Manuel Valls veut s’attaquer aux « insécurités » de la mondialisation
Le Premier ministre a pris la parole dans Les Echos pour formuler des propositions contre les méfaits de la mondialisation. Un thème en vogue avant l’élection présidentielle.
En attendant que François Hollande se décide pour une éventuelle candidature à l’élection présidentielle, son Premier ministre Manuel Valls entend réagir après le Brexit et l’élection de Donald Trump, des coups de théâtre électoraux imputés notamment à la remise en cause de la mondialisation.
La mondialisation « synonyme d’insécurités »
Manuel Valls avait déjà défendu la semaine dernière à Berlin « une mondialisation au service du peuple. » Comment y parvenir, alors qu’il reconnaît ce mercredi dans une tribune aux Echos qu’elle est devenue « synonyme d’insécurités » pour « les classes moyennes et populaires »?
« Insécurité économique », avec depuis 30 ans l’entrée des pays d’Europe centrale et de la Chine dans le commerce international. « Insécurité » du fait d’évoluer dans « un grand tout uniformisé » par les accords de libre-échange. « Insécurité » enfin face à la crise migratoire. Trois insécurités renforcées par deux injustices, la concurrence déloyale des pays émergents et l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales, analyse le Premier ministre.
Exiger plus de « réciprocité »
Pour faire face à ce diagnostic sévère, Manuel Valls demande une application plus ferme de la « réciprocité » en matière commerciale. Les produits importés de pays ne respectant par l’accord de Paris sur le climat pourraient ainsi être davantage taxés. Pour lutter contre la concurrence fiscale entre partenaires commerciaux, l’impôt sur les sociétés devrait être harmonisé.
Le Premier ministre propose également de « continuer à porter » la taxe européenne sur les transactions financières, qui peine à voir le jour, et de « taxer les entreprises dans les Etats où leur chiffre d’affaires est réalisé et au prorata de celui-ci. »
Autant de réponses très techniques, et très longues à mettre en oeuvre. Alors que l’échéance électorale est toute proche.