Rester mince, plus difficile aujourd’hui que dans les années 70
Vous pourrez avoir bonne conscience : il était vraiment plus facile de garder la ligne autrefois. « Si vous avez 40 ans aujourd’hui, vous devez manger moins et faire plus de sport pour rester mince que si vous aviez 40 ans en 1971. » C’est ce que prouvent les professeurs Jennifer Kuk et Ruth Brow, coauteurs d’une étonnante étude publiée cette semaine dans la revue Obesity Research & Clinical Practice. On y apprend que si l’on a plus de mal à garder la ligne que la génération précédente, ce n’est pas complètement de notre faute. Ouf !
Courir plus et manger moins
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs de l’université d’York au Canada ont étudié le comportement alimentaire de 36 400 volontaires et l’activité physique de 14 419 Américains entre 1971 et 2008. Les auteurs de l’étude ont ainsi pu constater que « les gens qui suivent le même régime pesaient 10 % de plus en 2008 qu’en 1971, et 5 % de plus en pratiquant la même quantité d’activité physique ».
Plusieurs facteurs sont mis en avant afin d’expliquer ce surcroît de difficulté pour maintenir ou affiner son tour de taille aujourd’hui. Le professeur Jennifer Kuk confirme tout d’abord que l’on ne peut réduire la question de la perte de poids à la prise en compte de l’effort physique et de l’alimentation. De nombreux autres éléments ont une influence directe sur notre masse corporelle. Ainsi, la présence de polluants tels que les pesticides perturbe le système endocrinien. La consommation accrue de médicaments favorise la rétention d’eau et l’augmentation du tissu adipeux. Le déséquilibre des microbiotes (autrefois appelés flore intestinale) aurait le pouvoir de modifier la perméabilité de l’intestin et de le rendre plus poreux aux lipides et acides gras. Enfin, l’héritage génétique ou encore l’exposition à la lumière durant le sommeil favorisent également le stockage des graisses.
La pratique sportive explose
Ces facteurs expliquent en partie que malgré une hausse de 120 % de la pratique du sport depuis les années 1980, le nombre de cas d’obésité ait doublé sur la même période, passant de 300 à 600 millions, selon une étude publiée par l’OMS en 2014. Comme la situation ne devrait pas s’améliorer, deux équipes de chercheurs travaillent à l’élaboration d’une pilule capable de répliquer les bienfaits d’une séance de sport sur notre corps, sans passer par la case jogging.