Catégorie : Uncategorized

Wall Street timorée face à des résultats mitigés

New York – Wall Street hésitait mardi à la mi-journée, sans énergie face à des résultats d’entreprises hétéroclites, une réunion de la Réserve fédérale incertaine, et la baisse des prix du pétrole: le Dow Jones cédait 0,24% et le Nasdaq gagnait 0,12%.

A 16H00 GMT, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 43,93 points à 18.449,13 points et le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 5,91 points à 5.103,54 points. L’indice élargi S&P 500 reculait de 1,47 point, soit 0,07%, à 2.167,01 points.

Après une succession de records ces deux dernières semaines, « les valorisations des actions ne sont plus aussi attractives qu’elles l’étaient encore récemment, et du coup le marché se laisse guider par la politique monétaire« , et la crainte que la Réserve fédérale, en réunion mardi et mercredi, prépare un resserrement monétaire, a expliqué David Levy, de Republic Wealth Advisors.

« Il n’est pas surprenant qu’on assiste à une consolidation » des indices, a-t-il dit.

« Et puis nous avons beaucoup de résultats, dont beaucoup dépassent les attentes, mais c’est encore un trimestre négatif (de repli des bénéfices), et le marché se demande si les résultats vont finir par passer un cap aux troisième et quatrième trimestres« , a ajouté M. Levy.

Enfin, dernier motif de prudence, les prix du brut, au plus bas depuis trois mois, poursuivaient un repli justifié par la persistance des excédents d’offre, notamment aux Etats-Unis.

Les indicateurs de leur côté mélangeaient également les nouvelles bonnes et moins bonnes.

Les prix des logements ont affiché un léger recul en mai par rapport à avril, selon l’indice Case-Shiller, mais sans remettre en cause la hausse constatée sur un an.

Le moral des ménages a légèrement baissé en juillet, selon le Conference Board, mais en revanche les ventes de maisons neuves se sont affichées au plus haut depuis huit ans en juin.

– Bonnes et mauvaises surprises –

Parmi les valeurs de l’indice Dow Jones, l’opérateur téléphonique Verizon affichait un reflux de 1,69% à 54,92 dollars après l’annonce d’une division par cinq de son bénéfice net du deuxième trimestre, qui semble justifier l’achat annoncé la veille de l’activité internet de Yahoo!, possible relais de croissance face à la saturation du marché du téléphone mobile.

Le conglomérat industriel 3M, fabricant des rubans adhésifs scotch mais aussi présent dans la sécurité et la signalétique, cédait 1,55% à 176,85 dollars, après la stagnation de ses bénéfices et de son chiffre d’affaire, assortie d’une grande prudence de ses prévisions.

La chaîne de restauration rapide McDonald’s chutait de 4,24% à 122,00 dollars après un plongeon plus fort que prévu de son bénéfice net trimestriel, plombé par des coûts de restructuration, et la déception suscitée par le recul de son chiffre d’affaires.

En revanche le constructeur d’engins de chantier Caterpillar, lui aussi membre du Dow Jones, gagnait 2,94% à 81,00 dollars. Certes ses résultats ont baissé, mais ils se sont maintenus au-dessus des attentes, et bien que les prévisions aient été modérées, les investisseurs saluaient la poursuite des efforts de réduction des coûts.

Toujours dans le Dow Jones, le conglomérat industriel United Technologies grimpait de 2,47% à 107,23 dollars après des résultats en hausse et des prévisions relevées.

Le chimiste DuPont, au bénéfice très supérieur aux attentes, progressait de 0,65% à 69,33 dollars, avec des prévisions également relevées.

Hors de l’indice vedette, Texas Instrument s’envolait pour sa part de 6,12% à 70,27 dollars après des résultats meilleurs que prévu, grâce notamment au succès de ses microprocesseurs destinés au marché automobile.

Le laboratoire de biotechnologies Gilead, fabricant du traitement préventif contre le sida Truvada, plongeait de 8,03% à 81,44 dollars après une révision en baisse de ses prévisions de ventes, accompagnée d’un recul du chiffre d’affaires et du bénéfice trimestriels.

Le marché obligataire était lui aussi presque stable. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans s’affichait à 1,574% contre 1,575% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,288% contre 2,290% auparavant.

NasdaqNyse

À Bordeaux, TUI fait peau neuve

Fini, les affichettes papier et promos aguicheuses. À mi-chemin entre une galerie d’art et une boutique high-tech, le voyagiste imagine un lieu « fusion » qui réunit l’ensemble des offres de son portefeuille de marques. Là, derrière de larges baies vitrées, sculptures, photos, ouvrages, expositions éphémères, cabines de réservations digitales et bureaux traditionnels se juxtaposent pour offrir une nouvelle façon de concevoir ses vacances.

L’espace sur mesure du TUI Store, pensé comme un salon particulier.

Web to Store

Sur le modèle d’une expérience menée à Strasbourg, le groupe allemand, notamment propriétaire de Marmara, Nouvelles Frontières, Passion des îles, Aventuria et de la compagnie d’aviation Corsair, vient ainsi d’investir près de 500 000 euros pour « relooker » de fond en comble sa boutique bordelaise.

Poser ses valises à l’heure où la concurrence des offres en ligne fait rage peut paraître insensé, mais Pascal de Izaguirre, PDG de TUI France, croit dans les agences physiques.  « Les Français consacrent un pourcentage important de leur budget à préparer leurs vacances, il y a pour eux une obligation de résultat. Faire le choix d’une agence de voyages, c’est s’assurer des vacances réussies », explique celui qui mise sur une stratégie Web to Store. « Le client effectue ses recherches sur le Web, mais veut finaliser l’achat dans une boutique, où il pourra discuter et être rassuré de son choix par le vendeur », ajoute celui qui vise à faire du groupe un leader du voyage premium.

TUI © Guillaume Murat Guillaume MuratTUI © Guillaume Murat Guillaume Murat
Les bornes digitales et cabines de réservation en ligne du TUI de Strasbourg. © Guillaume Murat Guillaume Murat

20 000 billets au départ de Bordeaux

Pour parvenir à cet ambitieux objectif, il faut d’abord une belle adresse. À bordeaux, c’est sur la très dynamique allée de Tourny que l’ex-agence Marmara a fait peau neuve. Il faut ensuite faire rêver. Pour les candidats au départ en mal d’inspiration, des tables interactives géantes invitent à découvrir, photos paradisiaques à l’appui, les 100 destinations et 330 hôtels du catalogue TUI. Il faut enfin coller avec la demande. L’offre de la « major du tourisme » a donc été renouvelée de 45 %, vers les pays les plus sûrs du pourtour méditerranéen comme l’Espagne, le Portugal, la Grèce, Chypre ou la Croatie. Le voyagiste a ainsi réservé 20 000 billets (contre seulement 13 000 l’an dernier) au départ de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.

À l’étage, un espace sur mesure de 60 mètres carrés permet aux clients qui souhaiteraient davantage d’intimité de concocter leurs voyages haut de gamme ou à thèmes dans le cadre raffiné d’un salon particulier imaginé par l’architecte d’intérieur Caroline Duveau. Mobilier contemporain, bibliothèque, objets ethniques, œuvres street art, « l’espace est plus qu’un lieu de vente, c’est aussi un lieu culturel, un lieu d’événements, un peu comme l’a fait la Fnac », indique, non sans fierté, Pascal de Izaguirre.

Fort du succès du premier TUI Store de Strasbourg, inauguré en septembre 2015, dont le volume d’affaires aurait déjà crû de 20 % depuis l’ouverture, le concept se dépolit progressivement dans le reste de la France. D’ici à 2017, 52 nouveaux TUI Stores devraient ainsi voir le jour.

TUI Store Bordeaux, 31 allée de Tourny, 33 000 Bordeaux, France.

Nice : Estrosi n’a assisté à aucune réunion préparatoire au 14 Juillet

Christian Estrosi, premier adjoint Les Républicains chargé, entre autres, de la sécurité dans la ville de Nice, n’a assisté à aucune des réunions préparatoires à l’événement, a-t-on appris ce dimanche auprès de la municipalité de droite. Le président de la région Paca et ex-maire de Nice, qui avait cédé son siège en juin dernier à son ex-premier adjoint Philippe Pradal pour se conformer à la loi sur le cumul des mandats, était représenté à ces réunions par ses collaborateurs « les plus compétents », a-t-on ajouté de même source, confirmant une information du quotidien Le Monde. « Les réunions de préparation sont des réunions d’experts. Le préfet n’était pas présent. Des attaques ridicules pour masquer les vraies questions », a réagi sur Twitter Christian Estrosi. « Ce sont évidemment des réunions d’experts : le 1er adjoint n’y avait en rien sa place, et d’ailleurs le préfet n’y était pas non plus. Si Christian Estrosi y avait pointé le bout de son nez, on aurait été éberlué autour de la table. Tout ceci est ridicule. Sauf qu’il s’agit d’une attaque, d’un écran de fumée grossier face aux graves questions qui se posent à l’exécutif », a ajouté la municipalité. Pour rappel, Christian Estrosi est engagé dans une vive polémique avec le gouvernement sur le dispositif déployé le 14 juillet.

Réunions de préparation sont des réunions d’experts. Le préfet n’était pas présent. Des attaques ridicules pour masquer les vraies questions

— Christian Estrosi (@cestrosi) 24 juillet 2016

La préfecture s’est de son côté « refusé à tout commentaire en raison de l’enquête en cours » de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Depuis l’attentat qui a fait 84 morts sur la promenade des Anglais le 14 juillet, Christian Estrosi est engagé dans une vive polémique avec le gouvernement autour du dispositif de sécurité déployé pour l’événement. Dans le Journal du dimanche, la policière municipale chargée de la vidéosurveillance dans la ville affirme avoir subi des pressions du ministère de l’Intérieur pour modifier son rapport sur ce dispositif. À la suite de la publication de cette interview, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a fait savoir par ses services qu’il allait porter plainte ce dimanche pour « diffamation » en raison de ces « graves accusations ».

Foire aux livres de Hong Kong: les éditeurs refusent de se démonter face à Pékin

Hong Kong – Refusant de se démonter, la fougueuse industrie de l’édition de Hong Kong a promis de continuer à vendre des ouvrages critiques envers Pékin malgré la disparition de cinq libraires, à l’ouverture mercredi de la grande foire annuelle du livre de la ville.

Les cinq libraires qui avaient disparu fin 2015 avant de refaire surface sur le continent travaillaient tous pour « Mighty Current« . Cette maison d’édition hongkongaise était spécialisée dans les titres salaces sur la vie privée des dirigeants chinois et les intrigues politiques au sommet du pouvoir.

L’un des « disparus » est toujours en détention. Un autre, qui a violé les termes de son contrôle judiciaire et se trouve dans l’ancienne colonie britannique, a raconté comment il avait été interrogé pendant des mois sans accès à sa famille ou à un avocat.

Certaines grandes libraires du territoire semi-autonome revenu dans le giron de la Chine en 1997 ont retiré de leurs rayons les livres susceptibles de fâcher à Pékin.

Des libraires indépendants ont expliqué à l’AFP qu’ils étaient toujours disposés à avoir en stock ces ouvrages salaces ou critiques mais qu’en fait, le nombre de livres disponibles se réduisait à peau de chagrin, les éditeurs ne voulant plus les imprimer.

Cependant, dans les allées de la foire du livre de Hong Kong, la détermination était dans l’air.

« Comme éditeur, je crois qu’il ne faut pas s’inquiéter. On perd si on commence à s’inquiéter« , dit Jimmy Pang, directeur de la maison Subculture.

Il ne va pas s’arrêter d’imprimer des ouvrages politiques mais il assimile les pressions subies par l’industrie locale à de la « terreur blanche« .

« Si un livre est interdit tout d’un coup, disons après que les autorités du continent l’ont décrété ainsi, toute la chaîne peut avoir des problèmes, auteur, éditeur, distributeur et même lecteur« .

Lam Hong-ching, un auteur de livres politiques publié par Subculture, est là pour promouvoir un titre sur l’autodétermination de Hong Kong, ce qui reflète le souhait d’un nombre croissant de jeunes militants qui veulent prendre leurs distances d’avec Pékin.

– Le fruit défendu –

« Les gens sont inquiets; Certains auteurs n’écrivent même plus. Certains éditeurs n’osent plus publier« , déclare-t-il à l’AFP.

« Mais c’est d’autant plus important d’écrire ces livres maintenant, sinon les gens ne seront pas informés correctement« .

Il explique avoir peur pour sa propre sécurité et n’a pas renouvelé le permis qui permet aux Hongkongais de se rendre sur le continent sans visa.

La foire de Hong Kong a toujours vendu des livres qui seraient interdits en Chine. De nombreux Chinois franchissent la frontière pour les feuilleter.

L’édition 2016 ne fait pas exception. De nombreux stands proposent toujours des tomes licencieux sur la vie sexuelle des dirigeants chinois ou des volumes militant pour les droits politiques face à Pékin.

Un visiteur du continent, qui se présente sous le nom de Shu, raconte qu’il a pris des vacances spécialement pour lire des livres qu’on ne trouve pas en Chine.

« Je veux les lire ici, je ne vais pas les rapporter chez moi. Cela m’inquiéterait de le faire« .

Ce lecteur explique qu’il souhaite avoir accès aux idées libérales et qu’il serait déçu si Hong Kong arrêtait de publier cette littérature.

Paul Tang, un libraire, souligne que la demande des Chinois du continent ne faiblit pas.

Mais l’affaire des « disparus » a indéniablement porté un coup à l’industrie de l’édition, juge-t-il. Sa propre librairie ne reçoit plus que la moitié des livres de commérages sur les hommes politiques chinois qu’elle recevait auparavant.

Il connait un éditeur qui a émigré à la suite de l’affaire des « disparus« , et qui a coupé tout contact avec ses auteurs. Certains « ont juste mis les mains en l’air et ont laissé tomber« , dit M. Tang.

Les députés prolongent l’état d’urgence de six mois

Les débats ont été houleux, mais finalement les députés ont adopté massivement, tôt mercredi matin, le projet de loi prolongeant l’état d’urgence post-attentats. La durée supplémentaire a été finalement portée à six mois, après un débat marathon d’environ sept heures et demie et dans une atmosphère souvent tendue.

À 4 h 53, dans un hémicycle inhabituellement garni à cette heure, les députés ont voté le texte par 489 voix contre 26, et 4 abstentions, après quelques retouches. Le projet de loi va passer dès ce mercredi en commission puis en séance au Sénat, où la majorité de droite entend le durcir. Une centaine d’amendements ont été examinés en séance à l’Assemblée, où seule une poignée a été adoptée.

Les fouilles facilitées

Initialement prévue pour trois mois dans le projet gouvernemental découlant des annonces de François Hollande après l’attaque au camion de Nice le 14 juillet (84 morts), cette quatrième prolongation depuis les attentats du 13 novembre a été portée à six mois. Une option souhaitée par une partie de la droite et à laquelle le chef de l’État s’était dit ouvert. En dehors de la durée supplémentaire pour ce régime d’exception, gouvernement et majorité n’ont accédé qu’à quelques demandes de l’opposition, à ce stade. Ainsi, l’Assemblée a voté la possibilité de fouiller des bagages et des véhicules, sans instruction du procureur, sous le régime de l’état d’urgence. Les députés ont aussi supprimé, en matière de terrorisme, toute automaticité de réduction de peine, ce qui était une proposition de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015.

En outre, ils ont renforcé le contrôle parlementaire de la mise en oeuvre de l’état d’urgence en prévoyant une remontée en temps réel des actes pris sous ce régime. Les élus UDI ont aussi fait voter la création d’une commission non permanente de contrôle de l’état d’urgence, composée de sept députés et sept sénateurs.

Le Roux déplore la dérive populiste de la droite

S’il s’est globalement « félicité » de la tenue du débat, le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux a déploré une « formule choquante » de Laurent Wauquiez (LR). Là où « vous invoquez les libertés personnelles des terroristes, nous disons il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la République », avait déclaré le numéro deux du parti LR, sous des huées à gauche. Bruno Le Roux a également trouvé « choquant » que certains à droite puissent « laisser à penser que nous pouvons trouver de la force pour la République en reniant nos engagements sur nos textes fondamentaux, règles de droit et la Déclaration des droits de l’homme ». Et ce proche de François Hollande d’estimer que « la dérive populiste emportera tous ceux qui y céderont ».

Au nom du groupe LR, Guillaume Larrivé a affiché une « obsession de responsabilité et d’efficacité », expliquant que la réponse à l’attentat de la promenade des Anglais « ne peut évidemment pas être la levée de l’état d’urgence » mais jugeant que « les règles juridiques ne doivent pas être l’alibi pour l’inaction ». Outre des « procès d’intention », il a reproché à la majorité de gauche de s’enfermer « dans un confort routinier alors qu(« ils ont) proposé des avancées » pour durcir la législation antiterroriste. Pour l’UDI, la prolongation de l’état d’urgence, « au bénéfice du doute », est surtout « un symbole », et il faudra « bien plus pour gagner cette guerre », a résumé François Rochebloine.

Moody’s place la Turquie sous surveillance, Fitch s’inquiète

New York – L’agence de notation Moody’s a indiqué lundi que la note de la Turquie pourrait être abaissée et Fitch a estimé que la tentative avortée de coup d’Etat mettait en exergue les risques politiques liés à ce pays.

Moody’s a indiqué que la note Baa3 dont bénéficie actuellement la Turquie allait être examinée pour être éventuellement abaissée au vu des conséquences de la tentative de coup d’Etat contre le président Recep Tayyip Erdogan.

« En dépit de l’échec de la tentative de coup, Moody’s considère qu’elle est le résultat de défis politiques plus larges et que les risques de crédit restent élevés« , souligne Moody’s qui rappelle également les progrès moins rapides qu’anticipé des réformes économiques et les risques pour la croissance.

« Même si la croissance économique a été assez résistante ces deux dernières années, avec une moyenne annuelle de 3,5%, nous estimons que la récente augmentation de l’incertitude politique, et plus spécifiquement la tentative de coup d’Etat, vont avoir un impact négatif sur la croissance du pays« , ajoute-t-on de même source.

Fitch pour sa part juge lundi que l’impact de la tentative de putsch sur la note du pays dépendrait de la réponse du gouvernement et de la manière dont elle aggraverait les dissensions politiques et affaiblirait l’indépendance des institutions.

« La tentative de coup et la réaction du gouvernement démontrent les risques politiques pesant sur le profil de crédit de la Turquie. Les média ont indiqué que plus de 6.000 personnes ont été arrêtées, y compris des juges et des procureurs. Cela pourrait soumettre le cadre institutionnel à de nouvelles pressions dans un contexte de renforcement du pouvoir présidentiel« , estime Fitch.

Spetses, le Saint-Tropez grec

De son charme naturel les Athéniens parlent peu, préférant garder l’île pour eux, à l’abri des foules et de la surenchère immobilière. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à venir trouver ici une tranquillité sans artifice, retapant des maisons de pêcheurs à l’arrière du vieux port ou louant les anciennes demeures de capitaine. À commencer par le roi Constantin de Grèce, qui, à l’été 2010, y maria son fils, Nikolaos. Le Poseidonion Grand Hotel, bâtisse « Belle Époque » ouverte sur la mer, accueillit alors les noces où se pressèrent les têtes couronnées d’Europe. Comme un flash-back d’un siècle rappelant que l’île avait déjà ses inconditionnels. À l’orée du XXe siècle, Sotirios Anargyros, enfant du pays, est de retour sur son île natale après avoir fait fortune dans le tabac aux États-Unis. Il achète la moitié de l’île, la replante de pinèdes, s’y fait construire une belle demeure et convie chaque automne la haute société grecque à chasser la palombe dans ses collines. Le magnat rêve d’en faire un lieu de villégiature à l’image de la Côte d’Azur.

Le Poseidonion, un grand hôtel centenaire qui se porte bien. © Serge Detalle

Gentry bohème

Inspiré du Carlton et du Negresco, tous deux bâtis à la même époque, le Poseidonion Grand Hotel ouvre en 1914. S’ensuivent la construction d’une route en corniche autour de l’île et d’une école d’élite pour garçons, sur le modèle du collège britannique d’Eton. À la fin des années 50, dans le sillage de Niarchos, autre célèbre armateur qui s’offre Spetsepoula, l’îlot d’en face, une gentry bohème fait de Spetses son point d’ancrage. Dans les ruelles pavées près du port de Dapia s’apostrophent l’artiste et le pêcheur, le banquier et le conducteur de calèche (l’île est interdite aux voitures), Anouk Aimée, Melina Mercouri, Jacques Lacarrière, l’auteur de L’Été grec, ou encore Michel Déon, qui y signa les plus belles pages de son Balcon de Spetsai.

© Adrian Houston

Cuisine bio méditerranéenne

Aujourd’hui, la famille Vordonis, qui a racheté l’hôtel en 2004 avant de le rénover avec grand soin, participe au renouveau économique en organisant des événements : la Tweed Run, course cycliste costumée très british, ou la Classic Yacht Race, pour admirer caïques et autres voiles latines.

Chaque été, la véranda qui longe l’entrée à colonnades est le lieu d’une douceur exquise ; 52 chambres la surplombent, tantôt bercées par le clapotis des vagues, tantôt embaumées par les lavandes entourant la piscine. Sous une coupole d’ardoise qui révèle une magnifique charpente, la suite royale se distingue par une vaste terrasse dominant la jetée et ses yachts rutilants. Çà et là, des notes contemporaines soulignent l’élégance des volumes néoclassiques. À l’arrière, une aile a récemment vu naître les dernières suites, spacieuses, quoiqu’encore plus intimes.

© Serge Detalle

Ici, la table est un joli voyage. Pas seulement au petit déjeuner ou au Freud, le bar à sushis, mais aussi grâce au chef Stamatis Marmarinos, qui sublime les produits de la Méditerranée. Originaire d’Hermione, juste en face, ce grand gaillard aux faux airs de pope cultive en bio toutes sortes de légumes dans un vaste potager situé sur les hauteurs. Depuis peu, il propose aux hôtes de cuisiner et de déjeuner sous l’olivier, au plus près des plants de tomates et du poulailler. Une manière inédite de goûter aux joies simples d’une île paradis.

Poseidonion Grand Hotel, à partir de 260 € la nuit en haute saison, www.poseidonion.com

7 nuits, à partir de 1 550 €/ pers. (base 2), vols et transferts inclus. 01.48.78.71.51, www.safransdumonde.com

Escale de charme

La princesse Soraya à Hydra, en juin 1960. © Keystone Pictures USA

Autre île merveilleuse, Hydra est à seulement 40 minutes de Spetses en hydroglisseur. Elle aussi interdite aux moteurs, on n’y circule qu’à pied ou à dos d’âne. Son port bijou, ses boutiques trendy, ses ruelles et ses garrigues attirent une faune gypsy-chic éprise d’authenticité. Le collectionneur Dakis Joannou y a ouvert en 2009 une annexe de sa fondation Deste pour l’art contemporain. Une présence qui ne passe pas inaperçue quand il amarre son méga-yacht pop art décoré par Jeff Koons.

« Guilty », le yatch de Dakis Joannou mis en valeur par Jeff Koons. © DR

Les fonctionnaires auront donc le beurre et l’argent du beurre

Il aura réussi le pire en la matière : augmenter le nombre des fonctionnaires sous statut et augmenter leur point d’indice, ce qui viendra s’ajouter à la hausse structurelle et régulière de leurs revenus et aux aménagements de carrière consentis par ailleurs. La « ponction publique » va continuer de s’aggraver en France dans le cadre d’un open bar dont on ne voit pas la fin. La confirmation en a été apportée au début du mois, lors de la présentation à l’Assemblée du volet dépenses du budget de l’année prochaine. Au global, à la fin du quinquennat Hollande, les effectifs auront progressé depuis juillet 2012 de 29 442 postes.

Pourquoi le pire ? Parce que c’est exactement le contraire de ce qu’il faut faire. Rajouter de nouveaux privilégiés à une masse déjà énorme est une pure et simple folie économique parce qu’il faudra payer ces gens jusqu’à leur décès et parfois jusqu’au décès de leur veuve. Un poste de fonctionnaire d’État pour une vie professionnelle entière et avec toutes les charges sociales, c’est au bas mot un budget de 3 à 3,5 millions d’euros. Pour 30 000 fonctionnaires à 3 millions, cela représente un minimum de 90 milliards d’euros de dépenses sur l’avenir, inéluctablement engagées.

L’opposé de la bonne gestion !

L’État français emprunte parfois actuellement sur une durée de 50 ans sur les marchés financiers et ajoute ainsi de la dette longue à de la dette « ordinaire ». Créer un nouveau poste de fonctionnaire, c’est créer de la dette longue sur 60 ans, ce qui va générer automatiquement de nouvelles dépenses, de nouveaux impôts ou de nouveaux emprunts pour couvrir ces dépenses et de nouveaux chômeurs qui seront, comme d’habitude, les victimes expiatoires naturelles de cet infernal cercle vicieux. Résultat : un appauvrissement général dans la société civile face à un engraissement permanent dans la fonction publique et chez les bénéficiaires du système étatique et collectiviste.

Un bon gestionnaire, voulant renforcer à juste titre ses effectifs de militaires, de gendarmes, de policiers et de magistrats en raison de la guerre contre les terroristes islamistes, aurait renoncé immédiatement à son objectif qui était par ailleurs injustifié, de créer 60 000 postes dans l’Éducation nationale. C’était une promesse du candidat Hollande, et alors ? La moindre des choses pour un dirigeant compétent et responsable est de savoir s’adapter aux événements et aux lames de fond imprévisibles. Il est clair que notre président socialiste n’a pas la compétence voulue pour le poste et encore moins le sens des responsabilités exigé a minima pour la gouvernance d’un grand pays comme la France.

Donner aux fonctionnaires le beurre – des effectifs en hausse – et l’argent du beurre – des salaires en hausse et des avantages supplémentaires comme le rétablissement du jour de carence pour les arrêts maladie – est précisément à l’opposé de toute bonne gestion. Et on reste médusé devant l’invraisemblable numéro d’un ministre qui est allé dernièrement jusqu’à s’en vanter.

Oui, la dépense de l’État va augmenter en 2017.

Christian Eckert, le secrétaire d’État au Budget, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas hésité à déclamer devant l’Assemblée que : « Oui, la dépense de l’État va augmenter en 2017 [et…] cette augmentation nous l’assumons, nous la revendiquons » ! Ce qui a fait écrire à un fidèle lecteur du Point.fr qui signe « Hope for France », un fin analyste, que « le dogmatisme socialiste avait réponse à tout, car revendiquer une mauvaise gestion n’est finalement pas une surprise pour un socialiste, puisque le socialisme est par nature antiéconomique ».

Et notre lecteur/commentateur de poursuivre : « Dans sa vision dogmatique française, le socialisme ne s’appuie pas sur la rationalité, mais sur la morale qui veut que, quand bien même la réalité lui donne tort, le socialisme a encore raison. Pour des socialistes, dépenser l’argent public constitue leur philosophie, leur morale, leur culture. L’économie est jugée comme immorale par nature. Seules la répartition et la distribution d’argent par l’État sont jugées justes… » Dans cette affaire, le plus remarquable n’est pas tant que Christian Eckert soit un défenseur du dogme socialiste – à la limite, il est payé pour ça –, c’est qu’il soit totalement incompétent à son poste et qu’il s’en vante.

De la part d’un simple prof de maths – et nous n’avons rien bien entendu contre les professeurs de mathématiques dans nos lycées – qui a été maire pendant 27 ans d’un village de 2 000 habitants au fin fond de la Meurthe-et-Moselle, Trieux, dont les habitants, les Triotins, gardent de lui un souvenir ému, on ne peut pas s’attendre à des exploits. De la part d’un député socialiste qui, entre autres bêtises, a voté contre la libéralisation du travail le dimanche, on peut s’attendre au pire. De la part enfin d’un secrétaire d’État au Budget, surnommé « le ministre des Impôts », on ne peut s’attendre qu’à des catastrophes. Nous y sommes ! Hollande + Eckert : la combinaison perdante du tiercé de l’incompétence, de l’irresponsabilité et du dogmatisme. Dans l’ordre ou dans le désordre…

Attentat de Nice: un SMS évoque des « armes », 3 nouvelles interpellations

Nice – Un SMS évoquant des « armes » envoyé peu avant la tuerie, trois nouvelles interpellations: l’enquête progressait dimanche pour cerner les éventuelles complicités de l’auteur de l’attentat de Nice, qui relance le débat sur l’efficacité de la lutte antiterroriste en France.

Le bilan de 84 morts, dont dix enfants et adolescents ainsi que de nombreux étrangers, pourrait encore s’alourdir. Le pronostic vital de 18 blessés, dont un enfant, est engagé, sur les 85 personnes toujours hospitalisées dimanche.

Devant un mémorial improvisé sur la Promenade des Anglais, des passants ont continué tout au long de la journée à déposer fleurs et messages: « Je penserai à vous le reste de mes jours« , dit l’un. « Pourquoi nous’« , s’interroge un autre.

Les messes dominicales ont aussi permis à des fidèles fortement marqués par l’attentat d’exprimer une « douleur impossible à panser« , mais aussi de prononcer « des mots de paix« .

Jeudi soir, peu avant de foncer au volant d’un camion dans la foule qui venait d’assister au feu d’artifice du 14-Juillet sur la Promenade des Anglais, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait envoyé un SMS « se félicitant de s’être procuré un pistolet 7.65 et évoquant la fourniture d’autres armes« , selon des sources proches du dossier.

Le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans « s’est également pris en photo au volant du camion » entre sa location le 11 juillet et le soir du carnage, avant de l’envoyer par SMS. Les enquêteurs s’attèlent à « identifier l’ensemble des destinataires » des messages.

Sept personnes sont en garde à vue, après la levée de celle de l’épouse de Lahouaiej-Bouhlel, dont il était séparé.

Un homme de 37 ans, membre de l’entourage du tueur, a été interpellé dimanche à Nice, où un couple d’Albanais avait déjà été arrêté dans la matinée. D’après un témoignage qui doit encore être étayé, l’homme de ce couple, âgé de 38 ans, est soupçonné d’avoir fourni le pistolet. Un des quatre hommes de l’entourage du tueur arrêtés vendredi et samedi, âgé de 22 ans, est aussi soupçonné d’avoir fourni un soutien logistique, ce qu’il conteste.

Selon des sources policières, au moins une personne a évoqué en garde à vue un basculement « récent » vers « l’islam radical » de Lahouaiej-Bouhlel, un homme violent qui n’affichait jusqu’il y a peu aucun intérêt particulier pour la religion. L’attaque de Nice a été revendiquée par les jihadistes de l’État islamique, comme les attentats parisiens du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 morts.

Les 12 et 13 juillet, le tueur, jamais signalé pour radicalisation mais connu pour des violences, avait fait des repérages sur la Promenade des Anglais avec le camion, réservé dès le 4 juillet.

Dans un procès-verbal dont l’AFP a pris connaissance, l’un des policiers qui l’ont abattu dans la foulée du carnage raconte avoir vu, dans le camion « accidenté« , le chauffeur commencer à tirer, « une arme de poing dans la main droite« . Lors des échanges de tirs, le tueur s’est couché avant de réapparaître sur le siège passager. Encore des tirs croisés, puis sa tête est tombée « en arrière sur le montant de la fenêtre« .

– Premiers permis d’inhumer –

Pour contrer la menace, Bernard Cazeneuve a appelé samedi soir « tous les Français patriotes » à rejoindre la « réserve opérationnelle » qui compte 12.000 volontaires (9.000 de la gendarmerie nationale, 3.000 de la police). Évoquant un « attentat d’un type nouveau » qui « montre l’extrême difficulté de la lutte antiterroriste« , le ministre de l’Intérieur a aussi promis de « renforcer la présence des forces de sécurité » sur le terrain.

François Hollande a lui lancé samedi un appel à la « cohésion » et à « l’unité » nationale, quand l’opposition, à un an de la présidentielle, critique vivement son action face à la menace jihadiste. La patronne du Front national Marine Le Pen a dénoncé les « carences gravissimes de l’État« .

En réponse à ces critiques, Manuel Valls a pris à partie « certains politiques irresponsables » qui « disent que cet attentat était évitable« . « Je ne veux pas de polémiques inutiles« , a tranché le Premier ministre.

Les premiers permis d’inhumer, « au moins une dizaine« , devaient être délivrés dimanche aux familles, a annoncé le parquet de Paris, ce qui permettra d’engager « les premières restitutions de corps« . Et la secrétaire d’État à l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, a elle déclaré à l’AFP que les premières indemnisations interviendraient « dès la fin de la semaine prochaine« .

« Vous n’êtes pas seuls« , a lancé Mgr Denis Jachiet, lors d’une messe en hommage aux victimes en la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Il faut se rendre à l’évidence« , a-t-il poursuivi, « nous sommes impuissants devant cette forme de terrorisme« , a ajouté le vicaire général du diocèse de Paris, tout en appelant à ne pas « céder à l’esprit de haine ou de jugement » pour mieux « relever le défi de la fraternité » notamment à l’égard de « nos frères musulmans« .

Le deuil national de trois jours, entamé samedi, culminera lundi midi avec une minute de silence. François Hollande la suivra au ministère de l’Intérieur, après un nouveau conseil de Défense et de Sécurité à 09H00 à l’Élysée, tandis qu’à Nice ce moment de recueillement sera observé au monument du Centenaire.

Jaguar F-Type SVR : elle sort ses griffes

VERDICT CHRONO

D’élégante et dynamique, la Jaguar F-Type se fait franchement sauvage en devenant SVR. Une muscle car à l’accent british et au comportement étonnamment joueur, qui, si elle ne peut directement aller chercher une 911 Turbo S sur le strict plan de l’efficacité ou du confort, a le mérite de proposer une alternative plus exubérante et… sensiblement moins chère.

LE PROJET

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

Il s’agit pour Jaguar de « monter en gamme » en démontrant qu’il peut désormais se positionner au même niveau que les références du segment des coupés Grand Tourisme que sont les Porsche 911 Turbo, Audi R8 ou Mercedes-AMG GT S. Un investissement d’avenir au moment où la marque anglaise connaît une période particulièrement faste : grâce au renouvellement rapide de sa gamme et au récent lancement du SUV F-Pace, l’année 2016 devrait être celle de tous les records pour Jaguar. À titre d’exemple, les ventes du mois de mai 2016 ont dépassé de 281 % celle du mois de mai 2015.

CE QUI CHANGE

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

On pourrait présenter la F-Type SVR comme une R améliorée par les bons soins du département SVO (pour Special Vehicle Operation) du groupe JLR. Ce groupe d’ingénieurs et techniciens existant depuis deux ans et à qui un nouveau bâtiment vient d’être attribué est aussi bien chargé de la finition de certains modèles ultra-luxueux comme le Range Rover SV Autobiography que du développement technique des modèles à hautes performances SVR.

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

Esthétiquement, la SVR se distingue de la R par les boucliers, les ailes avant spécifiques et un aileron arrière mobile. Ajoutez-y un fond plat redessiné et vous obtenez à la fois une réduction de la traînée de 7,5 % et de la portance de 15 %. Résultat : une stabilité accrue à haute vitesse, et une vitesse de pointe qui passe de 300 à 322 km/h lorsque l’aileron arrière est « affalé » en mode VMax.

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

Il faut aussi y voir l’effet de l’augmentation de puissance du moteur : le V8 5 litres à compresseur volumétrique reprend les évolutions développées pour la barquette Jaguar Project 7 – produite à 250 exemplaires par SVO – ce qui lui permet de gagner 25 chevaux (à 575 chevaux) et 20 Nm à 700 Nm par rapport à la version R. Une cavalerie distribuée aux quatre roues par l’intermédiaire d’une boîte automatique huit rapports entraînant directement les roues arrière via un différentiel à blocage actif, et les avants via un embrayage multidisque permettant de moduler la répartition avant/arrière de 0/100 % à 50/50 %.

En définition de base, la SVR est allégée de 25 kilogrammes par rapport à la R grâce à une ligne d’échappement en inconel et titane en remplacement de celle en acier inoxydable de la R, et à l’adoption de jantes en aluminium forgé (même si celles-ci sont chaussées de pneumatiques plus larges à l’arrière : 305 millimètres contre 295). Cet allègement peut être porté à 50 kilogrammes avec les options freins carbone céramique et le pack carbone comprenant notamment le pavillon en plastique renforcé de fibres de carbone. Sur le plan des liaisons au sol, la SVR adopte des portes moyeux arrière spécifiques à gros roulements pour gagner en rigueur de trajectoire, et une barre antiroulis avant assouplie de 5 % pour gagner en agilité. L’amortissement piloté et la direction à assistance électrique ont aussi été recalibrés pour l’occasion.

LA VIE À BORD

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

Sièges et garnitures de portes en cuir surpiqués – éventuellement complétés de touches d’Alcantara sur la console centrale – mis à part, la SVR ne se distingue guère d’une F-Type R à l’intérieur. La position de conduite est très bonne, mais les sièges manquent un peu de maintien latéral sans compter qu’un tissu antidérapant serait sans doute plus adapté que du cuir, s’agissant d’un modèle capable de telles performances. Réactif, l’écran tactile de huit pouces trônant sur la console centrale permet d’accéder aux fonctions audio, de climatisation, au téléphone, et à la navigation via une couche logicielle InControl plutôt intuitive. Autre bon point, le levier de vitesses se manie dans le bon sens en mode séquentiel, mais il est de toute manière complété par des palettes de sélection en aluminium anodisé solidaires des branches du volant.

L’AVIS DU POINT AUTO

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

Déjà sculpturale d’origine, la F-Type se fait carrément agressive dans cette version SVR, au point que les amateurs de discrétion pourront juger exagérés certains détails comme les bas de caisse proéminents ou l’aileron arrière. Une fois installé, le démarrage s’effectue sans clé, d’une simple pression sur le bouton Start positionné à la base de la console centrale, rendu pratiquement inaccessible au passager par la présence d’une imposante poignée de maintien courant le long du côté droit du tunnel de transmission.

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

L’un des avantages du compresseur volumétrique est que ce mode de suralimentation n’interfère pas avec les gaz d’échappement ce qui permet de conserver peu ou prou la sonorité d’un moteur atmosphérique. C’est le genre de détail qui saute aux oreilles dès que l’on appuie sur l’accélérateur de la SVR, en particulier si le mode Dynamic court-circuitant une partie du silencieux est sélectionné, laissant résonner force borborygmes à l’accélération et crépitements au lever de pied. Pourtant, les premiers kilomètres parcourus montrent que cette SVR est plus polyvalente que ce que son allure ou sa bande-son suggèrent. Elle est même capable de jouer les citadines avec une suspension qui avale les bosses en douceur et une boîte à convertisseur hydraulique qui égrène ses huit rapports sans à-coups. Mais il suffit d’une accélération franche pour se rappeler que cette anglaise est bien capable d’accélérer comme un dragster… et que ses quatre roues motrices n’ont rien de superflu pour éviter qu’une portion non négligeable de ses 700 Nm ne s’évanouisse en fumée.

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

Cependant, lorsque la possibilité d’augmenter le rythme se présente, deux petites réserves se font jour : le mode automatique de la boîte manque de pertinence, obligeant le conducteur à reprendre la main via les palettes – ce qui n’a rien de désagréable tant leurs consignes sont rapidement exécutées – et l’amortissement piloté Bilstein Damptronic freine insuffisamment les mouvements de caisse, et ce, même en mode Dynamic. Résultats : la stabilité n’est pas parfaite lors des freinages en appui, et la réponse de la direction manque de linéarité à l’inscription en courbe. Rien de dramatique, d’autant que ces caractéristiques peuvent même être mises à profit pour provoquer un survirage finalement plutôt efficace en entrée de virage serré. Au final, cet équilibre joueur se montre plutôt gratifiant sur route sinueuse, et s’il peut compromettre la précision de trajectoire en courbe rapide comme nous avons pu le constater sur circuit, il participe à la personnalité attachante de la SVR.

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

LES PLUS

La vigueur et la sonorité démonstrative du V8 compressé

L’équilibre très agile sur départementale sinueuse

Le rapport prix/performances

LES MOINS

L’instabilité au freinage

La réponse peu linéaire de la direction

Le surcoût par rapport à la R de 550 chevaux

JAGUAR F-TYPE SVR © JAGUAR

Sous le capot de la Jaguar F-Type SVR Coupé/Cabriolet

Moteur : V8 suralimenté par compresseur volumétrique

Cylindrée : 5 000 cm3

Puissance : 575 ch à 6 250 tr/min.

Couple : 700 Nm de 3 500 à 5 000 tr/min

Transmission : 4 roues motrices

Boîte : automatique 8 rapports

Dimensions L x l x h : 4 470 x 1 923 x 1 314 mm

Coffre : 310 l / Cabrio 207 l

0 à 100 km/h : 3,7 s

Vitesse : 322 km/h / 314 km/h

Consommation : 11,3 l / 11,3 l

CO2 : 269 g/km (malus de 8 000 €)

Poids : 1 705 kg (2,97 kg/ch) / 1 720 kg (2,99 kg/ch)

Prix : Coupé 139 500 euros / Cabriolet 146 550 euros

Site internet: www.jaguar.fr/