Marilyn Monroe et le mystère de la Rolex de Kennedy

« Jack, With love as always from Marilyn May 29th 1962 ». « A Jack, avec amour. Encore et toujours. De Marilyn, 29 mai 1962 ». Cette date, tout le monde la connaît sans vraiment la connaître : c’est celle du Happy Birthday le plus célèbre de l’histoire. Celui chanté, susurré sur scène, par une Marilyn Monroe à la robe cousue à même la peau à l’occasion de la fête donnée pour l’anniversaire de JFK, au Madison Square Garden de New York. De la liaison entre l’actrice et le président, plus personne ne doute vraiment, 50 ans après son assassinat à Dallas. Mais un mystère, parmi d’autres, demeure quant à l’actrice mythique qui aurait fêté ses 90 ans le 1er juin 2016, si elle avait vécu.

« Laisse-moi aimer ou laisse-moi mourir »

Mais tout mythe recèle ses parts d’ombre, surtout quand celles-ci ont été cultivées. De la rencontre entre JFK et Marilyn dans les coulisses du Madison Square Garden, toutes les photos les montrant ensemble avaient été récupérées et détruites sur ordre par les agents des services secrets, directement rattachés à la Maison-Blanche. Sauf une image sauvée, un négatif oublié, qui n’a refait surface que récemment. Mais rien ne vient immortaliser une scène éloquente : Marilyn Monroe offrant à celui dont elle pensait un jour devenir la seconde épouse une Rolex en or gravée à son nom et accompagnée d’un poème de sa main à la chute éloquente : « Let me love or let me die », « Laisse-moi aimer ou laisse-moi mourir. »

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Vendue 120 000 dollars aux enchères

Cette montre, Marilyn Monroe l’aurait donnée à l’aide de camp de Kennedy, Kenneth O’Donnell, à qui JFK aurait demandé de s’en débarrasser. Deux mois plus tard, l’actrice décédait, officiellement d’une overdose. Cette Rolex à la valeur historique exceptionnelle, offerte par une légende à un mythe, refait son apparition en octobre 2005 lors d’une vente aux enchères. Estimée alors à 40 000 $ et vendue dans un écrin accompagnée du poème, elle s’envole à trois fois cette estimation, 120 000 $. Bill Panagopoulos, fondateur de la maison de vente Alexander Autographs, dira alors avoir été surpris de l’engouement pour cette montre. « Les objets historiques, tout spécialement quand ils sont nimbés d’une aura de scandale, défient toute tentative d’estimation de leur prix de vente. » Mais le scandale réside en fait ailleurs que dans l’idylle entre la star et le politicien.

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Mais fabriquée en 1965

Car l’aide de camp de Kennedy, disparu en 1977, n’est plus là pour confirmer ou infirmer cette belle histoire horlogère. Toutefois, un détail ne colle pas : cette Rolex Day-Date mythique, surnommée depuis la Rolex President, a, comme toute Rolex authentique, un numéro de série qui permet de tout connaître de ses origines. Selon le sien, cette montre aurait été fabriquée au premier trimestre 1965, soit deux ans après l’assassinat de Kennedy et trois ans après la disparition de l’actrice. Moralité : les plus belles histoires sont parfois celles auxquelles on rêve le plus de croire.