Mois : juin 2016

Oliver Spencer, le chic british

Le Point.fr : Qui êtes-vous ?

Oliver Spencer : Oliver Spencer, quarante et quelques années ! Je suis designer le jour et père la nuit. Tout cela fait de moi un homme heureux, qui a la chance de vivre de sa créativité.

Parlez-moi de votre marque ?

J’ai créé ma marque en 2002 avec pour ambition de promouvoir un art de vivre fait de mode, de musique et d’art. Je m’adresse aux dandys, sensibles aux belles matières et aux marques discrètes de raffinement.

Pourquoi êtes-vous célèbre ?

Mes défilés performances ! J’aime capturer l’éclectisme du monde qui nous entoure. Deux fois par an, pendant la fashion week londonienne, j’imagine de véritables shows. Le batteur John Bradbury des Specials a rythmé une partie du dernier défilé en live, avant que Idris Elba (célèbre DJ) ne prenne la relève, dans un tout autre registre musical. L’année dernière, les Mighty Turbans qui ont déchaîné la foule.

Quels sont les mots qui caractérisent le mieux votre univers ?

Le modernisme est ma période de prédilection. Les textures, les couleurs et l’architecture de ce courant me fascinent.

Oliver Spencer SS17 © DR

Que trouve-t-on sur le moodboard de votre dernière collection ?

Pour le printemps-été 2017, je me suis inspiré de la CasaMalaparte à Capri qui a été merveilleusement immortalisée par Jean-Luc Godard dans Le Mépris en 1963. J’ai voulu une collection facile et confortable qui mêle les couleurs de la Méditerranée à l’esprit rétro des années 50. L’ocre si particulier de la villa s’épanouit sur le patchwork des shorts et des bombers, tandis qu’une palette de couleurs très fifties, allant du beige au citron en passant par le crème, joue les contrastes.

La patte Oliver Spencer, c’est quoi ?

Sur les blazers, vous trouverez une petite boucle de couleur et des boutonnières gansées de rouge, assorties aux boutons. Tous nos vêtements ont une étiquette dont les inscriptions mènent à notre studio de design sur Lambs Conduit Street à Londres.

Quelle place occupe le business dans votre quotidien ?

Concilier business et créativité, c’est tout un art. Pour s’épanouir, l’idéalisme du créatif doit se confronter au pragmatisme de contingeances économiques. J’ai bien conscience que le sang doit couler dans les veines de la créativité pour que l’entreprise soit viable à long terme.

Qui étaient vos premiers clients ?

Mes amis.

Avez-vous eu des commandes hors du commun ?

Oui ! James Bond et Daniel Craig sont de grands fans de nos vestes en suede.

Oliver Spencer © DROliver Spencer © DR
Le défilé Olover Spencer SS17 à Londres. © DR

Votre best-seller ?

La veste artiste Indigo de la collection printemps-été 2016. Je mise beaucoup sur le costume de plage pour l’été prochain !

De quoi êtes-vous fier ?

D’avoir bâti une marque. Je n’avais pas idée de l’envergure du projet en me lançant. Créer sa marque, c’est une bonne dose de passion et une quantité infinie de travail.

Projets à venir ?

Ouvrir de nouvelles boutiques. À Paris, of course !

Oliver Spencer, Le Bon Marché, 24 rue de Sèvres, 75007 Paris.

La générosité d’une société de Levallois envers les proches de Balkany

Mercredi, on s’étonnait que personne ne bronche côté Les Républicains quant à la réinvestiture de Patrick Balkany dans les Hauts-de-Seine, alors même que l’homme politique accumule les casseroles (pas moins de quatre mis en examen). Un nouveau rapport devrait donner encore un peu plus de grain à moudre à ses détracteurs. Déjà contestée en février dernier, la gestion de la ville de Levallois-Perret par Patrick Balkany est de nouveau pointée du doigt.

Les auteurs du rapport sont au-dessus de tout soupçon. Il s’agit des magistrats de la Chambre régionale des comptes. Le Parisien et France Bleu 107.1 ont pu mettre la main sur le fruit de leurs investigations. Elles révèlent les largesses, notamment en termes de salaires, d’une société d’économie mixte, dont la majorité du capital appartient à la commune de Levallois : la Semarelp. Celle-ci, en charge des grandes opérations d’aménagement de la ville, était dirigée jusqu’en mai 2014 par Patrick Balkany et ensuite par son épouse Isabelle Balkany. D’après les juges, l’argent qu’elle brasse sert un peu trop aux proches de l’homme politique.

La Semarelp dans le viseur…

Selon le journal Le Parisien, « sur la forme et sur les résultats financiers, la chambre reconnaît « la bonne qualité de l’information comptable ». Mais sur le fond, les magistrats pointent « des frais de structure élevés » liés à la rémunération des dirigeants pour la Sem et ses filiales ».

Ainsi, le rapport révèle, selon France Bleu cette fois-ci, que le directeur général de la société satellite, Jean-Pierre Aubry, gagnerait jusqu’à 30 000 euros par mois. « De 2009 à 2014, ses revenus se sont élevés à près de deux millions d’euros bruts. Un niveau de rémunération très inhabituel pour ce genre de poste, mais qui peut s’expliquer par la proximité de cet homme avec Patrick Balkany », explique la radio.

De fait, Jean-Pierre Aubry, bras droit du maire de Levallois, a été mis sous contrôle judiciaire en 2014 dans une affaire de corruption et il a interdiction d’entrer en contact avec Balkany. France Bleu rappelle que « cette mise en examen a d’ailleurs poussé Jean-Pierre Aubry à démissionner de la Semarelp en 2014, non sans toucher une prime exceptionnelle de 48 000 euros ». Il a été remplacé par son adjoint Michel Perez. Lequel toucherait à peine moins que son prédécesseur d’après le rapport.

Mais c’est presque tout le corps dirigeant de la société qui est mis en cause selon la radio régionale. « La directrice de la communication, avec des émoluments supérieurs à 6 000 euros par mois, touche nettement plus que la moyenne du marché. Enfin, les juges s’interrogent sur le cas de cet ancien directeur des marchés publics, licencié par la Semarelp en 2014, et qui revient dans la société en tant que prestataire de service. »

… les élus de Levallois aussi

Le journal Le Parisien, a quant à lui relevé dans ce même rapport l’augmentation majeure du montant des jetons de présence attribués aux élus de la majorité, siégeant au conseil d’administration de la Semarelp. « Ils sont passés de 85 910 € pour les années 2009-2013 à 197 998 € en 2014 ». Dernier point : « Les juges s’étonnent de voir des entreprises remporter des contrats grâce à des offres moins disantes… dont la facture explose au fil de la réalisation du marché », relate France Bleu.

Le rapport pointe des dérives du « système Patrick Balkany ». Un système mis à mal à de nombreuses reprises. Dernière péripétie en date : fin mai, le fils du couple Balkany, Alexandre, était suspecté de blanchiment de fraude fiscale et lui aussi placé sous contrôle judiciaire.

Verdict allemand attendu sur un programme anti-crise de la BCE

Francfort – La justice allemande dira finalement mardi si elle juge légal le dispositif anti-crise de la BCE, au seuil d’une semaine très chargée pour l’institution monétaire européenne, entre lancement d’une nouvelle série de prêts géants aux banques et référendum britannique.

Saisie en 2013 par des citoyens et des responsables politiques hostiles à l’action de la banque centrale, la Cour constitutionnelle basée à Karlsruhe (sud) fera savoir à 08H00 GMT si elle juge ce dispositif conforme à la loi fondamentale allemande.

L’objet du litige’ L’OMT (Outright Monetary Transactions), un programme de la BCE destiné à racheter des obligations d’Etats en difficultés en quantité illimitée sur le marché. Jamais utilisé à ce jour, il avait été adopté en septembre 2012, au moment où la crise des dettes publiques faisait vaciller plusieurs pays de la zone euro.

La décision du tribunal est très attendue. La banque centrale est depuis passée à la vitesse supérieure. Pour faire repartir les prix en zone euro, elle rachète en masse depuis mars 2015 des titres de dette d’Etats européens dans le cadre d’un autre programme, baptisé « QE« . Depuis le début du mois ses rachats portent aussi sur les obligations d’entreprises.

– Feu vert européen –

Dans un premier avis en février 2014, la Cour de Karlsruhe avait penché du côté des plaignants, estimant qu’avec l’OMT la BCE outrepassait probablement son mandat. Celui-ci porte sur le maintien de la stabilité des prix en zone euro. Il lui est strictement interdit de financer directement les Etats.

Avant de se prononcer définitivement, les juges suprêmes allemands ont requis l’avis de la justice européenne. Celle-ci a conforté la BCE dans son action et jugé l’OMT conforme à son mandat.

Un jugement négatif de la Cour allemande mercredi « interdirait à la Bundesbank de participer au programme et affaiblirait la crédibilité du programme et attiserait très certainement la défiance des Allemands vis-à-vis de la » banque centrale, estime Johannes Gareis, analyste chez Natixis.

Une telle décision ne mettrait certes pas en péril le QE, dont les modalités sont très différentes de celles de l’OMT, mais « rendrait toutefois plus difficile pour la BCE d’étendre à l’avenir ses achats de dettes« , ajoute Michael Schubert, analyste chez Commerzbank.

La Bundesbank, banque centrale allemande, est l’un des fers de lance des différents programmes de rachat de dette de l’institution européenne, dont l’exécution est confiée aux banques centrales nationales.

La justice allemande va toutefois « probablement vouloir éviter un conflit juridique » avec la justice européenne, anticipe M. Schubert.

Pour son confrère Andreas Rees, de UniCredit, il faut s’attendre à ce que les juges de Karlsruhe acceptent le jugement de la Cour européenne, tout en exigeant du Parlement et du gouvernement qu’ils passent des provisions dans le budget allemand en cas de pertes via l’OMT.

– Prêts géants et Brexit –

La décision de Karlsruhe sera le premier rendez-vous d’une semaine très chargée pour la BCE, qui doit lancer mercredi le premier d’une série de quatre prêts bancaires géants et très avantageux pour les banques européennes. Cette série, baptisée « TLTRO II« , est la deuxième édition réalisée par la BCE depuis l’an dernier.

Elle fait partie du dispositif déployé par la banque centrale pour faire repartir les prix dans la zone euro, aux côtés de taux directeurs très bas – le principal est à zéro – et des achats de dette.

Par ailleurs, le référendum britannique jeudi sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne pourrait mettre l’institution à l’épreuve. Elle se prépare à de possibles turbulences dans le secteur bancaire et sur les marchés. Le résultat du scrutin sera connu vendredi matin.

L’institution monétaire européenne agira « en utilisant tous les instruments à sa disposition » en cas de matérialisation des risques pour la stabilité des prix, parmi lesquels un Brexit figure en bonne place, a-t-elle fait savoir la semaine dernière.

Un de ces instruments pourrait être une intervention concertée avec les autres grandes banques centrales mondiales, sous forme d’injections de liquidités, par exemple en dollars ou en livres sterling.

Max Mara, exercice de style

L’aventure Max Mara commence en Italie en 1951, sous l’impulsion d’Achille Maramotti. Ce fils et petit-fils de couturières crée sa griffe avec l’intention d’en faire une référence en termes de prêt-à-porter haut de gamme. En bon visionnaire, il a toujours observé attentivement les femmes pour adapter ses basiques à leur morphologie. Soixante-cinq ans après sa création, la société familiale possède plus de 2 000 points de vente dans plus d’une centaine de pays.

Manches kimono

Si la marque propose à ses clientes un vestiaire complet, elle est surtout connue pour ses manteaux couleur camel. Elle en propose dès ses débuts, mais il faudra attendre 1981 pour que l’iconique pardessus baptisé 101801 connaisse un succès planétaire avec plus de 100 000 exemplaires vendus. Créé avec la collaboration d’Anne-Marie Beretta, taillé dans de la laine et du cachemire, il devient aussitôt, avec ses manches kimono, une pièce culte de l’allure féminine.

Spectaculaire. Pour la collection PreFall2016, ce pardessus iconique, en version précieuse, a été entièrement rebrodé la main. © DR

Cette année, Ian Griffiths, le directeur du style maison, lui rend hommage dans sa collection PreFall 2016. « Un manteau qui a été produit sans discontinuer depuis 1981 est forcément spécial. Il incarne l’alliance parfaite entre la matière, le volume, les proportions et les finitions. Son style est classique, identifiable et luxueux, mais il peut être porté de mille façons. Les jeunes filles le piquent à leur mère et le portent de façon cool. C’est une pièce « héritage » qui se bonifie avec le temps, confie le directeur artistique de Max Mara, qui s’est plongé dans les incroyables archives de la maison. J’adore l’idée d’une certaine continuité. La philosophie de cette marque intemporelle reste identique depuis son origine. Alors, qu’importe la période explorée, les pièces d’archives semblent toutes d’actualité. Je me plais aussi à imaginer les femmes qui les portaient à l’époque et je me dis qu’elles devaient avoir drôlement confiance en elles dedans ! »

Pour la première fois, le 101801 est décliné dans d’autres couleurs que le camel. Il est aussi proposé dans une version précieuse – en série limitée – rebrodée à la main de 30 000 sequins, pierres et jais. Autre découverte : Ian Griffiths a flashé sur un manteau vintage de 1992, assumant sa coupe oversize et ses poches plaquées, qu’il a ressorti en taupe. Cette collection pointue devrait sans peine conquérir une clientèle plus jeune et plus branchée, mais aussi continuer d’aimanter celles qui veulent rester dans le coup.

A gauche : Sous le coup de crayon de Ian Griffiths, ce manteau vintage de 1992 s’offre une nouvelle jeunesse. A droite : L’artiste William Wegman a immortalisé des toutous stylés, lovés dans le manteau 101801 d’origine.   © DR

Primaire de la gauche : EELV refuse de participer

Europe Écologie-Les Verts ne participera pas à la primaire de la gauche, « une affaire qui concerne avant tout le PS », a déclaré lundi son secrétaire national David Cormand, qui a réaffirmé sa faveur pour une candidature de Nicolas Hulot à l’élection présidentielle de 2017. EELV va-t-il participer à cette primaire ? « Je ne pense pas. Je pense que c’est une affaire qui concerne avant tout le PS », a répondu David Cormand sur France 2.

« Les Verts proposeront, contribueront à proposer un projet écologiste pour les Françaises et les Français en 2016 et 2017. Je pense que c’est plus que jamais utile. Ils soutiendront dans ce cadre une candidate ou un candidat qui incarne l’écologie », a réaffirmé David Cormand, devenu secrétaire national du parti après l’entrée au gouvernement d’Emmanuelle Cosse. Nicolas Hulot ? « C’est évidemment un bon candidat, il incarne non seulement l’écologie, mais je pense même quelque chose qui peut dépasser l’écologie. On voit bien qu’on bégaie la même offre, que 2017 risque de ressembler au remake de 2012 avec les mêmes acteurs, les mêmes projets. Il faut vraiment passer à autre chose », a-t-il poursuivi.

Hulot candidat ?

Nicolas Hulot, qui avait été battu par Eva Joly lors d’une primaire écologiste en 2011, dévoilera ses intentions au plus tard à l’automne. Le soutien d’EELV à l’ancien présentateur de télévision ne sera pas « automatique ». Mais « les adhérentes et les adhérents qui souhaitent qu’il y ait un projet écologiste à la présidentielle, je les sens très disposés à soutenir cette candidature », a dit David Cormand. La primaire annoncée vendredi par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, « c’est l’ardoise magique, ce jeu pour enfant : on dessine dessus, on la secoue et on repart à zéro.

Cette opération, au mois de janvier (2017), je crois, aurait pour vertu de faire oublier ce qui s’est passé depuis quatre ans. Je ne suis pas sûr que les Français soient prêts à effacer l’ardoise. » Samedi, le parlement du PS a adopté une résolution affirmant que, « faute de soutien des Verts et du PCF à une primaire de toute la gauche », le Parti socialiste décide d’organiser une primaire ouverte aux acteurs de la Belle Alliance, c’est-à-dire au PS, au PRG et aux écologistes pro-gouvernement.

Congo: libération d’un journaliste de TV5 Monde après une nuit en garde à vue

Brazzaville – Un journaliste de TV5 Monde placé en garde à vue samedi soir dans le nord du Congo a été libéré dimanche par les autorités policières locales, qui l’ont exhorté à regagner Brazzaville, a-t-il annoncé à l’AFP.

Ce journaliste, Alain Shungu, ses confrères Maixent Foukou de Digital radio télévision (drtv, chaîne locale privée proche du pouvoir) et Flavien Banzounzi (caméraman freelance) ont été gardés à vue par la police de Bétou (localité à 1.000 km au nord-est de Brazzaville) dans la nuit de samedi à dimanche, sans que le motif de leur arrestation ne leur soit signifié.

Ils s’étaient rendus à Bétou pour assurer la couverture médiatique des activités du Programme des Nations Unies pour la population pour la journée internationale des réfugiés le 20 juin.

Dimanche après-midi, le ministre congolais de la Communication Thierry Moungalla, évoquant un « malentendu levé« , a annoncé que les journalistes étaient « en route pour Impfondo » (à 180 km de Bétou) où ils devaient « logiquement et librement prendre leur avion pour rentrer à Brazzaville« .

Le directeur départemental de la police d’Impfondo « nous a dit que nous (étions) libres » et que « nous (pouvions) aller manger, boire ou dormir là où nous (voulions)« , a confirmé Alain Shungu à l’AFP.

« Cependant nos passeports et ma caméra ont été confisqués« . Les autorités ont promis de les restituer « au pied de l’avion qui doit nous ramener à Brazzaville« , a-t-il précisé.

Pour les autorités locales et policières, « il n’est plus question de poursuivre [la] mission » à Bétou, a-t-il dit.

« Formellement personne n’a été arrêté et personne n’est en état d’arrestation« , a déclaré le ministre de la Communication. Les autorités locales ont voulu vérifier les raisons de la présence de ces journalistes dans la Likouala, considérée comme « une région particulièrement sensible« , parce que frontalière de la République centrafricaine, a-t-il expliqué.

Depuis 2010, plusieurs vagues de personnes fuyant des conflits en Centrafrique ou en RDC ont trouvé refuge à Bétou.

Ancien correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de la chaîne africaine 3A Télésud, Alain Shungu est également directeur d’Équateur services, chaîne de télévision privée proche du pouvoir de Brazzaville.

Le 23 mars, en marge de la présidentielle remportée par le président Denis Sassou Nguesso, deux journalistes de l’AFP et un journaliste du quotidien français Le Monde avaient été agressés par quatre hommes en civil s’étant présentés comme des policiers.

24 Heures du Mans : Toyota et Porsche, stupeur et tremblements

Au Mans, la belle mécanique s’est tout à coup arrêtée net, dans la stupeur générale, à quelques secondes de l’arrivée. La Toyota n° 6 filait vers la victoire, mais elle a stoppé sans explication, avant d’entamer son dernier tour. Même les fans ne savaient s’il fallait se réjouir, applaudir, pleurer ou partir. Sur la ligne de départ, il flotte une atmosphère pesante. Dans le garage de la firme nippone, c’est la consternation. « On ne pouvait pas imaginer un scénario aussi cauchemardesque. Perdre comme ça, c’est insupportable », susurre Hugues de Chenac, soutien opérationnel du Toyota Gazoo Racing. À quelques mètres de là, c’est l’euphorie chez Porsche. Neel Jani franchit la ligne le premier. Romain Dumas et Marc Lieb tombent dans les bras l’un de l’autre et s’écroulent par terre. L’ambiance est surréaliste. « J’ai forcément une pensée pour Toyota. Mais gagner, c’est mémorable », explique le Français Romain Dumas.

Toyota, cruelle désillusion

Pour la 19e fois, la marque japonaise échoue à remporter les 24 Heures du Mans. Pourtant, jamais pendant le tour de l’horloge les Toyota n’ont été inquiétées. Mieux, pendant toute la nuit, les deux prototypes menaient la course et se sont battues à armes égales avec la Porsche n° 2. Il a donc fallu attendre le dernier tour pour constater le premier problème technique d’une Toyota. Le scénario a basculé alors qu’il ne restait que 13 kilomètres à parcourir. « Ce matin, nous avions nos deux voitures, nous avions encore un joker », confie Hugues de Chenac. Las, la Toyota n° 6 se fait distancer avant le cruel sort de la Toyota n° 5. Un seul équipage monte donc sur le podium, celui constitué par Sarrazin-Kobayashi-Conway. Mais la fête n’y est pas pour l’écurie, qui venait de dominer la course comme jamais.

We must not forget the team effort that is involved with racing at #LeMans24. @FIAWEC#Toyota#TS050pic.twitter.com/BO3U79Owbo

— TOYOTA WEC Team (@Toyota_Hybrid) 19 juin 2016

Porsche, la victoire inattendue

« Ça fait malheureusement partie des faits de course, même si ce que nous avons vécu est extraordinaire », dit Romain Dumas en souriant. Le Français s’impose pour la deuxième fois au Mans, la première avec Porsche. Avec Lieb et Jani, la Porsche n° 2 caracole en tête du Championnat du monde. Mieux, Porsche conserve sa couronne, un an après avoir signé un doublé sur le circuit sarthois. « Ça faisait trente ans que le poleman ne s’était pas imposé à Mans. Et nous l’avons fait », s’extasie l’Héraultais.

Ce retournement de situation ne fera pas oublier les déboires de l’autre équipage Porsche (la n° 1). À 23 h 30, Hartley est obligé de rentrer au stand à cause d’un problème de surchauffe du moteur. Le prototype restera dans les stands pendant 1 h 22, enlevant toute chance de s’imposer. Finalement, le trio Webber-Hartley-Bernhard finit à la 13e place.

Audi, c’est grave, docteur (Ullrich) ?

La victoire à Spa en mai dernier – premier succès d’Audi depuis un an – laissait présager une belle prestation au Mans pour la marque allemande. Las, l’écurie a été rattrapée par de multiples problèmes techniques : changement de turbo (à 16 h 20), arrêt en plein milieu de la piste (2 h 51) pour la R18 n° 7 (Fässler-Lotterer-Tréluyer) alors que les freins ont dû être changés sur l’Audi n° 8 (23 h 20, Duval-Jarvis-di Grassi). Mais l’incroyable retournement de situation a permis à Audi de hisser la n° 8 sur le podium, malgré douze tours de retard sur la Porsche victorieuse ! La seconde Audi, la n° 7, termine quatrième à 17 tours ! Un affront pour le docteur Ullrich, le patron de l’écurie qui avait souhaité une nouvelle R18 après la défaite de l’an dernier face aux Porsche. Pour la première fois, les prototypes d’Ingolstadt ont été équipés de batterie lithium-ion et ont abandonné l’antique volant à inertie. Il ne restait plus qu’à assurer en termes de fiabilité, et c’est complètement raté, quel que soit le dévouement.

VIDEO: Race recap Hours 13-16 #WEC#LeMans24#LeagueofPerformancehttps://t.co/p7UkmaUjOL

— Audi Sport (@audisport) 19 juin 2016

Frédéric Sausset (aussi) a marqué l’histoire

Il s’est imposé dans le cercle très fermé des pilotes ayant terminé les 24 Heures du Mans. Frédéric Sausset a réussi son tour d’horloge et son pari sur la vie en devenant le premier pilote quadri-amputé à participer à la plus grande course d’endurance au monde. Le pilote a assuré ses cinq relais, dont le dernier tour, et la Morgan SRT spécialement adaptée a tenu bon, malgré un problème d’embrayage qui a immobilisé la voiture au stand pendant une heure. Au volant, Frédéric Sausset s’est éclaté : « Les autres pilotes m’ont presque tous fait coucou ! » Avec ses coéquipiers Christophe Tinseau et Jean-Bernard Bouvet, il termine 40e sur 60 et a eu le droit de monter sur le podium pour marquer son exploit. Chapeau, l’artiste !

Back from track. Relais sans faute dont un 4’02 » cool. @flemans2016@Onroak@24heuresdumanspic.twitter.com/RXSOvBKQiM

— Fred SAUSSET (SRT41) (@flemans2016) 19 juin 2016

Les autres vainqueurs : Alpine et Ford à la fête !

Sur les 60 engagés, seulement 11 bolides ne sont pas parvenus à rallier l’arrivée. Une façon de garantir le spectacle pendant 24 heures à tous les étages. En LMP2, l’Alpine n° 36 (Menezes-Lapierre-Richelmi) s’impose, de quoi rappeler la victoire en 1978 du duo Jaussaud-Pironi. En GTE-Pro, la victoire revient à la Ford n° 68 (Hand-Bourdais-Muller). Un succès historique, après les quatre succès consécutifs acquis entre 1966 et 1969 avec la mythique GT40. Pour sa 11e participation aux 24 Heures, Sébastien Bourdais s’impose pour la première fois. Ford avait anticipé cette victoire sur les réseaux sociaux en l’imaginant… en Lego. Regardez la vidéo :

Brick-by-brick. Ford GT’s historic 1966 victory recreated by the @LEGO_Group#FordLeMans#LEGOspeedchampionshttps://t.co/6wIZGQ0zcf

— Ford in Europe (@FordEu) 16 juin 2016

Primaire pour un président sortant : « tout le monde » imitera le PS, selon Cambadélis

Le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a défendu samedi la primaire d’une partie de la gauche à laquelle devra se soumettre François Hollande s’il est candidat en jugeant que « tout le monde » finirait par adopter ce modus operandi dans le paysage politique. « Le Parti socialiste a inventé la primaire (pour une élection présidentielle française, en 2011, NDLR), tout le monde l’a imité. Il invente la primaire pour un président sortant, tout le monde l’imitera », a déclaré le premier secrétaire sur Twitter.

Le @partisocialiste a inventé la primaire,tout le monde l’a imité. Il invente la primaire pour un président sortant,tout le monde l’imitera

— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 19 juin 2016

À moins d’un an de la présidentielle, le conseil national du PS a validé samedi « à l’unanimité » sa proposition d’organiser une primaire avec le PS, le PRG et les écologistes pro-gouvernement les 22 et 29 janvier. Cela interviendra après la primaire de la droite et après la décision attendue en décembre du président de la République sur une éventuelle candidature à un second quinquennat. Fait inédit dans la Ve République pour un président sortant : François Hollande passera donc, selon toute vraisemblance, par une primaire s’il veut se représenter en 2017.

« Qu’y a-t-il de dévalorisant à retourner devant les Français ? »

Le « tout le monde » de Jean-Christophe Cambadélis vise la classe politique française. Le processus des primaires est une tradition américaine longuement établie, dont le PS avait été le premier grand parti français à s’inspirer, en 2011. Aux États-Unis, les présidents sortants se soumettent également à des primaires dans leur parti, tels Barack Obama en 2012, George W. Bush en 2004 et Bill Clinton en 1996. Si aucun poids lourd démocrate ou républicain n’a affronté un président sortant ces dernières années, faisant de l’exercice une formalité, il est arrivé par le passé qu’un sortant se qualifie au prix d’une rude compétition dans son parti, avant de perdre la Maison-Blanche.

À la question de savoir si, dans l’hypothèse où François Hollande serait bel et bien candidat, la primaire ne dévaloriserait pas sa fonction de président, le Premier ministre a répondu dans un entretien au JDD : « À aucun moment ! » « Qu’y a-t-il de dévalorisant à retourner devant les Français, à défendre ses idées, à expliquer son action ? C’est cela, la démocratie ! », a plaidé Manuel Valls.

Un président qui « revient dans sa petite case de départ »

À droite, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (LR) y a vu pour le président sortant « la manifestation de son échec », lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro. François Hollande « devrait être le candidat de la France, il va être le candidat d’une fraction de sa majorité », a critiqué ce sénateur et soutien d’Alain Juppé, moquant un président qui « revient dans sa petite case de départ ».

« Pas favorable » à une primaire systématique pour les présidents sortants, car « le président sortant est le candidat légitime » et que « dans toutes les autres démocraties, ce n’est pas le cas », Bruno Le Maire a épinglé sur France 3 « quelque chose de pathétique dans la politique politicienne de M. Cambadélis, de M. Hollande ». « Dans le fond, la seule chose que sait faire François Hollande, c’est s’occuper du Parti socialiste », a lancé ce député et candidat à la primaire de la droite.

Intempéries: coût des dégâts autour d’un milliard d’euros

Paris – Le coût des dommages liés aux intempéries survenues entre fin mai et début juin en France se situe « autour d’un milliard d’euros », selon un communiqué de l’Association française de l’assurance (AFA) publié vendredi.

L’AFA a précisé que les assureurs avaient enregistré 120.000 déclarations de sinistres et que 25% des assurés avaient déjà bénéficié d’avances sur indemnisations.

Au total, 1.358 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle en Ile-de-France, dans le Centre et le Nord-Est.

Dans une première estimation, l’AFA avait évalué le montant des dégâts assurés entre 900 millions d’euros et 1,4 milliard d’euros.

Plus de 650 experts ont été mobilisés sur le terrain. Les assurés touchés par les intempéries et les inondations ont jusqu’au 30 juin pour déclarer leurs sinistres, les assureurs ayant prolongé le délai d’envoi des déclarations.

Philadelphie, première grande ville américaine à taxer les sodas

New York – Philadelphie a voté jeudi une taxe sur tous les sodas et boissons sucrées, devenant la première grande ville américaine à prendre une telle mesure.

La taxe, combattue depuis des mois par l’industrie du soda, sera de 0,51 dollar par litre de soda et autres boissons sucrées, y compris celles basses calories, à l’exception de celles composées d’au moins 50% de lait ou de fruits frais.

La mesure, qui concerne tous les revendeurs, commerces et restaurants, prendra effet en janvier 2017.

La mesure ne peut qu’améliorer la santé d’une ville de 1,5 million d’habitants, la cinquième plus grande des Etats-Unis, où plus de 68% des adultes et 41% des enfants sont en surpoids ou obèses.

L’idée d’une telle taxe avait été rejetée dans le passé deux fois à Philadelphie (Pennsylvanie, est).

Mais le nouveau maire démocrate Jim Kenney avait cette fois évité de parler de santé, et préféré expliquer que les 91 millions de dollars annuels que devrait rapporter cette taxe seraient principalement utilisés pour offrir des milliers de places supplémentaires dans les écoles maternelles et financer les centres de loisirs et aires de jeux.

Le débat avant le vote de jeudi a été très animé, plusieurs intervenants s’indignant de l’impact financier de cette taxe sur les familles les plus modestes, dans une ville où 26,7% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.

Les opposants à cette nouvelle réglementation ont aussi insisté sur son impact « catastrophique » pour les petits commerces, estimant que certains seraient condamnés à fermer si leurs clients décidaient d’aller s’approvisionner en dehors de la ville.

Un cardiologue a à l’inverse salué le courage d’élus « à l’avant-garde« , affirmant que la mesure aiderait à faire diminuer diabète, maladies cardiaques et obésité.

Le lobby des sodas avait dépensé plusieurs millions de dollars pour essayer de faire échouer le projet. « Les taxes discriminatoires envoient un mauvais message aux consommateurs« , a estimé jeudi dans un communiqué l’American Beverage Association, dont font partie Coca-Cola et Pepsi-Cola.

Une seule autre grande ville a imposé une taxe sur les sodas aux Etats-Unis, Berkeley, 120.000 habitants, en Californie, à hauteur de 38 cents par litre, en novembre 2014. Des dizaines de propositions similaires dans d’autres villes ont été rejetées.