Les immeubles en bois, une lame de fond
Une prouesse technologique et écologique ! Après seulement neuf mois de chantier, la résidence Épicéa a inauguré cet automne un immeuble de 23 logements plutôt inédit, construit à partir de panneaux de bois massif assemblés au pied du Fort d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). « Les maires doivent toujours avoir un temps d’avance, l’audace architecturale est un facteur indissociable du mieux-vivre ensemble », s’enthousiasmait André Santini à propos de ce programme résidentiel qu’ont mené conjointement BNP Paribas Real Estate, Woodeum, et l’architecte Jean-Michel Wilmotte.
« Cette nouvelle génération de bâtiment à très basse empreinte carbone participe activement à la réduction des émissions de CO2 tout en minorant les consommations énergétiques (- 20 % par rapport à la réglementation thermique 2012) », vante Guillaume Poitrinal, à la tête de Woodeum, nouvel acteur du secteur de la promotion immobilière qui préconise l’utilisation du bois massif pour remplacer les matériaux de gros œuvre traditionnels. La cerise sur le gâteau écologique ? Moins de déchets, de bruit et de poussière, par rapport à un chantier classique. Mieux encore : seuls 14 camions auront été nécessaires pour transporter les 424 voiles de bois massif utilisés dans la construction de 23 appartements, des panneaux préfabriqués en usine, puis posés in situ par les compagnons artisans de Bouygues Bâtiment Ile-de-France.
Constructions bioclimatiques
De l’autre côté de la capitale, BNP Paribas Real Estate persiste et signe. Dans le cadre de la rénovation urbaine de la Plaine Saint-Denis (93), le promoteur a confié au Cabinet Chartier Dalix Architectes la mise en œuvre de l’ensemble mixte #curve (tertiaire, résidentiel, commercial) au cœur du quartier de la Zac Montjoie, à deux pas du RER B Stade de France. Ce projet comprend un immeuble qui abritera sur 8 niveaux pas moins de 24 000 mètres carrés de bureaux en ossature bois. Là encore, ce type de construction bioclimatique entend limiter au maximum les émissions de gaz carbonique des bâtiments de l’industrie tertiaire. « #curve qui respectera la charte environnementale de son éco-quartier sera l’un des plus grands bâtiments tertiaires à structure bois en Europe », se félicite Bruno Pinard, directeur général promotion immobilier d’entreprise de BNP Paribas Real Estate. Ce type de bâtiment cadre parfaitement avec les nouvelles attentes des utilisateurs. En effet, le développement durable représente une priorité pour 86 % d’entre eux, selon le baromètre User Insight 2016 relatif aux préoccupations des salariés.
Non loin de là, à Montreuil (93), le groupe Altarea Cogedim vient d’inaugurer le programme résidentiel « Be Wood », imaginé en partenariat avec le cabinet d’architecture Daufresne Le Garrec & associés. Aligné le long des voies Pierre-Currie et Des-Ruffins, cet ensemble se distingue par des façades en bois qui recouvrent entièrement les trois bâtiments principaux accueillant 50 logements et environ 150 résidents. « Commercialisé en 2013, ce programme a remporté un vif succès auprès des Montreuillois, car il correspondait parfaitement à leurs attentes en matière de logement », commente Philippe Jossé, directeur général Logement France de Cogedim.
À La Plagne, encore Wilmotte
À l’approche des premières neiges, la station de sports d’hiver de La Plagne vient quant à elle de dévoiler le visage de sa future unité touristique, située à 2 000 mètres d’altitude, dans la vallée de la Tarentaise. Au menu, une offre d’hébergements haut de gamme en hôtel et résidences, conçue, construite et gérée par le Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs, et là encore orchestrée par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. « Le matériau bois fera tout naturellement partie intégrante de cette nouvelle station du XXIe siècle. Les logements seront travaillés comme des petits chalets de 4e génération », indique Corinne Maironi-Gonthier, maire d’Aime-la-Plagne et… architecte.
Ainsi, la plupart des nouveaux bâtiments disposeront d’une structure en panneaux de bois massifs, du mélèze habillera les revêtements de façades de l’hôtel 5 étoiles tandis que les garde-corps et pare-soleil seront en caillebotis de bois. « Pilier de l’architecture montagnarde, le bois massif offre un confort remarquable, tant en matière d’isolation thermique qu’au niveau du contrôle de l’humidité. Il offre en outre une plus grande souplesse afin de pouvoir faire évoluer les typologies d’appartements en fonction des futurs besoins », plaide Jean-Michel Wilmotte. Qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il projette en effet de construire à Nice une tour mixant bois et béton sur 35 étages culminant à 115 mètres de hauteur ! Bordeaux n’est pas en reste. Dans le quartier Euratlantique, le groupe Eiffage, la société Woodeum et l’architecte Jean-Paul Viguier s’attellent d’ores et déjà à construire une tour de 18 étages haute de 57 mètres, constituée de deux hémisphères en bois encerclant un noyau de béton. Date de livraison attendue : 2020.