David Hockney illustre l'étiquette du château Mouton Rothschild 2014

Le peintre anglais David Hockney, né en 1937, est issu du Pop Art et maîtrise les techniques les plus modernes, de l’acrylique à l’iPad. Il s’inscrit néanmoins dans la tradition figurative, plus particulièrement dans celle des maîtres du portrait, restituant les êtres et les objets dans des couleurs vives et contrastées.

David Hockney, Los Angeles, 9th March 2016 © Jean-Pierre Gonçalves de LimaDavid Hockney, Los Angeles, 9th March 2016 © Jean-Pierre Gonçalves de Lima
David Hockney, Los Angeles, 9th March 2016 © Jean-Pierre Gonçalves de Lima

Sa dernière exposition, triomphale, à la Royal Academy de Londres, 82 portraits et une nature morte, vient de s’achever et en 2017 aura lieu une rétrospective qui ira de Londres à New York en passant par Paris au centre Pompidou, où apparaîtront la force des images, la précision du trait et la modernité des moyens d’un artiste virtuose et inclassable.

David Hockney était un ami personnel de la baronne Philippine de Rothschild, disparue en 2014, et à laquelle son dessin rend hommage. Entourés de rayons, signes à la fois d’émotion et d’émerveillement, deux verres, l’un vide et l’autre plein, racontent l’attente fébrile puis le miracle toujours recommencé de la naissance d’un grand vin.

L’art et l’étiquette

Etiquette du château Mouton Rothschild 2014 © Maley BéatriceEtiquette du château Mouton Rothschild 2014 © Maley Béatrice
Etiquette du château Mouton Rothschild 2014 © Maley Béatrice


En 1924, pour saluer sa première mise en bouteilles au château, le baron Philippe de Rothschild (1902-1988), père de la baronne Philippine (1933-2014), avait demandé au fameux affichiste Jean Carlu de réaliser l’étiquette de Mouton. Cette initiative, trop précoce, était restée sans lendemain.

En 1945, cette fois-ci pour célébrer la paix reconquise, le baron Philippe décida de couronner l’étiquette du millésime par le « V » de la Victoire, dessiné par le jeune peintre Philippe Jullian. D’une circonstance exceptionnelle naquit une tradition, et à partir de 1946, tous les ans, un artiste différent fut invité à créer une œuvre originale pour l’étiquette. Au début, le baron Philippe choisit les peintres parmi ses amis personnels : Jean Hugo, Léonor Fini, Jean Cocteau… En 1955, Georges Braque accepta d’illustrer le millésime. Il fut alors rejoint par les plus grands créateurs : Dali, César, Miró, Chagall, Picasso, Warhol, Soulages, Bacon, Balthus, Tàpies, Jeff Koons…

Depuis 1981, à l’initiative de la baronne Philippine, cette collection a donné lieu à l’exposition itinérante Mouton Rothschild, L’Art et l’Étiquette. Celle-ci a d’abord été accueillie par de nombreux musées à travers le monde, et se trouve désormais en résidence à Mouton même, dans les salles que la baronne Philippine a créées pour elle en 2013, entre le Cuvier et le musée du Vin dans l’Art.

Mouton Rothschild appartient aujourd’hui aux trois enfants de la baronne Philippine : Camille Sereys de Rothschild, Philippe Sereys de Rothschild, président du conseil de surveillance de la société familiale Baron Philippe de Rothschild chargée de la gestion du Château, et Julien de Beaumarchais de Rothschild.

Le millésime 2014 dans les crus classés du Médoc



Pour bien comprendre les nuances et les réussites, il conviendrait de prendre une carte géologique du Médoc sur laquelle on superposerait en transparence une carte de la météo 2014, de juillet à fin septembre. Mais outre le fait que ce serait peu lisible et ennuyeux, cela éliminerait un troisième facteur déterminant : le choix des hommes (et des femmes, dont les rangs ne cessent de s’agrandir d’année en année parmi les responsables des vignobles). On s’en tiendra donc à quelques aperçus…

D’abord la pluie, très taquine cette année, qui grosso modo a arrosé un peu plus le sud que le nord, épargnant sensiblement saint-estèphe et pauillac, tandis que margaux subissait davantage ses caprices. Puis, les cépages. Le merlot précoce dans sa maturité a moins bénéficié des chaleurs et du mouvement de concentration tardif (chaleur et vent) que la famille cabernet (sauf sur certains sols froids qui ont retardé sa maturation). Ses grains gonflés, certes parfumés et sains, manquaient de caractère et quand on a compensé en saignant les cuves ou en poussant un peu les extractions, il s’est révélé un peu rustique, avec des tanins un peu pâteux en fin de bouche. Les cabernets, francs comme sauvignon, se sont montrés magnifiques et les meilleurs vins en sont largement pourvus. Le petit verdot rencontre lui aussi un vif succès ; souvent mûr avant le cabernet-sauvignon, il apporte des notes épicées dans les assemblages, le côté tour de moulin à poivre du chef avant de servir le plat. Pas trop n’en faut cependant, sinon on s’éloigne un peu du côté bon végétal, séveux des cabernets.

Enfin, côté intervention humaine, les prudents sont récompensés. Même si septembre et en partie octobre ont assuré une belle maturité des peaux, il n’en était pas de même à l’intérieur du grain, les tanins de pépin n’apportant que de la dureté. Les vinificateurs expérimentés se sont donc abstenus de pousser les extractions trop loin. Les pH assez bas en général des rouges de 2014 devraient favoriser l’élevage, sans avoir à redouter des déviations de goût.

Dégustation :

18/20 – Mouton-Rothschild 1er GCC


81 % cabernet-sauvignon, 16 % merlot, 3 % cabernet franc.

Fruits noirs, café, encre, âtre, tabac, bouche structurée, souple, fraîche, élégante, frais, de l’éclat, long, ample, juteux, très pur. Du naturel.