC.

Échaudé par les problèmes de batterie subis par la Karma, Fisker a créé Fisker Nanotech avec le spécialiste Nanotech Energy pour développer et assembler ces batteries d’un nouveau type. Le reste des caractéristiques de la EMotion est tout aussi futuriste, avec une structure constituée de matériaux composites, et 4 portes en élytre s’ouvrant de manière antagoniste. La Fisker EMotion devrait être commercialisée d’ici à la fin de l’année 2017.

Montebourg : opération Hollande

Une brume hivernale nimbe le vallon en contrebas du village de Montret (Saône-et-Loire), où Arnaud Montebourg possède depuis quinze ans les Cadolles, une ancienne cure joliment refaite. Ce dimanche après-midi de 2011, Thomas Thévenoud, candidat socialiste à la députation, a rendez-vous avec le président du conseil général de Saône-et-Loire, la tonitruante surprise de la primaire socialiste, qui y obtint, quelques semaines auparavant, plus de 17 % des voix. Tandis que son épouse, Sandra, lit un roman policier dans la voiture, Thomas, intimidé, agite le grelot de l’entrée. Dans le salon, t…

Barroso chez Goldman Sachs: il n’y a pas de « violation du devoir d’intégrité »

Le comité d’éthique de l’UE juge que la nomination de José Manuel Barroso à la banque d’affaires Goldman Sachs est conforme au code de bonne conduite.

Pas d’infraction, mais un manque de jugement. C’est, en substance, ce qui ressort de l’avis du comité d’éthique de l’UE publié ce lundi à propos du pantouflage de José Manuel Barroso chez Goldman Sachs. L’ancien président de la Commission européenne n’a pas violé les règles « d’intégrité et de réserve » de l’Union européenne en acceptant un poste à la banque d’affaires Goldman Sachs, mais son choix est peu judicieux, estime le comité ad hoc de l’institution.

« Sur la base des informations fournies par monsieur Barroso dans une lettre adressée au président (de la Commission) Juncker, et considérant le Code de conduite pour les commissaires, il n’y a pas d’éléments suffisants pour établir une violation du devoir d’intégrité et de réserve », conclut le comité, dont l’avis est non-contraignant.

Vague d’indignation

Il avait été saisi en septembre par la Commission elle-même face à la vague d’indignation déclenchée par l’arrivée de l’ex-chef de l’exécutif européen (2004-2014) chez Goldman Sachs, institution vilipendée pour son rôle supposé dans le déclenchement de la crise des subprimes et celle de la dette grecque.

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« M. Barroso aurait dû être conscient et informé qu’en agissant ainsi, il déclencherait des critiques et risquerait de nuire à la réputation de la Commission, et de l’Union en général », soulignent les rapporteurs du comité dans leur avis.

Un manque de « jugement »

Le comité a bien considéré le fait que José Manuel Barroso « n’a pas fait preuve du bon jugement que l’ont pourrait attendre de quelqu’un qui a occupé un poste à haute responsabilité pendant de si longues années », mais n’a pas pu établir d’entorse au règlement. « Il ne revient pas au comité de savoir si le Code est suffisamment strict », est-il encore précisé.

La tempête médiatique est « certainement une indication pertinente, mais pas suffisante en elle-même » pour conclure que les règles éthiques ont été violées, poursuit le rapport, qui note que Goldman Sachs opère dans le respect des lois.

Les nouvelles fonctions auxquelles le Portugais est appelé auront « certainement » un lien avec son précédent mandat à la tête de la Commission, reconnait le comité, d’autant qu’il Barroso a dû s’atteler à réformer le secteur bancaire en pleine crise.

La Commission va « examiner » ces conclusions

Les règles imposent une « période de refroidissement » de 18 mois aux anciens commissaires, durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé. Et cette période a été respectée, rappelle le comité. Plus d’un an et demi s’est en effet écoulé depuis le départ de Bruxelles de José Manuel Barroso, en novembre 2014.

La Commission européenne actuelle va maintenant se donner le temps d’examiner les conclusions du comité. « Dans un souci de transparence, et comme nous l’avons promis, la Commission européenne a publié cette opinion sur notre site Web. Nous allons maintenant (l’)examiner attentivement avant de prendre une éventuelle décision sur des mesures de suivi appropriées », a déclaré ce lundi le porte-parole en chef de l’exécutif européen Margaritis Schinas, lors d’un point presse.

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