Oliver Spencer, le chic british
Le Point.fr : Qui êtes-vous ?
Oliver Spencer : Oliver Spencer, quarante et quelques années ! Je suis designer le jour et père la nuit. Tout cela fait de moi un homme heureux, qui a la chance de vivre de sa créativité.
Parlez-moi de votre marque ?
J’ai créé ma marque en 2002 avec pour ambition de promouvoir un art de vivre fait de mode, de musique et d’art. Je m’adresse aux dandys, sensibles aux belles matières et aux marques discrètes de raffinement.
Pourquoi êtes-vous célèbre ?
Mes défilés performances ! J’aime capturer l’éclectisme du monde qui nous entoure. Deux fois par an, pendant la fashion week londonienne, j’imagine de véritables shows. Le batteur John Bradbury des Specials a rythmé une partie du dernier défilé en live, avant que Idris Elba (célèbre DJ) ne prenne la relève, dans un tout autre registre musical. L’année dernière, les Mighty Turbans qui ont déchaîné la foule.
Quels sont les mots qui caractérisent le mieux votre univers ?
Le modernisme est ma période de prédilection. Les textures, les couleurs et l’architecture de ce courant me fascinent.
Que trouve-t-on sur le moodboard de votre dernière collection ?
Pour le printemps-été 2017, je me suis inspiré de la CasaMalaparte à Capri qui a été merveilleusement immortalisée par Jean-Luc Godard dans Le Mépris en 1963. J’ai voulu une collection facile et confortable qui mêle les couleurs de la Méditerranée à l’esprit rétro des années 50. L’ocre si particulier de la villa s’épanouit sur le patchwork des shorts et des bombers, tandis qu’une palette de couleurs très fifties, allant du beige au citron en passant par le crème, joue les contrastes.
La patte Oliver Spencer, c’est quoi ?
Sur les blazers, vous trouverez une petite boucle de couleur et des boutonnières gansées de rouge, assorties aux boutons. Tous nos vêtements ont une étiquette dont les inscriptions mènent à notre studio de design sur Lambs Conduit Street à Londres.
Quelle place occupe le business dans votre quotidien ?
Concilier business et créativité, c’est tout un art. Pour s’épanouir, l’idéalisme du créatif doit se confronter au pragmatisme de contingeances économiques. J’ai bien conscience que le sang doit couler dans les veines de la créativité pour que l’entreprise soit viable à long terme.
Qui étaient vos premiers clients ?
Mes amis.
Avez-vous eu des commandes hors du commun ?
Oui ! James Bond et Daniel Craig sont de grands fans de nos vestes en suede.
Votre best-seller ?
La veste artiste Indigo de la collection printemps-été 2016. Je mise beaucoup sur le costume de plage pour l’été prochain !
De quoi êtes-vous fier ?
D’avoir bâti une marque. Je n’avais pas idée de l’envergure du projet en me lançant. Créer sa marque, c’est une bonne dose de passion et une quantité infinie de travail.
Projets à venir ?
Ouvrir de nouvelles boutiques. À Paris, of course !
Oliver Spencer, Le Bon Marché, 24 rue de Sèvres, 75007 Paris.