Catégorie : Uncategorized

Au coeur de l’Alaska conquérant

À l’assaut d’une terre hostile

A bord de l' »Austral » l’atmosphère est conviviale et les cabines offrent tout le confort nécessaire pour se ressourcer après des excursions dans un monde rude et sauvage. © François Lefebvre

Ils avaient faim d’or, de pain et de terre, et ont transporté leur matériel et leurs rêves dans l’une des régions les plus hostiles de l’Ouest nord-américain. Même avec une luge résistante, un homme fort avait besoin de trois mois pour atteindre le site aurifère, après avoir accosté sur cette côte du sud de l’Alaska déchiquetée par l’océan Pacifique, qui descend le long du Canada. C’est avec une charge plus légère que commence, le lendemain de notre installation sur l’Austral – le bateau de la compagnie du Ponant sur lequel nous avons embarqué à Skagway -, notre randonnée sur la piste Chilkoot, qui retrace le chemin de ces vigoureux voyageurs. Ce corridor culturel est fréquenté depuis des milliers d’années par les Indiens Tlingits. Il traverse une forêt enchantée. Des arbres effilés s’agrippent au ciel. Au sol, leurs racines tortueuses, tapissées de mousses aux verts éclatants, font le grand écart, puis laissent place à des fougères au goût de carotte épicée. De cette époque il reste des vestiges archéologiques, le folklore, une ligne de chemin de fer, des ponts en bois, des villes champignons… et des boutiques de souvenirs à gogo.

Skagway, la « ville du vent »

C’est à Skagway que commencela croisière. Cette ville-champignon avec ses maisons colorées était l’un des points de départ des chercheurs d’or en route vers le Klondike. © DR

La bourgade de Skagway a poussé, au XIXe siècle, le long des pistes menant à Dawson City, dans le Yukon (Canada), où l’or est découvert en 1898. « Ce n’est pas très compliqué : deux rues multipliées par quatre, 1 000 habitants en hiver, et jusqu’à 24 000 l’été », commente le guide québécois, dont l’accent met en joie. Parsemé de maisons colorées, le centre-ville, presque aussi silencieux que la nuit, exhale une odeur de pop-corn qui excite les papilles et active les neurones à dopamine. Ciel bleu qui invite à rêver.

Rapaces et lions de mer

Alaska © DR Alaska © DR
Une colonie de lions de mer se prélasse au soleil sur les bords du canal de Lynn, qui relie Juneau, la capitale de l’Alaska, à Skagway. © DR

Cap ensuite vers Haines. Ce village pittoresque aux maisons fardées est survolé par de majestueux pygargues. « Ce rapace à tête blanche, un brin chapardeur, n’est pas un aigle, rappelle le guide. Il est dépourvu de plumes sur les pattes et mange essentiellement du poisson. » La lumière sculpte le panorama : des sommets rognés par les glaciers, des forêts verdoyantes, et puis, au pied, l’eau, tantôt couleur de lait, tantôt vert émeraude. Soudain, sur le canal de Lynn, fjord le plus long et le plus profond de l’Amérique, une colonie de lions de mer, alanguis sur le rocher. « On croit qu’ils passent leur temps à bronzer, commente le commandant, Jean-Philippe Lemaire. La plongée dans l’eau froide les épuise. »

Naissance d’une rivière

Non loin de là, l’exploration du glacier Davidson est une surprise immense. La rivière sur laquelle nous voguons s’est formée il y a seulement une semaine. En s’écoulant, la glace s’est frayé un nouveau lit. Sous nos yeux, un monstre un peu sale qui ne demande qu’à nous absorber. Le canoë s’échoue sur le sable. Sous nos pieds, le sol se dérobe. Le silence est troublé par des craquements, des écoulements. Décor d’ébauche du temps. Au retour, nous croisons un couple d’oiseaux naufragés sur un rocher. La montée des eaux a détruit leur nid. Au loin, de puissants flots menacent de nous emporter jusqu’à la mer. Le temps s’est radouci. L’Alaska décline ses merveilles et sa sauvagerie : sous-bois féerique, fraises des bois délicieusement sucrées, rivières hurlantes, cascades tombées du ciel…

Virée glaciaire

Alaska © DR Alaska © DR
Face au glacier Davidson, promenade hors du temps en canoë sur une rivière née une semaine plus tôt de la fonte des glaces. © DR

Le lendemain, le bateau accoste sur Tracy Arm Fjord. Les croisiéristes sont comme des gamins dans les Zodiac, qui s’approchent du molosse glacé. Le soleil brille avec vigueur, renforçant le sentiment de vivre quelque chose d’exceptionnel. Une lame suspendue s’effondre. Bienvenue au royaume de l’impermanence. Outre les glaciers, l’Alaska compte plus de 130 volcans, dont 50 sont encore actifs.

La petite Norvège

Alaska © DR Alaska © DR
A Ketchikan, sur l’île Revillagigedo, on peut visiter la Maison de Dolly, reconstitution d’une ancienne maison close. Ou faire provision de boîtes de saumon « sockeye ». © DR

Petit crochet sur l’île Mitkof, qui fait partie de l’archipel Alexandre. Les pionniers européens venus s’y installer étaient des pêcheurs norvégiens. La qualité des bateaux en dit long sur la prospérité de la pêche. Spectacle de danses Leikkaring, puis dégustation de pâtisseries locales 100 % pur beurre.

Saumon fripon

Totem dans le port de Haines. © Design Pics Inc / Alamy Stock Photo

Dernière étape sur l’île Revillagigedo. Ce sont les grands espaces qu’on vient rencontrer en Alaska. Une nature où batifole le fameux saumon sauvage du Pacifique. « Sa vie n’est qu’un immense flirt, raconte le guide. Après avoir frayé, le couple se laisse mourir quand il n’est pas happé par un grizzly. » La capitale, Ketchikan, grouille de bateaux et de conserveries où on peut faire ses provisions. Les connaisseurs recommandent le saumon rouge ou « sockeye », celui qui fait des sauts spectaculaires au-dessus des chutes d’eau. Ketchikan possède également la plus grande concentration de totems au monde. Rue Creek se trouve l’ancien quartier chaud de la ville. Une visite de l’infamante Maison de Dolly est prévue…

Y aller

Alaska © DR Alaska © DR
Alaska © DR

Ponant. Croisière L’Alaska des chercheurs d’or : 15 jours/14 nuits, dont une nuit à Seattle ou à Vancouver dans un hôtel 4 étoiles, à partir de 8 720 euros/pers. (base 2) en cabine supérieure, vol aller domestique, pension complète, open bar, animations, conférences inclus. Hors taxes portuaires et excursions (entre 29 et 249 euros). 0.820.22.50.50, www.ponant.com.

A bord. Atmosphère chic, intimiste et conviviale. Déco associant des matériaux nobles dans une harmonie de beige, de gris et de rouge. 132 cabines et suites avec balcon, sélection de produits L’Occitane, room service 24 h/24, Internet payant. Espace beauté, équipements fitness dernier cri dont le Kinesis Wall, bar, théâtre, salons, bibliothèque…

Restaurants. Le Rodrigue : buffet dans une ambiance cosy. Cuisine gourmande, légère et variée, menus à thèmes. Le Coromandel : service à l’assiette dans une atmosphère raffinée et familiale. Cuisine créative : fondant de chou-fleur au curry, biscuit sablé aux graines de pavot, magret de canard au chou rouge confit, sabayon de fruits rouges au champagne.

Les plus. Service à bord raffiné, conférences animées par deux passionnés. Passages là où les gros bateaux ne vont pas. Excursions de bonne qualité. Nos préférées : la randonnée Chilkoot et Aventure à Glacier Point.

Les moins. Quelques fausses notes au petit déjeuner, au dîner de gala et au repas local servi à Juneau, sous-traité à un prestataire.

La Baule : Nicolas Sarkozy ou l’art du contrepied

Ses pieds s’agitent sous la table recouverte d’une nappe bleue dans la maison de la presse du centre-ville de La Baule. Nicolas Sarkozy a commencé sa séance de dédicaces depuis quelques minutes mais, déjà, le voici qui trépigne. Dehors, des dizaines de militants ont organisé la claque pour l’accueillir, à présent ils attendent la sortie de leur champion pour scander à nouveau leur « Hollande en Corrèze, Sarkozy à l’Élysée ».

Coincé sur sa chaise, l’ancien président attend avec fébrilité le moment de sa montée sur scène, deux heures plus tard. Il a en tête le discours qu’il prononcera devant les militants réunis place des Salines. Sur son visage apparaît le sourire en coin de celui qui prépare un bon coup.

Ode à la primaire

La veille, ses concurrents ont déroulé des discours lisses, manifestement décidés à ne pas décevoir davantage les militants, écœurés par les attaques ad hominem du week-end précédent. Dans le public, de nombreux adhérents LR avouent volontiers leur déception d’avoir entendu le calme et modéré sarthois François Fillon se laisser aller à de telles critiques de l’ancien président. Est-ce grâce à sa tournée des librairies au contact de « la France populaire », dixit lui-même, aux ressentis de terrain que lui transmettent quotidiennement ses équipes ou à son intuition que Nicolas Sarkozy a senti que ce 4 septembre il devait, pour séduire, servir aux militants un discours le plus apaisant, le plus rassembleur possible ? Sans doute un mélange des trois.

Peu importe que le rival de Juppé, Fillon, Le Maire et les autres n’en pense pas moins, peu importe qu’en petit comité, il raille l’âge d’« Alain », son gauchisme décalé, quand il ne moque pas le manque de loyauté de « Bruno » et « l’étonnant énervement » de « François ». À la tribune, il veut apparaître comme le sage garant de l’unité, acceptant même de légitimer pour l’occasion le processus de primaire qui l’année dernière lui donnait encore de l’urticaire. « C’est la première fois dans l’histoire de notre famille que nous sommes engagés dans une primaire, c’est un changement majeur, cohérent avec ce qu’est le paysage politique français. Quand on a des extrêmes à ce niveau, on ne peut pas se payer le luxe d’avoir plusieurs candidats. »

Pugilat ou alternance

Alors que les juppéistes admettent en « off » leurs craintes des réactions sarkozystes virulentes en cas de victoire de Juppé, Sarkozy, lui,

lance à ses concurrents un avertissement public : « La première qualité en politique, c’est la lucidité, et la lucidité me conduit à dire que la primaire a des exigences : le choix que vous ferez devra être respecté par tous. » Car, jure-t-il, pas d’alternance possible dans la division. « Je veux dire avec force qu’il n’y aura pas d’alternance si la campagne de la primaire devait continuer sur la base d’un pugilat, il n’y aura pas d’alternance si pendant deux mois et demi il n’y a qu’un champ de bataille. » De là à imaginer un code de bonne conduite comme l’a proposé Alain Juppé… « Je n’aime pas le code de bonne conduite, j’aime la bonne conduite ! » Pour appuyer son propos, il poursuit d’une voix presque émue : « Comme je suis content quand j’entends Laurent (Wauquiez, NDLR) parler de Nathalie (Kosciusko-Morizet) et Nathalie écouter Laurent, je me dis : que de chemin parcouru. »

Encore une dernière mise au point : « J’ai fait un choix que j’assume : celui de ne répondre à aucune attaque, celui de ne pas souffler sur des braises que je ne veux pas attiser », puis une ultime mise en garde contre « les affrontements suicidaires qui ont tant de fois émaillé notre vie politique », histoire que le message infuse, et Sarkozy peut enfin renouer avec lui-même. « Je ne serai pas le candidat qui propose un peu de droite et un peu de gauche. Je ne serai pas le candidat qui propose l’hypothétique voie du juste milieu, la voie de l’immobilisme tranquille. » Voilà pour Juppé. Gageons que Fillon et Le Maire n’auront pas à attendre longtemps avant d’avoir droit, à leur tour, à des piques bien senties. Vive l’unité !

France 2 fait le ménage dans ses après-midis pour doper l’audience

Paris – Les après-midis de France 2 seront entièrement renouvelées à partir de lundi, la chaîne espérant dynamiser son audience avec de nouvelles émissions et se démarquer de ses concurrentes qui diffusent séries et téléfilms étrangers.

Désormais chaque après-midi sur France 2, les téléspectateurs pourront regarder « Mille et une vies » animé par Frédéric Lopez, « Visites privées« , présenté par Stéphane Bern, et les talk-show « Amanda » de la comédienne Amanda Scott et « Actuality » de Thomas Thoroude.

Chaque jour à 14H00, dans le cadre d’une maison à l’atmosphère campagnarde, Frédéric Lopez accueillera « des héros du quotidien » qui viendront témoigner « de leur résilience« .

« Des gens viendront simplement me raconter leur vie, on n’est pas dans les concepts, on s’intéresse juste à des gens super sympas qui font des choses hyper sympas« , a expliqué l’animateur à la presse.

De son côté, Stéphane Bern, traitera à partir de 15H30 de thèmes contemporains (le tatouage, le vin…) éclairés par l’histoire. « C’est la première fois qu’une chaîne premium change ses après-midis de fond en comble. C’est un pari risqué« , assure-t-il à l’AFP.

A cet horaire pas de pression pour l’animateur: « le tout est d’être à la fois divertissant et dans le mieux-disant culturel« .

Alors que sur cette tranche horaire TF1 et M6 diffusent séries ou téléfilms, la mission de service public de France 2 n’autorise pas « un empilement de séries« , explique Vincent Meslet, directeur de France 2.

Ce choix répond « à une stratégie globale« , selon lui, afin « de repenser et d’essayer de trouver un ton France 2 dans les deux prochaines années » avec ces émissions qui accompagnent un déploiement de la fiction française.

– « La télé de papa » –

Il s’agit aussi de redresser l’audience des après-midis, de 6 à 10% en moyenne, un taux nettement inférieur aux 14% en moyenne pour l’ensemble de la chaîne.

Il ne doit pas y avoir « de différences de qualité entre une première partie de soirée et de journée« , argue Vincent Meslet. Le téléspectateur doit toujours se sentir sur « une grande chaîne« , d’autant que ce sont les émissions quotidiennes qui imposent l’identité d’une chaîne, ajoute-t-il.

Contenter le public de l’après-midi n’est pas aisé car c’est une audience complexe et instable, composée de femmes au foyer, de retraités, de chômeurs, d’âges très variables, de parents et de jeunes pendant les vacances scolaires.

Pour s’y adapter, la Deux a cherché « des formes intergénérationnelles« , précise Vincent Meslet, « l’on gagne en qualité, on gagne aussi en modernité« .

Pour Virginie Spies, universitaire spécialiste des médias, « il était temps de prendre ce risque sur le service public« .

Avec Lopez et Bern, la chaîne « cherche à rajeunir l’audience mais ça reste la télévision de papa« , nuance-t-elle, « ils ne vont pas attirer les lycéens. Ce n’est pas NRJ 12« .

Le côté « feel good » de ces émissions est un atout pour séduire les annonceurs, estime-t-elle, avec « la promesse d’être associés à des programmes rajeunis, qui font plaisir« .

« La télévision traverse une crise de fond, réelle, liée à la concurrence du numérique, à la difficulté de faire venir les jeunes sur les vieux écrans, et aux problèmes de financement« , relève de son côté Isabelle Veyrat-Masson, historienne des médias et chercheuse au CNRS.

« Stéphane Bern et le patrimoine sont des valeurs sûres qui captent une audience réelle et mesurable« , estime-t-elle.

Quant à Frédéric Lopez et ses bonnes nouvelles, « la recette revient régulièrement, surtout en période électorale où l’on considère qu’il faut redonner le moral aux électeurs« .

France 2 aurait été « bien plus audacieuse avec des projets ambitieux de séries à la française pour l’après-midi« , note-t-elle toutefois, mais cela coûte beaucoup plus cher.

L’Allemagne accuse Fiat Chrysler de tricherie sur des moteurs diesel

L’Allemagne a envoyé à la Commission européenne une lettre dénonçant l’utilisation par le constructeur FiatChrysler (FCA) d’un dispositif illégal concernant les émissions polluantes de voitures diesel, selon un document obtenu jeudi par l’AFP. Selon des tests menés par la KBA, agence fédérale de l’automobile, sur quatre véhicules du groupe FCA, le système de filtration des émissions polluantes se désactive après 22 minutes, peut-on lire dans un courrier du ministère allemand des Transports daté de mercredi. Ce sont deux minutes de plus que la durée standard d’un contrôle antipollution.

Sous-entendu, lorsque le test est passé, après une marge de deux minutes, le moteur se libère de toute contrainte et se met à polluer joyeusement. Ainsi déverrouillé, le niveau d’oxyde d’azote, hautement polluant, rejeté dans l’atmosphère ressort parfois entre 9 et 15 fois supérieur au niveau autorisé.

Fiat dément

Cela « fournit la preuve de l’utilisation d’un dispositif non permis », ajoute le ministère dans sa lettre, confirmant ainsi des informations du magazine Wirtschaftswoche plus tôt dans la journée. D’après une source gouvernementale, les véhicules concernés sont des Fiat 500x, Jeep Renegade et Fiat Doblo.

Contacté par l’AFP, Fiat n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet, renvoyant à un communiqué du mois de février dans lequel le groupe explique avoir mené un examen interne détaillé et conclu au respect des réglementations sur les émissions.

« Les véhicules diesel FCA (Fiat Chrysler Automobiles), s’ils sont testés en vertu de l’unique cycle de tests prescrit par les normes européennes (NEDC), enregistrent des résultats dans les limites imposées par la loi et respectent les prescriptions relatives », expliquait le groupe.

En mai, le ministère des Transports, auteur de la lettre, avait découvert des irrégularités chez le fabricant italo-américain, dans le cadre de la commission d’enquête sur les émissions polluantes mise sur pied après la révélation de la tricherie du constructeur allemand Volkswagen. La KBA a donc souhaité poursuivre ses tests, selon le courrier.

Verre à moitié plein

Interrogé par l’AFP, le ministère allemand des Transports n’a pas souhaité faire de commentaires. Dans le courrier, il demande à la Commission européenne de « mener des consultations appropriées avec les autorités italiennes pour trouver une solution » alors que ces mêmes autorités, contactées par l’Allemagne, ont nié le problème, arguant que le dispositif mis en place servait à protéger le moteur. En somme, l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide.

L’enquête menée par le ministère allemand des Transports a mis au jour en avril des irrégularités concernant 16 marques automobiles, allemandes et étrangères, mais aussi laissé beaucoup de questions en suspens. Il en va de même en France où la commission Royal est moins explicite cependant et demande un complément d’enquête.

En septembre 2015, le groupe Volkswagen avait avoué avoir installé sur 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel truqueur capable d’abaisser les émissions du moteur diesel pendant un contrôle antipollution, afin de les faire passer pour moins polluants qu’en réalité. On peut penser désormais que d’autres systèmes jouant avec les limites réglementaires sans forcément les franchir ont été mis en place par nombre de constructeurs. Reste à démêler ce qui relève de l’optimisation des moteurs et de la tricherie manifeste. Une belle querelle d’experts en perspective.

Consultez notre dossier : Le scandale Volkswagen

Un élu Modem arrêté pour exhibition sexuelle ?

C’est un pilier du Modem. Vice-président du parti de François Bayrou, député européen du sud-ouest, Robert Rochefort est en situation délicate. Comme le révèle RTL, l’ancien directeur du Credoc, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, a été interpellé par la police ce mercredi après qu’un vigile l’a surpris en train « de se faire plaisir à proximité de deux enfants ». Selon l’Agence France-Presse, qui a interrogé une source proche de l’enquête, les enfants n’auraient rien vu. Le directeur du Castorama de Vélizy-Villacoublay dans les Yvelines a été alerté et la police s’est rendue sur les lieux. Robert Rochefort, chroniqueur dans plusieurs médias, dont La Croix, a passé environ quatre heures en garde à vue.

« J’ai reconnu des choses fausses », réagit-il

Selon RTL, l’homme âgé de 60 ans aurait reconnu les faits d’exhibition sexuelle. Il aurait donné son accord pour une procédure de composition pénale, ce qui lui éviterait un procès, selon RTL. Il pourrait être cependant condamné à une amende et « faire l’objet d’une injonction de soins », indique la station. Contacté par BFM TV, Robert Rochefort dément ces accusations. « Je suis sous le choc. Ce que dit RTL n’est pas exact. Si c’était exact, je ne serais pas libre. Je ne me suis jamais exhibé devant des enfants, se défend-il. Je me suis fait piéger car je n’ai pas voulu passer la nuit en garde à vue. Est-ce que j’ai paniqué, est-ce que j’ai eu peur ? J’ai reconnu des choses fausses », précisant avoir été « menacé ». Il ne serait l’objet « d’aucune poursuite pénale », n’aurait pas été mis en examen. A-t-il reconnu les faits ? « Dit comme ça, non. Mais effectivement, cela peut être interprété comme ça », répondit-il.

Une arrestation qui ne fait pas les affaires de François Bayrou qui envisage, si Alain Juppé n’est pas choisi par les sympathisants de droite lors de la primaire, de se présenter à la présidentielle. La réaction du président du Modem est attendue.

Fitch maintient la note de la Grèce à « CCC »

Washington – L’agence de notation financière Fitch a maintenu vendredi la note de la dette de la Grèce à « CCC », affirmant que les relations avec ses créanciers sont meilleures mais que les risques pesant sur le pays sont encore élevés.

La Grèce a obtenu au printemps un accord sur le déblocage d’un prêt supplémentaire de 10,3 milliards d’euros, mais n’a pas obtenu d’engagement sur la réduction de sa dette.

Fitch estime que le faible degré de soutien de la population au programme de réformes rend son application difficile et qu’un nouvel examen de la part des créanciers doit commencer au 4e trimestre, « avec les réformes du marché du travail s’annonçant comme l’élément le plus porteur de divisions« .

Les négociations devraient se poursuivre jusqu’au début de l’année prochaine, « la nature de la participation du FMI semblant devoir dépendre de l’ampleur de l’assouplissement des objectifs à moyen-terme et du degré d’engagement sur la réduction de la dette« .

Le Fonds monétaire international demande des mesures d’allègement de la dette grecque qu’il juge insoutenable, mais les partenaires européens d’Athènes, et notamment l’Allemagne, s’y refusent.

« Fournir des allègements de dette par étapes et en fonction des résultats pourrait améliorer les performances, mais pourrait aussi avoir l’effet inverse si cela était perçu par les politiciens grecs et le public comme un objectif lointain et inatteignable« , prévient Fitch.

À jamais belle, Rykiel

« On me voyait de partout. » Sonia avant d’être Rykiel, sœur aînée des Flis, tribu russo-roumaine juive, se distinguait par sa chevelure impossible : rousse, rouge, orange. Mousseuse, provocante. Rebelle. Et dans ce mot, il faut bien entendre : belle. La femme qui a démodé la mode, celle qui a rendu leur corps aux femmes, celle qui disait à Frédéric Mitterrand dans le documentaire qui lui était consacré : « La femme Rykiel marche les jambes ouvertes, mais très joliment. Il ne faut jamais empêcher une femme de partir, les jambes en avant, écartées, avec sa liberté. Si vous marchez fermé, vous n’obtenez rien », celle qui osait tout faire à l’envers et réussir, celle-ci vit toujours. Car Rykiel, femme si fatale aux us et coutumes de la mode, est devenue une icône de son vivant. La mort, la vieillesse, toutes ces choses inélégantes, elle les écartait et refusait de nommer autrement que « p de P » (putain de Parkinson) la maladie qui a gagné la partie le 25 août au matin.

Enfance. Née en 1930 à Paris, Sonia Rykiel est l’aînée de cinq sœurs dans une famille russo-­roumaine juive.  © DR

La légende Sonia ressemble à une histoire à la Tchekhov, gaie et triste : les cinq sœurs Flis traceront chacune une brillante trajectoire : Françoise (Zonabend) l’anthropologue, Muriel (Flis-Trèves) la psychanalyste, Jeanine la danseuse, Danièle la créatrice d’accessoires. En tête, Sonia, qui couve ses chéries. Les chéries protègent Sonia lorsqu’elle a trop tapé sur les nerfs de leur mère, Fanny. « Sonia, arrange-toi, disait souvent celle qui ne comprendra jamais ce que sa fille faisait dans la mode. Arrange-toi, ma fille ! » La fille a désobéi et tout dérangé. Voilà ce que la chevelure annonçait. Cette façon de porter la tête haute et les désirs sans bride. Par peur de rater encore son bac, elle arrête ses études à 17 ans, travaille dans un grand magasin, épouse Sam Rykiel, qui a repris la boutique de ses parents, Laura, avenue du Général-Leclerc, dans le 14e arrondissement de Paris.

Fratrie. Les sœurs Flis, en 1958 : Muriel la psychanalyste, Sonia la couturière, Danièle la créatrice d’accessoires, Jeanine la danseuse et Françoise l’anthropologue. © DR

Sa mère la rêvait intello, Sonia ne rêve que de recréer une tribu, dix enfants combleraient ses vœux. Enceinte, elle adore imaginer ses rondeurs. En ces années 50 si coincées, aucune robe (sac) de grossesse ne lui plaît, elle dessine une robe en jersey bien moulante, la porte avec bonheur et audace. Sam la fait fabriquer, elle se vend drôlement bien. Une fois Nathalie venue au monde, Sonia veut d’autres enfants. Un fils, surtout, pour faire plaisir à sa mère, qui « n’a fait que des filles ». Ce fils naîtra après cinq fausses couches inexplicables. Jean-Philippe, sa « merveille », aujourd’hui grand musicien, est devenu aveugle quelque temps après sa naissance. Sonia se comportera avec lui comme s’il ne l’était pas. Parce que la vie est ce qu’on en fait.

Rouge. Sonia Rykiel croquée par Andy Warhol, en 1986. © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2016/ collection personnelle Sonia Rykiel

Au cours d’une de ses grossesses, elle reçoit la représentante des pulls italiens – « tous moches ! » – et montre un de ses dessins – « vous pouvez le faire fabriquer ? » Sept fois, le prototype du pull, qui deviendra le plus célèbre au monde, retournera à l’usine italienne tant Sonia y apporte des retouches : et les manches plus collantes, et le col plus serré, et l’emmanchure, plus étroite… Enfin, le pull réussit son dernier examen. Sonia, qui ne sait pas tricoter, le baptise Fanny, du prénom de sa mère, qui, elle, tricotait très bien. Il sera rebaptisé par les journalistes de mode « Poor boy sweater », Françoise Hardy le portera en couverture de Elle, et ses rayures griseront Audrey Hepburn, BB et toutes les Parisiennes « dans le coup ». Nous sommes en 1963, la libération de la femme est en marche, Mary Quant minimise les jupes. Ce pull n’est pas seulement sexy, il retourne les idées toutes faites, ce qu’on croit moche et ringard – un pull ! – peut devenir beau et sexy. Les seins, en dessous, sont d’accord et oublient le soutien-gorge.

Gaieté. Avec Anne Rohart, son mannequin égérie, lors d’un défilé au palais de Chaillot, en 1980. © AFP PHOTO/JEAN-CLAUDE DELMAS

68 arrive. Sonia s’installe rue de Grenelle, dans ce Saint-Germain-des-Prés qui sera son QG à jamais. Elle ouvre sa boutique et la ferme trois jours après pour courir sur les barricades. Liberté ! « Je ne savais rien faire, ni coudre, ni rien, j’ai toujours eu peur qu’on m’accuse d’imposture. Qu’est-ce qu’elle fait dans la mode, elle ? » Mais, en attendant ce jour qui n’arrivera jamais (au contraire, elle reçut moult décorations, Légion d’honneur, ordre du Mérite, des Arts et des Lettres… qu’elle portait toutes : « Mon besoin de reconnaissance »), Sonia invente des tours et des détours pour contourner les diktats.

Hommage. En 2008, Nathalie lui organise un défilé surprise pour les 40 ans de la marque. © DR

Chanel a balancé le corset, Rykiel balance ourlets et doublures et donne aux femmes la liberté de bouger comme l’époque qui s’invente… Vive la maille, la mousseline, le strass ! « Un jour, j’ai enfilé mon pull à l’envers. Les coutures se voyaient, j’ai gardé l’idée. » Ainsi, la décennie 70 s’ouvre avec une reine dont la cour ne fait que grandir. A côté de ses sœurs se pressent les amies très chères : Régine Deforges, Claire Brétecher, Madeleine Chapsal… Dans sa boutique de la rue de Grenelle, elle expose, parmi ses vêtements, joggings en velours (qui d’autre qu’elle pouvait transformer l’informe jogging en vêtement de luxe ?) et autres robes en maille, les livres de ses amies ou d’intellectuelles très admirées : Noëlle Châtelet, Marie-France Pisier, Hélène Cixous, Nathalie Sarraute…

Lignes. A gauche, en 2009, des mannequins défilent dans la collection que Sonia Rykiel a réalisée pour H & M. © Thibault Camus/AP/SIPA

La vie à Saint-Germain, c’est un avant, un présent et un futur. Elle se battra contre la marchandisation du quartier. Des mauvaises langues diront : « Et elle, ce n’est pas un commerce, qu’elle tient ? Tout ça parce qu’elle expose trois malheureux livres dans sa vitrine. » L’éditrice Françoise Verny l’incite à écrire. Sonia écrit : « Et je la voudrais nue… », cosigne avec Régine Deforges « Casanova était une femme ». Sonia l’amoureuse, la séductrice, interprète d’elle-même lorsqu’elle donne des interviews, se donne à voir en se dissimulant toujours, fidèle à son image, yeux verts sous crinière folle, adorant chocolat et cigares, théâtralisant ses défilés. « Elle a cassé la tradition du défilé monotone. Les siens étaient une fête joyeuse, comme elle, raconte Anne Rohart, qui fut son mannequin égérie dans les années 80-90. Elle nous demandait de rire, de sauter, de jouer des rôles. D’être libres. Bien sûr, elle était autocentrée, mais ne l’ignorait pas : elle assumait ses paradoxes et nous aidait à accepter nos défauts. »

A droite, la couturière au travail, dans lesannées 90. © Jack Nisberg Jack Nisberg/Roger-Viollet

Pour les 40 ans de la marque, sa fille Nathalie, qui travailla très tôt avec elle, organisa un défilé surprise. Sonia, assise bien droite sur un haut tabouret, regardait le spectacle de sa vie. Ses pairs, Karl Lagerfeld, Christian Lacroix, Vivienne Westwood, et bien d’autres géants lui offrirent une création inspirée d’une des siennes. Plusieurs réinterprétèrent la crinière rousse comme fausse fourrure (un des must de Rykiel) et Jean-Paul Gaultier ferma le défilé par une magistrale robe en tricot à rayures retenue par deux immenses aiguilles à tricoter (photo). Le mannequin, à la perruque rykielienne, riait follement. Sonia applaudissait sans fin…

GAS2043276_051 © Alain BENAINOUS/GAMMAGAS2043276_051 © Alain BENAINOUS/GAMMA
Fan. La robe conçue par Jean-Paul Gaultier au défié des 40 ans de la marque. © Alain BENAINOUS/GAMMA

Sa maison, passée aux mains d’un groupe chinois, est désormais dirigée très artistiquement par Julie de Libran. Sonia, qui a tout osé – porter les vêtements à l’envers, être la première à signer une collection pour le catalogue des 3 Suisses, mettre en vente le fameux canard vibromasseur (une idée de Nathalie), chanter avec Malcolm McLaren le sulfureux, affirmer que « la mode, ça n’existe pas. Nous vivons à l’ère de la démode et du mode d’emploi » -, a quitté la scène après des décennies de succès. Elle qui a tiré le noir de l’ombre pour en faire sa couleur fétiche disait, immodeste et sincère : « Je voudrais que l’on me voie comme le témoin de mon époque. » Elle fut plus : un symbole.

Enregistrer

Enregistrer

Bruno Le Maire : « L’ENA ne doit plus former ceux qui dirigent la France »

Sur le créneau de l’anti-système, ils sont désormais nombreux : Marine Le Pen, historiquement, Nicolas Sarkozy contre les « élites indifférentes au sort du peuple », Emmanuel Macron contre un « système politique » qui produit de l’alternance sans choix politique, etc. Bruno Le Maire, lui, s’attaque à l’École du « système » : l’ENA, dont lui-même est issu. « Je veux supprimer l’ENA pour bien marquer que la France est entrée dans une nouvelle ère : la technocratie, c’est fini. Place aux entrepreneurs et à l’innovation. L’ENA ne doit plus former ceux qui dirigent la France », explique au Point le député de l’Eure, candidat à la primaire de la droite.

Mais supprimer l’ENA ne signifie pas que la France se passerait soudainement de hauts fonctionnaires. Bruno Le Maire ne tombe pas dans ce simplisme. Il transforme, en vérité, l’ENA (avec les mêmes locaux à Strasbourg) en école d’application pour former de hauts fonctionnaires après 10 ans de services. « Plutôt que de confier la direction de la France à des gamins de 20 ans qui ont réussi un concours, je veux une école d’application sur le modèle de l’École de guerre sur la base du mérite. C’est un principe de justice progressive. »

Diversifier les parcours

En somme, seuls les administrateurs civils ayant démontré des qualités au bout de dix ans de service seraient à même d’effectuer une année supplémentaire au sein de cette école, qui donnerait accès aux grands corps (Conseil d’État, Cour des comptes, direction centrale d’administration…). Bruno Le Maire s’inspire du modèle militaire : seuls les meilleurs officiers ayant démontré sur le terrain des états de service impeccables ont accès à l’École de guerre, qui leur permet d’accéder au rang d’officier général. « Un officier de marine qui fait des bêtises ne devient jamais amiral car il n’est pas admis à l’École de guerre. »

Autre réforme au passage : diversifier les parcours. Cette école d’application de la haute fonction publique proposerait une année de spécialisation qui serait indépendante de la formation initiale. « Aujourd’hui, pour devenir ambassadeur, il faut quasi obligatoirement être passé par le Quai d’Orsay. Dans cette école, un administrateur civil du budget ayant fait preuve de mérite pourrait choisir une spécialisation dans un autre domaine, comme les Affaires étrangères. Cela permettrait ainsi une mixité des parcours. »

La Bourse de Paris repart de l’avant, garde un oeil sur la macroéconomie

Paris – La Bourse de Paris repartait de l’avant mercredi à la mi-journée (+0,51%), gardant un oeil sur la macroéconomie après une série d’indicateurs en Europe et dans l’attente de chiffres aux Etats-Unis.

A 12H20 (10H20 GMT), l’indice CAC 40 prenait 22,71 points à 4.480,20 points, dans un volume d’échanges de 866 millions d’euros. La veille, le marché parisien avait progressé de 0,75%.

Hésitante à l’ouverture, la cote parisienne a redémarré au cours de la matinée.

Le marché profitait notamment des « publications de Bouygues et Iliad« , souligne Jasper Lawler, un analyste de CMC Markets.

Il était également aidé par la bonne tenue des valeurs bancaires.

« La conférence de Jackson Hole (symposium des banquiers centraux, ndlr) la semaine dernière a conduit les marchés à réévaluer la possibilité pour la banque centrale américaine de finalement remonter cette année, ce qui est positif pour les marges des banques« , poursuit M. Lawler.

Dans cette perspective, les investisseurs restent rivés sur les indicateurs américains, autant de signes pouvant confirmer ou non une éventuelle hausse des taux de la banque centrale américaine (Fed).

Ils devraient d’ailleurs manifester « une certaine anxiété » avant les chiffres ADP de l’emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en août, cet après-midi, « mais surtout à deux jours de la publication des chiffres de l’emploi américain » pour le mois d’août, ajoutent les experts de Mirabaud Securities Genève.

A l’agenda figurent également l’activité économique dans la région de Chicago en août et les promesses de vente de logements en juillet.

En zone euro, l’inflation est restée stable en août, les prix progressant de 0,2% sur un an, comme en juillet. Le chômage est resté également stable en juillet à 10,1%.

Ces chiffres pourraient alimenter les spéculations sur une nouvelle intervention de la Banque centrale européenne destinée à soutenir l’économie de la zone euro, l’institution monétaire de Francfort tenant sa réunion de politique monétaire la semaine prochaine.

Du côté des valeurs, BioMérieux (+6,90% à 134,70 euros) était dopé par des résultats financiers en forte hausse au premier semestre.

Bouygues progressait pour sa part de 3,79% à 29,19 euros après un bénéfice net de 152 millions d’euros au deuxième trimestre, en hausse de 32%.

Iliad, maison mère de Free, gagnait pour sa part 5,83% à 187,85 euros, profitant d’une progression de 17% de son bénéfice net au premier semestre.

Dans leur sillage, Orange prenait 1,66% à 13,75 euros et SFR Group 4,78% à 23,67 euros.

ArcelorMittal reculait en revanche de 2,57% à 5,35 euros sans bénéficier de l’avancement d’un projet de co-entreprise dans l’acier automobile en Inde.

Groupe Flo prenait 5,26% à 0,80 euro. Hippopotamus, une de ses deux enseignes phares, lance une nouvelle stratégie pour reconquérir sa clientèle en France.

Maurel et Prom se repliait de 0,48% à 4,14 euros, après des pertes réduites au premier semestre.

Valneva cédait 0,69% à 2,88 euros après une lourde perte au deuxième trimestre.

Les valeurs bancaires poursuivaient par ailleurs leur rebond. BNP Paribas prenait 2,38% à 46,43 euros, Société Générale 2,24% à 32,91 euros, Crédit Agricole 2,70% à 8,52 euros et Axa 3,68% à 19,01 euros.

Cac 40 (Euronext)

Castelbajac vend ses archives sur Videdressing

Faire simple dans une mode compliquée, ce pourrait être le credo de Jean-Charles de Castelbajac. Les 50 créations vintage issues des archives de la maison Castelbajac qui seront dispersées sur Videdressing.com à partir du 5 septembre rappellent combien ce trublion des convenances a nourri l’histoire de la mode en la détournant des chemins consensuels.

Mode, art et rock’n’roll

Comme André Courrèges, son mentor et premier employeur, ses silhouettes avant-gardistes et percutantes s’inscrivent à la croisée de la mode, du design et de l’art contemporain. Avec lui, le vêtement change de statut et devient une œuvre à part entière. Pionnier des robes-tableaux peintes, qu’il réalise en collaboration avec ses amis artistes (Jean-Charles Blais, Robert Combas, Loulou Picasso, Ben, Annette Messager, Gérard Garouste, etc.), il fut le tout premier créateur de mode invité à une exposition, au musée d’Art moderne de Troyes, en 1985. Mais, loin de s’embourgeoiser dans les musées, « le roi du pop art dans la mode » convie Mickey, Donald et leurs copains de cartoons sur les podiums. Il découd les carcans de l’élégance pour mieux repenser l’allure. Car, plus que du style, la femme Castelbajac a… de l’esprit.

Fidèle à l’univers pictural ludique de l’enfance, il décline sa palette de couleurs primaires sur les tissus, les toiles, les trottoirs et les murs qui s’offrent à lui. Conceptuel et fantasque, il tisse avec humour les liens entre mode et art contemporain. Poncho à deux places, gilet en faux gazon, polo si large qu’il devient jupe, blouson « Teddy Bear » ou anorak de plumes, sa mode optimiste séduit aussi bien les stars de la pop culture (Lady Gaga, Katy Perry, Kanye West, Madonna) que le pape Jean-Paul II, qu’il habilla d’une chasuble aux couleurs vitaminées pour les Journées mondiales de la jeunesse de 1997, à Paris.

Jerry Hall, Roxanne Lowit, Videdressing.com Jerry Hall, Roxanne Lowit, Videdressing.com
Jerry Hall et le pull Zèbre immortalisés par Roxanne Lowit. À droite, le pull Girafe en vente sur Videdressing.com

L’année Castelbajac

Pourquoi se séparer de ses trésors ? « Le produit de la vente permettra de restaurer et de réorganiser les 7 000 pièces d’archives de la maison », indique le couturier, qui avait déjà par le passé récolté plus de 650 000 euros lors de la dispersion de sa collection privée d’archives chez Christie’s en 2003. Outre la possibilité de s’offrir une pièce historique (ces créations sont estimées entre 350 et 5 000 euros), un foulard collector édité à 100 exemplaires sera proposé pour 69 euros.

Cette année de jubilé verra également la sortie d’un livre hommage, baptisé « Fashion, Art & Rock’n’roll », et d’un documentaire réalisé par Mathieu César pour la chaîne franco-allemande Arte. Autant de témoins de cette créativité bouillonnante, source d’inspiration pour une nouvelle génération de couturiers qui exploitent, avec plus ou moins d’opportunisme, son filon signature. Et si nombre de ses idées semblent aujourd’hui faire partie du domaine public de la mode, Jean-Charles de Castelbajac n’en a cure : « Comme le disait René Char, un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. »

Castelbajac x Videdresing.com à partir du 5 septembre.

Livre Jean-Charles de Castelbajac – Fashion, Art & Rock’n’roll, teNeues & YellowKorner, 79,99 euros, sortie septembre 2016.