Après l’épizootie de grippe aviaire, des mesures drastiques de biosécurité ont été appliquées à toute la filière du canard. Du coup, les prix du foie gras devraient augmenter de façon conséquente: 40 centimes maximum par tranche de 40 grammes.
Des mesures sanitaires « drastiques » de biosécurité ont été mises en place après l’épizootie de grippe aviaire, qui a fait perdre 25% de sa production en 2016 à la filière.Leur coût devrait se répercuter sur le prix du foie gras en magasin. Le mets devrait augmenter d’environ « 40 centimes d’euros maximum par tranche » de 40g, par rapport au prix de 2015, a indiqué le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), tout en soulignant que le prix final dépendra des enseignes de distribution.
Les conséquences de l’épizootie de grippe aviaire
Cette hausse de prix est « structurelle », a souligné le Cifog. « C’est le prix de la qualité sanitaire » car, au-delà de l’épizootie de grippe aviaire et du vide sanitaire qui l’a suivi -estimé à 500 millions d’euros-, « les mesures de biosécurité imposent des investissements dans les exploitations agricoles, comme la construction de nouveaux bâtiments », a déclaré le président du Cifog, Christophe Barrailh lors d’une conférence de presse.
« Cette filière est en train de repartir dans des conditions sanitaires complètement repensées, renouvelées, et on aura à la fin de l’année un foie gras d’excellente qualité. Aujourd’hui, le foie gras français correspond aux toutes nouvelles normes en matière de biosécurité. Il sera un peu plus cher, mais c’est une garantie de qualité », a déclaré le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
La filière chute en 2016
Mais la France ne retrouvera pas dès 2017 son niveau de production de 2015, qui était alors de 19,2 tonnes. Idem sur la balance commerciale. Après un excédent de 56,3 millions d’euros en 2015 sur l’ensemble de la filière, les exportations françaises ont déjà chuté de 7,8 millions d’euros au premier semestre 2016 en raison de la crise sanitaire.
Dans le même temps, les importations venant de Hongrie et de Bulgarie ont augmenté de 10,9 millions d’euros, selon les professionnels. « Aujourd’hui, les professionnels français se mobilisent donc massivement pour que les pays ayant fermé leurs frontières au foie gras français, notamment en Asie, les rouvrent dès que possible », assure le Cifog.
Feu vert attendu pour l’Union européenne
Pour endiguer l’épizootie de grippe aviaire déclarée en novembre 2015, un vide sanitaire de cinq semaines avait été imposé au printemps dans les élevages de 18 départements du sud-ouest de la France. L’élevage de canetons n’a pu reprendre qu’à la mi-mai après une complète désinfection des élevages et la mise en place de nouvelles mesures de biosécurité.
L’ensemble de la filière attend maintenant le feu vert de l’Office international des épizooties (OIE), indispensable pour les exportations hors Union européenne.
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Le monde des collectionneurs d’objets de luxe est peuplé de créatures étranges…mais qui se ressemblent. Du moins, celles qui collectionnent les jouets pour hommes, adeptes de la précision, du soin du détail qui éveille le mâle épicurien. Parmi ces fantasmes et plaisirs, se trouvent aussi bien l’automobile de luxe que l’horlogerie et, bien souvent, les couteaux. Tous aussi inutiles les uns que les autres au XXIe siècle. Donc rigoureusement indispensables !
Couteaux mais contemporains
Un salon dédié aux couteaux de collection, le FICX (Forum International du Couteau Contemporain) en rassemble les amateurs. Pendant deux jours, à la rentrée, il dévoile le meilleur des fines lames d’aujourd’hui, dont certaines ne cachent pas leurs affinités horlogères. Il faut dire que les passerelles entre les deux univers sont évidentes, multiples, et permettent à l’amoureux de belles tocantes d’élargir son univers de collectionneur de manière cohérente.
Parmi les trouvailles détectées, trois marques sortent du lot. Alain Valette est la première. L’homme est doté d’une imagination mécanique qui frise le génie – ou la folie, au choix. Sa dernière invention ? Eureka, un couteau dont le corps est réalisé à partir d’authentiques composants horlogers et dont la lame se déplie à l’aide d’une couronne, à l’image d’un remontoir. Ludique, technique, la pièce s’inscrit dans un vaste projet d’Alain Valette, Le Rêve de Chronos, dont le couteau lie passé, présent et avenir.
Astronomie tranchante
Alain Grangette est un autre féru de lames et d’horlogerie – ou, dans son cas précis, d’astronomie. L’homme a conçu un couteau intégrant un cadran solaire. On retrouve dans sa création toute la terminologie horlogère : platine en titane, finition perlée, inserts en nacre, vis bleuies, etc. Au centre du manche se niche un véritable cadran solaire qui se déploie grâce à un mouvement miniaturisé et caché. On est ici proche, très proche, des automates qui ont fait les grandes heures de l’horlogerie mécanique de la fin du XVIIIe siècle, associé à un pur métier d’art niché dans la Creuse. Et le cadran solaire est évidemment fonctionnel !
Deux derniers artisans se distinguent également par leur mariage de coutellerie et d’horlogerie. Au-delà des Alpes, il y a Corrado Moro. Sa création « Tourbillon » se déplie de manière traditionnelle mais sa charnière évoque, quoique de manière relativement lointaine, un tourbillon horloger. Enfin, en France, Cyrille Lièvre propose quelques intéressantes réalisations pour se faire la main (et la lame), à base de composants horlogers appliqués sur un corps façonné telle une platine. L’inspiration horlo-steampunk s’est greffée sur ce couteau piémontais à lame damas, manche laiton avec éléments d’horlogerie et anneau de bélière mobile… pour seulement 280 euros.
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Tout seul, devant son plateau-repas. C’est ainsi que les deux auteurs du livre Un président ne devrait pas dire ça… décrivent le chef de l’État dans son palais de l’Élysée. Depuis la parution de l’ouvrage, c’est encore plus vrai. Les courtisans semblent évanouis, comme si la situation fâcheuse dans laquelle François Hollande s’est placé en étalant ainsi ses confidences sur la couleur de ses cheveux comme sur l’exercice du pouvoir était contagieuse. Tous ses amis, les faux mais aussi les vrais, sont désormais trop occupés à tenter de trouver un plan B pour la primaire de la gauche, tant une candidature Hollande ressemblerait à un suicide en direct.
C’est ainsi que le nom de Ségolène Royal resurgit depuis quelques jours. « J’écoute, j’observe. Ça m’amuse. Je remercie tous ceux qui me propulsent », commente l’intéressée dans Le Journal du dimanche. « On cherche quelqu’un pour se sacrifier, il faut que la situation soit vraiment désespérée pour que ceux qui m’ont combattue me redécouvrent », ironise-t-elle. « Si c’était gagnable, on ne viendrait pas me chercher. » Mais à aucun moment elle ne dit non.
Même attitude dans Dimanche en politique sur France 3. Elle tente de détourner la conversation : « Je vais tout vous dire pour sauver la planète et gagner la bataille du climat », répond-elle à Francis Letellier. Mais le journaliste ne se laisse pas enfermer dans ces réponses pré-empaquetées. À propos du succès de la COP21, il lui demande si François Hollande peut en exciper lors d’une candidature : « Je ne pense pas qu’on puisse instrumentaliser les réussites de la France », répond la ministre de l’Écologie. À bon entendeur…
Plus rassembleuse que Valls
D’ailleurs, la candidate de 2007 se contente de temporiser : « Le moment n’est pas venu, assure-t-elle. Pour l’instant, c’est François Hollande qui est candidat. Je l’ai dit aux entourages qui poussaient : il faut arrêter de lancer la campagne avant l’heure. »
Elle tire déjà des plans sur la comète : « Quelle que soit la décision, ensuite il faudra rassembler », lance-t-elle, toujours sur le plateau de France 3. Et boum pour Manuel Valls, dont le caractère clivant, à gauche, n’est pas le moindre des handicaps. Et pour ceux qui n’auraient pas compris, elle enfonce le clou à propos de ses divergences avec le Premier ministre sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. À l’heure du ras-le-bol des policiers, qui s’estiment assaillis par des missions moins prioritaires, elle ne juge « pas judicieux de mobiliser les forces de l’ordre pour un projet qui n’est pas défendable ». Avec 45 % de cote de popularité, une denrée rarissime à gauche, elle a matière à réfléchir.
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L’un défend la semaine de quatre jours depuis plus de vingt ans. L’autre vient de publier une violente charge contre les économistes hétérodoxes et leurs « contre-vérités ». Entre Pierre Larrouturou et Pierre Cahuc, le choc ne pouvait être que frontal.
Pierre Cahuc. Professeur à l’Ecole polytechnique et membre du Conseil d’analyse économique, ce chercheur vient de publier avec André Zylberberg « Le Négationnisme économique » (Flammarion), un pamphlet qui a déclenché une vive polémique dans le petit monde des économistes.
Pierre Larrouturou. Inoxydable défenseur de la semaine de quatre jours, fondateur avec Stéphane Hessel du Collectif Roosevelt, proche de Michel Rocard, il a quitté le Parti socialiste en 2013 pour créer le mouvement Nouvelle Donne. Il vient de publier avec Dominique Méda « Einstein avait raison, il faut réduire le temps de travail » (Editions de l’Atelier).
Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales sur le bilan des 35 heures enterré, une pétition qui appelle à relancer le débat, des économistes qui s’invectivent par presse interposée… Pourquoi n’arrive-t-on toujours pas à parler sereinement de la réduction du temps de travail en France?
Pierre Larrouturou. L’ancien Premier ministre Michel Rocard disait qu’il y avait deux questions sur lesquelles il était impossible de débattre dans ce pays: le nucléaire et le temps de travail. Il avait raison. Ce sujet a toujours été conflictuel. En 1906 déjà, lors du passage à la semaine de six jours, une partie du patronat disait que l’économie allait être ruinée…
Cela dit, les lois Aubry, en imposant un passage autoritaire à 35 heures, ont crispé encore un peu plus le débat. Il aurait mieux valu que les politiques expliquent les enjeux, donnent la parole à des entreprises pionnières et continuent de soutenir le dispositif Robien, qui apportait une aide financière aux sociétés s’engageant volontairement dans cette voie. Cela aurait été plus efficace à long terme.
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Pierre Cahuc. Il y a des malentendus sur la réduction du temps de travail. Beaucoup mélangent deux sujets. D’un côté, un projet de société dans lequel chacun aurait plus de temps pour soi. Et, de l’autre, l’effet de la RTT sur l’emploi. Pour défendre leur projet de société, certains mettent en avant un effet de la réduction du temps de travail sur l’emploi.
Malheureusement, il y a un consensus parmi les économistes pour dire que la réduction du temps de travail, à elle seule, ne crée pas d’emplois. Par ailleurs, quand l’Insee interroge les Français sur leurs aspirations vis-à-vis du travail, très peu de salariés à 35 heures souhaitent travailler moins: 82% sont satisfaits de leur situation, et 16% souhaiteraient travailler plus pour gagner plus…
Vous dites qu’il y a un consensus sur le fait que la réduction du temps de travail ne crée pas d’emplois. Mais ce point-là n’est-il pas, au contraire, très débattu?
P.C. Aucune étude scientifique ne montre d’effet sur l’emploi, c’est un fait. Je parle d’études académiques fondées sur la comparaison de groupes tests avec des groupes témoins, publiées dans des revues indépendantes, sous le regard d’un comité de lecture qui juge de la qualité des travaux. Seules ces études permettent d’apporter une réponse rigoureuse à la question posée.
A ma connaissance, il en existe quatre. L’une a porté sur les réductions de la durée du travail négociées dans certaines branches professionnelles en Allemagne dans les années 80 et 90. Une autre a comparé l’évolution de l’emploi au Québec (où une baisse de la durée légale du travail a été adoptée en 1997) avec l’Ontario (où elle n’a pas bougé).
Les deux autres concernent la France, sur l’effet du passage à 39 heures en 1982, et sur les 35 heures. Toutes aboutissent au même résultat: la baisse du temps de travail en elle-même ne crée pas d’emplois. Dire le contraire, c’est faire preuve de négationnisme économique. Un peu comme ces climatosceptiques qui instillent le doute sur la réalité du réchauffement climatique…
P.L. Il est faux de dire que « toutes les études » aboutissent à ce résultat! Vous oubliez les travaux de l’Insee, qui ont chiffré les créations d’emplois liées aux 35 heures à 350000. Cette étude a été faite par des économistes, selon une méthodologie rigoureuse, et publiée dans une revue respectable. Vous oubliez aussi que ces chiffres sont corroborés par les simulations macroéconomiques réalisées par l’Observatoire français des conjonctures économiques.
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Certes, les 35 heures n’ont pas permis de créer les 700000 emplois promis par Martine Aubry. Mais le dispositif n’était pas calibré pour cela: 40% des salariés n’ont pas été concernés par les 35 heures et, pour les autres, la RTT a souvent été plus faible qu’affichée. Pire, la dernière loi Aubry ne conditionnait pas les exonérations de charges aux embauches, donc cela ne pouvait pas marcher.
Quant à se fonder sur l’échec de 1982 pour tirer des leçons sur les politiques à mener en 2016, c’est spécieux: avec une réduction d’une heure du temps de travail, on pouvait se douter que cela n’apporterait pas grand-chose en termes d’emploi. Enfin, vous oubliez l’expérience de ces 400 entreprises passées à la semaine de quatre jours dans le cadre de la loi Robien ou de la première loi Aubry: elles ont créé beaucoup d’emplois.
P.C. Même en prenant des milliers d’exemples, vous n’aurez jamais une photo exhaustive de ce qui se passe à l’échelle d’un pays ou d’une région après une réduction généralisée du temps de travail, comme le font les travaux que j’ai cités. Quant à l’étude de l’Insee, elle est tout à fait sérieuse, mais elle regarde les lois Aubry dans leur ensemble: RTT, modération salariale, réorganisation du travail et, surtout, baisses de cotisations sociales. Les autres travaux portaient sur des mesures de réduction du temps de travail uniquement, et c’est une différence majeure.
On sait que, en France, les baisses de charges ont un effet massif sur l’emploi. Et là, on a 10 milliards d’euros d’exonérations pour 350 000 emplois créés. C’est justement l’ordre de grandeur que l’on retrouve pour des réductions de cotisations sans baisse de la durée du travail. Donc il n’y a pas de preuve d’un effet RTT.
P.L. Pourquoi fonder votre réflexion sur des études portant uniquement sur la baisse du temps de travail, alors qu’il faut évidemment la combiner avec des exonérations pour obtenir un effet? D’ailleurs, si l’on vous suit, l’économie française aurait dû créer 1,2 million d’emplois sous ce gouvernement, puisque François Hollande a accordé 40 milliards d’euros de baisses de charges aux entreprises avec le pacte de responsabilité et le CICE. Or ce n’est absolument pas le cas…
P.C. Cela n’a rien à voir. Le CICE n’a pas été ciblé sur les bas salaires, alors que, selon tous les travaux de recherche, c’est à ce niveau que les créations d’emplois sont les plus fortes. Il est donc logique que son effet soit limité.
En tout cas, le chômage reste à un niveau élevé. Comment faire, aujourd’hui, pour relancer l’emploi?
P.L. Il faut un New Deal européen: consacrer les 1000 milliards d’euros que va créer la BCE à des investissements dans les transports, l’énergie, le logement. En même temps, nous devons relancer des négociations sur le passage à la semaine de quatre jours. Cela créerait forcément des emplois, sauf à dire que les entreprises sont si mal gérées qu’elles disposent de réserves de productivité inexploitées. Vu le contexte concurrentiel, ce n’est bien sûr pas le cas. Il ne faut pas s’arrêter à l’échec relatif des 35 heures, dû à leur mauvais paramétrage.
Il faut au contraire une RTT importante et une forte baisse des cotisations, conditionnée à 10% d’embauches en CDI. Ainsi, le coût des emplois créés reste neutre pour les entreprises. L’économiste Patrick Artus a montré que le dispositif ne pèserait pas sur les finances publiques, car les exonérations seraient compensées par des économies sur les allocations chômage et par des rentrées fiscales supplémentaires.
De toute façon, nous n’avons pas le choix. Au niveau macroéconomique, on voit que, pour produire 150% de PIB supplémentaire entre 1970 et 2008, le volume global de travail, calculé en nombre d’heures effectuées par an, a baissé de plus de 6%. En même temps, la population active a crû de 33%. Pas étonnant que le chômage explose! Cette équation est impossible à résoudre sans un autre partage du travail.
P.C. Ce type d’argument ne me convainc pas du tout. On suppose ici que le nombre d’heures de travail est une donnée statique qui s’impose à l’économie. Cela voudrait dire que si un million d’immigrés entraient en France, on aurait un million de chômeurs supplémentaires? Bien sûr que non, c’est même le contraire: l’arrivée d’immigrés crée de la demande, et donc de l’activité et des emplois supplémentaires. L’image du gâteau à partager est fausse. D’ailleurs, je constate que le chômage est de plus en plus un problème français: l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ont réussi à le faire fortement baisser.
P.L. Dans ces pays, les bons chiffres du chômage cachent à la fois une baisse du nombre d’actifs (les chômeurs découragés ne cherchent plus d’emploi et sortent des statistiques), et une explosion des temps partiels. Aux Etats-Unis, le taux d’activité est tombé à 62,5%, et il y a tellement de petits boulots que la durée réelle moyenne du travail est passée à 33,7 heures. C’est simplement une autre façon de répartir le travail. La plus sauvage, mais la plus facile aussi: nul besoin d’un grand débat public ou de repenser l’organisation des entreprises.
A vous entendre, le monde développé n’aurait le choix, faute de croissance, qu’entre le chômage de masse à la française et la précarité à l’anglo-saxonne…
P.L. C’est bien pour cela qu’il est urgent de construire une troisième voie. Nous sommes face à une crise globale de la demande; même le FMI l’admet. Les précaires et les chômeurs n’ont pas les moyens de vivre décemment, et les salariés en poste ne sont plus en position d’obtenir des hausses de salaire. Nos économies reposent sur la consommation, mais les consommateurs ont de moins en moins les moyens de consommer!
P.C. Encore une fois, je ne partage pas cette analyse. Les gains de productivité dus au progrès technique peuvent détruire des emplois, mais ils en créent d’autres, très qualifiés, très bien payés, dont les titulaires vont eux-mêmes avoir de nouveaux besoins, ce qui créera de nouveaux jobs. Il y a une recomposition des emplois, mais pas nécessairement une baisse de leur volume global.
D’ailleurs, quel que soit le pays, le chômage et la précarité touchent surtout des personnes peu qualifiées. En France, 80% des chômeurs n’ont pas fait d’études supérieures. Cela n’a pas grand-chose à voir avec l’atonie de la croissance ou avec l’accélération des gains de productivité.
P.L. Vous ne tenez pas compte du déclassement! Beaucoup de gens bien formés acceptent des emplois qui ne correspondent pas à leur niveau de qualification, faute de mieux. Cela montre bien qu’il y a un manque d’emploi à tous les niveaux.
P.C. Certes, mais le chômage n’en demeure pas moins un problème structurel, lié aux dysfonctionnements du marché du travail, et qui concerne les moins qualifiés.
Que proposez-vous?
P.C. Il faut favoriser la formation et maîtriser le coût du travail au niveau des bas salaires afin d’encourager les entreprises à embaucher des personnes peu productives au départ. Pour la même raison, il faudrait aussi réformer le contrat de travail en assouplissant les CDI. Evidemment, cela signifie qu’il faut maintenir le niveau de vie des personnes concernées par des mesures comme la prime d’activité. Toutes ces réformes contribueraient à faciliter la création d’entreprises: les entrepreneurs auraient moins peur de se lancer et d’embaucher. C’est essentiel, car ce sont les entreprises jeunes qui recrutent le plus.
P.L. Mais pourquoi, au moins, ne pas relancer les expérimentations sur le temps de travail avec un dispositif type Robien? Aujourd’hui, une entreprise qui voudrait passer à la semaine de quatre jours ne peut même pas le faire, faute de mesures d’exonération. A Bruxelles, le ministre de l’Economie, Didier Gosuin, un centriste, envisage de lancer un dispositif de ce type. On ne perdrait rien à essayer en France…
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Même Charlemagne possédait son scribe ! L’ecclésiastique Éginhard, après sa mort, fut l’auteur de la première biographie – sans doute embellie – du premier des Carolingiens. La tradition ne s’est pas perdue : tout pouvoir a sa plume, son mémorialiste. La Ve République n’y échappe pas. Charles de Gaulle se livrait à Jacques Foccart, à Alain Peyrefitte, et écrivit lui-même ses mémoires. Georges Pompidou fut interrompu par la mort. Sa veuve publia, en 1982, son livre inachevé, Pour rétablir une vérité. Valéry Giscard d’Estaing s’est raconté dans un épais ouvrage en trois tomes, Le Pouvoir et l…
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Responsables de la crise de 2008, les principales banques américaines affichent une santé insolente. Et pourraient devancer leurs homologues européennes sur leur propre territoire.
Dans le milieu feutré des banquiers parisiens, l’affaire fait jaser. Elle agace, même. La domination des banques américaines – sur le segment juteux des introductions en Bourse, des émissions de dettes et des fusions-acquisitions – va trop loin. Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Citigroup ou encore Bank of America Merrill Lynch ne cessent de grignoter des parts de marché. Les Big Five pourraient même bientôt devancer les banques du Vieux Continent sur leur propre territoire!
Dans une étude récente, le think tank Bruegel a fait les comptes. Entre 2011 et 2015, la part de marché des banques américaines en Europe a grimpé de 34,7% à 44,6%. A l’inverse, celle des banques européennes est descendue de 53,7% à 46%. A ce rythme, les banques américaines pourraient devenir n°1 en Europe dès 2016! En temps normal, ce croisement n’aurait jamais dû voir le jour, mais voilà: la crise financière a rebattu les cartes.
Les banques européennes à la traîne
Ironie de l’histoire, alors même que la crise de 2008 est partie des banques américaines, huit ans après, elles sont plus solides que jamais. Il faut dire que le secteur s’est concentré, accouchant de mastodontes à la puissance de feu incontestée. En 2008, Bank of America a volé au secours de Merrill Lynch. La même année, JP Morgan a repris Bear Stearns pour une bouchée de pain, sans que le régulateur américain n’y trouve à redire. « Comme les banques américaines ont des marges plus élevées qu’en Europe, elles ont désormais une puissance financière énorme pour se projeter », résume un banquier parisien.
Au même moment, leurs concurrentes européennes, elles, adoptent une posture de repli. La Deutsche Bank est en pleine restructuration après l’annonce, au deuxième trimestre, d’une chute de 20% de son produit net bancaire. UBS vient d’annoncer qu’elle envisageait de retirer 1500 collaborateurs de Londres, suite au Brexit.
« Alors qu’aux Etats-Unis la recapitalisation a eu lieu très tôt, en Europe les banques sont encore occupées à renforcer leur solidité financière », constate Antoine Weckx, associé chez Oliver Wyman. Selon Diane Pierret, professeure de finance à l’université de Lausanne, les banques européennes avaient besoin, en juin dernier, d’une recapitalisation de 882 milliards d’euros! Pour elles, mieux vaut réduire la voilure, contrairement à leurs homologues américaines, remises en selle plus tôt.
« Souvenez-vous de Bernard Madoff »
La réglementation fait elle aussi le jeu des banques américaines. En apparence, les règles prudentielles se durcissent des deux côtés de l’Atlantique. Mais, en y regardant de près, l’Europe est perdante. Si, en Europe, le marché reste ouvert aux banques étrangères, aux Etats-Unis, en revanche, les règles sont désormais plus strictes pour les acteurs non américains.
« Les Etats-Unis imposent aux banques qui travaillent sur leur territoire de fonctionner en holding. Si elles ne le font pas, elles sont pénalisées. Mais même si elles obtempèrent, il y a des pénalités, car les Etats-Unis disent en substance qu’ils n’ont pas confiance dans les autorités de régulation étrangères. C’est une distorsion scandaleuse », s’indigne un banquier.
Ce n’est pas tout: la « titrisation », qui avait mis la planète finance à feu et à sang en 2008, va de nouveau bon train outre-Atlantique. « Cette pratique permet aux banques américaines de sortir des éléments de leur bilan, et donc de respecter plus facilement le fameux ratio de levier », constate Céline Choulet, économiste à BNP Paribas. « C’est une subvention déguisée », fulmine un banquier, qui n’est pas étonné pour autant.
Les Américains, en effet, ont cette capacité unique d’imposer leurs vues. Ils sont pourtant loin d’être un modèle de stabilité. « Souvenez-vous de Bernard Madoff ou de la crise des savings and loans. Il y a déjà eu plus de 400 faillites bancaires dans l’histoire américaine. C’est ça, le modèle que nous devons suivre? » ironise un expert. Un autre se souvient encore du « règlement BSR », encalminé aujourd’hui, et qui a failli découper les banques européennes en 2015. Les banques américaines, elles, avaient réussi à obtenir une exemption!
Dans la même lignée, certains financiers anticipent déjà que les futures règles Bâle IV seront favorables aux banques américaines. Que faire pour l’empêcher? Hausser le ton face aux négociateurs américains. « Si nous ne le faisons pas, nous serons laminés », prévient un banquier.
Avec, derrière, des conséquences en cascade sur le financement et la compétitivité de l’économie. En effet, les banques américaines favorisent les entreprises américaines. Si demain les banques européennes viennent à s’affaiblir, Airbus trouvera-t-il les mêmes conditions de financement que Boeing?
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Première victime, mais aussi premier à obtenir une forme de réparation ! Victime d’une tricherie sur les émissions polluantes réalisée par son partenaire Mitsubishi qui lui fournit des moteurs, Nissan a très vite annoncé vouloir voler à son secours… à condition que l’ampleur du scandale reste gérable. Elle doit l’être puisque, comme nous l’annonçions hier, le constructeur d’automobiles japonais qui a partie étroitement liée avec Renault depuis 1999, met un pied dans Mitsubishi. En prenant jeudi une participation de 34 % dans son compatriote Mitsubishi Motors (MMC), son PDG Carlos Ghosn devient plus grand que grand même s’il y met les formes. Il doit en effet prendre la tête du conseil d’administration de MMC, mais se contenter d’un rôle de conseil au niveau opérationnel.
« Plus tôt dans la journée, Nissan a réalisé le rachat d’une part de Mitsubishi Motors pour un montant de 237 milliards de yens (2,1 milliards d’euros au cours actuel), et j’ai l’honneur de prendre la parole en tant que futur président du conseil d’administration », a déclaré M. Ghosn, également PDG du français Renault, lors d’une conférence de presse à Tokyo devant un seul logo, celui de Mitsubishi Motors. Sa nomination reste soumise à l’approbation des actionnaires de MMC, qui semble acquise faute d’autre solution crédible, lors de l’assemblée générale qui devrait se tenir en décembre. De même, le rapprochement requiert l’assentiment de trois autres administrateurs venus de Nissan, ce qui relève de la simple formalité.
Gourvernance, mais pas opérations
L’actuel PDG de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko, gardera un temps au moins le poste de directeur général exécutif « pour mener la transformation nécessaire de la compagnie », aux prises avec un scandale de falsification de données. Nissan s’était porté au secours de son compatriote en mai, moins d’un mois après les premières révélations de fraude.
M. Ghosn a tenu à minimiser son rôle en insistant sur la distinction entre les deux fonctions. « Le conseil d’administration est chargé de la gouvernance, pas de la direction opérationnelle de la compagnie, il est là pour s’assurer que les règles et procédures existent et sont respectées » et pour « garantir la transparence », ainsi que pour « apporter conseil et soutien », a-t-il insisté. « Oui, je serai impliqué dans trois entités, mais pas de la même manière », a ajouté le patron, pressé de questions par les journalistes sur sa triple casquette (Nissan-Renault-MMC).
M. Masuko s’est pour sa part dit « ravi que cette transaction ait abouti », seule voie selon lui pour que sa compagnie « survive face aux rapides mutations de l’industrie automobile ». Nissan devient ainsi « le plus important actionnaire de Mitsubishi Motors », devant les groupes de la galaxie Mitsubishi. Les trois plus importants actionnaires institutionnels de MMC – Mitsubishi Heavy Industries, Mitsubishi Corporation et la Banque de Tokyo-Mitsubishi UFJ – ont salué l’investissement de Nissan et apporté leur soutien au conseil. À l’avenir, ces trois actionnaires institutionnels Mitsubishi détiendront ensemble, avec Nissan, plus de 51 % du capital social.
M.Masuko a indiqué s’attendre à des synergies entre les deux groupes de 25 milliards de yens (220 millions d’euros) à la fois « dans le partage d’usines, de plateformes, de R&D ».
« Nous allons codévelopper des technologies pour les voitures autonomes, pour lesquelles existe une forte compétition », a détaillé M. Masuko, alors que Nissan revendique une avance dans ce domaine. Il a aussi évoqué une possible collaboration avec Renault, bien placé dans les moteurs diesel.
Une alliance à 10 millions de voitures
Inversement, MMC pourra apporter son expertise dans les véhicules hybrides rechargeables et sa forte implantation en Asie du Sud-Est. Mais avant tout, le constructeur, qui redoute une lourde perte nette pour l’exercice en cours, va devoir s’efforcer de restaurer son image, déjà entachée par une précédente affaire de dissimulation de défauts dans les années 2000.
« C’est la priorité numéro un », a rappelé M. Ghosn. « Nous devons empêcher que ne se reproduise ce type de problème », a renchéri M. Masuko, brandissant une liste de « 31 initiatives ».
S’il a reconnu que ce ne sera pas une tâche facile, Carlos Ghosn y voit l’occasion d’étendre l’emprise du partenariat noué avec le français Renault en 1999, et de réitérer l’expérience conduite depuis pour redresser un Nissan au bord de la faillite. La nouvelle alliance, qui compte aussi le russe Avtovaz, verra ses ventes annuelles avoisiner les 10 millions de véhicules, non loin du trio de tête mondial composé du japonais Toyota, de l’allemand Volkswagen et de l’américain General Motors (GM).
À la Bourse de Tokyo, les investisseurs qui se souviennent du redressement opéré à marche force de Nissan par Carlos Ghosn ont applaudi à la nouvelle de l’arrivée de super PDG aux six marques désormaisà la tête de MMC. Le titre a bondi au cours des deux dernières séances. La maison de courtage Nomura a ainsi salué, dans une note citée par l’agence Bloomberg, un « dirigeant à poigne » capable d’accélérer la transformation du groupe, critiqué pour sa culture d’entreprise opaque et fermée.
Ghosn en première ligne
Et ils ne seront pas déçus, car, afin de se consacrer pleinement à la nouvelle mission, le déjà bien occupé PDG de l’alliance Renault-Nissan,a nommé aussitôt un Japonais comme coprésident de Nissan afin de le soulager dans sa mission de redressement de Mitsubishi Motors Corporation (MMC). C’est son actuel numéro deux et directeur de la compétitivité, Hiroto Saikawa, qui est promu à ce poste.
« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une mise en retrait de ma part. Ce que je dis, c’est que j’aurai besoin de temps pour soutenir MMC », a déclaré M. Ghosn lors d’une conférence de presse à Tokyo. « Nous faisons un grand pas en avant, nous devons adapter notre organisation » afin de « ne pas relâcher notre attention sur la performance de Nissan », a justifié son PDG. L’urgence, a-t-il dit, est à la remise sur pied de Mitsubishi Motors.
« C’est la priorité numéro un », a insisté M. Ghosn qui espère ainsi réitérer l’expérience conduite au début des années 2000 pour sauver un Nissan au bord de la faillite. Le partenariat devrait générer des synergies annuelles récurrentes significatives pour MMC, qui laissent espérer une augmentation de 1 point de pourcentage de la marge bénéficiaire d’exploitation pour l’exercice 2017, 2 points de pourcentage pour l’exercice 2018, et plus de 2 points de pourcentage pour l’exercice 2019.
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La tension est montée d’un cran jeudi dans la primaire de la droite, avec l’avertissement de Nicolas Sarkozy aux alliés centristes d’Alain Juppé, François Bayrou et Jean-Christophe Lagarde, sommés de soutenir le vainqueur, même en cas de défaite du maire de Bordeaux. Depuis la Corse, où il était en campagne, Nicolas Sarkozy n’a pas mâché ses mots. « Je n’aime pas les gens qui participent à une compétition et qui en contestent les règles », a-t-il lancé jeudi matin sur Europe 1, à un mois, jour pour jour, du premier tour.
« Je dis simplement à M. Bayrou et à M. Lagarde que si on soutient un candidat à la primaire, on s’engage à respecter la règle de la primaire. Et si jamais ce n’était pas le candidat qu’ils soutenaient qui gagnait, eh bien ils devraient respecter la règle de la primaire. C’est ça, la loyauté », a assené l’ancien président.
Ne pas favoriser les extrêmes
L’avertissement est sans équivoque. Dans le collimateur, d’abord François Bayrou, le président du MoDem, auquel Nicolas Sarkozy n’a jamais pardonné son soutien à François Hollande en 2012. « La règle, c’est surtout de ne pas se servir, pour sortir du socialisme, de celui qui nous y a fait rentrer », a-t-il affirmé. Le Béarnais compte parmi les plus conspués dans les meetings sarkozystes. « Il y avait Taubira, il y a eu Najat Vallaud-Belkacem et maintenant, c’est Bayrou », affirme François Baroin, cité par L’Express.
Retiré dans sa mairie de Pau, conquise en 2014, François Bayrou a de longue date annoncé son soutien à Alain Juppé. Mais pas question pour lui de voter à ce scrutin, ni de se sentir lié par le résultat de la primaire, cette procédure qui « favorise les extrêmes de chaque camp », à l’image de Donald Trump chez les républicains américains. Il est donc prêt à tenter une quatrième fois sa chance à la présidentielle si l’issue de la primaire ne lui convient pas. Conscient de son rôle d’épouvantail à droite, François Bayrou a lui-même expliqué mercredi que son rôle n’était « pas de participer aux meetings » d’Alain Juppé car une partie de l’électorat a été « en désaccord avec lui ».
Campagne en perdition
Jeudi, il a répliqué à Nicolas Sarkozy en estimant qu’il n’avait pas à lui « dicter ce qu'(il) doit faire ». « Cette mise en demeure est donc déplacée, comme si souvent les déclarations de son auteur », a ajouté François Bayrou, qui se « détermine uniquement en fonction de (sa) conscience et de l’idée qu’il (se) fait de l’avenir du pays ». L’UDI a décidé de ne pas participer à la primaire ouverte de LR, exercice inédit pour la droite. Mais près de 600 élus dont 46 parlementaires, Jean-Christophe Lagarde en tête, sans oublier le Parti radical, ont officialisé leur soutien à Alain Juppé, favori des sondages. Pour Jean-Christophe Lagarde, interrogé par l’Agence France-Presse, l’avertissement de Nicolas Sarkozy est le signe d’une « campagne en perdition ».
Frédéric Lefebvre, ancien porte-flingue de Nicolas Sarkozy et désormais pro-Juppé, a lui aussi dénoncé cet avertissement : « Pour rassembler, il ne faut ni exclure le centre ni lui dicter sa conduite mais le respecter », a-t-il dit sur Twitter. En toile de fond, des discussions agitent les états-majors autour des législatives. Alain Juppé a récemment prévenu qu’il « rediscuterait des investitures » s’il gagnait la primaire, pour accorder une plus grande place aux centristes. Ce qui a fait bondir les sarkozystes, qui oublient pourtant que LR avait fait alliance non seulement avec l’UDI, mais souvent aussi avec le MoDem aux régionales. Difficile de mesurer à l’avance le poids réel des centristes, voire de la gauche, dans cette consultation électorale unique. « Le centre ne s’est jamais mobilisé », dit-on dans le camp Sarkozy. Quant à la mobilisation d’électeurs de gauche en faveur d’Alain Juppé, on n’y croit « pas une seconde ». Mais « ça sert pour mobiliser la droite ».
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EDF va devoir fermer cinq nouveaux réacteurs pour effectuer une révision des cuves après les malfaçons constatées chez Areva. Deux de ces réacteurs sont situés dans la centrale du Tricastin, les autres à Fessenheim, Gravelines et Civaux.
Fessenheim 1, Tricastin 2 et 4, Gravelines 4 et Civaux 1: ce sont les cinq réacteurs nucléaires dont EDF s’apprête à annoncer la mise à l’arrêt anticipée ce mardi après la clôture de la Bourse, selon des informations de l’hebdomadaire Challenges confirmées par Le Monde.
Cette annonce de l’électricien survient après plusieurs anomalies pointées du doigt ces derniers mois par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et vivement dénoncées par les associations écologistes. Sur les 13 autres réacteurs concernés par ces investigations, six ont déjà pu redémarrer et sept autres sont dans l’attente d’un feu vert de l’ASN.
Un arrêt anticipé
L’arrêt des ces cinq réacteurs était initialement programmé fin 2016 ou 2017. Ils font partie des dix-huit réacteurs sur lesquelles ont été constatées des anomalies dans le forgeage des pièces.
Leur mise en arrêt anticipée permettra d’effectuer des vérifications avant le début de la saison froide, plus consommatrice d’électricité. Ces arrêts seront « de courte durée », à savoir « quelques semaines » et mis en place probablement avant cet hiver, selon une source proche du dossier.
En juin, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait demandé à EDF de mener des essais complémentaires sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs nucléaires français, potentiellement affectés par le même défaut que celui qui affecte le couvercle et le fond de la cuve de l’EPR en construction à Flamanville, dans la Manche.
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500 millions. C’est le nombre d’habitants que compte l’Union européenne. Mais c’est aussi le nombre de membres présents sur Instagram. Pas une journée ne passe sans que ces internautes hyper-connectés ne consultent, 15 fois par jour en moyenne, le fil d’actualité de l’appli créée en 2010.
En quelques années, le réseau social sur lequel on partage juste ses photos accompagnées d’un petit commentaire est devenu la plateforme préférée de la mode. Et aussi un canal de communication incontournable pour les marques. Même les maisons de couture les plus conservatrices conçoivent désormais des défilés formatés pour ces millions d’internautes curieux de se glisser dans les backstages. C’est un fait : la planète mode tourne de plus en plus autour d’Instagram, nouvel astre fashion et connecté.
Accès privilégié backstage
La clé du succès d’Instagram ? Offrir la possibilité à n’importe qui de découvrir les tendances et les marques, de se téléporter en plein coeur de la mode, au premier rang comme en coulisses, pour démocratiser l’univers très élitiste de la mode. « L’industrie de la mode restait inaccessible au grand public, confirme Nicole Barclay, directrice des médias sociaux chez Net-À-Porter. Pour la première fois, Instagram a fourni au spectateur un accès privilégié aux coulisses, dans une industrie qui lui était auparavant fermée. »
Réactifs, les professionnels du secteur ont vite apprivoisé cette vitrine créative. « Tel un mégaphone digital, l’audience globale de passionnés d’Instagram créé et amplifie les tendances mode », analyse Nicole Barclay. Il est vrai que la plateforme permet non seulement de diffuser à grande échelle son univers et ses produits, mais aussi de récupérer de précieuses informations sur les attentes des consommateurs. Mieux que le marc de café, les 95 millions de posts quotidien, la récurrence de hashtag, le nombre de like et les commentaires qui accompagnent les images sont autant d’indicateurs fiables pour mesurer et anticiper les tendances.
L’inspiration déclenche l’achat
Pour de nombreuses nouvelles marques, « l’appli préférée des modeux » s’est même révélée la clé du succès. « Beaucoup de gens avec qui nous discutons dans nos magasins nous ont découverts grâce à Instagram», confiait récemment Guillaume Gibault, le patron du Slip français. Au-delà de l’impact sur la notoriété, plus d’un instagrameur sur trois affirme avoir acheté des vêtements découverts en ligne.
Ce phénomène a rapidement convaincu les têtes pensantes de la plateforme de monétiser un certain nombre de services, à commencer par la possibilité de publier des post sponsorisés. Zalando est un des premiers à avoir fait le pari d’une campagne Instagram pour asseoir sa crédibilité auprès des jeunes branchés. Les contenus sponsorisés mettent en avant le style et la personnalité de la pétulante Cara Delevingne. Le message est clair, l’esthétique percutante et la cible connue : c’est un carton. Inspirés par ce succès, ce sont aujourd’hui plus de 200 000 annonceurs qui promeuvent ainsi leurs produits, suscitant toujours plus de réactions des internautes.
En termes de communication, à chaque pays son langage de prédilection. Les Français sont les champions du like, les Allemands semblent être plus loquaces quand les Anglais, plus synthétiques, préfèrent le hashtag. L’application mobile pourrait un jour servir de support pour les études sociologiques… Car, comme le souligne avec humour Èva Chen, responsable des partenariat mode du géant du Net, « Instagram est devenu la machine à café où toute la sphère fashion se réunit pour discuter ».
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