Attentats: un milliard d’euros et deux millions de touristes se sont envolés
Le secteur touristique est toujours lourdement impacté par les attentats de Paris et de Nice. Selon les professionnels du secteur, le manque à gagner est de l’ordre d’un milliard d’euros.
C’est une note particulièrement salée pour le secteur touristique. Lourdement pénalisé par les attentats de Paris et de Nice, les professionnels de Paris et l’Ile-de-France ont perdu près de deux millions de touristes étrangers et français sur un an. A l’échelle nationale, les arrivées internationales entre le 1er janvier et le 31 octobre ont chuté de 8,1%, selon les données du gouvernement.
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Ce sont les Japonais (-39%) qui ont le plus déserté la France, suivis des Chinois (-23%), des Allemands (-10,8%) et des Américains (-4%). « Le manque à gagner est estimé à près d’un milliard d’euros. Et si on reste sur cette tendance, l’année 2016 se bouclera sur -1,5 milliard d’euros », déplore le président du CRT.
« On ne s’est pas relevés des attentats de novembre 2015, l’impact est durable et complètement inédit par son importance. Il y a vraiment besoin d’un plan Orsec pour l’emploi dans le tourisme et de mesures d’aides très concrètes, car beaucoup de petites entreprises ont un genou à terre », souligne Frédéric Valletoux.
Les palaces touchés, mais pas Airbnb
Même les grands palaces parisiens ont dû s’adapter au manque de clientèle. En août, certains ont ainsi fermé des étages entiers. Et « des contrats CDD n’ont pas été renouvelés », indique Christophe Laure, de la branche prestige de l’Umih, principale organisation de l’hôtellerie-restauration, selon lequel il faudra « entre 12 et 24 mois avant que la destination ne soit reconsidérée ».
Constat similaire chez le géant AccorHotels, qui compte 400 établissements à Paris et fait état d’une baisse de 30% de sa clientèle loisirs au troisième trimestre. La restauration souffre aussi par ricochet. « Elle est encore aujourd’hui touchée de plein fouet, à Paris et sur la Côte d’Azur, avec des baisses de chiffre d’affaires de -20% dans la capitale. Les mois de juillet, août, septembre ont été très mauvais pour ce secteur », relève le président de l’Umih, Roland Héguy.
Le seul acteur à avoir tiré son épingle du jeu dans ce morne a été la plateforme Airbnb. Le site a en effet enregistré entre juin et septembre une hausse d’activité de 20% en France, pour un total de 3,5 millions de voyageurs.
Renforcement des mesures de sécurité
Pour faire revenir les touristes échaudés par les attentats de Paris puis Nice le 14 juillet, le gouvernement a débloqué en septembre 10 millions d’euros pour promouvoir la destination France.
Un comité interministériel sur le tourisme, piloté par Manuel Valls, se tiendra lundi, à l’issue duquel le gouvernement devrait annoncer des mesures en matière de sécurité, comme un renforcement des moyens sur les sites touristiques.