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Pour Manuel Valls, les Français ont un rapport « magique » à la voiture

Le Premier ministre Manuel Valls a souligné vendredi en visitant le Mondial de l’automobile le rapport « magique » des Français avec la voiture, estimant que le secteur « fait de nouveau rêver », en innovant et en créant des emplois notamment. « Le rapport des Français avec la voiture est magique et le fait que nos grands industriels Renault, PSA, Citroën, DS avec ses avancées technologiques, aillent mieux se développent, créent de l’emploi, instaurent un dialogue social de très grande qualité, conquièrent des marchés, s’adaptent au marché mondial, investissent, c’est un signe d’optimisme », a déclaré le Premier ministre à la presse après avoir arpenté pendant deux heures environ les allées du salon, porte de Versailles à Paris.

Il a évoqué un secteur automobile « en pleine effervescence », démontrant « la qualité du savoir-faire français », mais aussi « la capacité tout simplement de la France de se projeter dans l’avenir ». « Ce secteur fait de nouveau rêver, avec des innovations de rupture », s’est félicité Manuel Valls, citant notamment les véhicules électriques et les véhicules autonomes. Évoquant les nouveaux usages, il a estimé que « la liberté de se déplacer, que la voiture incarne toujours, ne signifie pas nécessairement toujours être propriétaire de son véhicule ». Soulignant les « préoccupations environnementales pour réduire les émissions de CO2 et les particules, améliorer la qualité de l’air », il a estimé que la France faisait « la démonstration que l’automobile est en avance ».

La France « championne » de la pollution

Manuel Valls, qui a remplacé au pied levé le président François Hollande, parti en Israël pour les obsèques de Shimon Peres, a également insisté sur le fait que « le dialogue social est essentiel pour mener à bien des mutations et, à bien des égards, le secteur automobile est un modèle dans ce domaine ». Il a mentionné les « accords de compétitivité » passés chez Renault et PSA, expliquant que les entreprises françaises dans ce secteur démontrent que « la compétitivité, le dialogue social vont de pair et (que) ce sont les objectifs communs que peuvent partager les responsables, les chefs d’entreprise et les salariés ».

La candidate à la primaire écologiste Karima Delli s’était rendue sur place avec une dizaine de militants et comptait interpeller le Premier ministre notamment sur les risques liés au diesel, ainsi que lui délivrer un « diplôme de champion de la pollution », mais n’a pas pu rejoindre le lieu de la visite, bloqué par la sécurité, a-t-elle raconté à l’Agence France-Presse. Avec 5,5 millions de véhicules roulant au diesel, la France est la championne d’Europe des voitures « sales », selon une étude de l’ONG Transport et environnement publiée le 19 septembre.

EN IMAGES. Mondial de l’auto: les nouveautés qui font sensation à Paris

Paris est la capitale de la « bagnole » jusqu’au 16 octobre. Le Mondial de l’automobile ouvre ses portes au grand public ce samedi avec son lot de nouveautés et prototypes, essentiellement électriques ou hybrides. Une domination qui s’explique par la présence de plus en plus forte des questions environnementales face au scandale du Dieselgate, mais aussi avec le succès commercial de Tesla aux Etats-Unis. Le secteur s’est remis d’aplomb après la crise initiée en 2008, avec +6,1% de voitures vendues en France cette année. Au salon auto le plus populaire du monde, qui a reçu 1,25 million de visiteurs lors de sa dernière édition en 2014, environ 200 marques sont représentées. Toutefois, au moins sept d’entre-elles -Ford, Mazda, Volvo, Aston Martin, Lamborghini, Bentley et Alpine- sont absentes, remettant en cause l’intérêt commercial de l’événement.

Mondial de l’auto : un bolide des sixties au poignet

Des courses et des bolides no limit… Dans les années 60, alors que les courses de Formule 1 étaient essentiellement européennes et très réglementées, quelques pilotes d’Amérique du Nord décidèrent de créer leur propre championnat, le Canadian-American Challenge Cup, ou Can-Am. C’est pour lui que Bruce McLaren développa sa toute première voiture. McLaren, et d’autres constructeurs tels que Lola, Chaparral, BRM, Shadow et Porsche ont tous créé des écuries dédiées à ce championnat.

En résumé, la Can-Am n’avait pas de règles, si ce n’est d’aller vite, au volant de bolides dotés de moteurs de près d’un millier de chevaux, telle la Lola T165-22 Can-Am ici en photo, jadis pilotée par un certain Paul Newman ! D’où les arceaux chromés protégeant un peu le moteur au cas où l’un d’entre eux se retournerait… En 1972, Porsche produisit même une 917 équipée d’un moteur 12-cylindres à plat qui atteignait la puissance incroyable de 1 580 chevaux. Appelée Turbopanzer, elle pesait à peine 816 kilogrammes et elle était capable de dépasser les 380 km/h en ligne droite. Jusqu’à ce que la crise pétrolière passe par là, au début des années 70…

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Des arceaux de sécurité

C’est pour rendre hommage à ces bolides que MB&F a imaginé cette nouvelle montre de pilote, la Horological Machine No.8, surnommée « HM8 Can-Am ». Cette montre de pilote est disponible en deux versions, entre titane grade 5 et or 18 carats rose ou blanc. En surface, sous le verre saphir collé de façon absolument invisible, on retrouve le rotor astéro-hache, inspiré de l’arme de Goldorak et marque de fabrique de la maison.

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Mais la véritable signature graphique de cette HM8, ce sont ses « arceaux de sécurité » polis, inspirés par les voitures Can-Am, et qui s’étendent de l’avant de la machine à l’arrière gracieusement fuselé. Usinés dans des blocs massifs de titane grade 5, puis méticuleusement polis à la main, ces arceaux luisent tels des miroirs tubulaires. Un travail soigneux pour en affiner les lignes qui aura supposé bien des prototypes en impression 3D. « Je crois que c’est une des pièces les plus cool que j’aie jamais créées », concède Maximilian Büsser. Et c’est sans doute vrai, entre les arceaux latéraux, le double carter d’huile en dessous, l’affichage par prismes optiques permettant de projeter l’heure verticalement grâce à deux prismes optiques en saphir. Il faut dire que l’imaginaire de cette pièce horlogère correspond bien à la vocation iconoclaste et sans limites du fondateur de MB&F.

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Cette HM8 Can-Am est animée par un module d’heures sautantes bidirectionnelles et de minutes traînantes développé en interne, et monté sur un mouvement de base Girard-Perregaux. Ici, le mouvement a dû être inversé afin de placer le rotor en surface et modifié pour assurer le fonctionnement du module d’affichage prismatique. Sa réserve de marche est de 42 heures.


HM8 Can-Am – L’essence MB&F, l’esprit Can-Ampar lepointmontres

Le yuan rejoint le club très fermé des grandes monnaies mondiales

Le FMI a annoncé ce samedi que la devise chinoise serait intégrée au club très prisé des monnaies de réserves mondiales.

Il s’agit d’un grand bond pour la République Populaire de Chine. Ce samedi, le Fond monétaire international (FMI) a annoncé que la devise de l’Empire du milieu faisait son entrée dans le panier des grandes monnaies de référence, aux côtés du dollar et de l’euro. Une victoire économique importante, qui vient couronner les années d’effort de Pékin pour ouvrir son marché à la mondialisation économique.

« C’est une étape historique » pour la Chine, a affirmé la directrice générale du FMI Christine Lagarde, ajoutant que cette décision allait accélérer « l’intégration de l’économie chinoise dans le système financier et monétaire international ». Depuis qu’elle a accédé au rang de deuxième puissance économique mondiale, la Chine redouble d’effort pour faire de son yuan une véritable monnaie de réserve internationale. Cette transition a été facilitée avant tout par l’ouverture progressive mais inexorable de son économie sur le monde -une politique amorcée à la fin des années 70 par le vice-premier ministre de l’époque, Deng Xiaoping.

Une transition symbolique

C’est après un long examen que le FMI a donné son feu vert en novembre 2015. Le yuan remplissait alors deux principaux critères: une présence massive dans les transactions internationales et être « librement utilisable ». Mais malgré son importance, cet événement ne bousculera pas le rapport de force entre les grandes devises de ce monde, nommément le dollar et l’euro.

Le billet vert reste de loin le plus utilisé, avec 41% des transactions mondiales à son actif, suivi de l’euro (30,8%) puis de la livre sterling (8,7%). En outre, « les responsables de réserves de changes y réfléchiront à deux fois avant de se lier à la devise d’un pays dont les autorités interviennent quand ça leur chante », confirme l’analyste Julian Evans-Pritchard. A titre d’exemple, en août 2015, la Banque centrale de Chine a décidé une soudaine dévaluation du yuan de 5%. La manoeuvre avait ébranlé les marchés mondiaux.

Mais il est certain que cet adoubement accélérera l’internationalisation balbutiante de la monnaie chinoise. « Il s’agit d’un symbole », a déclaré à l’AFP Mitul Kotech, analyste à la Barclays. Son principal effet sera de permettre la diversification des réserves des banques centrales et fonds souverains, conformément à l’unité de compte du FMI, les fameux droits de tirage spéciaux (DTS), auxquels le yuan s’est donc greffé.

Le Mondial de l’automobile comme si vous y étiez

Le plus grand Salon automobile qui soit au monde, en termes de fréquentation, ouvre ses portes à Paris, ce jeudi pour les professionnels et à partir de samedi (et jusqu’au 16 octobre) pour le public. Cette année encore les nouveautés sont légion, même si, jeudi matin, elles seront pour la plupart encore cachées sous les bâches. Mais le voile va se lever et nos journalistes spécialisés feront le point en direct, toute la journée de jeudi sur Le Point.fr, sur les tendances qu’elles révèlent.

Les SUV ont la cote

À ce jeu, pas de surprise, les SUV continuent leur colonisation progressive de tous les segments du marché automobile, et, partant, de toutes les marques. Outre l’historique Land Rover, et les « premiums » allemands qui lui ont emboîté le pas il y a déjà quelques années, les généralistes cèdent à leur tour aux sirènes de la carrosserie surélevée. Venu du luxe, le SUV s’est, certes démocratisé, mais conserve ses attaches au très haut de gamme. Pourtant, après un dimanche sans voitures dans la capitale et la fermeture des voies sur berge rive droite pour une expérience qui risque de durer, la place de l’automobile dans nos sociétés reste un sujet controversé.

Quel avenir pour le diesel ?

En plein « dieselgate », le salon parisien propose de regarder aussi ce qui se passe sous les capots, savoir si le moteur à gazole a encore un avenir où si l’essence reprend le dessus. Mais l’alternative n’est plus celle-là, puisque le salon se place aussi sous le signe d’un progrès soudain de la voiture électrique « abordable ». Poussés par les incitations fiscales, les progrès réalisés dans les domaines de la batterie lithium-ion permettent de pratiquement doubler son autonomie pour le même prix. Et, avec le développement continu du réseau de bornes de recharge, les constructeurs se ruent vers la propulsion zéro émission avec des concepts ou des modèles déjà prêts à être commercialisés.

Laquelle acheter ?

Achètera, achètera pas, c’est toute la question de ce Mondial qui offre une vitrine exceptionnelle sur notre mobilité à venir et sur les bons choix stratégiques à opérer. La plus grande concession du monde rassemble en effet en un même lieu et au même moment pratiquement tous les acteurs qui comptent sur la planète. Les absents ont souvent tort : quelques constructeurs osent casser la vitrine du Mondial de l’auto, le Salon de Paris devant faire face à la défection de trois marques et à la non-venue probable de la nouveauté française de l’année, Alpine.

Pouvoir comparer à quelques mètres les uns des autres les modèles convoités est une occasion à ne pas rater et les plus de 1,2 million de visiteurs attendus ne s’y trompent pas. Voici donc, heure par heure, les révélations de la journée, celles qui seront le fil conducteur de votre visite lors des journées publiques.

Consultez notre dossier : Mondial de l’automobile

Copé : « Sarkozy agite des leurres »

Le Point : Qu’est-ce qui vous distingue le plus de vos adversaires ? Commençons par Juppé, le favori des sondages.

Jean-François Copé : Je ne crois pas beaucoup aux sondages dans cette primaire. Mais il me semble que les termes du débat sont clairs : d’un côté, le modèle que je défends depuis des années d’une droite décomplexée ; de l’autre, une droite plus tiède, plus timorée. Celle d’Alain Juppé et de son « identité heureuse ». Bien sûr, l’identité heureuse, on en rêve tous. Mais elle ne sera possible que si, d’abord, nous apportons une réponse juste et ferme à la situation actuelle pa…

Emploi, investissement, exportations: mais où sont passés les milliards du CICE?

Face à une mesure qualifiée « d’usine à gaz » par certains, les économistes ont été contraints de multiplier les hypothèses. Mais les effets vérifiés du CICE restent plus que décevants.

On le craignait. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), mesure phare du quinquennat de François Hollande, n’aura eu finalement que des effets limités. Le comité de suivi du dispositif a présenté ce jeudi son bilan pour la période 2013-2014. Pour cela, il a épluché les travaux de plusieurs organismes sur le sujet… Et leurs conclusions en matière d’emploi, d’investissement ou encore de marges des entreprises ne sont pas fameuses, quand elles ne sont pas totalement contradictoires.

LIRE AUSSI >> Le CICE a eu un effet positif « probable » sur l’emploi, pas sur l’investissement

La faute à la nature même de la mesure, explique Bruno Palier, co-directeur du Liepp, un des organismes chargés de rendre leurs conclusions sur le CICE. « Il ne s’agit ni d’un crédit d’impôt ciblé, ni d’une baisse de charges. Une fois dans les comptes des entreprises, il est difficile à tracer » explique-t-il au Monde ce jeudi.

A tel point que les économistes ont dû se résigner à envisager plusieurs hypothèses pour retrouver la trace des milliards du CICE. Entre 2013 et 2014, le montant des créances des entreprises s’est élevé à 28,7 milliards d’euros.

Un effet limité ou nul sur l’emploi?

Ce qui est sûr, c’est que les bénéfices en termes d’emploi – le fameux E du CICE – n’auront pas tenu face à l’assaut des analystes. Dans leurs conclusions, les chercheurs du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp) de Sciences Po sont catégories. L’effet de la mesure a été nul.

La fédération Tepp (Travail, emploi et politiques publiques) du CNRS se montre, pour sa part, un peu plus optimiste. « Nous avons identifié le maintien ou la création de 81 000 emplois entre 2013 et 2014, détaille l’économiste Yannick L’Horty. Les entreprises ayant le plus bénéficié du CICE ont bel et bien créé des emplois ». Et d’ajouter: « Mais il est vrai que l’on peut discuter l’ampleur de cet effet au regard des masses budgétaires mises en oeuvre ».

Ce sont ces résultats, jugés plus« cohérents » et « précis », que le comité de suivi du CICE a retenus. Le dispositif a eu « [probablement] un effet direct de l’ordre de 50 000 à 100 000 emplois crées ou sauvegardés sur la période 2013-2014 », s’est ainsi félicité Jean Pisani-Ferry, le commissaire général de France Stratégie, lors de la présentation des résultats ce jeudi. Mais le bilan reste bien maigre et le coût disproportionné: entre 287 et 574 000 euros par emploi et par an.

Consommateurs, actionnaires ou reconstitution du stock?

Et il l’est encore plus en matière d’investissement, de R&D et d’exportations. Les chercheurs sont unanimes: « le CICE n’a pas eu d’impact de court terme sur ces points » résume Clément Carbonnier au Liepp. Quant aux marges des entreprises, elles auraient connu « une amélioration sensible ». « Mais les résultats ne permettent pas de démontrer que les entreprises ayant touché beaucoup d’argent dans le cadre du CICE ont vu leurs marges s’améliorer plus que celles ayant touché peu », nuance Philippe Askenazy, économiste au CNRS et membre expert du comité de suivi.

En l’absence de résultats probants, il met en avant un éventuel effet « de diffusion sur l’ensemble des entreprises ». « Les entreprises ayant touché le plus de CICE ont pu accorder des baisses de prix, de manière volontaire ou non, à des entreprises non bénéficiaires, détaille-t-il. Un fois redistribué, l’argent aurait profité aux actionnaires, aux consommateurs ou à la reconstitution du stock des entreprises.

« On constate que les entreprises ont reconstitué en deux ans un stock à hauteur de 30 milliards d’euros, une somme pas très éloignée du montant du CICE sur la période, justifie Philippe Askenazy. Les dividendes ont également connu une augmentation d’environ 10 milliards ».

En ce qui concerne les consommateurs, une partie du CICE aurait pu leur être reversée via une baisse des prix. « Les entreprises ont peut-être voulu gagner des parts de marché, et donc baissé leurs prix de vente », envisage Philippe Askenazy… aboutissant à un scénario noir, relève Le Monde. « Le CICE a été financé via une augmentation de la TVA, et il aurait permis une baisse des prix? On tourne en rond », s’étouffe l’économiste du CNRS.

Des effets à long terme?

Pour autant, les économistes tiennent à modérer le sens de ces conclusions. « Une autre réflexion sur le sujet devrait avoir lieu dans les prochains mois, pour confirmer les hypothèses qui ressortent de cette première analyse », confirme Philippe Askenazy. Par ailleurs, « les effets sur l’investissement apparaissent à plus long terme, une fois justement que les marges des entreprises ont été reconstituées », relève Mathieu Plane à l’OFCE.

Le gouvernement lui, continue à y croire. « Compte-tenu de la montée en charge progressive du CICE, les effets sur l’emploi seront forcément plus importants cette année, a affirmé ce jeudi le ministre de l’Economie Michel Sapin au Monde. Du reste, on voit bien que les entreprises n’ont commencé à recréer des emplois qu’à partir de 2015. Les effets attendus du CICE sur l’investissement et les exportations ne peuvent se matérialiser qu’à plus long terme ». Mais sans doute trop tard pour sauver son bilan économique.

C’est la bérézina autour de Montebourg

Les temps sont durs pour Arnaud Montebourg. Distancé dans un récent sondage par François Hollande et Manuel Valls, l’ancien ministre du Redressement productif serait également délaissé par certains de ses proches, révèle RTL.

Selon les informations de la radio, les défections se multiplient dans le camp du candidat socialiste. Son ancien chef de cabinet à Bercy aurait pris ses distances, tout comme celui qui était en charge de ses déplacements : un proche d’Aurélie Filippetti, l’ancienne ministre de la Culture et compagne d’Arnaud Montebourg. Le personne qui gérait ses réseaux sociaux aurait également claqué la porte. La raison ? Les proches du candidat à la campagne présidentielle « ne comprennent pas la tournure que prend sa campagne » explique le site de RTL.

Pas assez de déplacements

Plusieurs reproches sont adressés à l’ancien vice-président du conseil de surveillance d’Habitat. Parmi eux : la trop grande discrétion d’Arnaud Montebourg, qui ne serait pas assez présent sur le terrain. Le candidat avait pourtant commencé sa campagne en fanfare, le 19 août dernier, depuis son fief de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Multipliant les attaques contre le chef de l’État et annonçant les grandes lignes de son Projet France, l’ancien ministre avait tenu à frapper un grand coup.

Mais depuis sa déclaration à l’élection présidentielle, le candidat socialiste n’a réalisé que deux déplacements, l’un à Gonesse, dans le Val-d’Oise, l’autre à Belfort, afin de soutenir les salariés d’Alstom, rappelle RTL. Il faut dire qu’Arnaud Montebourg n’a pas l’intention de réaliser une campagne coûteuse. Ses appels aux dons lancés sur sa plateforme internet n’ont permis de récolter que 60 000 euros. « La faute aussi tout simplement à son manque d’organisation, de coordination », peut-on lire sur RTL.

Mais ce n’est pas tout. Son directeur de campagne, François Kalfon, concentre également les critiques de certains proches d’Arnaud Montebourg. Un fidèle du candidat le décrit comme « maladroit, balourd et obsédé par les manœuvres au Parti socialiste ». De son côté Montebourg relativise : « Je suis la tortue romaine, j’avance pas à pas » aurait-il déclaré !

Ce qu’il faut retenir du projet de budget 2017

Le dernier budget du quinquennat de François Hollande est l’occasion de dire adieu aux 50 milliards d’économies promis en 2014. Mais les nouvelles dépenses sont entièrement financées, assure le gouvernement.

Un tour de force? Le budget 2017, dernier du quinquennat de François Hollande, signe le retour d’un Etat protecteur et prévoyant, qui n’hésite pas à engager de nouvelles dépenses en contredisant certains engagements passés. Il doit aussi permettre de ramener le déficit sous les 3% du PIB, à 2,7% précisément, et sortir la France de la procédure engagée contre elle depuis 2009 par l’Europe. Relance et rigueur seraient-elles devenues compatibles? Oui, à condition de croire les chiffres avancés par le gouvernement.

Des dépenses en hausse de 7,4 milliards

Pour le commun des mortels, faire des économies signifie dépenser moins. Pour l’Etat, cela signifie dépenser moins par rapport à une trajectoire de hausse. En 2017, les dépenses de l’Etat doivent atteindre 381,7 milliards, soit 7,4 milliards de plus qu’en 2016. Bien que Christian Eckert, le secrétaire d’Etat au budget, ait défendu cet accroissement en citant l’exemple des dépenses de santé, qui augmentent naturellement avec le vieillissement de la population, le chiffre correspond à trois autres postes: l’éducation, la sécurité et l’emploi.

Le premier gagnant de ce budget 2017 est en effet le ministère de d’Education, qui se voit doté de 3 milliards d’euros supplémentaires, avec notamment 11 712 créations de postes. Le gouvernement veut tenir sa promesse de créer 60 000 postes dans ce domaine au cours du quinquennat. Après les attentats, le second gagnant est le secteur de la sécurité, pour lequel les crédits supplémentaires à près de 2 milliards. Ils vont à la justice, à la police, et également à l’armée. Le dernier bénéficiaire des dépenses est l’emploi, avec 2 milliards d’euros pour financer notamment le plan de formation pour 500 000 chômeurs et la prime à l’embauche pour les PME.

La dépense publique totale devrait progresser de 1,6% en 2017, d’après les calculs du ministère. C’est légèrement plus que l’année dernière (1,3%), mais moins qu’entre 2002 et 2012, où elle était de 3,6% en moyenne, argumente-t-il.

Des recettes sauvées par la TVA

Pour compenser en partie cette hausse des dépenses, les recettes devraient elles aussi augmenter, passant de 301,7 milliards à 307 milliards, soit 5,3 milliards de plus. Pourtant les ménages bénéficient d’un nouvelle baisse d’impôt sur le revenu, les PME voient leur impôt sur les sociétés passer de 33,3% à 28% et les allègements de cotisations des artisans sont renforcés.

Pour s’y retrouver, le gouvernement table en grande partie sur une hausse de 4,4 milliards d’euros des rentrées de TVA. Une estimation liée à sa prévision de croissance de 1,5%, qui tirerait l’activité, mais que le Haut conseil des finances publiques a mise en doute.

Les recettes ont également été accrues en modifiant la règle de perception de l’accompte sur l’impôt sur les sociétés. La part devant être réglée à l’avance en 2017 a été revue à la hausse pour les plus grandes entreprises, pour un gain de 500 millions d’euros de trésorerie. Une mesure qui ne consiste pas à vider les caisses de 2018, s’est défendu Michel Sapin, puisqu’elle sera reconduite année après année. Avec d’autres petites modifications, concernant les véhicules de société ou l’ISF, le gouvernement veut gagner 1,3 milliard d’euros.

Par ailleurs, en réorientant le dernier volet du pacte de responsabilité vers une montée en puissance du CICE, qui ne pèsera sur les comptes publics qu’en 2018, le gouvernement a maintenu pour 2017 la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) pour les plus grandes entreprises. Le taux de prélèvement obligatoire, à 44,5%, ne baissera pas par rapport à 2016.

La dette publique contenue à 96% du PIB

Ces prévisions, estime le gouvernement, permettent de faire passer le déficit budgétaire de 69,9 milliards à 69,3 milliards en 2017. Une amélioration qui peut sembler minime. Grâce à un PIB qui passerait de 2232 à 2287 milliards toutefois, le taux de déficit passerait de 3,3% à 2,7%, prouvant la bonne foi de la France dans la poursuite de ses engagements européens.

Ce budget est pourtant l’occasion de renoncer en chiffres aux 50 milliards d’économies promis par Manuel Valls entre 2015 et 2017 dans le cadre du programme de stabilité budgétaire. « Au total, nous aurons réalisé 46 milliards d’économies entre 2015 et 2017, grâce à l’implication de l’ensemble des administrations et au bas niveau des charges d’intérêt de la dette », a convenu Michel Sapin.

François Hollande avait déjà reconnu que cet objectif promis à Bruxelles ne serait pas tenu, lors de son interview télévisée le 14 juillet. Malgré cela, le gouvernement estime que la légère baisse du déficit, associée à la reprise de l’activité, permettra de contenir la dette publique à 96% du PIB. A peine moins qu’en 2015 (96,2%) et en 2016 (96,1%). Et encore bien loin de l’objectif de 60% fixé par les textes européens.

La Commission européenne, qui doit maintenant se prononcer, appréciera si les efforts français sont suffisants.