Mondial de l’automobile 2016 : un succès malgré une baisse relative

Entre le sourire de satisfaction et le « ouf » de soulagement, les promoteurs du Mondial de l’automobile pouvaient, à quelques heures du baisser de rideau hier, avoir le sentiment du devoir accompli. Montée dans l’urgence après le départ du commissaire général avant l’été et supportant les défections de marques majeures qui ne sont pas passées inaperçues, l’édition 2016 avec 1 066 439 visiteurs (chiffre non définitif arrêté à 14 heures, le chiffre final sera connu à 20 heures) peut continuer à revendiquer sa place de salon automobile le plus fréquenté au monde.

Certes, tout n’est pas rose dans un contexte sécuritaire difficile qui affecte actuellement l’ensemble des grandes manifestations. Si le Mondial perd 14 % de visiteurs par rapport à son édition 2014, cette baisse est à mettre au regard des 15 à 30 % de baisse constatés sur tous les événements nationaux depuis le 13 novembre 2015. On peut comprendre que, après quinze jours d’une exposition marathon, les organisateurs se réjouissent que le plus grand salon de France se soit déroulé dans un climat positif et sans aucun incident à signaler.

Une concession multi-marques

Au-delà de ces faits bruts, il y a aussi le changement progressif de destination du Mondial. Revendiqué naguère comme un salon « où l’on fait plus de l’image que de la vente de voiture », comme si c’était honteux, il s’est transformé cette année en remettant les vendeurs autour de la table. Ainsi, il est redevenu une super-concession multi-marques et, de ce fait, les prises de commandes et de contacts ont augmenté de 50 % versus 2014 pour de nombreux exposants.

Mondial de l'Auto 2016 à Paris © ULI DECK AFPMondial de l'Auto 2016 à Paris © ULI DECK AFP
Mondial de l’Auto 2016 à Paris © ULI DECK AFP

« Un visiteur du Mondial sur trois a l’intention d’acheter dans les 12 prochains mois [versus 1 sur 4 en 2014] et le profil type des visiteurs se rajeunit et se féminise. Un visiteur sur trois n’était jamais venu au Mondial, 1 sur 4 est une femme et 2 sur 3 ont moins de 50 ans [dont 1 sur 3 moins de 35 ans] », constate l’organisation du Mondial dans un communiqué. Enfin, l’enquête Opinion Way réalisée durant le salon a permis encore de constater l’augmentation des visiteurs provinciaux, passés de 40 à 45 % du public.

93 % des visiteurs ont été satisfaits à très satisfaits de leur visite, en progression d’un point par rapport à 2014. Malgré l’absence de certaines marques, ce sont plus de 140 nouveautés qui ont été révélées sur ce Mondial (+ 35 % par rapport à 2014). Aux côtés de nombreux concepts cars, de SUV,  les modèles électriques et hybrides ont mobilisé beaucoup de curiosité de la part des visiteurs. L’organisation se réjouit aussi de la diversité des pôles d’intérêt avec la première vente de véhicule de collection avec la maison Coys ou l’énorme succès de fréquentation de l’exposition « Moteur, l’automobile fait son cinéma ».

Préparer 2018 et le 120e anniversaire

La présence de Samsung et de PlayStation… et naturellement sur de nombreux stands les casques de réalité virtuelle ont permis à beaucoup de toucher différemment ces nouveaux « rêves » automobiles. Ce rêve peut aussi devenir une réalité du quotidien car le Mondial a servi aussi de plateforme de recrutement pour la filière automobile qui revendique plus de 2 500 postes pourvus pendant les 16 jours du salon.

Autre baromètre du succès, la fréquentation des médias du monde qui ont consacré plus de 3 000 sujets, soit 25 % de plus qu’en 2014. Beaucoup, confrères ou public, se sont promenés dans les allées du salon munis du plan officiel aux couleurs du Point Auto, partenaire média du Mondial. Dans le dédale des allées et l’abondance des choses à voir, ce fil d’Ariane indispensable pour ne rien rater est jugé irremplaçable.

Mondial de l’Automobile 2016 © Jicey DR

Le Mondial 2016 est mort, vive le Mondial 2018 et la perche tendue aux absents ainsi que la volonté de continuer à transformer la manifestation pour qu’elle épouse au plus près les gigantesques évolutions technologiques qui se profilent et qui sont devenues des priorités.

« Oui, le Mondial n’est plus ce qu’il a été pendant 25 ans. Il était temps qu’il change. Le Mondial est résolument tourné vers le nouveau monde… Oui, des questions de durée, de format, de coût seront posées afin de reconquérir certaines marques absentes, dans l’intérêt du public. » Le Mondial fait preuve d’ouverture et on peut le comprendre, il célébrera en 2018 ses 120 ans et l’organisation s’engage à poursuivre la profonde transformation amorcée cette année. Une certitude, Le Point y sera !