A Calais, «Migrants dehors!», Marseillaise et doigts d’honneur

Une grosse centaine de manifestants, une vingtaine d’interpellés ­dont un général en retraite­-, un paquet de journalistes, quelques pétards, quelques Marseillaise, des échauffourées, des jets de gaz lacrymogènes. La manif interdite anti-­migrants des islamophobes de Pegida samedi devant la gare de Calais s’est dispersée dans le calme.

Devant le buffet de la gare, beaucoup de crânes rasés, David Rougemont et son fils Gaël, les deux Calaisiens qui avaient été pris à partie et essuyé des projectiles de participants à la manifestation de soutiens aux migrants du 23 janvier – Gaël Rougemont avait sorti un fusil de chasse et fait mine de leur tirer dessus­ -, et puis le général en retraite Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère. Selon Nord Littoral, David Rougemont avait participé à la précédente manifestation islamophobe de Pegida à Calais le 8 novembre 2015 devant la gare, au cours de laquelle un Coran a été en partie brûlé. Des identitaires sont là, mais aussi des commerçants calaisiens. Denis, 54 ans, ouvrier à Châlons­-en-­Champagne, est venu avec des amis de Douai : «Il y a des terroristes dans les immigrés», avance-t-il. Et puis, : «je suis pas raciste mais on est un pays, catholique. Ils veulent mettre des mosquées partout, la charia en France, voiler les femmes. Bientôt vous verrez, on va tous voter Marine Le Pen. Moi je ne l’aime pas, mais je vote pour elle». Il assure : «On n’est pas des fachos, on est des patriotes, on en a ras-­le­-bol». De quoi ? Il a peur de perdre son travail. «On est descendu à 27 heures par semaine, chômage technique. Les immigrés, on va les mettre où, on va leur donner quel travail. Moi je suis senior, si je perds mon boulot, je fais comment ?» Son héros ? «Mitterrand. C’est lui qui nous a donné la cinquième semaine. C’est un homme comme ça qu’il faudrait à la France. Ou un Poutine.»

«La manifestation est interdite. Repartez chez vous»

Un gendarme prend un porte-voix «La manifestation est interdite. Repartez chez vous». Huées, slogans. «On est chez nous !», «Antifa fils de pute !», «Antifa où es tu ?» Doigts d’honneur. Marseillaise. Drapeau identitaire flamand. Drapeaux tricolores. Re­Marseillaise. «La police avec nous !» «Liberté d’expression !» «Migrants dehors !» «Vive Calais !» «Hollande, démission !» Et le classique identitaire : «Europe, jeunesse, révolution !» Hostilités envers les journalistes, surtout si on a des traces de boue sur les bottes, preuve qu’on a marché dans la «jungle». Quelques-uns refusent de répondre : «Vous n’avez qu’à interroger vos copains No Border !», les militants pro-migrants.

Un homme plaqué au sol, mais ligotées dans le dos. Une femme : «bon, ben c’est fini, je défendrai plus les forces de l’ordre.» Une commerçante du marché de Calais, venue avec son mari et sa fille, a les larmes aux yeux : «J’ai perdu 60% de mon chiffre d’affaires depuis un an. Au marché ce matin, on aurait pu jouer au foot avec les autres commerçants tellement il y avait peu de monde. Certains d’entre nous n’ont pas 10 euros pour finir le mois.» Elle pense que c’est à cause de l’image que les migrants donnent de sa ville. «Ils n’ont pas demandé à vivre tout ça, mais pourquoi ils s’en prennent aux routiers ? Vous imaginez le routier anglais qui veut rentrer chez lui après quatre semaines de route, la peur au ventre ?» Autre grief : «On voit des migrants pousser des caddies remplis, alors que certains Calaisiens ne finissent pas le mois. Il y a des boutiques dans la jungle, des restaurants. Ils ne paient aucune taxe, nous on croule sous les impôts.» Échauffourées, lacrymos. Le général Piquemal, ancien commandant de la légion étrangère, est interpellé.

A leur place, «on partirait aussi» 

«Des interpellations ont eu lieu, les regroupements sont terminés. La police a fait un remarquable travail et je les en remercie très sincèrement», a indiqué Natacha Bouchart, maire LR de Calais, dans un communiqué. «Je ne saurais accepter que Calais soit le terrain de jeu des extrémistes, d’un côté ou d’un autre, et force doit rester à la loi.» Elle a ajouté : «A l’issue de la manifestation, un individu apparenté « antifa » a été interpellé à la statue du Général de Gaulle, alors qu’il était en train d’y apposer un drapeau d’extrême gauche. Pris en flagrant délit, il a été emmené au commissariat.» 

Le quotidien local Nord Littoral a par ailleurs déposé plainte jeudi contre des internautes qui leur ont envoyé des menaces de mort, dans des commentaires Facebook, et des messages privés. Extrait : «J’espère qu’il va vous arriver comme à Charlie Hebdo en pire. (…) On va violer vos enfants» ou encore : la roue tourne et nous allons tous sortir les armes» et aussi : «Vous inquiétez pas. Ils finiront tondus et brûlés vifs comme les autres connards de politiciens.» Objet de leur ire? Le 29 janvier, Nord Littoral avait titré : «Gilbert Collard défendra les deux fachos calaisiens», c’est à dire Gaël et David Rougemont. De l’autre côté du pont, dans une boulangerie, une femme s’étouffe d’indignation : «Mais on est parti où là? J’ai même vu des gens qui disaient « Dehors les Bougnoules! » Des gens venus de partout, même de Berlin! Mais qu’ils les laissent tranquilles les étrangers. Qu’est­-ce qu’on ferait, nous ? On partirait aussi. Dans n’importe quel pays, pour fuir. J’en tremble.» Près du pont, un migrant afghan regarde la masse des gendarmes et des policiers, sans comprendre ce qu’il se passe derrière. On lui explique. «C’est mauvais pour nous», dit-il.

Haydée Sabéran Lille, de notre correspondante

Assange crie « victoire » et réclame sa liberté

Londres – Julian Assange a cri « victoire » vendredi et appel le Royaume-Uni et la Sude le laisser libre aprs plus de trois ans de confinement dans l’ambassade d’Equateur Londres, confort par la dcision d’un comit de l’ONU.

« Victoire!« , a lancé dans l’après-midi le fondateur de WikiLeaks en apparaissant, teint pâle, en cravate, barbichette et cheveux blancs, au balcon de l’ambassade, malgré le rejet par Londres et Stockholm des conclusions de ce comité.

« Comme c’est bon!« , a-t-il ajouté, très ému, s’adressant à un petit groupe de sympathisants. Évoquant ses enfants, il a ajouté: « Il est temps qu’ils retrouvent leur père. Cela arrivera, d’une manière ou d’une autre« .

Plus tôt dans la journée, Assange avait appelé, lors d’une conférence de presse, la Suède et le Royaume-Uni à « appliquer le verdict » du comité de l’ONU, affirmant que cette décision était « légalement contraignante« .

Ce comité a appelé à mettre fin à sa « détention arbitraire » mais les gouvernements britannique et suédois ont immédiatement rejeté cet avis, Londres laissant entendre qu’Assange serait arrêté s’il mettait un pied hors de l’ambassade.

Julian Assange, 44 ans, a été « arbitrairement détenu par la Suède et le Royaume-Uni depuis son arrestation à Londres le 7 décembre 2010« , a estimé le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, dans des conclusions publiées vendredi à Genève.

-Décision ‘ridicule’ pour Londres-

Le comité appelle « les autorités suédoises et britanniques » à « mettre fin à sa détention » et à respecter son droit à être « indemnisé« .

Ces dernières ont répliqué que cette décision ne changeait rien, ouvrant le débat sur son caractère contraignant ou pas.

« Nous rejetons catégoriquement l’affirmation selon laquelle Julian Assange est victime d’une détention arbitraire« , a dit un porte-parole du gouvernement britannique. « Le Royaume-Uni a déjà dit clairement aux Nations unies qu’il contesterait formellement l’opinion de ce groupe de travail« .

Considérant que l’Australien, accusé de viol par une Suédoise, est un « fugitif« , le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a jugé « ridicule » l’avis de l’ONU.

Même réaction à Stockholm : « Le gouvernement n’est pas d’accord » avec ce comité, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

Un porte-parole de l’ONU a tempéré : « la décision en elle-même n’est pas contraignante mais elle l’est de façon indirecte« , a expliqué à l’AFP Xabier Celaya.

Les Etats « n’ont pas d’obligations à l’égard du groupe de travail, mais ils en ont à l’égard des conventions (…) ils sont liés par leurs propres lois et leurs engagements (…) c’est pourquoi la décision est indirectement contraignante« , a-t-il souligné.

Un avocat suédois d’Assange, Thomas Olsson, interrogé par l’AFP, a fait valoir que « si la Suède attend des autres pays qu’ils suivent les recommandations de l’ONU, alors elle doit elle-même respecter ces décisions« .

« Nous pouvons demander au parquet de réviser le mandat d’arrêt mais nous allons d’abord leur laisser une chance de montrer qu’ils respectent la décision des Nations unies« , a-t-il souligné.

-‘Honte à la Grande-Bretagne!’-

Quito a affirmé de son côté qu’Assange était fondé à recouvrer la liberté, estimant que le lanceur d’alerte australien faisait l’objet d’une « persécution politique« . « Il est temps que les deux gouvernements (britannique et suédois, ndlr) corrigent leur erreur« , a déclaré à la presse le ministre des Affaires étrangères Ricardo Patiño.

En attendant que la situation s’éclaircisse, M. Assange s’est gardé de sortir de l’ambassade, devant laquelle journalistes et sympathisants avaient patienté toute la journée dans l’espoir de le voir apparaître.

« Honte à la Grande-Bretagne! Nous demandons que Julian Assange puisse se rendre librement à l’hôpital pour motifs humanitaires« , a crié Elsa, keffieh palestinien autour du cou, au mégaphone.

Personnage controversé, défenseur héroïque des libertés pour ses fans, égocentrique en mal d’attention pour ses détracteurs, Julian Assange nie le viol dont on l’accuse.

Les magistrats suédois ont émis contre lui un mandat d’arrêt européen et souhaitent l’entendre à l’ambassade d’Équateur.

Assange refuse en effet de se rendre en Suède de peur d’être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks, en 2010, de 500.000 documents classés secret défense sur l’Irak et l’Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques. La principale source des documents publiés, le soldat américain Bradley Manning (devenu Chelsea), a été condamné à 35 ans de prison pour espionnage

Fabuleuses au foyer : lettre ouverte aux mamans connectées

Toi, la maman 2.0, sache-le : je suis comme toi.

Toi qui as posté un selfie, coiffée d’une charlotte, alors que tu étais « à 7 », prête à passer en salle d’accouchement ;

Toi qui inondes mon fil d’actualité des dernières nouvelles de la purée de carotte de ton chérubin ;

Toi qui mets en scène ta vie de famille avant de la publier sur Instagram, en prenant bien soin d’y appliquer un filtre discret, pour feindre le naturel ;

Toi qui es trop absorbée par ton smartphone pour remarquer que ton fils remonte le toboggan, bloquant ainsi une dizaine de petits innocents ;

Toi qui jalouses les blogueuses qui ne vêtissent leur progéniture que de Tartine et Chocolat, et dont les coussins brodés sont, tu ne sais par quel miracle, scintillants et à leur juste place ;

Toi qui te rassures en constatant que ta belle-soeur est encore plus accro à Facebook que toi ;

Toi qui éveilles la convoitise de tes amies, bernées par l’image impeccable que tu leur laisses entrevoir sur les réseaux sociaux ;

Toi qui exaspères les mères parfaites qui, elles, n’ont pas besoin d’une pause iPhone sur le banc du parc :

Besoin d’exister

J’ai besoin de m’évader. Après avoir joué les matons pendant plus de 9 heures d’affilée, évitant ainsi à un tube de dentifrice d’être avalé et à une boîte de cacao d’être éventrée, j’ai besoin de lâcher les fauves dans une aire de jeux, de me poser et de penser à autre chose. Mon seul compagnon étant mon smartphone à cette heure de la journée, on m’y trouve généralement plongée.

J’ai besoin d’exister. Puisque personne ne voit les exploits que j’accomplis au quotidien derrière les portes de mon foyer, pas même les bénéficiaires en question, qui ont encore du mal à m’octroyer un « s’il te plaît » ou à me gratifier d’un « merci », j’ai besoin de reconnaissance. Et je dois confesser que quelques likes sous une photo de mes anges blonds m’apportent un peu de réconfort, comme une rémunération de mon travail précieux mais invisible.

J’ai besoin d’envoyer un e-mail. Croyez-le ou non, je dois envoyer cet e-mail maintenant, tout de suite, alors que les enfants font mousser le bain, et ce, pour la pérennité de ma micro-entreprise.

Derrière les portes des foyers

À l’heure où, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, nous avons sous les yeux un aperçu de ce qui se passe derrière les portes des foyers, aperçu certes parfois lourd, voire carrément voyeuriste, certains se rient des MILK (Mother I’d Like to Kill), d’autres jugent les mères-façades. Mais qui voit l’appel des mères qui, au fond, cherchent à être reconnues ?

À l’heure où une maman sur deux serait accro à son smartphone, certains condamnent l’omniprésence de la technologie dans la vie de famille, d’autres applaudissent les courses en ligne et autres applications qui facilitent la vie des mères. Mais qui offre à sa voisine une heure de baby-sitting pour lui permettre de respirer un peu, autrement qu’un iPhone à la main ?

Et qui verra que, peut-être, elle a besoin de vraies amies, denrée rare depuis que les mères passent leur temps à se comparer sur Facebook ?

À l’heure où toutes formes de ressources sur la parentalité sont disponibles en ligne, les mères se ruent sur les articles du type « Les 5 Secrets des mamans idéales ». Mais qui leur dira qu’elles n’ont pas besoin d’être parfaites pour être avant tout des fabuleuses ?

Le maire divers droite Luc Jousse à nouveau en délicatesse avec la justice

Le maire divers droite de Roquebrune-sur-Argens (Var) Luc Jousse a été mis en examen jeudi pour favoritisme et détournement de fonds publics, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Draguignan. «M. Jousse a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les autres protagonistes du dossier, et il doit verser une caution de 40 000 euros en guise de garantie de représentation et de réparation s’il venait à être condamné à une amende», a détaillé Ivan Auriel, procureur de la République de Draguignan.

L’affaire pour laquelle Luc Jousse a été mis en examen remonte à 2010. Dans le cadre de l’aménagement d’un port sur le ressort de sa commune, une délégation de service public (DSP) avait été passée avec une société dont le dirigeant avait, selon le parquet, «des liens étroits avec le maire». Cet ami du maire s’était vu dédommager de 400 000 euros lorsque la DSP avait finalement été annulée. Il s’agit, pour le parquet, d’une gestion «cavalière» des fonds publics.

Plusieurs condamnations à son actif

Luc Jousse avait déjà été condamné en appel, en avril 2015, à cinq ans de privation de ses droits civiques (et donc cinq ans d’inéligibilité) et 20 000 euros d’amende pour détournement de fonds publics, pour avoir notamment abusé de l’utilisation de cartes d’essence de sa commune. Luc Jousse s’est pourvu en cassation.

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L’élu avait par ailleurs été condamné le mois suivant, toujours en appel, à 10 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité pour provocation à la haine ou à la violence raciales pour des propos tenus en 2013 après un incendie dans un campement de sa commune abritant une communauté rom. Luc Jousse avait alors déclaré : «Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours».

AFP

Julian Assange, « cyber-warrior » en cage

Londres – Dfenseur hroque des liberts pour ses fans, gocentrique en mal d’attention pour ses dtracteurs, Julian Assange a atteint une renomme mondiale en 2010 en publiant sur internet les « War Logs », documents classs secret-dfense dvoilant des abus commis par l’arme US en Afghanistan et en Irak.

Réfugié depuis plus de trois ans à l’ambassade d’Équateur à Londres pour échapper à une extradition vers la Suède, le fondateur de Wikileaks, 44 ans, a fait connaître cette organisation qui veut « libérer la presse« , et « démasquer les secrets et abus d’État« . Elle a dévoilé des milliers de télégrammes diplomatiques américains, devenant définitivement la bête noire de Washington.

Julian Assange, ancien hackeur, est désigné « homme de l’année » 2010 par Time magazine et Le Monde, et distingué par de nombreux défenseurs des droits de l’Homme.

Mais la même année, la vie de l’Australien blond à l’enfance nomade bascule lorsqu’il a est accusé –à tort, dit-il– de viol et d’agressions sexuelles en Suède.

Visé par un mandat d’arrêt européen, le « cyber-warrior« , bourreau de travail à l’intelligence fine, est rapidement arrêté et assigné à résidence en Grande-Bretagne.

Après avoir épuisé tous ses recours, l’ancien hacker finit par pousser le 19 juin 2012 la porte de l’ambassade d’Équateur à Londres, pour y demander l’asile politique.

Plus de trois ans et demi plus tard, il vit toujours reclus dans cet immeuble en brique rouge à Knightsbridge, dans des conditions « misérables« , selon son ami Vaughan Smith.

Il y retrouve une clandestinité qui lui est familière, rappelant le temps où il évitait de dormir deux nuits de suite dans le même lit et changeait constamment les puces de son téléphone pour effacer les traces.

Mais c’est aussi l’une des premières fois de sa vie qu’il reste aussi longtemps au même endroit, lui qui fut baladé de gauche à droite dès sa plus tendre enfance, au gré des amours de sa mère.

– L’homme le plus dangereux du monde » –

Christine Ann Assange, une artiste, s’est séparée du père de Julian avant même sa naissance. Jusqu’à l’âge de 15 ans, le futur fondateur de Wikileaks vivra dans plus de trente villes australiennes différentes et fréquentera plusieurs écoles avant de se poser à Melbourne.

Doué, il étudie les mathématiques, la physique et l’informatique, mais sans obtenir de diplôme. Déjà, il est happé par la communauté des hackers, où son esprit brillant séduit, et commence à pirater les sites de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudo de « Mendax« .

C’est à cette période qu’il a un fils, Daniel, dont il se disputera la garde avec la mère.

Lorsqu’il accède à la notoriété avec Wikileaks, il est célébré comme un génie informatique et un messie libertaire. « L’homme le plus dangereux du monde« , titre un biographe.

Mais rapidement, les critiques l’emportent. En provenance des autorités bien sûr qui l’accusent de mettre des vies en danger et le traitent de paria. Mais aussi d’anciens amis et collaborateurs qui décrivent un personnage égocentrique, obsessionnel et paranoïaque.

Dès 2010, le porte-parole de l’organisation, l’Allemand Daniel Domscheit-Berg, prend ses distances et son livre critique nourrira plusieurs films. Chargé de rédiger l’autobiographie d’Assange, Andrew O’Hagan finit lui aussi par jeter l’éponge avec ce verdict définitif: « l’homme qui se targue de dévoiler les secrets de ce monde ne supporte par les siens. »

Depuis, l’étoile d’Assange n’a cessé de pâlir. Disant constamment être victime de « persécutions« , il a brouillé son image de cyber-guerrier de l’information et perdu de nombreux soutiens.

La plupart des grands médias qui l’ont soutenu en diffusant ses scoops ont pris leurs distances. Il a changé plusieurs fois d’avocats. S’est fâché avec son éditeur.

Un noyau dur est resté fidèle et continue à relayer son combat avec Wikileaks, notamment lorsqu’il s’agit d’apporter son soutien à Edward Snowden, l’un des « successeurs » de l’Australien.

Mais celui qui se targue d’avoir inventé « le premier service de renseignements du peuple au monde » et d’avoir popularisé les lanceurs d’alerte semble aujourd’hui bien esseulé.

À Rétromobile, une Ferrari pour un record du monde des enchères

On s’en souvient, l’an passé, lors de la dernière vente Rétromobile : la Ferrari 250 California Spyder avait décroché le record mondial de l’année pour une automobile : 16,3 millions d’euros ! Cette année, Artcurial Motorcars présente l’une des voitures les plus emblématiques de l’histoire du sport automobile, la Ferrari 335 S Spider à carrosserie Scaglietti de 1957, châssis 0674, qui provient de la collection de Pierre Bardinon. Elle est estimée entre 28 et 32 millions d’euros (lot n°170)…

« À la fois oeuvre d’art et reine de la vitesse, elle représente le nectar de l’exception : beauté…

L’épidémie de Zika déjà bien installée en Martinique et Guyane

«Des mesures appelées à évoluer.» La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a fait un point ce mercredi matin sur la situation en France et dans les territoires d’Amérique, sur l’épidémie de Zika, insistant sur la situation des femmes enceintes. «Nous suivons la situation en temps réel. Face à une situation d’alerte, tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité de nos compatriotes et la protection des femmes enceintes, pour qui le risque est très élevé. Je me rendrai avant la fin du mois dans les départements français d’Amérique.»

D’abord des données précises : «L’épidémie est aujourd’hui installée en Martinique et en Guyane, avec respectivement 2 287 et 245 cas» présumés, a révélé la ministre. «Dix cas autochtones ont également été confirmés en Guadeloupe et un cas à Saint-Martin. Au total, depuis le début de l’épidémie dans les départements français d’Amérique, 20 femmes enceintes ont été détectées positives au virus Zika. Ces femmes font l’objet d’un suivi renforcé, aucune malformation n’a été détectée à ce jour. Deux cas de syndrome de Guillain Barré [des troubles neurologiques, ndlr] ont par ailleurs été pris en charge, l’un d’entre eux est toujours en réanimation au CHU de Fort-de-France.» S’agissant de la métropole, «neuf cas importés de Zika ont été pris en charge depuis le début de l’année. L’un d’entre eux, de retour en métropole après un séjour dans une zone touchée par le virus, présente une forme neurologique de l’infection».

Quelques cas de transmission sexuelle

Aujourd’hui, dans la très grande majorité des cas, l’infection est anodine. «Le virus ne donne lieu à aucun symptôme, ce qui complique sa détection et donc son endiguement, a noté la ministre. Dans des cas plus rares, les effets du virus sont plus graves et peuvent entraîner un syndrome de Guillain Barré, c’est-à-dire des complications neurologiques sévères. Le lien entre la contamination de femmes enceintes et le développement de malformations congénitales est par ailleurs très fortement suspecté.» A cela s’ajoute le fait que quelques cas de transmission sexuelle ont été notifiés. Sur ce dernier point, la ministre a annoncé qu’elle venait de saisir le Haut Conseil de la santé publique pour qu’il recommande ou non «l’emploi du préservatif pour les femmes enceintes ou en âge de procréer en zones d’endémie, ou dont le compagnon est suspect d’être infecté».

Les mesures – à coté bien sûr de celles sur la lutte antivectorielle, qui consiste à faire disparaître les lieux où le moustique se reproduit (eaux dormantes, etc.) – sont toutes centrées sur la femme enceinte. Ainsi, les Agences régionales de santé de Martinique et de Guyane ont désormais en charge «un suivi et une prise en charge spécifiques pour les femmes enceintes résidant dans les territoires concernés». A titre conservatoire, dans ces territoires, il est même recommandé de «différer les dons de gamètes et les assistances médicales à la procréation (AMP)». En somme, on arrête toutes procréations artificielles. La ministre a annoncé, également, un renfort des équipes hospitalières, en particulier en réanimation.

 «Informer, pas alarmer»

Enfin, on avait senti une divergence d’appréciation entre la ministre de la Santé et celle de l’Outre-mer sur le fait ou non de voyager dans ces régions pour les femmes enceintes. Marisol Touraine s’est montrée insistante. «Ma volonté n’est pas d’alarmer. Ma responsabilité est d’informer, de protéger en particulier les femmes enceintes». Et de répéter son conseil : «L’avis du Haut Conseil de la santé publique recommandait aux femmes enceintes ayant un projet de déplacement dans des territoires touchés de reporter leur voyage. J’ai officiellement formulé cette recommandation ce même jour, et je l’ai rappelée le 28 janvier dernier. Là encore, les zones concernées ne sont évidemment pas seulement les départements français d’Amérique. La même recommandation vaut pour tous les pays d’Amérique latine concernés.» 

Eric Favereau

La Corée du Sud annonce un programme de relance économique

Soul – La Core du Sud a dvoil mercredi un plan de relance, y compris 4,5 milliards d’euros de dpenses publiques, afin de donner un coup de fouet une conomie qui souffre de la baisse des exportations et d’un taux de chmage lev chez les jeunes.

Le plan de relance est annoncé par le ministère des Finances au moment où la quatrième économie d’Asie a vu ses exportations plonger de 18,5% en janvier sur un an, le plus fort recul en plus de six ans.

Les exportations comptent pour plus de 50% du Produit intérieur brut (PIB) de la Corée du Sud, selon la Banque mondiale.

« Le gouvernement va mobiliser tous les moyens et les ressources à sa disposition pour relancer la consommation intérieure et les exportations pendant le premier trimestre et aider à créer de nouveaux emplois« , a indiqué le ministère dans un communiqué.

Le gouvernement va avancer au début d’année les dépenses déjà prévues et les prêts aux entreprises, et injecter à ce titre dans l’économie 21,5 milliards de wons supplémentaires (16,2 millions d’euros).

Les dépenses publiques jusqu’au mois de mars seront augmentées de 6.000 milliards de wons (4,5 milliards d’euros), à 144.000 milliards de wons.

Un programme visant à réduire les taxes sur les véhicules particuliers et qui est arrivé à terme en décembre sera prolongé jusqu’en juin.

Les ventes de voitures ont reculé de 40% en janvier en Corée du Sud.

Avec ces mesures, « nous nous attendons à augmenter la croissance de 0,2 point de pourcentage au premier trimestre« , a commenté le ministre adjoint des Finances Lee Chan-Woo, selon l’agence Yonhap.

« Nous devons renforcer l’élan au premier trimestre pour qu’il se répercute sur l’économie pendant les trimestres suivants« , a-t-il poursuivi.

La Banque centrale a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2016, à 3%, en citant comme facteur d’explication l’essoufflement de l’économie chinoise, premier marché d’exportation de Séoul.

En 2015, la Corée du Sud a connu son taux de croissance le plus faible depuis 2012 (2,6%), ce qui s’explique par la chute de ses exportations dans un contexte de ralentissement économique global et de chute des cours du pétrole. En 2015, les exportations ont chuté de 8%.

Le chef étoilé franco-suisse Benoît Violier se serait suicidé

Le chef cuisinier franco-suisse Benoît Violier est décédé dimanche à son domicile, en Suisse. « En fin d’après-midi, la police de l’Ouest lausannois est intervenue à Crissier, où elle a découvert, à son domicile, le corps sans vie du célèbre cuisinier, âgé de 44 ans, a indiqué la police cantonale vaudoise dans un communiqué. L’intéressé aurait mis fin à ses jours à l’aide d’une arme à feu. » Une enquête a été ouverte afin d’établir les circonstances exactes du décès. « Par respect pour la famille », les autorités ne feront aucun autre commentaire. « La famille prie par ailleurs les médias de laisser les proches tranquilles pour l’instant afin qu’ils puissent se recueillir dans le calme et la paix », précise la police.

Titulaire des trois étoiles depuis 1998, Benoît Violier devait assister ce lundi à Paris à la remise des étoiles du guide Michelin. C’est également à Paris, en décembre dernier, qu’il avait été couronné par la première édition de La Liste, nouveau classement des meil­leurs restaurants du monde, distinguant les 1 000 meilleurs restaurants du monde en compilant les notes de 187 guides gastronomiques, pondérées par des avis d’utilisateurs de sites participatifs tels que TripAdvisor et des critiques de presse.

Les autres chefs choqués

Le célèbre chef français au chapeau noir Marc Veyrat s’est dit « anéanti » sur son compte Twitter. « La planète est orpheline de ce chef d’exception, Benoît Violier », a-t-il affirmé. « Nous sommes bouleversés par la disparition de Benoît Violier, chef à l’immense talent. Nos pensées vont à sa famille et à ses équipes », a pour sa part tweeté le guide Michelin, qui doit dévoiler lundi son guide 2016 des restaurants étoilés. Jean-François Piège, autre grand cuisinier français, a, lui, salué « un immense chef » et a fait part de son « immense tristesse ». La chef étoilée Anne-Sophie Pic s’est dite « terriblement attristée ». « Une pensée affectueuse à sa famille, à ses équipes. Je n’ai pas de mots », a-t-elle écrit sur Twitter.

Le 12 décembre dernier, le Restaurant de l’hôtel de ville à Crissier, que Benoît Violier dirigeait aux côtés de sa femme, était arrivé à la première place de « La Liste », un palmarès des « mille tables d’exception » dans le monde réalisé sous l’impulsion du Quai d’Orsay pour répondre au classement britannique controversé des « 50 Best ». Ce restaurant trois étoiles, situé près de Lausanne, devançait ainsi le new-yorkais Per Se, autre établissement triplement étoilé au Michelin dirigé par le chef américain Thomas Keller. « C’est fabuleux, c’est exceptionnel pour nous. Ce classement va stimuler encore plus l’équipe », s’était réjoui Benoît Violier, qui avait repris les rênes du restaurant avec sa femme Brigitte en 2012.

Spécialiste de la préparation du gibier

Passé chez Joël Robuchon à Paris, ce meilleur ouvrier de France avait succédé à la tête du Restaurant de l’hôtel de ville de Crissier, ouvert il y a 60 ans, aux chefs suisses Frédy Girardet puis Philippe Rochat, mort en juillet dernier après un malaise à vélo. « Benoît Violier avait dit dans plusieurs interviews qu’il avait perdu ses deux pères en 2015, son véritable père en avril et son mentor, Philippe Rochat », relevait dimanche soir Le Temps sur son site internet.

Par le passé, d’autres grands chefs cuisiniers ont également mis fin à leurs jours. Le 25 février 2003, Bernard Loiseau, le chef de l’hôtel restaurant La Côte d’Or à Saulieu en France, se suicide à l’âge de 52 ans. Il était l’une des étoiles de la gastronomie française, à l’égal de Paul Bocuse et de Georges Blanc, se présentant souvent comme « le seul cuisinier au monde à être coté en Bourse ». La même année, le 3 décembre 2003, un cuisinier moins célèbre, le chef Pierre Jaubert, propriétaire et chef de l’Hôtel de Bordeaux, à Pons en France, deux pavillons au guide Michelin 2003, s’est aussi donné la mort.

Benoît Violier, Rochelais d’origine, fils de viticulteur, avait obtenu la nationalité suisse il y a deux ans, selon Blick, un autre journal suisse. Sacré cuisinier de l’année 2013 par l’édition suisse du Gault & Millau, Benoît Violier était un passionné de chasse et spécialiste de la préparation du gibier. Lièvre à la royale, chamois, mouflon, ainsi que des bécasses – dont la consommation au restaurant est permise en Suisse à la différence de la France – sont parmi les plats proposés dans son établissement, qui promeut aussi une cuisine de saison faisant une large place au bio. Le restaurant de 50 couverts, qui a décroché trois étoiles au Michelin il y a une vingtaine d’années, propose des menus de 195 à 395 francs suisses (entre 180 et 365 euros).

Taubira critique la déchéance de nationalité dans un livre surprise

L’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira publie aux éditions Philippe Rey un livre, Murmures à la jeunesse, dans lequel elle critique l’extension de la déchéance de la nationalité qui l’a poussée à quitter la Place Vendôme, selon son éditeur. «Déchéance de nationalité : peut-être est-ce faire trop de bruit pour peu de chose ? Peut-être serait-il plus raisonnable de laisser passer ? Je ne suis sûre de rien, sauf de ne jamais trouver la paix si je m’avisais de bâillonner ma conscience», écrit Christiane Taubira dans une présentation de ce livre de 96 pages publiée sur le site internet des éditions Philippe Rey.

«L’absence totale d’efficacité, unanimement reconnue, suffit-elle pour renoncer à la déchéance ? Non, bien sûr». Mais «osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ? Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où ils seraient regroupés ? Quel aveu représente le fait qu’un pays n’ait les moyens ni de la coercition, ni de la persuasion envers l’un de ses ressortissants ? Quel message d’impuissance, réelle ou présumée, une nation enverrait-elle ainsi ? Oui, le principe est dur à entendre mais il est intangible», écrit-elle encore.

«Déchoir des terroristes, qui songerait à s’y opposer ? Binationaux ou non ! Mais quel effet sur les mêmes ? Ils ne meurent ni Français, ni binationaux, ils meurent en morceaux. D’ailleurs étaient-ils binationaux, les neuf qui ont semé la mort et la désolation dans Paris ce soir du 13 novembre ? Par contre, ils en ont tué, des binationaux : vingt-sept ! Trois fois plus qu’eux. Ne s’excluent-ils pas eux-mêmes de la communauté nationale ?», écrit également l’ancienne garde des Sceaux.

Christiane Taubira a quitté le ministère de la Justice mercredi, remplacée par Jean-Jacques Urvoas. Elle a donné une conférence vendredi à la New York Université (NYU). L’Assemblée nationale entame vendredi en séance l’examen de la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats de novembre.

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— Midi Libre (@Midilibre) February 1, 2016

Ce texte, contresigné par Christiane Taubira avant sa démission, prévoit l’extension de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme, fortement critiquée à gauche. Manuel Valls a depuis proposé une nouvelle version du texte expurgée de toute référence à la nationalité dans le projet constitutionnel et qui renvoie la faculté de prononcer une déchéance au juge judiciaire.

AFP