Hillary Clinton se prépare à l’investiture démocrate
Plus qu’un jour et Hillary Clinton sera officiellement la candidate démocrate à la présidence des États-Unis. Celle qui a été secrétaire d’État de Barack Obama devra attendre la convention républicaine de juillet pour l’officialisation, mais elle va très probablement dépasser le nombre de délégués qui permettent de s’assurer la victoire lors du dernier « Super Tuesday ». Elle a confié son émotion ce lundi 6 juin à la veille de sa victoire prévue dans la longue course à l’investiture démocrate pour la Maison-Blanche, mais Bernie Sanders entend lui gâcher la fête en remportant une ultime victoire en Californie.
À 68 ans, l’ancienne Première dame et secrétaire d’État est assurée de remporter mardi le nombre suffisant de délégués lors des primaires qui se dérouleront dans six États, dont le New Jersey et la Californie, devenant la première femme à être investie pour l’élection présidentielle par l’un des deux grands partis américains. Son adversaire républicain de novembre est connu depuis un mois : Donald Trump.
Un « message historique »
Aidée par ses victoires dans les territoires des Îles Vierges et de Porto Rico ce week-end, Hillary Clinton n’a plus besoin que de 19 à 29 délégués (selon les estimations de NBC et CNN) pour atteindre la barre de 2.383 requise pour empocher l’investiture. Bernie Sanders a environ 800 délégués de retard sur elle. « Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini », a-t-elle dit à des journalistes lors d’un rare point presse à Compton, lors duquel elle a brièvement évoqué le caractère historique de sa candidature.
« Mes partisans sont passionnés », a dit Hillary Clinton, notamment « car ils pensent qu’avoir une femme présidente enverra un message fort, un message historique sur le type de pays que nous sommes, et nos valeurs ». « C’est très émouvant ». Mais le sénateur du Vermont conteste cette victoire annoncée et affirme vouloir faire changer d’allégeance les superdélégués, des responsables et élus du parti démocrate libres de leur vote lors de la convention d’investiture de Philadelphie, en juillet. Plus de 500 sur 700 se sont ralliés à Hillary Clinton.
Un mince espoir
Voilà pourquoi il continue de critiquer vertement son adversaire et de faire campagne en Californie, où les sondages se sont resserrés. En cas de première place, il pourrait justifier son maintien en course jusqu’à la dernière primaire, la semaine suivante à Washington, voire jusqu’à la convention. « Notre objectif est de gagner autant de délégués que possible, afin de convaincre les superdélégués que je suis le meilleur candidat » pour battre Donald Trump en novembre, a dit Bernie Sanders lors d’une conférence de presse à Emeryville. Se ralliera-t-il avant la convention ? « On se reparlera après la primaire de Californie, où nous espérons gagner. Nous ferons le point après demain ».
Quoi que fasse le sénateur du Vermont, Hillary Clinton a bien l’intention de revendiquer la victoire mardi, vraisemblablement dès la fermeture des bureaux de vote du New Jersey, sur la côte est, où le quart des voix lui suffiraient. Elle prononcera un discours mardi soir dans son fief de New York. « Demain, cela fera exactement huit ans que je me suis retirée et ralliée à celui qui était alors encore sénateur Obama. Je pense que c’était la bonne décision », a-t-elle dit lundi. « Les enjeux sont très importants pour tous ceux qui m’ont soutenue, ceux qui ont soutenu le sénateur Sanders, et qui veulent empêcher Donald Trump de devenir président, ce que j’ai même du mal à dire ».
Un rassemblement difficile
Mais le rassemblement de la gauche américaine s’avère délicat, Bernie Sanders multipliant les actes de défiance et exhortant ses partisans à ne pas se démobiliser. Pour faire l’union, le camp Clinton compte sur une force unificatrice exceptionnelle… du nom de Donald Trump. Hillary Clinton a commencé le travail de démolition en qualifiant le républicain d’inapte à la présidence.
La semaine a été mauvaise pour l’homme d’affaires. Il a déclenché un tollé, y compris dans sa famille politique, en fustigeant un juge fédéral en raison de ses origines mexicaines, dans une affaire sur son ex-« université ». Dimanche, il a doublé la mise sur CBS en déclarant qu’un juge musulman pourrait également être soupçonné de partialité contre lui.
Il répond aux polémiques en attaquant Hillary Clinton sur les financements de « la fondation Clinton criminellement malhonnête », qui a reçu de nombreux dons de pays et hommes d’affaires étrangers lorsqu’elle dirigeait encore la diplomatie. Le danger pour Hillary Clinton est que Bernie Sanders, dimanche, l’a pour la première fois attaquée sur ce thème, estimant qu’il y avait une apparence de conflit d’intérêts.