Mois : août 2016

Campari, un secret bien gardé

Une faille spatio-temporelle vient d’être signalée à Milan. Pour les réfractaires à la science-fiction, on désigne ainsi un trou béant dans le présent qui, si l’on y tombe, renvoie à un passé plus ou moins lointain et, en l’occurrence, plus ou moins liquide. Marcher sous les arcades de la piazza del Duomo, pousser la vieille porte en bois du Caffè Camparino et saluer dans un italien – même imparfait – les serveurs impeccables en veste blanche catapulte le visiteur au début du siècle dernier.

C’est entre ces murs que, après un concert à la Scala toute proche, chanteurs d’opéra, écrivains, hommes politiques et bourgeois milanais venaient étancher leur soif en bonne compagnie. Puccini, Verdi, Toscanini ou le peintre Boccioni passèrent des heures indolentes sous la lumière vive des lampes Art nouveau, admirant dans les vapeurs d’alcool et de cigarette la curieuse mosaïque au perroquet. Depuis 1915 et sans discontinuer, cette maison est célèbre pour servir à l’exacte température le Campari soda, un apéritif carmin, mélangé à de l’eau de Seltz glacée.

Droit comme un i dans son costume ajusté, Orlando Chiari (82 ans) et sa femme, Teresa (même âge) – la fille de Guglielmino Miani, tailleur originaire des Pouilles qui a repris le bar mythique dans les années 60 –, sont les gardiens de ce temple dédié au dieu Campari. « C’est ici que l’histoire de ce grand groupe italien de spiritueux a débuté, assure le vieil homme à l’allure de Don Fabrizio dans Le Guépard de Visconti. Il fait partie du patrimoine de Milan, la ville qui a inventé le concept même d’apéritif. » En ce jour d’été suffocant, Milanais et voyageurs s’égaient avec leurs verres de toutes les couleurs. Le rouge sang du Campari, liqueur de plantes à base d’herbes amères et de fruits baignés dans l’alcool ; l’ambré des cocktails americano ou negroni ; l’orange du Spritz, un autre bitter (amer) fabriqué à base de gentiane, de rhubarbe et de racines.

Apprenti herboriste

Élixir. Gaspare Campari entouré de sa famille. Ce fils de paysans pauvres  du Piémont, apprenti herboriste, a concocté en 1860 la recette du fameux breuvage amer. © DR

Gaspare Campari est un fils de paysans pauvres du village de Novara (Piémont). Il travaille dès ses 15 ans dans un café à Milan, puis ouvre une petite boutique de spiritueux. Apprenti herboriste, il met au point en 1860 – un an avant la création de la République italienne – une boisson amère au degré d’alcool modéré. Aujourd’hui, la recette du Campari demeure aussi secrète que celle du Coca-Cola. Pour écouler sa production plus facilement, Gaspare inaugure rapidement un bar à son nom, en face de son commerce, dans la Galleria Vittorio Emanuele II. Le 14 novembre 1867, dans l’appartement situé au-dessus de l’échoppe, naît Davide – le quatrième fils. C’est lui qui transformera le patronyme familial en groupe de spiritueux. Il invente l’apéritif en bouteilles individuelles et construit la première usine, à Milan, en 1892. Il parvient même à exporter le Campari en Europe. La légende veut qu’il ait converti la France à la faveur d’une tournée avec sa maîtresse, soprano de la Scala.

De modeste producteur italien d’un unique breuvage le Gruppo Campari est devenu la sixième entreprise mondiale de spiritueux. Les Campari ne sont plus partie prenante de l’aventure – la dynastie s’est éteinte en 1984. C’est une autre famille, les Garavoglia, héritiers d’un ex-directeur général, désormais actionnaire majoritaire. Cotée à la Bourse de Milan depuis 2001, cette société lombarde est devenue une multinationale, forte d’un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros. Elle a connu une croissance fulgurante depuis vingt ans, passant de 5 à 19 filiales à l’étranger et multipliant les acquisitions : Cinzano (Vermouth), Skyy (vodka), Spritz Aperol, Wild Turkey (bourbon), Appleton Estate (rhum). Le 1er juillet, Campari bouclait également le rachat de Grand Marnier (triple sec) pour 680 millions d’euros. « Notre spécialité consiste à faire renaître des marques iconiques, qui n’ont pas eu l’attention et l’amour qu’elles méritaient et sont devenues un peu poussiéreuses. »

Gardien. Orlando Chiari possède le Caffè Camparino, bar mythique dédié au Campari. © Nicolas TARANTINO ZUMA-REA

Celui qui s’exprime ainsi, dans un français plus que parfait, reçoit dans une salle de réunion du QG ultradesign de Campari, à Sesto San Giovanni, banlieue de Milan. C’est ici que la première usine fut édifiée, jouxtant la maison de maître de Davide Campari. Ce qui lui permettait au passage de s’installer sur une chaise devant chez lui pour observer, le soir, ses ouvriers quitter les lieux. Un employé à la démarche titubante était illico soupçonné d’avoir « goûté » la production. Robert Kunze-Concewitz, 49 ans, est directeur général de Campari depuis bientôt dix ans et, comble de l’étrangeté, n’est pas… italien. Il est né à Istanbul, y a fait sa scolarité au lycée français Pierre-Loti, a la nationalité autrichienne, a étudié à New York, travaillé à Paris, à Rome et à Londres pour Procter & Gamble, et vit dans la péninsule.

Coup de génie

« J’ai une vie extrêmement pénible… Je passe mon temps à boire des verres sous toutes les latitudes, s’amuse celui qui se fait appeler Bob. C’est intéressant, car on assiste à un renouveau des cocktails, notamment des grands classiques qu’on pensait démodés. » Le coup de génie de « Bob » Kunze-Concewitz se nomme Spritz Aperol. La folie autour de ce liquide orange – qui a envahi les bars de New York, Londres, Paris ou Shanghai – est le fruit d’une stratégie marketing réglée à la bulle près. Voici l’histoire : le Spritz se consomme depuis les années 20, mais exclusivement en Vénétie. Rien dans le reste de la Botte…

Identité. Affiche publicitaire, signée Leonetto Cappiello, en 1921. © DR

En 2003, le groupe Campari met la main sur Aperol. « C’est alors une marque régionale. Plus des trois quarts de son chiffre d’affaires sont réalisés dans trois villes : Venise, Padoue et Trévise. En moyenne, leurs habitants buvaient cinq Spritz par jour ! » Le boss autrichien veut « lancer son liquide » dans toute l’Italie, puis dans le monde entier. Opération ravalement de style. Le Spritz sera désormais servi dans un immense verre ballon (à la place du verre à whisky). « Il fallait mettre en valeur cette couleur orange qui est fantastique », explique Kunze-Concewitz. Seconde étape : fixer un prix (entre 8 et 10 euros) qui positionne le Spritz entre « une bière premium et un cocktail du type margarita. » Troisième étape : identifier quelques bars dans les quartiers les plus branchés des villes cibles. Par exemple, Shoreditch, dans l’est de Londres, ou Le Pavillon du lac, dans le parc des Buttes-Chaumont (Paris 19e).

En moyenne, les habitants de Venise, Padoue et Trévise buvaient cinq Spritz par jour ! Le DG de Campari

Les envoyés spéciaux de Campari dispensent alors de courtes formations aux barmen du cru, leur enseignant l’art de réaliser le Spritz (de la glace, trois doses de prosecco, deux doses d’Aperol et un trait d’eau gazeuse). Le pari : que l’engouement pour le cocktail se propage subtilement mais sûrement, depuis les élites branchées jusqu’au commun des mortels. En dernier lieu, Campari dégaine sa publicité pour Aperol et investit les grandes surfaces. Le Spritz est ainsi entré « dans les foyers »… « Il s’agit d’une stratégie de longue haleine. L’intégralité du processus dure sept ans. » Mais Kunze-Concewitz n’a pas fini de presser sa pépite orange. Son prochain objectif consiste à désaisonnaliser sa consommation. « Pourquoi ne boire du Spritz qu’en été ? Cela n’a pas de sens… » assure-t-il. Et la France ? « Le Spritz a été lancé il y a quatre ans. Mais quand je me suis promené à Paris en juin, j’espérais voir encore plus d’orange sur les terrasses… En même temps, cela prouve qu’il y a encore une belle croissance à venir. On double déjà nos chiffres tous les ans en France ! »

Pépite orange. Le Spritz, véritable succès commercial. © Nicolas TARANTINO ZUMA-REA

Primaire du PS : Benoît Hamon bientôt candidat ?

Benoît Hamon, l’ex-ministre de l’Éducation, désormais figure de la fronde au PS, tentera-t-il de devenir président de la République ? En tout cas, sa candidature à la primaire du PS, première étape avant le scrutin de 2017, semble être « plus que probable », titre Le Journal du dimanche.

« Il a mis du temps, mais il ira jusqu’au bout »

L’hebdomadaire fait le point ce 14 août sur les derniers préparatifs du camp Hamon avant une grande annonce prévue entre le 27 et le 28 août, lors d’un rassemblement à Saint-Denis. L’intitulé des invitations laisse en effet peu de place au doute : « Rassemblement pour gagner en 2017. » Et cette victoire ne se fera certainement pas avec François Hollande.

Comme le souligne le JDD, Benoît Hamon dresse dans son invitation un constat qui rend impossible toute candidature du président sortant : « Au terme d’un quinquennat déboussolé, la gauche est sans repère, éclatée entre deux camps qui s’estiment irréconciliables […] Les électeurs de gauche n’ont pas à endosser l’impopularité d’un gouvernement qui a échoué, de la loi travail à la déchéance de la nationalité, parce qu’il s’est rallié aux axiomes de ses adversaires. » En bref, le PS est au bord de la déchirure et il faut quelqu’un capable de rassembler pour le guider dans la campagne présidentielle. D’après les proches de Benoît Hamon, il ne fait plus aucun doute que l’intéressé veut désormais incarner ce rôle de leader providentiel, même si cela n’a pas toujours été le cas : « Il a mis du temps, mais il ira jusqu’au bout. »

Hamon contre Montebourg, le duel des anciens ministres frondeurs

Et le bout de la course, pour Benoît Hamon, ça peut très bien être la primaire PS. En effet, pour aller plus loin, il lui faudrait s’imposer face à plusieurs candidats plus ou moins déclarés. Parmi eux, on trouverait bien sûr François Hollande, mais aussi Gérard Filoche et Marie-Noëlle Lienemann sur l’aile gauche, ainsi qu’Arnaud Montebourg qui a commencé à avancer ses pions depuis mai, avec son discours du mont Beuvray. C’est sans doute l’adversaire le plus redoutable de Benoît Hamon, puisqu’il symbolise lui aussi un lien entre les deux camps du PS. À la fois ancien ministre du quinquennat Hollande et opposant au gouvernement Valls, Arnaud Montebourg pourrait s’attirer les faveurs des électeurs socialistes. Mais d’après le député Mathieu Hanotin, qui gère la précampagne du bientôt-candidat Hamon, Montebourg ne fait pas l’unanimité chez les partenaires potentiels du PS. « Nous, on est capable de rassembler l’ensemble de la gauche, alors que les écolos ne veulent pas entendre parler de Montebourg. » Hamon offre aussi une approche plus sociale de la politique de gauche, alors que son rival est plus centré sur l’aspect économique.

En attendant de voir si ces arguments vont convaincre les votants de la primaire socialiste, Benoît Hamon met toutes les chances de son côté et peaufine les différents aspects de sa campagne, notamment l’aspect financier. En coulisse, le 22 juillet dernier, il a déposé avec ses proches les statuts de l’association Les Amis de Benoît Hamon. Une structure destinée à « recueillir les fonds destinés au seul financement du parti politique Association Elpis », qui lui permettrait de faire campagne.

Relance: l’Italie à la recherche d’une nouvelle entente avec l’UE

Rome – L’Italie est à la recherche d’une nouvelle entente avec l’Union européenne pour relancer son économie en panne avec la mise en place d’un budget expansionniste en 2017, a indiqué samedi le ministre du développement économique .

Les propos du ministre, M. Carlo Calenda, interviennent trois mois après que Rome se soit vu accorder une marge de manoeuvre « sans précédent » sur son budget 2016 et que la Commission européenne lui ait enjoint de resserrer sa politique budgétaire l’année prochaine.

Le ministre s’exprimait au lendemain de la publication par Eurostat d’une note montrant que l’économie italienne n’a pas réussi à se développer entre le premier et le deuxième trimestre de cette année.

Les analystes prévoient que le gouvernement va maintenant devoir réviser à la baisse ses prévisions de croissance de 1,2% cette année et de 1,4% en 2017, avec un effet d’entraînement sur ses plans de réduction du déficit budgétaire.

« Le Trésor présentera une mise à jour de ces chiffres en septembre. Je ne peux pas cacher que la marge de manoeuvre est serrée« , a affirmé M. Calenda au quotidien de Turin La Stampa.

« Nous sommes en train de discuter avec l’Europe comment aborder l’absolue nécessité de stimuler les investissements publics et privés« .

Le ministre a reconnu implicitement que cela pourrait signifier un déficit budgétaire 2017 plus élevé que prévu précédemment, pouvant aller jusqu’au plafond de 3%, limite fixée par les règles européennes.

La Commission a fixé à l’Italie un objectif de déficit budgétaire de 1,8% pour 2017, arguant que ce genre d’ajustement est nécessaire pour inverser la tendance à la hausse de l’énorme dette du pays qui a atteint 2.250 milliards d’euros en juin.

« Nous avons l’intention de respecter les règles, mais nous nous battons aussi pour les changer« , a poursuivi le ministre pour qui « l’infranchissable limite est la dette, qui ne peut pas augmenter« .

« Nous avons déjà obtenu beaucoup de flexibilité et nous avons l’intention de demander plus, le maximum possible, mais toujours dans les règles« , a-t-il ajouté.

Pokémon Stop : pas suffisant au volant

Jouer ou conduire, il faut choisir. Mais, en réalité augmentée, la nouvelle fébrilité des adeptes du jeu de Niantic pousse à tous les débordements. Nous le signalions ici même dès les débuts du jeu en France : les accidents de la circulation se sont multipliés. À cela, une bonne raison : plus la vitesse de déplacement est élevée, plus les accros du jeu néo-rétro ont de chances d’attraper les virtuels Pikachu, Bulbizare et autres Carapuce. Ceux-ci se cachent un peu partout dans le monde réel et plus on parcourt de terrain, plus on a de chances d’en capturer, voire de dénicher un spécimen rare. « Les transports – voitures, motos, scooters, vélos – sont donc le moyen idéal d’augmenter son score rapidement. Certains joueurs confessent même prendre leurs véhicules dans l’unique but de chasser. »

Pokémon et conduite © DR

Devant la recrudescence des accidents, une mise à jour, réclamée notamment par les associations de sécurité routière, va permettre de signaler au joueur qu’il devrait abandonner le jeu alors que son véhicule s’est mis à rouler. Basée sur la fonction GPS qui enregistre un déplacement plus rapide que la marche à pied, la nouveauté fait automatiquement apparaître à l’écran une fenêtre pop-up indiquant qu’il n’est pas possible de jouer en conduisant un véhicule.

Fonction « passager »

Seulement voilà, cette nouveauté étant inspirée des logiciels GPS qui proposent la même fonction, il suffit pour faire sauter la barrière de cocher la case « je suis passager ». Pour faire un selfie, écrire un SMS, regarder une vidéo ou jouer à Pokémon GO. Même si c’est faux, la précision du GPS ne permet pas encore de vérifier si c’est la place droite ou la place gauche qu’occupe le joueur. De ce fait, excepté pour l’utile mise en garde, le dévot du Pokémon pourra continuer à jouer en toute impunité. Ou presque, car si l’accident qui pourrait survenir est grave et implique des dédommagements importants, l’enquête diligentée par les assurances permettra à coup sûr, en expertisant le téléphone de l’accidenté, de savoir s’il jouait au moment précis des faits. Le GPS et l’horloge continuent, en effet, d’enregistrer les paramètres des déplacements.

Pokémon Go au volant © DR


La responsabilité de l’éditeur Niantic serait ainsi dégagée de toute poursuite ultérieure, l’avertissement à l’usager ayant été fait au moment adéquat. Face à la multiplication des accidents et des infractions routières, Niantic reporte donc la responsabilité sur le joueur-conducteur, mais les adversaires de plus en plus nombreux de ce jeu addictif voudraient dépasser le simple avertissement. Ils prônent, en effet, une coupure pure et simple du jeu dès l’instant que le GPS du smartphone enregistre un déplacement plus rapide que celui de la marche. Car les automobilistes, en particulier les jeunes, les plus gros contributeurs aux accidents de la route (lire notre enquête), ne sont pas les seuls à faire fi des règles élémentaires de sécurité routière : les vélos, les deux-roues motorisés et les usagers des transports en commun continuent de « pokémoner » sans relâche. Mieux encore, de nombreux piétons, obnubilés par leur quête, oublient de lever les yeux de leur téléphone avant de traverser la route.

Forêt d’addictions

« Cette application transforme la route et la rue en un immense terrain de jeu sans se soucier du danger que cela représente », souligne Christophe Ramond, le directeur études et recherche de l’association Prévention routière. De son côté, l’association 40 Millions d’automobilistes, qui évalue à « 3,4 millions » le nombre de personnes « qui jouent au volant », souhaite également la création d’une « charte de responsabilité ». « Le jeu est bien fait et marrant, mais il joue sur la rareté et faire apparaître des Pokémon sur l’autoroute, c’est un peu un pousse au crime », souligne son directeur général, Pierre Chasseray. On pourra estimer que les conducteurs de véhicules à moteur devraient être totalement interdits de jeu et que les usagers des transports en commun y seraient toujours autorisés. Un raffinement du logiciel qui resterait à mettre au point et que Nantic ne semble pas décidé, pour le moment, à mettre en oeuvre.

Pokémon et conduite © DR

« Pokémon Go, c’est l’arbre qui cache la forêt d’un usage du téléphone addictif et délirant. Tout usage du téléphone au volant, que ce soit pour jouer, appeler ou envoyer des SMS, est dangereux », a rappelé le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe. Captivés par l’apparition de cibles sur leurs portables, les joueurs oublient que l’usage du téléphone – même sans jouer – est passible de 135 euros d’amende et d’un retrait de trois points sur le permis. En attendant, sur les autoroutes fleurissent les panneaux d’avertissement invitant les usagers à lâcher leur Pokemon Go et à tenir le volant.

Ciotti veut limiter le droit du sol aux enfants de parents européens

Le député Les RépublicainsÉric Ciotti plaide pour « une restriction du droit du sol aux seuls enfants de ressortissants européens » et pour la suspension du regroupement familial dans le contexte de menace terroriste. « Nous sommes confrontés à une menace intérieure », déclare l’élu des Alpes-Maritimes dans une interview au Figaro parue ce samedi 13 août. « C’est la conséquence de l’échec total de notre modèle d’intégration et d’acquisition de la nationalité. (…) C’est pourquoi je plaide en faveur d’une restriction du droit du sol aux seuls enfants de ressortissants européens. »

Ce soutien de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite de novembre s’inscrit ainsi dans la lignée du président de son parti. Ce dernier a relancé le débat sur la question du droit du sol, dont il a prôné une « modification assez substantielle », dans un entretien à Valeurs actuelles. Éric Ciotti va un peu plus loin en réclamant aussi une révision en profondeur de la politique d’immigration, « puisque nous n’avons plus la capacité d’intégrer des centaines de milliers de personnes étrangères à notre culture ». Il propose donc « de suspendre le regroupement familial dans ce contexte de menace terroriste ».

Wall Street finit à des records, soutenue par le pétrole

New York – Wall Street a clôturé en hausse jeudi, à un niveau sans précédent, dans le sillage du pétrole et après des annonces jugées positives dans la distribution: le Dow Jones a gagné 0,64% et le Nasdaq 0,46%.

Selon les résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 117,86 points à 18.613,52 points et le Nasdaq, à dominante technologique 23,81 points à 5.228,40 points. L’indice élargi S&P 500 a pris 10,30 points, soit 0,47%, à 2.185,79 points.

Pour la première fois depuis 1999, les trois principaux indices de Wall Street, Dow Jones, Nasdaq et S&P 500, ont atteint un record à l’issue d’une même séance, a indiqué l’agence financière Bloomberg.

« Tout est lié au pétrole aujourd’hui et bien sûr aux résultats dans le secteur de la distribution« , a indiqué Peter Cardillo, économiste en chef de First Standard Financial Compagny.

« La fermeté du pétrole a aidé le marché parce que de nombreux investisseurs étaient inquiets de l’impact de la faiblesse du pétrole sur les entreprises du secteur de l’énergie ainsi que sur les économies émergentes qui dépendent largement des cours des matières premières« , a indiqué Alan Skrainka de BMO Private Bank.

Les cours du pétrole ont rebondi jeudi, prenant presque 2 dollars. Des propos de l’Arabie saoudite ont relancé les espoirs de mesures de stabilisation de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et un rapport de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), bras énergétique de l’OCDE, a assuré que le marché de l’or noir se rééquilibrerait bien d’ici l’an prochain.

Autre raison de la hausse, « plusieurs entreprises de la distribution ont publié cette semaine des résultats meilleurs qu’annoncé et c’est un bon signe car cela montre que les consommateurs continuent à dépenser« , a ajouté Peter Cardillo.

Parmi les entreprises de ce secteur dépassant les attentes des analystes, le groupe Kohl’s et le géant chinois du commerce en ligne Alibaba ont vu leurs titres progresser fortement, pendant que Macy’s s’envolait grâce à l’annonce de mesures d’économies.

La légère baisse des inscriptions au chômage, malgré des chiffres légèrement moins bons qu’attendu, a soutenu cette tendance à la hausse.

« Les inscriptions au chômage sont proches de leur plus bas historique, en tenant compte de la croissance de la population, et cela montre que les entreprises restent fondamentalement positives quant à l’état de l’économie« , ont indiqué les analystes de Pantheon dans une note.

Vers 20H30 GMT, le marché obligataire baissait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montant à 1,535%, contre 1,510% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans également à 2,274%, contre 2,230% auparavant.

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Le Matelot est dans le vent

Une brochette de hipsters joue des coudes dans la boutique Saint James de la Madeleine, à Paris. Leur silhouette filiforme leur permet de se glisser dans un pull matelot moulant. S’ils ont craqué pour un modèle bicolore à rayures asymétriques, leur voisin de cabine, un quinqua bedonnant, optera plutôt pour son fidèle Rochefort uni, un peu plus large aux hanches.

Autrefois, ce pull à col boutonné sur le côté était surtout plébiscité par les marins, les vacanciers des bords de mer et les BCBG. Aujourd’hui, il est aussi devenu un must chez les branchés. Saint James, une référence en la matière, le décline à l’envi et surfe sur le succès. « Il a fallu revoir les coupes, plus ajustées, pour plaire à une clientèle plus jeune. Nos clients nous avaient aussi fait remarquer que le Matelot était trop épais, alors on a travaillé une jauge plus fine », explique Jacqueline Petipas, directrice de collection, moitié normande, moitié bretonne.

Graphique. Les 21 rayures du pull marin ont été imposées par Napoléon (ici avec la styliste Jacqueline Petitpas). On raconte qu’elles servaient à repérer les malheureux qui tombaient à l’eau. © DR

Vestiaire complet

On en oublierait presque que le pull Saint James est né dans le village éponyme, au pied du Mont-Saint-Michel, dans la Manche. S’il a été immortalisé par le Capitaine Haddock, il est devenu une icône du vestiaire du matelot et du paysan, qui ont vite adopté ce pull chaud et solide. Il est inlassablement façonné sur des métiers à tricoter vintage, bichonnés par les ouvrières. Il faut dérouler 23 kilomètres de fil pour tricoter un pull ! « Il y a encore beaucoup d’étapes manuelles comme le raccoutrage ou le remaillage. Le col est arrimé à la main. Il faut dix-huit mois pour maîtriser cette technique », précise Luc Lesénécal, président de la marque, créée en 1850 et reprise en 2012 par ses cadres dirigeants.

Si Saint James propose aussi un vestiaire complet (marinières, cabans, accessoires…), le pull marin est une source d’inspiration intarissable. « On revisite chaque saison nos basiques en les faisant évoluer. On a imaginé une laine matelassée inspirée de l’outdoor. Comme ce modèle de voyage capitonné au col et doté d’une coudière carrée longue », jubile Jacqueline, qui nous montre aussi, toute fière, un pull en maille figurant des écailles de sirène.

La mer n’est jamais loin dans le processus de création. Avec en filigrane l’idée de toujours naviguer entre deux eaux pour séduire une nouvelle clientèle, sans fâcher les habitués. La scène de mixité sociale observée dans la boutique de la Madeleine est la preuve vivante que Saint James suit le bon cap.

Air France : le délégué CGT juge son licenciement « un peu politique »


« Je suis très surpris, très surpris », a dit sur Europe 1 Vincent Martinez, délégué CGT d’Air France, licencié pour son implication présumée dans le scandale de la « chemise arrachée ». « Ça fait toujours un petit coup de massue de recevoir ce courrier. On s’attendait peut-être à ce que la ministre confirme la décision de l’Inspection du travail, sur le fait qu’il n’y avait aucune faute lourde qui pouvait justifier le licenciement », a ajouté l’homme.

L’Inspection du travail avait d’abord refusé le licenciement d’un salarié dit « protégé », avant que le ministère du Travail ne rende un avis favorable en début de semaine. Le 5 octobre 2015, une manifestation avait dérapé, et le directeur des ressources humaines du groupe, Xavier Broseta, avait été pourchassé par des salariés en colère. Une photo le montrant enjamber un grillage, la chemise déchirée, avait fait le tour du monde.

« L’opportunité de casser un délégué CGT »

Mardi, le délégué CGT a redit ne pas avoir agressé le cadre d’Air France, et avoir au contraire joué un « rôle de modérateur ». « L’histoire de la chemise arrachée, je n’y suis absolument pour rien », rappelle-t-il. « À vrai dire, je pense qu’une décision était déjà prise depuis longtemps, une décision un peu politique, on va pas se le cacher », estime encore Vincent Martinez. « Je paye un peu le conflit qui a eu lieu entre mon syndicat et le gouvernement sur la loi travail. Je pense qu’ils ont eu l’opportunité de casser un délégué CGT », explique-t-il. La sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann a réagi sur France Info, estimant que le gouvernement faisait preuve d’une « grande maladresse ». C’est un « mauvais signal pour le monde syndical qui a déjà été pas bien traité du tout dans le débat sur la loi travail », a-t-elle dit.

Wall Street clôturé en légère baisse dans un marché peu animé

New York – Wall Street a clôturé en légère baisse lundi, à l’issue d’une séance peu animée en l’absence d’indicateurs économiques marquants: le Dow Jones a perdu 0,08%, le Nasdaq 0,15%.

Selon les résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 14,24 points à 18.529,29 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 7,98 points à 5.213,14 points. L’indice élargi S&P 500 a perdu 1,98 point, soit 0,09%, à 2.180,89 points.

« C’est une période d’observation« , a expliqué Gregori Volokhine de Meeschaert, jugeant qu’il y a « une absence nette de catalyseur pour faire bouger les marchés. »

« Pour le moment les marchés manquent totalement de raison d’aller dans un sens ou dans l’autre. Ils sont un peu en équilibre. La direction changera lorsque la Réserve Fédérale (Fed) se sera un peu exprimée et lorsque l’on y verra plus clair concernant la campagne électorale pour les élections américaines« , a précisé M. Volokhine.

« La chose qui intéressait le plus les investisseurs aujourd’hui c’est ce qu’allait dire Donald Trump au niveau de son programme économique et il n’y a pas eu de surprises« , a-t-il ajouté.

En vue de l’élection présidentielle de novembre, le candidat à la Maison Blanche a présenté lundi des propositions conformes à l’orthodoxie républicaine, à part sur le libre-échange, mais il n’a pas décrit la façon dont il financerait son important plan de baisses d’impôts, autrement que par une hausse supposée de la croissance.

« Ce qui assez important aussi c’est que les cours de l’énergie se stabilisent à de bons niveaux vers 40 dollars, donc hors de la zone de danger pour les grosses compagnies du secteur« , a ajouté M. Volokhine.

Le cours du baril américain de référence (WTI) a pris 1,22 dollar à 43,02 dollars lundi, encouragé à poursuivre le fort rebond technique engagé la semaine précédente par des annonces de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

-Mattress Firm s’envole-

Parmi les valeurs, le fabricant de matelas Mattress Firm s’est envolé de 114,36% à 63,75 dollars à la suite de l’annonce de son rachat par le spécialiste de l’ameublement sud-africain Steinhoff Capital, notamment propriétaire de la marque Conforama.

Le géant de la distribution Wal-Mart a perdu 0,42% à 73,34 dollars réagissant peu à l’annonce du rachat pour 3 milliards de dollars du discounter en ligne Jet.com, non coté, afin d’accélérer son développement dans le commerce en ligne où il est largement distancé par Amazon.

Le laboratoire pharmaceutique Allergan, qui a creusé sa perte opérationnelle au dernier trimestre malgré un chiffre d’affaires en légère hausse, a perdu 2,18% à 248,31 dollars.

La maison d’enchères Sotheby’s a bondi de 13,04% à 36,49 dollars grâce à une augmentation de son bénéfice net trimestriel, malgré une petite baisse de ses ventes.

Le groupe agroalimentaire spécialisé dans la volaille Tyson Foods a baissé de 0,58% à 74,07 dollars dans un contexte d’augmentation de son bénéfice trimestriel et de recul de son chiffre d’affaires.

Quant à la compagnie aérienne Delta, elle n’a pas beaucoup souffert du fait que tous ses vols ont été cloués au sol pendant plusieurs heures à la suite d’une panne informatique, ne perdant que 0,61% à 37,44 dollars.

Le marché obligataire hésitait à 20H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,591% contre 1,587% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans baissait à 2,303% contre 2,313% auparavant.

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Les jardins secrets de Paris #3 : le jardin alpin

Si le jardin du Muséum d’Histoire naturelle est bien connu, son jardin alpin l’est nettement moins. Pas étonnant. Coincé entre la Ménagerie et l’allée centrale, il faut déjà trouver l’accès à cette bande de terre où poussent de 2 500 à 3 000 plantes représentatives de la flore d’altitude… sur tous les continents. Seul un tunnel permet d’entrer dans ce qui était à l’origine une pépinière (un jardin de couche) et de découvrir les collections de plantes carnivores ou les fougères.

Il faut suivre ensuite les rails sur lesquels circulaient autrefois les wagonnets des jardiniers. Pour Michel Flandrin, le responsable du jardin alpin depuis 1989, cette parcelle de 4 000 mètres carrés est carrément « la pépite du jardin des Plantes ! ». Pousse ici une multitude de plantes de montagne : de la plus minuscule qui a mis plus de soixante ans à tapisser son rocher, au remarquable metasequoia planté en 1947, et provenant du Sichuan chinois.

Un jardin d’étude bien référencé

Aucune plante n’est arrivée ici par hasard. S’il y fait bon lire et flâner entre la parcelle des Cévennes et le Caucase, pour les scientifiques, c’est un jardin d’étude, le fruit d’échanges de graines entre jardins botaniques du monde entier.

Au fait, qu’est-ce qui distingue un jardin botanique d’un autre ? L’étiquetage des plantes ! C’est un atout précieux pour qui ignore tout de la flore des Alpes et de l’Himalaya. Pour l’étiqueteur en revanche, c’est une gageure que de vérifier la présence et l’emplacement des étiquettes surtout quand les corneilles s’amusent à les arracher. Les plus anciennes sont en zinc, gravées de chiffres et de lettres, presque aussi indéchiffrables qu’un message codé. Elle sont peu à peu remplacées par des étiquettes en plastique. Ou, quand les plantes ont disparu, elles sont accrochées sur les branches d’un arbre tortueux et se balancent au vent, un peu comme un arbre à rêves.

Le jardin alpin abrite bien d’autres curiosités, comme les deux premiers plants de kiwis introduits en France. C’était en 1905, on appela leur fruit « souris végétale », ce qui n’incita personne à y goûter. Au jardin alpin, la récolte à Noël fait partie des traditions, le partage de dizaines de kilos de kiwis récoltés aussi.

47 rue Cuvier, 75005 Paris. Ouvert tous les jours, accès gratuit. Visites guidées les 1er et 3e jeudis de chaque mois.