Fausse bombe dans l’avion : la garde à vue du passager du vol AF463 a été levée
A peine débarqué, déjà embarqué. Un policier à la retraite de 58 ans, passager du vol Air France à bord duquel a été découvert un objet suspect, a été placé en garde à vue lundi à son retour à Paris, selon une source policière contactée par l’Agence France Presse. Il est soupçonné d’avoir placé cet objet dans le Boeing 777 qui devait relier, dans la nuit de samedi à dimanche, l’Ile Maurice à Paris. Lundi soir, la garde à vue a été levée, et l’homme relâché. Ce qui ne signifie pas que l’homme est hors de cause. Mais seulement que «l’état actuel des investigations ne justifie plus le maintien de la garde à vue», a précisé à l’AFP le parquet de Bobigny, qui «poursuit son enquête».
Environ deux heures après le décollage du vol AF463, une hôtesse de l’air a alerté le commandant de bord à propos d’un objet ressemblant à une bombe, placé dans le placard d’une des toilettes de l’avion. Après discussion avec le Centre de contrôles des opérations (CCO) d’Air France, basé à Roissy, et le service de déminage basé à Versailles, l’équipage a décidé de se dérouter vers l’aéroport le plus proche, Mombasa au Kenya. Les services de déminage kényans ont extrait l’objet et, après analyse, ont affirmé qu’il s’agissait d’une bombe factice. «Un ensemble composé de cartons, de papier et d’une espèce de minuteur», a indiqué Frédéric Gagey, PDG d’Air France, dimanche après-midi. «Il n’y avait rien qui présentait un caractère dangereux.»
Une partie des 459 passagers ont été rapatriés dans la soirée de dimanche et ont atterri lundi matin à Roissy Charles-de-Gaulle à 6h50, à bord du vol AF4195. La police des frontières a alors interpellé un homme, «dans le cadre de l’enquête ouverte à la suite de cette plainte pour des faits d’entrave à la circulation des aéronefs et mise en danger de la vie d’autrui», a précisé le parquet de Bobigny. Selon l’équipage, l’homme interpellé avait fait de nombreux allers-retours dans les toilettes pendant le vol, a affirmé à l’AFP une source policière. Sa femme a aussi été interpellée et entendue comme témoin.
Dès dimanche, les soupons se sont portés vers des personnes présentes à bord de l’avion. Frédéric Gagey avait précisé dimanche que le personnel de bord avait vérifié l’ensemble des placards avant le décollage, y compris celui des toilettes. «Comme il y a eu une visite avant le vol et qu’on ne l’a pas trouvé, je pense que l’objet a sans doute été placé là pendant le vol», avait ajouté le PDG.
Richard Poirot