Enquête sur Bygmalion : « La crise est finie » à France 2, affirme Élise Lucet
« La crise est finie » à France 2 après l’accord sur la diffusion le 29 septembre de l’enquête sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a estimé vendredi Élise Lucet, qui dirige Envoyé spécial. « La crise est finie, et nous en sortons par le haut », a affirmé Élise Lucet au Parisien vendredi. « Notre enquête sur Bygmalion sera diffusée dans son intégralité le 29 septembre […], une date que nous avions envisagée et qui convenait à Michel Field…, jusqu’à ce qu’il change d’avis mi-juillet. »
La date de diffusion de l’enquête a fait l’objet d’un bras de fer entre Élise Lucet, favorable à une diffusion le 29 septembre, et le directeur de l’information Michel Field, initialement hostile à une diffusion pendant la campagne de la primaire à droite. L’enquête comporte une interview exclusive de Franck Attal, en charge chez Bygmalion de l’organisation des meetings du candidat Sarkozy en 2012 et mis en examen dans l’enquête.
Franck Attal en face-à-face avec Sarkozy ?
« On s’est engueulés avec Michel Field », a affirmé Élise Lucet. « À certains moments, on n’a pas écouté l’équipe d’Envoyé spécial, car le calendrier politique a pris plus d’importance. » « D’ici au 29 septembre, nous aurons le recul pour vérifier, tenter d’obtenir des contreparties, faire des interviews qui nous manquent », a souligné Élise Lucet, invitant Nicolas Sarkozy à s’exprimer dans une interview ou lors d’un face-à-face avec Franck Attal. Des extraits de l’interview de l’ex-responsable de Bygmalion ont été diffusés jeudi au JT de France 2 dans un sujet de six minutes. Franck Attal évoque une entrevue qu’il aurait eue avec le directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, lui aussi mis en examen.
« On a fait beaucoup de meetings, et on a un plafond qui va être atteint. […] Vous allez nous déplacer la facturation », lui aurait dit Jérôme Lavrilleux. « Vous nous livrez les meetings dans les formats habituels et il y aura une partie de la facturation liée aux meetings que vous facturerez à l’UMP, ce qui nous permettra de tenir la ligne du compte de campagne », lui aurait-il demandé. La version longue de l’enquête s’étendra sur trente-cinq à quarante-cinq minutes, selon Élise Lucet.
Le parquet de Paris a demandé un procès pour quatorze mis en examen dans l’affaire Bygmalion, dont Nicolas Sarkozy, qui se voit reprocher notamment d’avoir dépassé le plafond des dépenses électorales fixé à 22,5 millions d’euros et de faire état dans son compte de campagne, d’éléments comptables sciemment minorés. L’ancien président a toujours contesté un dérapage de ses dépenses, et n’est pas mis en examen dans le dossier des fausses factures mises en place entre l’UMP, l’équipe de campagne et la société de communication Bygmalion pour masquer le dépassement des plafonds de campagne.