Estivales de Marine Le Pen : « La flamme me manque »
Au revoir les « Universités d’été du FN », bienvenue aux « Estivales de Marine Le Pen ». Le nom même de l’événement de rentrée qui rassemble cadres et militants du FN est révélateur de la stratégie d’effacement du parti au profit de la candidate. Il suffit de parcourir les allées entre les stands installées à la base nautique de Fréjus pour constater que, la communication de la campagne ne mentionne pas le nom du FN, l’oriflamme, et se contente de mettre en avant la personnalité de sa présidente.
En se promenant entre les stands de Fréjus, qui proposent des produits de différents terroirs, on peut tomber sur la « Place Marine Le Pen ». Et observer sur les murs les affiches de campagne avec sa photo barrée du slogan « la France apaisée », ou encore « Oui ! La France ». Ses photos, avec ou sans chevaux, sont mises en vente : une pour dix euros, trois pour vingt euros. Un culte de la personnalité de la présidente du FN, qui va jusqu’au mimétisme physique de certaines militantes vis à vis de Marine Le Pen.
En temps de campagne présidentielle, cette stratégie est habituelle : le fonctionnement de la Vème République exige que le candidat se hisse au dessus des partis pour créer un lien direct avec les Français. Mais elle s’inscrit également dans le prolongement de la dédiabolisation, qui passe par la rupture avec Jean-Marie Le Pen et les symboles qui lui sont associés. Le menhir a d’aileurs considéré dans nos colonnes qu’il s’agissait d’une erreur d’analyse politique. Désireux de solder l’héritage politique du fondateur du parti, le bras gauche de Marine Le Pen, Florian Philippot, a déjà dit que le changement de nom n’était « pas un tabou ». Et son directeur de cabinet avait même enregistré le nom « Les Patriotes » à l’INPI, après la sortie médiatique de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz. « Un renouveau » jugé normal par la plupart des militants. Même si certains regrettent tout de même le bon vieux temps.