Contre la perte ou le vol, les skis connectés au smartphone
Le drame du skieur ? Ne pas trouver son ski après une chute. Si cela arrive rarement sur les pistes balisées, où l’on perd généralement ses skis à quelques mètres autour de soi et dans une neige peu profonde, c’est une autre paire de manches en hors-piste. Là, on ne glisse pas sur de la moquette façon Courchevel, et pour peu que l’on se trouve au Japon, dans la mythique Niseko où les précipitations sont colossales, on risque de vite déchanter.
Beaucoup de skieurs rapportent devoir chercher leurs skis parfois pendant quarante minutes, sur des pentes où il ne faudrait pas stationner, car souvent avalancheuses. Désormais, avec la balise connectée Ze Tracker collée aux skis et un téléphone 3G ou 4G dans la poche, vos skis ne vous échapperont plus. Développé par l’entreprise chamoniarde Z Safetech, le dispositif se présente sous la forme d’un boîtier à fixer sur l’avant de chaque ski, relié à une application smartphone. Il fonctionne dans un rayon pouvant aller jusqu’à trente mètres si le ski est immobilisé. Le mode alerte repère quant à lui les skis en mouvement jusqu’à 200 mètres. L’autonomie du système est de deux cents heures et la batterie peut résister jusqu’à une température de moins 40 degrés.
Un antivol pratique
Ze Tracker fait aussi office d’antivol. Si une personne malveillante s’empare de vos skis pendant que vous êtes tranquillement en train de savourer une tartiflette, l’application se met à sonner. Comme pour une alarme de voiture. Une petite révolution dans le milieu de la montagne, qui, pendant la saison du ski, peut recevoir quelques âmes mal intentionnées ou, tout simplement, étourdies, qui se trompent de skis. À Tignes, mille plaintes sont déposées, chaque année pour vol de skis. Des dizaines de spatules sont d’ailleurs retrouvées lors des opérations de nettoyage. Sachant qu’une paire ski peut coûter entre 500 et 700 euros, cela peut valoir le coup pour certains d’investir une centaine d’euros dans un système antivol.
Outre ce nouveau système qui nécessite un smartphone, des ingénieurs sont en train de mettre au point des systèmes de géolocalisation des skieurs en difficulté. L’idée est qu’il puisse fonctionner via un réseau indépendant ne nécessitant ni connexion Internet ni téléphone portable. Une application avertirait directement le peloton de gendarmerie de haute montagnaise (PGHM) de la localisation du skieur. Cette avancée est présentée comme la prochaine innovation importante dans le domaine du ski. Arva, le fabricant de DVA (détecteur de victimes d’avalanches), planche sur le sujet bien entendu. Ze Tracker ne dispense pas de l’usage d’un DVA qui représente le moyen le plus sûr de retrouver une victime, avec la pelle et la sonde. Sans pelle, le temps de recherche est multiplié par deux. Avec une sonde, on gagne dix minutes. Une éternité lorsque l’on sait qu’au bout de trente-cinq minutes d’ensevelissement, les chances de survivre ne sont plus que de 34 %.