Seat Ateca 2.0 TDI : copie pas si conforme
VERDICT CHRONO
L’essor soudain du marché du SUV a pris de court un bon nombre de marques. Et parmi celles qui envisageaient, à partir d’une berline, de sortir un break, la question consiste maintenant à trancher d’abord pour un SUV, succès du genre oblige. Seat, adepte du break, n’a aucun antécédent dans le domaine du véhicule de loisirs et son Ateca constitue, au fond, sa première réponse à une demande croissante. Comme la Leon démarque une Golf sans avoir aucunement à rougir, un Ateca dérive d’un Tiguan en offrant un écrin plus moderne et dynamique mais aussi, en bon challenger, une offre tarifaire bien plus aiguisée. Une bonne entrée en matière.
CE QUI CHANGE
Si le premier critère est le design, l’Ateca ne rate pas son entrée dans le monde du SUV. Ses lignes tendues et nettes, ses formes lisibles et identifiables immédiatement commencent à conforter, après l’Ibiza et la Leon, une image globale du style Seat. Alejandro Mesonero-Romanos, le directeur du design maison, peut être satisfait de ce portrait de famille à laquelle s’identifie une clientèle plus jeune que celle de Volkswagen. Plus opportuniste également, car elle sait qu’en dessous des apparences, ce sont des bases techniques communes et validées par Volkswagen qui sont proposées.
Ce n’est cependant pas un exact copié-collé du Tiguan puisque la longueur est inférieure de 12,3 cm et l’empattement de 4,3 cm. On fait des miracles avec cette plateforme MQB. De ce fait, si l’excellente habitabilité ne varie guère, la capacité du coffre se voit légèrement amputée mais oscille encore de 485 à 510 litres selon la transmission. En revanche, la modularité est simplifiée et surtout, l’Ateca ne dispose plus de la banquette coulissante et des dossiers inclinables du Tiguan qui permettent à l’allemand, en jouant sur ces paramètres, d’aller jusqu’à 615 litres. Mais à la base, le coffre allemand ne fait que 10 litres de plus. Les dossiers de siège se rabattent en revanche automatiquement depuis le coffre qui dispose d’un double fond (option 145 €).
Ces nuances ne seront pas déterminantes pour beaucoup, ce genre de véhicule familial et polyvalent devant affronter des usages aussi bien urbains que routiers en étant volontiers conduit par des femmes. À 4,36 m de long, il est ainsi en phase avec les Nissan Qashqai et Peugeot 3008 qui caracolent en tête du segment. Comme le Tiguan, l’Ateca est proposé en version traction avant ou quatre roues motrices à coupleur central Haldex de 5e génération, ce qui veut dire qu’elles ne sont enclenchées qu’en cas de nécessité identifiée par les capteurs d’adhérence. C’est bon à la fois pour la sécurité, mais aussi pour les consommations.
Côté moteurs, l’accès est modeste avec au choix : le 1.0 TSI de 115 ch en essence et le 1.6 TDI 115 ch en diesel. Compte tenu des prestations du modèle, cela permet surtout d’avoir un prix d’attaque à 21 990 euros pour le premier nommé, l’offre devenant plus attrayante ensuite avec les 1.4 TSI 150 ch et 2.0 TDI en 150 et 190 ch. On pourra y ajouter une transmission intégrale et une boîte DSG double embrayage à 7 rapports sauf sur le TDI 190 qui reçoit une autre version à 6 rapports, plus à même d’encaisser le couple.
LA VIE À BORD
Pour un habitué de la Leon, pas de dépaysement à bord puisque c’est pratiquement le même tableau de bord autour d’un écran central tactile de 8 pouces. La connectivité est améliorée avec le Media System Plus capable de dialoguer, dès la version Style, avec de nombreuses marques de smartphone.
On est en revanche assis bien plus haut, la garde au sol étant relevée à 19 cm, SUV oblige, et on dispose assez vite en fonction du niveau d’équipement d’un arsenal d’aides à la conduite, comme le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction de conduite automatique dans les embouteillages, le système de freinage d’urgence avec reconnaissance de piétons, la détection des panneaux de signalisation, la surveillance des angles morts et la vision périphérique à 360 °.
L’équipement est plutôt généreux lui aussi. Si l’on prend les deux 150 ch, dans la moyenne, on déboursera pour un Ateca 2.0 TDI 150 ch 4×2 finition Style 29 785 €. À ce tarif, on dispose d’un bon équipement de série : GPS, caméra de recul, régulateur de vitesse, accès et démarrage mains libres, phares full LED, rails de toit chromés et jantes en alliage de 17 pouces. C’est, à prestations comparables, environ 5 000 euros de moins que sur un Tiguan. En revanche, si les deux modèles partagent les aides à la conduite de toute sorte, seul l’allemand pourra disposer de l’amortissement piloté en option. Mais, on va le voir, l’Ateca s’en sort très bien sans et peut même jouer sur la carte du standing avec sa version « Xcellence » qui reçoit des raffinements comme l’intérieur en Alcantara, le toit panoramique, le chargeur de smartphone par induction, le hayon électrique, la caméra 360 ° pour le stationnement. Et cela pour un tarif de 34 775 € avec le 2.0 TDI 150 4 roues motrices et 37 515 € pour le TDI 190 avec la boîte DSG 6, la DSG7 des autres versions n’étant pas compatible avec le couple du gros diesel.
L’AVIS DU POINT AUTO
Faute de moteur essence disponible, nous nous sommes orientés vers le TDI 190 4X4, boîte DSG6. Si le châssis se montre plutôt sportif, ce n’est pas au détriment du confort, en dépit de roues pouvant aller jusqu’à 19 pouces. Agile et entraînant, le châssis se marie bien avec le côté volontaire du moteur dont le couple conséquent (400 Nm dès 1 750 t) fournit une réponse appropriée à l’accélérateur tout en montrant un équilibre sur route exemplaire. La boîte DSG seconde bien le conducteur et, grande différence avec le passé, permet de sélectionner un mode de conduite par une commande rotative sur la console centrale.
Au choix du conducteur ou des conditions de route, on passera d’un mode de conduite à l’autre (Eco, Normal, Sport, Individual) qui influe sur les réglages de la réponse moteur, la transmission et la direction. Sur cette dernière, les variations sont subtiles et ne livrent jamais plus de « feeling », le dispositif électrique restant assez artificiel. Avec les quelques trépidations engendrées par les plus grandes roues, c’est bien tout ce qu’on pourra reprocher à l’Ateca, nettement moins cher que le Tiguan, mais au prix de matériaux pas aussi élitistes que sur l’allemande.
LES PLUS :
– Taille-habitabilité remarquable
– Agilité et tenue de route
– Prix agressifs
– Équipement complet
LES MOINS :
– Moteur TDI grondant
– Direction artificielle
– Tableau de bord de Leon
– Réputation à construire
Sous le capot des Ateca 4Drive TDI 150 et 190 :
Moteur : 4 cyl. injection directe diesel turbo
Cylindrée : 1 968 cm3
Puissance : 150 ch à 3 500 – 4 000 tr/min / 190 ch à 3 500 – 4 000 tr/min.
Couple : 340 Nm à 1 750 – 3 000 tr/min / 400 Nm à 1 7500 – 3 250 tr/min
Transmission : 4 roues motrices (traction disponible sur TDI 150)
Boîte : boîte manuelle 6 / double embrayage 6 rapports
Dimensions L x l x h : 4 363 x 1 841 x 1 615 mm
Coffre : 485 l (510 en 4X2)
0 à 100 km/h : 7,2 s / 8,3 s
Vitesse : 196 km/h / 212 km/h
Consommation : 4,9 l / 5,0 l
CO2 : 128 g/km (pas de malus) / 131 g/km (malus 150 €)
Poids : 1 548 kg (10,3 kg/ch) / 1 610 kg (8,4 kg/ch)
Prix : à partir de 34 775 / 37 515 euros