La générosité d’une société de Levallois envers les proches de Balkany
Mercredi, on s’étonnait que personne ne bronche côté Les Républicains quant à la réinvestiture de Patrick Balkany dans les Hauts-de-Seine, alors même que l’homme politique accumule les casseroles (pas moins de quatre mis en examen). Un nouveau rapport devrait donner encore un peu plus de grain à moudre à ses détracteurs. Déjà contestée en février dernier, la gestion de la ville de Levallois-Perret par Patrick Balkany est de nouveau pointée du doigt.
Les auteurs du rapport sont au-dessus de tout soupçon. Il s’agit des magistrats de la Chambre régionale des comptes. Le Parisien et France Bleu 107.1 ont pu mettre la main sur le fruit de leurs investigations. Elles révèlent les largesses, notamment en termes de salaires, d’une société d’économie mixte, dont la majorité du capital appartient à la commune de Levallois : la Semarelp. Celle-ci, en charge des grandes opérations d’aménagement de la ville, était dirigée jusqu’en mai 2014 par Patrick Balkany et ensuite par son épouse Isabelle Balkany. D’après les juges, l’argent qu’elle brasse sert un peu trop aux proches de l’homme politique.
La Semarelp dans le viseur…
Selon le journal Le Parisien, « sur la forme et sur les résultats financiers, la chambre reconnaît « la bonne qualité de l’information comptable ». Mais sur le fond, les magistrats pointent « des frais de structure élevés » liés à la rémunération des dirigeants pour la Sem et ses filiales ».
Ainsi, le rapport révèle, selon France Bleu cette fois-ci, que le directeur général de la société satellite, Jean-Pierre Aubry, gagnerait jusqu’à 30 000 euros par mois. « De 2009 à 2014, ses revenus se sont élevés à près de deux millions d’euros bruts. Un niveau de rémunération très inhabituel pour ce genre de poste, mais qui peut s’expliquer par la proximité de cet homme avec Patrick Balkany », explique la radio.
De fait, Jean-Pierre Aubry, bras droit du maire de Levallois, a été mis sous contrôle judiciaire en 2014 dans une affaire de corruption et il a interdiction d’entrer en contact avec Balkany. France Bleu rappelle que « cette mise en examen a d’ailleurs poussé Jean-Pierre Aubry à démissionner de la Semarelp en 2014, non sans toucher une prime exceptionnelle de 48 000 euros ». Il a été remplacé par son adjoint Michel Perez. Lequel toucherait à peine moins que son prédécesseur d’après le rapport.
Mais c’est presque tout le corps dirigeant de la société qui est mis en cause selon la radio régionale. « La directrice de la communication, avec des émoluments supérieurs à 6 000 euros par mois, touche nettement plus que la moyenne du marché. Enfin, les juges s’interrogent sur le cas de cet ancien directeur des marchés publics, licencié par la Semarelp en 2014, et qui revient dans la société en tant que prestataire de service. »
… les élus de Levallois aussi
Le journal Le Parisien, a quant à lui relevé dans ce même rapport l’augmentation majeure du montant des jetons de présence attribués aux élus de la majorité, siégeant au conseil d’administration de la Semarelp. « Ils sont passés de 85 910 € pour les années 2009-2013 à 197 998 € en 2014 ». Dernier point : « Les juges s’étonnent de voir des entreprises remporter des contrats grâce à des offres moins disantes… dont la facture explose au fil de la réalisation du marché », relate France Bleu.
Le rapport pointe des dérives du « système Patrick Balkany ». Un système mis à mal à de nombreuses reprises. Dernière péripétie en date : fin mai, le fils du couple Balkany, Alexandre, était suspecté de blanchiment de fraude fiscale et lui aussi placé sous contrôle judiciaire.