Intérêts personnels et généraux
En matière d’économie, de manière générale, j’approuve le plus souvent un fervent défenseur du libre marché. Cependant, je ne le défends pas systématiquement. Dernièrement, par exemple, ma direction m’a envoyé à un meeting à Nantes au cours duquel j’en suis venu à devoir en exposer les limites. Car le libre marché dévoile selon moi ses limites dès lors qu’on s’intéresse à la question de l’environnement. Pour ceux qui ne connaissent pas ce concept, le mieux est de prendre ici un exemple. Lorsqu’une industrie polluante tient ses comptes, il s’intéresse à ses propres rendements et montants. Chaque pêcheur néglige toutefois d’estimer les frais qu’elle cause aux autres : les conséquences de la surexploitation des ressources, en particulier. Un problème non négligeable, car le coût matériel pour l’ensemble de la communauté est de fait plus important que les coûts supportés par chaque industriel. Lorsque chaque pêcheur se limite à sa propre pêche, il délaisse le coût réel pour l’ensemble de la population. De fait, la pollution surpasse le degré socialement admissible, parce que les entreprises respectent leurs propres intérêts, même s’ils foulent au pied ceux de la société. En définitive, la somme de tous les choix individuels des producteurs et des consommateurs n’aboutit pas à un résultat socialement idéal. C’est vraiment là un exemple criant où le libre marché trouve sa limite. Seule une intervention publique est souhaitable. Parce que livrés à eux-mêmes, des producteurs, des clients, voire des pays tout entiers, ne se soucient pas des portées de leurs activités sur le monde. Chaque industriel doit donccoûte que coûte sensibilisé aux coûts réels. Au passage, je souhaiterais dire un mot sur ce séminaire à Londres. La direction a fait le pari de faire appel à une nouvelle agence pour organiser celui-ci, et je dois dire que l’organisation était au top. Voilà le site de l’agence, si vous projetez d’organiser un événement.