Pour Macron, « quand on est jeune, 35 heures, ce n'est pas long »
« Quand on est jeune, 35 heures, ce n’est pas long », affirme le fondateur d’En marche !, Emmanuel Macron, dans une interview à L’Obs publiée mercredi, où il précise sa vision en matière sociale et sur l’éducation. Pour l’ancien ministre de l’Économie, qui s’était fait remarquer au gouvernement en s’en prenant au totem des 35 heures, ce « débat (sur la conservation ou non des 35 heures) est devenu surréaliste » et il faut dans le domaine « plus de souplesse, plus de flexibilité ». S’il faut « conserver une durée légale, un socle », il faut « laisser ensuite aux branches le soin de la moduler s’il y a des accords majoritaires ».
« Il faut aussi s’adapter aux individus. On peut ainsi imaginer que les branches professionnelles négocient une possibilité pour les salariés qui le souhaiteraient de travailler moins à partir de 50 ou 55 ans : 30 heures, 32 heures, pourquoi pas ? En revanche, quand on est jeune, 35 heures, ce n’est pas long », explique le quasi-candidat à la présidentielle. Emmanuel Macron souhaite également davantage de flexibilité s’agissant des retraites. « Certains veulent la prendre à 60 ans, d’autres à 65, d’autres encore à 67. Il faut pouvoir moduler selon les individus et les situations », explique l’ex-ministre.
Protéger les indépendants
Reprenant des propositions déjà faites au Mans et à Montpellier, Emmanuel Macron réaffirme son souhait de voir gérer lui-même l’Unedic, et de permettre aux salariés démissionnaires de percevoir des allocations chômage. Il veut aussi protéger des aléas de la vie professionnelle « ceux qui aujourd’hui ne sont pas couverts », en particulier « ceux qui sont au régime de la microentreprise ou les indépendants ».
Emmanuel Macron, qui entre pour la première fois à l’occasion de cette interview dans le détail de son projet, met aussi sur la table plusieurs propositions dans le domaine scolaire. Affirmant que « la mère des batailles » se joue dans le primaire, il entend donner « beaucoup plus de moyens et beaucoup plus d’autonomie » aux écoles en difficulté, et faire en sorte que les professeurs y soient « beaucoup mieux payés » et « reconnus ». Il veut aussi « faire évoluer » la carte scolaire, « renforcer la médecine scolaire » et introduire de la sélection à l’université « au niveau du master ». L’ancien ministre devrait présenter prochainement ses propositions concernant l’Europe et les finances publiques.