Mois : septembre 2016

Le Haut conseil des finances publiques juge « improbable » un déficit à 2,7 %

A la veille de la présentation du Budget 2017 en Conseil des ministres, le Haut conseil des finances publiques juge « improbable » la réduction du déficit public à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) auquel s’est engagé le gouvernement.

Voilà un avis qui risque d’embarrasser le gouvernement. Après avoir présenté la semaine dernière les grandes lignes du Budget 2017, le dernier du quinquennat de François Hollande, voici que la Haut conseil des finances publiques (HCFP), instance présidée par le Premier président de la Cour des comptes Didier Migaud, vient d’émettre un avis plutôt négatif sur les projections de l’exécutif.

Le HCFP qualifie d' »incertain » le retour du déficit sous la barre des 3% promis à Bruxelles, en raison de « risques » pesant sur les dépenses mais aussi du caractère « optimiste » de la prévision de croissance retenue par Bercy (1,5%). Il juge même « improbable » la réduction du déficit à 2,7% du PIB annoncé par Michel Sapin la semaine dernière à Bercy.

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Le projet de loi de finances (PLF) 2017, qui sera dévoilé mercredi par le gouvernement, prévoit une croissance de 1,5% du PIB, identique à celle de 2016. Un chiffre que le gouvernement a décidé de maintenir malgré les incertitudes liées notamment au Brexit. Cette hypothèse de croissance « est optimiste compte tenu des facteurs baissiers qui se sont matérialisés ces derniers mois », relève le Haut Conseil dans cet avis dont les grandes lignes ont été dévoilées par le quotidien Les Echos.

De gros doutes sur la croissance française

Le HCFP rappelle ainsi que « la plupart des organisations internationales et des instituts de conjoncture » ont abaissé leurs prévisions pour le pays, à l’image de l’OCDE, qui prévoit désormais 1,3% de croissance en France l’an prochain, ou bien du FMI, qui parie sur 1,2%. Le Haut conseil, organe indépendant chargé d’évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires du gouvernement, émet ainsi des doutes sur les prévisions de recettes retenues dans le projet de budget 2017, jugeant les hypothèses de Bercy « favorables ».

Le ministre de l'Economie Michel Sapin et le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, lors d'une conférence de presse à Paris, le 20 septembre 2016

Le ministre de l’Economie Michel Sapin et le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, lors d’une conférence de presse à Paris, le 20 septembre 2016

afp.com/ERIC PIERMONT

« Les risques pesant sur les dépenses sont plus importants en 2017 que pour les années précédentes », ajoute par ailleurs l’institution présidée par Didier Migaud, qui qualifié d' »irréaliste » le montant des économies prévues sur l’Unedic, organisme qui gère l’assurance chômage. Elle pointe en outre les « incidences possibles sur le solde public des recapitalisations annoncées des entreprises publiques du secteur énergétique », à savoir Areva et EDF.

Autant de facteurs qui rendent « improbables les réductions des déficits prévues par le PLF », de 1,6% en 2016 à 1,1% du PIB en 2017 pour le « solde structurel » (c’est-à-dire hors facteurs liés à la conjoncture) et de 3,3% à 2,7% pour le solde nominal. La France a déjà obtenu deux délais de deux ans, en 2013 et en 2015, pour repasser sous la barre fatidique des 3% du PIB. La Commission européenne a exclu début septembre tout nouveau sursis pour Paris.

Fraude fiscale: les comptes cachés en Suisse, une mine d’or pour Bercy

La France continue de traquer ses évadés fiscaux. Bercy cherche à identifier plus de 40 000 comptes détenus en Suisse. Leur régularisation pourrait rapporter plusieurs milliards d’euros aux finances publiques.

La France ne relâche pas l’étreinte sur le dossier de la fraude fiscale. Dans sa présentation la semaine dernière des grands équilibres budgétaires pour 2017, le ministre de l’Economie et des Finances Michel Sapin n’a pas manqué de rappeler l’effort que mènent les équipes de Bercy pour faire rentrer l’argent des évadés fiscaux dans les caisses du pays.

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Comme en témoigne ce courrier de la DGFIP (Direction générale des Finances publiques) publié ce lundi par le journal Le Parisien, la France continue de réclamer aux autorités suisses la communication de l’identité des Français détenant près de 45 000 comptes numérotés au sein de la banque UBS. Rendus anonyme par les banques suisses, 4782 Français ont déjà été identifiés par les fonctionnaires du ministère. La France compte donc sur la collaboration des services helvètes pour les 40 379 comptes bancaires restant à identifier. « Les actifs figurant sur ces listes s’élèvent à plus de 11 milliards de francs suisses, ce qui peut représenter plusieurs milliards d’euros de manque à gagner pour le Trésor français », précise la lettre de la DGFIP citée par le quotidien.

En 2016, les régularisations ont rapporté 1,9 milliard d’euros

Il faut dire que depuis plusieurs années, la lutte contre la fraude fiscale est un enjeu majeur pour les finances publiques. En 2016, les régularisations ont rapporté 1,9 milliard d’euros aux caisses de l’Etat. C’est exactement le montant des gestes fiscaux décidés par le gouvernement à l’encontre des retraités pour l’année prochaine et des classes moyennes pour l’impôt sur le revenu 2016.

Pour le prochain budget, Michel Sapin a déjà annoncé à Bercy que ses équipes attendaient des recettes « à un niveau similaire à cette année ». En fait, ces perspectives ont même été réévaluées par rapport aux premières tendances observées par le Service de traitement des déclarations rectificatives (STDR), organe créé en juin 2013 par le ministère des Finances.

Avec la future levée du secret bancaire et la mise en application de l’échange automatique d’informations, les capitaux vont continuer de revenir en masse. En 2015, 12 milliards d’euros ont été encaissés au titre de la lutte contre la fraude fiscale contre 10,4 milliards d’euros en 2014. Depuis la création du STDR, près de 50 000 contribuables se sont présenté devant ses fonctionnaires. Dans 90% des cas, les avoirs étaient détenus en Suisse.

30 000 dollars aux enchères pour les montres de Steve Jobs

De son vivant, Steve Jobs était une légende. Depuis sa mort, plus encore. Deux biopics hollywoodiens se sont déjà penchés sur sa vie, mélange de génie et de facettes plus sombres. Steve Jobs n’était qu’un homme, après tout. Ni gourou ni messie, mais un visionnaire, un as du marketing et un amoureux de design.

Des montres au jean de Steve Jobs

Souvenirs cultes ou passion à la limite du glauque et du ridicule, c’est cette fois le look de Steve Jobs qui était présenté aux fans du fondateur d’Apple. Parmi les lots en vente figuraient, outre son peignoir et son rasoir électrique, deux de ses montres, ce qui est assez étonnant puisque Steve Jobs, qui n’est pas à l’origine du projet de l’Apple Watch, n’était certainement pas un amateur de belles montres. D’ailleurs, rares sont les photos où on peut le voir en porter une, hormis les plus anciennes, des années 70 et 80. La plus célèbre, une Seiko portée sur un cliché de Norman Seeff devenu mythique paru en une de Time Magazine s’était envolée aux enchères à 38 000 euros (42 500 dollars), accompagnée d’un certificat d’authenticité. De quoi en faire la montre à quartz la plus chère du monde…

Apparemment, la personne qui avait déjà dispersé des effets personnels de l’homme à la Pomme n’avait pas tout vendu. Et parmi les quelques lots encore proposés aux enchères en ligne figurent deux autres montres n’apparaissant sur aucune photo du cofondateur d’Apple : une Seiko noire, encore, finalement adjugée à 12 800 dollars, et une montre suisse, une Baume & Mercier en or, adjugée à 18 750 dollars. Son blouson en cuir s’est vendu à 22 400 dollars tandis que son jean a été acheté 3 125 dollars par Levi Strauss & Co.

Lors de cette même vente en ligne, des mèches de cheveux de Marilyn Monroe se sont envolées à 70 000 dollars… et l’urne funéraire de Truman Capote à 43 750 dollars ! En matière de passion, tout est possible, même le pire !

On a les politiques qu’on mérite !

Peut-on se satisfaire des tristes rengaines qui ressassent, à juste titre certes, la décomposition de notre système politique, la médiocrité des propositions qui en émanent, la démagogie, son éloignement de la vie des idées ? Il y a là, aussi, un exutoire, une facilité qui par moments sent quelque peu son populisme, une série d’affirmations qui permettent à bien de ceux qui les émettent de s’en tirer à bon compte. Car s’il convient à l’évidence de s’inquiéter à l’écoute de bien des acteurs politiques d’aujourd’hui, rien ne démontre qu’il suffise de polariser la critique sur leur seul univers, comme s’ils étaient seuls en cause dans la déréliction de leur classe.

L’érosion de la confiance sociale

Ainsi, dans un article du New York Times (le 13 septembre 2016), David Brooks examine l’avalanche de méfiance (« The Avalanche of Distrust ») qui caractérise l’actuelle campagne présidentielle américaine. Sa thèse est forte : si les deux principaux candidats, Donald Trump et Hillary Clinton, donnent à voir le spectacle sordide d’une méfiance systématique, centrée sur la vulnérabilité que ressentent les individus, c’est parce qu’ils sont adaptés à l’état de la nation. À suivre Brooks, la confiance sociale, aux États-Unis, n’a cessé de décliner dans les récentes décades, en même temps que la solitude progressait et que prospérait le cynisme, que l’espace de l’intimité se réduisait, et que du coup les parents n’éduquaient plus leurs enfants à la tolérance ou à la solidarité.

Ce diagnostic, au carrefour de la science politique et de la sociologie, apporte un point de vue intéressant sur l’individualisme, qui dépasserait dans ses pires aspects ce que décrivait pour les mêmes États-Unis le sociologue Robert Putnam avec son article (1995) puis son livre (2000) retentissants, au début de titre éloquent : « Bowling Alone… ». Les Américains vont désormais jouer seuls le samedi soir au bowling, observe Putnam, et le lien social se dissout sous l’effet de l’individualisme. Règne l’anomie, tandis que décline l’engagement démocratique.

Eh bien, maintenant, suggère Brooks, se précisent les effets de cette déstructuration, toujours plus négatifs : méfiance généralisée, absence de communication, dégradation de l’intimité, perversion du jeu démocratique. L’individualisme fabrique de l’indifférence ou de l’égoïsme, mais également des comportements ravageurs pour la vie sociale, et Donald Trump ou Hillary Clinton ne feraient finalement qu’exprimer eux aussi cette tendance, et jouer sur elle. Une telle approche ne peut-elle pas nous aider à réfléchir à la campagne présidentielle française ?

À l’heure de la défiance

Contrairement à bien des discours sur les acteurs politiques, qui formeraient un monde à eux seuls, autonome, cette approche postule que ce qui se joue en matière politique est en phase avec l’état et les attentes de la société, du même ordre. Dans cette perspective, les propos des candidats et de leurs soutiens les plus actifs ne sont pas tant hors sol, déconnectés de la culture, des peurs et des demandes populaires, qu’au contraire autant d’expressions, dans leur diversité, de cette culture, de ces peurs et de ces demandes, leur manifestation plus ou moins conforme.

Si les déclarations des uns et des autres sont si souvent peu sérieuses, démagogiques, voire mensongères, si elles frappent par leur manque de vision à long terme, si leurs réponses aux questions de journalistes eux-mêmes pris dans cette culture peuvent être peu ou mal documentées – d’où en contrepartie le succès des rubriques du type « désinformation » dans la presse quotidienne –, c’est que cela marche. C’est en phase avec ce à quoi peuvent s’identifier de larges pans de la société. Une bonne partie de celle-ci vit à l’heure sinon du complotisme, du moins de la défiance, comme l’ont montré Yann Algan et Pierre Cahuc (dans La Société de défiance : comment le modèle social français s’autodétruit, 2007) : les politiques sont tentés de plus en plus de s’installer eux aussi sur ces registres.

Médiocres, démagogues, déconnectés… vraiment ?

Disons-le de façon ramassée : plutôt que de postuler une autonomie du politique, dont les acteurs seraient simplement plus ou moins médiocres, démagogues, et déconnectés de la société, dont le système et notamment l’opposition gauche-droite seraient en cours de décomposition tandis que la société, elle, fonctionnerait sur un autre mode, ce point de vue nous invite à reconnaître l’existence d’une forte relation entre le système politique et la société : celle-ci, finalement, n’a-t-elle pas que les acteurs et le système politique qui lui correspondent ? Et puisqu’elle donne l’image de la fragmentation, de l’inquiétude, de la soumission aux émotions, puisqu’elle se croit sans futur, sans repères, qu’elle colle à l’actualité, elle se voit servir des discours qui déclinent cette image, sous des modalités variables bien sûr.

Tous les candidats ne sont évidemment pas à la même enseigne, de même que la société est inégalement et diversement emportée dans les dérives de l’individualisme exacerbé. Mais il est clair, si l’on suit un raisonnement à la Brooks, que la campagne qui s’ouvre en France ne donnera, au mieux, que des tentatives limitées pour retrouver le sens de la solidarité et autoriser de se projeter avec confiance dans le temps – et donc vers l’avenir – comme dans l’espace –, et donc dans le monde et dans l’Europe. Nous devons même plutôt nous préparer au pire. Il suffit, pour illustrer cette remarque, d’imaginer le débat qui pourrait opposer à l’occasion d’un deuxième tour de la présidentielle Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

Les propositions les moins responsables, aux deux extrémités du champ politique, visent des électeurs inscrits dans le jeu accéléré des effets les plus pernicieux de la méfiance. Et pour les autres, on ne voit guère s’ébaucher de solides débats de fond : à quoi cela pourrait-il servir si ce n’est pas ce qu’attend ou qui peut flatter le gros de l’électorat ?

Des raisons d’espérer

Mais la vie sociale n’est pas condamnée à se réduire et à s’enfermer dans la spirale de l’individualisme à tous crins, comme si le sens de l’histoire ne pouvait qu’être celui-ci. Un autre grand sociologue américain, Albert Hirschman, l’avait dit à sa façon, en proposant au début des années 80 (dans Bonheur privé, action publique, éd. Fayard, 1983) l’image du balancier pour rendre compte des mouvements de vaste ampleur par lesquels les sociétés occidentales, selon les périodes, se donnent plutôt à l’individualisme, ou plutôt à des formes d’engagement solidaires et civiques. Tôt ou tard, nous finirons bien – espérons-le – par nous rapprocher du terme de la vaste oscillation qui nous tire du côté du « bonheur privé ».

Déjà, ça et là, des tentatives, certes limitées, s’efforcent de relancer le débat public par le bas, ce fut le cas par exemple, dans ce que cette expérience a eu de meilleur, avec « Nuit debout ». De même, les Églises, après le carnage de Nice et le meurtre du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray en juillet dernier ont-elles témoigné de leur souci de la tolérance et de l’ouverture à autrui. De nombreuses initiatives militantes et humanitaires par exemple, ou bien encore dans le champ de l’économie sociale, comme vient de le souligner Roger Sue (La Contre-Société : ils changent le monde, éd. Les liens qui libèrent, 2016) montrent que les valeurs de l’engagement occupent encore, ou à nouveau un réel espace.

Peut-être convient-il de nuancer le raisonnement à la Brooks pour considérer que les acteurs politiques, tentés de s’ajuster à ce que la société présente de plus méfiant, de plus individualiste, sont surtout à l’heure des tendances les plus inquiétantes de notre vie sociale, et en retard s’il s’agit de la compréhension de ce qui va dans le sens du retour au sens, à la solidarité et à l’engagement : voici qui concilierait la critique de ces acteurs, et l’idée qu’ils ne sont pas totalement hors-sol.

* Michel Wieviorka est sociologue, président de la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH) – Université Sorbonne-Paris-Cité (USPC).

The Conversation

L’ex-commissaire européenne Neelie Kroes dirigeait une société offshore

Neelie Krooes, commissaire à la concurrence entre 2004 et 2009, n’a pas déclaré qu’elle dirigeait une société offshore aux Bahamas, lors de son entrée en fonctions. D’autres dirigeants mondiaux ont également administré des structures dans ce paradis fiscal, selon Le Monde.

Après les « Panama Papers », place aux « Bahamas Leaks ». Cinq mois après une première salve de révélations sur le monde opaque des paradis fiscaux, le Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI) a eu accès à de nouveaux documents confidentiels. Initialement obtenus par le Süddeutsche Zeitung, ils portent sur 175 480 structures offshore enregistrées aux Bahamas entre 1990 et 2016, indique Le Monde, co-auteur de l’enquête.

Plusieurs personnalités sont mises en cause dans cette nouvelle affaire. A commencer par Neelie Kroes, ancienne commissaire européenne à la concurrence. En poste de 2004 à 2009, elle a dirigé entre 2000 et 2009, de Mint Holdings Limited, une société enregistrée aux Bahamas. Selon Le Monde, la Néerlandaise n’aurait jamais déclaré cette société à Bruxelles dans ses déclarations d’intérêts, une omission contraire à la réglementation. Elle affirmait en outre avoir abandonné tous ses mandats avant son entrée en fonction.

Une « erreur administrative », selon Neelie Kroes

Contactée par le journal, Neelie Kroes assure que cette société n’a « jamais été opérationnelle », invoquant une « erreur administrative »: sa présence comme directrice sur le registre de la société aurait dû être supprimée en 2002.

La société Mint Holdings Limited soulève en outre plusieurs questions. Enregistrée en 2000, elle « aurait dû servir à une grosse opération financière qui consistait à racheter plus de 6 milliards de dollars d’actifs à la branche internationale énergie d’Enron », souligne Le Monde. L’opération, qui devait être principalement financée par des investisseurs émiratis et saoudiens, a finalement avorté.

Plusieurs dirigeants mondiaux évoqués

Cet épisode dans la carrière de Neelie Kroes n’est pas anodin. En tant que commissaire européenne à la concurrence, elle a travaillé sur la libéralisation du marché de l’énergie, dans lequel évoluait Enron et de nombreux acteurs du Proche et Moyen-Orient. S’il elle avait déclaré cette société offshore à Bruxelles, elle n’aurait peut-être pas pu entrer en fonctions. Autre problème: la société Mint Holdings Limited aurait eu des activités réelles à partir de 2005.

Outre Neelie Kroes, d’autres dirigeants mondiaux sont désignés par cette fuite de données comme dirigeants de sociétés offshores. Le ministre des finances canadien Bill Morneau et l’ancien émir du Qatar Hamad ben Khalifa Al-Than sont cités, tout comme l’ancien premier ministre de Mongolie Sükhbaataryn Batbold.

Piaget Polo S, un pari inattendu

Piaget joue gros. Pour sa nouvelle Polo S, la manufacture délaisse la règle de la maison établie en 1957 : n’utiliser que de l’or et du platine pour ses montres et bijoux, et concevoir des calibres toujours plus plats. Pour conquérir une clientèle plus jeune, plus sportive, sur un segment de prix plus accessible, Philippe Léopold Metzger, son directeur général, a opté pour un garde-temps en acier et un design dépouillé. Déclinée en cinq modèles unisexe, la nouvelle collection entend renouer avec le succès qu’avait remporté sa grande sœur outre-Atlantique. Créée en 1979, la Polo avait connu son heure de gloire à New York en 1985, lorsque l’équipe de polo descendit à cheval la 5e Avenue.

© Prx Prx dr

Deux mouvements

Plutôt qu’une réédition, la manufacture a choisi de repenser la montre pour lui donner davantage de modernité. Au risque de ressembler à ses concurrentes s’il n’y avait pas la « patte » Piaget : le dessin du cadran en forme de coussin lové dans un boîtier rond de 42 millimètres, un fond laissant entrevoir les deux mouvements conçus spécifiquement pour la collection et un bracelet aux maillons méticuleusement assemblés.

Une simple parenthèse dans l’histoire de Piaget ? La marque s’est construite en effet sur l’association de la joaillerie et de mouvements extraplats. Cette expertise, dès les années 60, donne aux créateurs de la maison une grande liberté esthétique. Piaget sera parmi les premières manufactures à introduire des boîtiers de forme, des pierres dures ou semi-précieuses sur ses cadrans ou à marier l’émaillage, la peinture miniature, le guillochage… Des œuvres magnifiées par la production de ses propres bracelets en or, devenus sa signature stylistique et une référence dans le monde horloger. Comme l’illustre encore cette année la Limelight Gala. La montre a été équipée pour la première fois d’un bracelet en maille milanaise. De là à la joaillerie, il n’y a qu’un pas que la maison franchit allègrement avec la sortie de pièces uniques ou de séries limitées, qu’elles aient pour nom Possession, Extremely ou Rose Passion. Au fil des années, la manufacture édifie à Plan-les-Ouates l’un des plus grands ateliers de haute joaillerie de la place de Genève.

La Polo, la première montre en acier développée par Piaget : la Limelight Gala habillée d’un bracelet en maille milanaise; et l’Altiplano, la montre mécanique la plus plate au monde.  © DR

Le maître de l’extraplat

Mais le groupe n’en délaisse pas pour autant son métier premier, l’horlogerie. A la manufacture de La Côte-aux-Fées, là où Georges-Edouard Piaget conçut dès 1874 ses premiers mouvements, le groupe mettra au point dès 1957 un calibre manuel n’affichant que 2 millimètres d’épaisseur, puis en 1960 un calibre automatique de 2,3 millimètres et, plus récemment, le tourbillon et la répétition minutes les plus plats au monde. Enchaînant les records, le maître de l’extraplat a ainsi conçu plus de 25 calibres, dont certains ne nécessiteront pas moins de 250 heures de travail uniquement pour la décoration.

Cambadélis critique la « stratégie punitive » de Montebourg vis à vis de Hollande

Jean-Christophe Cambadélis s’est dit persuadé, mardi, que l’ancien ministre, Arnaud Montebourg, se pliera à la primaire. Le premier secrétaire du parti socialiste a également critiqué la « stratégie punitive » d’Arnaud Montebourg vis à vis du président François Hollande. « Il ne s’agit pas d’avoir un candidat qui pourrait gagner contre la droite, il s’agit, soit d’empêcher le président de la République, soit de faire en sorte qu’il trébuche », a déclaré Jean-Christophe Cambadélis sur le plateau de l’Epreuve de Vérité Public-Sénat-radio-Classique-AFP-Les Echos. Lui-même favorable à la candidature de François Hollande, il a condamné « cette stratégie punitive », estimant qu’elle « ne prend pas dans l’opinion de gauche ».

Un bilan « pas défendable »

A propos de Arnaud Montebourg, qui a jugé que le bilan du chef de l’Etat n’était « pas défendable », Jean-Christophe Cambadélis a affirmé qu’il n’avait « pas peur de la confrontation ». « Je pense qu’elle peut être salutaire », a-t-il ajouté, car « c’est le seul moyen de rassembler ». Se disant « persuadé » que l’ancien ministre du Redressement productif se plierait à la discipline de la primaire, il a ajouté : « les intitulés d’Arnaud Montebourg maintenant pour tenir ses réunions, c’est de participer à la réunion autour d’Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche ».

Jean-Christophe Cambadélis a enfin dit qu' »entre 7 500 et 8 000 bureaux de vote » avaient été répertoriés en France pour la primaire, répartis sur le territoire « comme en 2011 ». Il a déclaré qu’il souhaitait « qu’on les concentre un peu plus qu’en 2011 dans les endroits où il y a un fort vote de gauche ». La primaire de la Belle alliance populaire, organisée par le PS, doit se tenir en janvier.

Après le cartel des yaourts, un cartel des sandwiches?

L’autorité de la concurrence soupçonne des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la fabrication et de la distribution des sandwiches vendus en grandes surfaces.

Après les yaourts, la lessive ou encore les CD et DVD le secteur des sandwiches industriels pourrait se voir à son tour épinglé par l’Autorité de la concurrence. Cette dernière a annoncé vendredi être en train de mener l’enquête. En cause, « des soupçons » de pratiques anti-concurrentielles dans les secteurs de la fabrication et de la distribution des sandwiches destinés aux grandes surfaces.

Selon les informations du Figaro, il pourrait être question d’entente sur les prix, de concertation lors d’appels d’offres, de limitation de la production ou encore de répartition de marchés. Des pratiques passibles d’une amende égale à 10 % du chiffre d’affaires pour l’entreprise incriminée.

Le prix du sandwich préféré des Français, le jambon-beurre, a augmenté de 15,6% dans les hypermarchés en 2015, note Le Parisien alors que l’inflation, elle, est restée presque nulle.

Plusieurs saisies effectuées

Dans un communiqué, les services de l’Autorité de la concurrence ont déclaré avoir effectué des « visites » et des « saisies » chez certains fabricants, en évitant de nommer les sociétés visées. Les groupes Sodebo et Intermarché, interrogés par le Figaro, ont assuré ne pas être concernés par ces visites. Le leader du marché, Daunat n’a lui pas souhaité réagir pour le moment.

Les pièces récoltées lors de ces opérations doivent désormais être examinées. L’organisme décidera par la suite s’il y a lieu ou non de poursuivre l’enquête. « Seule une instruction au fond » pourra établir le cas échéant la culpabilité des entreprises concernées, souligne le communiqué.

Les sandwiches vendus en grandes et en moyennes surfaces représentent, selon Le Figaro, 10% des ventes de produits de traiteur frais.

Golf – Le virage digital de l’Évian Championship

Un tournoi connecté, de l’interaction entre les joueuses et leurs fans, et une omniprésence des réseaux sociaux : cet Évian Championship s’inscrit dans la lignée de ces événements d’envergure, soucieux de s’appuyer sur les nouveaux outils de communication pour drainer du public et étendre leur visibilité.

Aujourd’hui, impossible de passer à côté. L’organisation propose une application dédiée au tournoi, développée avec IBM, l’un de ses partenaires historiques. La data visualisation propose une foule de statistiques mises à jour en temps réel, notamment sur les joueuses et les parcours. Quant à l’onglet vidéos, il est immersif avec des caméras à 360°, des ralentis en slowmotion et des interviews parfois décalées. Sur place, des stands d’animations (lunettes de réalité virtuelle, création de GIF animés) s’inscrivent aussi dans cette soif de numérique.

Rendre les joueuses encore plus accessibles

Organisateurs, acteurs et fans utilisent les réseaux sociaux comme une gigantesque plateforme d’échange et de communication. Un constat sur lequel l’Évian Championship s’appuie pour tenter à la fois de soigner sa propre communication, mais aussi pour rendre les joueuses plus accessibles à leur public.

#EvianChamp Discover @LydiaKo’s routine before tee off #LiveYoung#PlayYoungpic.twitter.com/Xa7FCTvUrZ

— evian (@evianwater) 15 septembre 2016

« Au-delà du fait que ces outils numériques sont aujourd’hui indispensables pour communiquer, le digital nous permet de développer une relation avec les joueuses qu’on n’avait pas avant », explique Steve Brangeon, directeur de l’Évian Championship. « Elles servent la communication du tournoi. Elles en parlent, nous n’avons qu’à les pousser, à leur fournir du contenu qui va les intéresser et qu’elles vont apprécier pour qu’elles le relaient plus facilement. »

With Baby @LydiaKo, the #LiveYoung Spirit is blowing into the #EvianChamppic.twitter.com/94Y9gfdCr6

— evian (@evianwater) 15 septembre 2016

La démarche est logique. La génération qui truste actuellement le haut du panier sur le circuit féminin a, en moyenne, une vingtaine d’années. Une aubaine pour miser sur un essor du numérique. « Dans un cadre comme celui d’Évian, elles prendront elles-mêmes certaines initiatives comme prendre des photos, les diffuser », détaille Benjamin Tur, responsable de la communication du tournoi. « En ce qui concerne les interviews, on peut en profiter pour aborder des sujets plus personnels avec des questions qui sortent un peu du cadre défini du sport. »

Casser les clichés

Entre promotion et interaction, les bénéfices en jeu sont nombreux. Et pour une discipline qui souffre encore en France de nombreux clichés, le volet numérique devient presque crucial. « Le digital peut contribuer à changer un peu l’image erronée du golf, sur l’âge, sur une certaine absence de modernité, car ces filles-là sont complètement dans l’air du temps, accessibles », poursuit Benjamin Tur. « Elles sont jeunes, elles ont des références très liées à la pop culture, à des sujets qui font l’objet de croisements avec le digital. »

Get to know world #1 @LydiaKo better. @StephenCurry30 or @KingJames ? @JordanSpieth or @MickelsonHat ? Check it out! pic.twitter.com/mqPsyCNV6e

— Evian Championship (@EvianChamp) 13 septembre 2016

« Contrairement au mode de communication classique où on va être très axé sur le sport, là on peut rebondir sur leur vie au quotidien. Et sortir purement de la compétition pour aller sur leurs choix musicaux, leurs goûts, etc. », ajoute Steve Brangeon, selon qui « le public, même décrit comme âgé, est, certes, moins obnubilé par le digital, mais demeure connecté ». Tout le monde serait donc gagnant. Que ce soient les fans, les organisateurs, les joueurs et la discipline elle-même.

Jean-Marie Le Pen s’en prend (encore) à sa fille

Ce n’est pas un secret. Entre Jean-Marie Le Pen et sa fille, la rupture est consommée depuis déjà un petit bout de temps. Et visiblement le Menhir a la rancune tenace. Si cette brouille familiale ne l’a pas empêché de voler au secours de la présidente du FN en la soutenant financièrement – il n’en reste pas moins très critique à son égard, à moins de huit mois des présidentielles. En effet, sur le site du Figaro, l’ancien président du Front national n’a pas hésité à tacler Marine Le Pen, alors qu’elle organisait dans le même temps ses Estivales à Fréjus. Un événement auquel Jean-Marie n’a pas été convié, « même pas comme personnalité extérieure », confie-t-il au site d’information.

Et d’ajouter : « Pour agir, il faut être optimiste. Mais il ne faut pas non plus prendre les vessies pour des lanternes. C’est-à-dire prendre ses désirs pour des réalités. Quand on pense à l’unité nationale, il faut commencer par la faire dans son propre parti. Aux législatives, il faut 12,5 % des inscrits pour être au deuxième tour. C’est-à-dire atteindre 20 à 25 % des suffrages exprimés. »

« Ne pas prendre ses désirs pour des réalités »

Visiblement, le patriarche ne se montre pas très confiant concernant une possible victoire de sa fille à l’élection de 2017, allant même jusqu’à mettre en garde en garde les frontistes contre des « projections idéalistes ». « On est dans le flou le plus total. On ne connaît ni le nom ni le nombre de candidats et l’on ne sait pas si la gauche et la droite vont se diviser », rappelle l’octogénaire qui poursuit : « On tire des plans sur la comète parce qu’il faut bien parler de quelque chose. »

Si le père et la fille n’en finissent pas de s’attaquer sur le terrain médiatique, un nouveau terrain de jeu attend les deux frontistes. La justice examinera le 5 octobre la plainte de Jean-Marie Le Pen après son exclusion du FN le 20 août dernier. Exclu par le bureau exécutif du FN après ses propos réitérés sur les chambres à gaz et sur le maréchal Pétain, celui qui vient de fêter ses 88 ans au mois de juin – en l’absence de sa fille – n’a pas fini de faire parler de lui !