Le Medef attaqué aux Prud’hommes par l’un de ses anciens directeurs

Paris – Le Medef est poursuivi aux Prud’hommes par l’un de ses anciens directeurs adjoints, qui lui rclame 750.000 euros de dommages et intrts pour « licenciement abusif », a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information du Parisien.

Anton Molina, ancien responsable de la communication et ex-directeur adjoint du syndicat patronal, avait été congédié par le Medef en juillet 2013, quelques jours après l’élection de Pierre Gattaz au poste de président de l’organisation.

M. Molina, salarié du Medef pendant dix ans et considéré comme proche de l’ancienne présidente Laurence Parisot, assure avoir découvert son licenciement dans la presse.

Lors de l’audience, qui s’est tenue mardi au tribunal des Prud’hommes de Paris, son avocate a réclamé 400.000 euros au titre du licenciement abusif présumé, et 350.000 euros pour des heures supplémentaires non payées, effectuées durant plusieurs années.

L’organisation patronale n’a « fourni aucun élément justifiant son licenciement, qui est intervenu en deux semaines à peine, alors que ses compétences et son professionnalisme étaient reconnus et soulignés par tous« , a assuré à l’AFP l’avocate de l’ex-directeur adjoint, Me Isabelle Grelin.

Selon elle, les heures supplémentaires dont le paiement est demandé ont été effectuées à un moment où « ses fiches de paie précisaient bien qu’il n’était pas cadre dirigeant« , les cadres dirigeants ne pouvant revendiquer le paiement des heures supplémentaires.

Elles sont réclamées « compte tenu de la manière dont il a été traité après dix ans d’engagement, nuit et jour, soir et week-end au service des entreprises françaises« , a ajouté Me Grelin.

Contacté par l’AFP, ni le Medef ni l’avocat de l’organisation n’ont souhaité faire de commentaire.

Laurence Parisot et Pierre Gattaz se sont affrontés à plusieurs reprises ces dernières années. Ce dernier avait notamment empêché l’ancienne patronne du Medef de postuler à un troisième mandat en 2013.

Le délibéré est prévu début décembre.

Mike Horn : « L’aventure est la richesse des pauvres »

Toute sa vie, il a voulu aller vers l’inconnu. Il a descendu l’Amazone, suivi la ligne de l’équateur sur 40 000 kilomètres, bouclé le tour du pôle Nord, durant la longue nuit polaire. Ses connaissances sur la nature, sa splendeur et ses dangers, ses combines de terrain représentent son plus précieux trésor. Il aurait dû mourir dix fois, mais il est toujours là. De passage à Paris, pour la sortie de son livre Vouloir toucher les étoiles (XO), Mike Horn, ce conquérant de l’impossible, âgé de 49 ans, nous parle de ses dernières aventures en Himalaya, de son épouse récemment emportée par la maladie et de son appétit de vivre tous les jours au maximum.

Quelle forme d’aventure êtes-vous allé chercher en Himalaya ?

Mike Horn : Le défi consistait à gravir quatre sommets de 8 000 mètres à la suite, sans oxygène, sans porteurs, sans cordes fixes. Dans le groupe, j’étais le novice. Autrefois, j’avais bien escaladé la cordillère des Andes culminant à 6 000 mètres, mais je ne savais pas si j’allais tenir le coup plus haut. Je pensais compter sur les autres, mais le guide suisse Jean Troillet m’a laissé me débrouiller tout seul. Je ne vous dis pas combien j’ai galéré dans le couloir des Japonais. Traditionnellement, je suis un voyageur au long cours. J’accomplis des traversées en bateau, à ski ou en kayak. Mais à aucun moment, je n’ai eu à affronter la raréfaction de l’oxygène. C’est très déstabilisant. La pente est de plus en plus raide, plus technique, puis tout se ralentit, et cela devient presque plus intéressant que d’avancer vite. C’est une bataille sans fin contre l’épuisement. Il faut tout donner dans un temps bref, mais l’émerveillement est puissant, l’état de grâce incroyable. On m’a dit de ne pas m’éterniser au sommet. Mais une fois là-haut, je n’arrivais pas à bouger, malgré toute la volonté du monde. Tu vois ta vie passer seconde après seconde. Ton esprit se balade au-dessus des nuages, et tu te dis : je peux mourir, ce n’est pas grave. Mais, heureusement, l’esprit de survie est tapi quelque part en moi. Une petite voix très lointaine m’a dit : Fous le camp ! »

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En redescendant, qu’est-ce qui vous prend de donner votre piolet, assurance-vie de tout grimpeur, à un alpiniste en difficulté ?

C’est la nuit, il a fait une chute spectaculaire. Sous le choc, il a perdu son sac, ses gants, son matériel. Il hurle comme un cochon en train de se faire égorger. Je le rassure, mais il vire dingue, marmonne que son piolet a disparu et que je ne peux le laisser comme ça. Je n’ai pas la force de le traîner, nous sommes à la limite de la zone de la mort. Mais, en même temps, je ne peux pas l’abandonner. J’hésite, et lui cède mon piolet, en espérant le récupérer plus bas, mais le gars, une fois arrivé au camp III, refuse de me le rendre. Cloîtré dans sa tente, il est hystérique. Je me dis que je ne vais pas empoigner un gars que je viens de sauver.

Pourtant, vos compagnons d’expédition vous font comprendre que vous n’avez pas le choix.

Effectivement, on me fait comprendre que j’ai déconné, et que, même si je dois me battre, il faut que je récupère mon piolet. Ce que je fais, finalement, sans hésiter, pour sauver ma peau. Je comprends que la montagne au-delà de 7 000 mètres n’est pas une place pour aider l’autre. La peur de mourir fait que l’homme devient fou, et cela peut devenir dangereux. Cela dit, la montagne, c’est aussi du partage. Si j’avais été dans la même situation, j’aurais aimé que l’on vienne me secourir. C’est vrai que j’ai été choqué par le comportement de cet alpiniste. Plus tard, pourtant, au K2, quand j’apprends que trois jeunes Iraniens sont en perdition au sommet du Broad Peak, je suis incapable de repartir sans avoir tenté quelque chose, même si cela doit compromettre notre expédition. Au téléphone, le père d’un survivant me suppliait de les secourir. Au bout d’un moment, j’ai réalisé qu’il me donnait de fausses informations sur leur localisation. Ce père de famille était prêt à dire que la Terre est plate pour que les recherches se poursuivent. Je savais que c’était trop tard, mais par respect pour sa douleur, j’ai accepté de continuer, en vain. Ce père avait besoin que l’on tente l’impossible pour accepter le pire.

Qu’est ce que vous avez appris en Himalaya ?

J’ai appris la patience, à accepter l’échec, à nouer des contacts au cours de l’effort. Quand on est au bout du rouleau et que l’on voit son copain s’épuiser à faire la trace, on ne peut qu’apprécier son effort, et cela m’incite à faire la même chose. La montagne est un sport d’équipe.

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Votre épouse était la fée de vos aventures, comment vivez-vous son absence ?

C’était une femme faite pour moi. Je suis un homme d’action et elle m’a donné la liberté de faire tout ce que j’ai accompli. On m’a souvent demandé comme je pouvais risquer ma vie alors que les miens m’attendaient, si j’étais inconscient ou terriblement égoïste. Mais qui dit que je ne donne rien en échange à ma famille. Mon épouse a géré l’organisation de mes expéditions, car elle voulait que je rentre à la maison. Une chose est claire : je rentre par amour. Ce sentiment m’accompagne à chaque exploration. Dans les moments critiques, perdu à des milliers de kilomètres, la force du lien se révèle. Cathy avait préparé son départ, en partageant le travail avec nos deux filles. Quand elle est décédée, c’était presque facile. Annika et Jessica ont pris le relais auprès de moi. Puis, tous les trois, nous sommes partis au K2. Nous avons traversé en voiture la Russie, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Pakistan. On leur a transmis cette certitude que la vie vaut d’être vécue et explorée, parce qu’on ignore quand tout finira. Les années passent, je deviens plus sage, mais je n’ai rien perdu de mon enthousiasme. J’ai besoin de cet élan pour avancer, de réaffirmer que je suis vivant. Plus on avance dans l’âge, moins on aspire au mouvement. Je ne veux pas mourir à petit feu.

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Les scientifiques ont découvert de l’eau sur Mars. Seriez-vous tenté d’en faire le théâtre de nouvelles aventures ?

C’est un voyage attirant. L’environnement est semblable au pôle Nord, où j’ai passé deux ans en solitaire. Mais c’est un projet d’au moins seize ans. Il faut déjà quatre ans pour aller sur Mars. Et je serai trop vieux. L’homme a détruit la Terre. Pourquoi aller sur Mars, y mettre nos empreintes, alors qu’il y a encore tant de choses à découvrir et à protéger sur notre planète. Je rêve de travailler avec les requins, de traverser le désert de Namibie et Okavongo. L’année prochaine, je pars pour un tour du monde par les deux pôles. En mourant, les artistes lèguent leurs œuvres, l’architecte ses monuments. J’aime penser que je laisserai l’envie de vivre libre. Toute ma vie, j’ai cherché à aller au-delà du mur, pour m’enrichir de l’intérieur. Et cette démarche, tout le monde peut l’adopter à son échelle. La vraie valeur dans la vie est en nous, et la Bourse peut s’écrouler, cela ne changera rien. Les riches peuvent se payer de beaux exploits. Ils achètent le frisson, car leur vie est fade. Et c’est en cela, à mon sens, que je considère l’aventure comme la richesse des pauvres.

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1% des entreprises françaises concentre 97% des exportations, d’après l’Insee

L’économie française reste ultra-dominée par les très grandes groupes, puisque 1% des entreprises concentraient en 2013 97% de l’exportation, 65% de la valeur ajoutée et 55% de l’emploi du secteur marchand, selon une étude de l’Insee publiée mercredi, qui observe par ailleurs un effet positif du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).

Ces 24 000 entreprises représentent également 85% de l’investissement, avec plus de 500 000 euros annuels investis pour chacune, selon l’enquête de l’Insee. A l’inverse, une entreprise sur deux n’a pas investi du tout en 2013. Par ailleurs, entre 2012 et 2013, les plus grandes entreprises ont majoritairement été en croissance, tandis que plus de la moitié des entreprises de plus petite taille ont vu leur valeur ajoutée diminuer.

En 2013, les 2,4 millions d’entreprises françaises, hors secteurs agricole et financier, ont réalisé un chiffre d’affaires hors taxe global de 3 700 milliards d’euros et une valeur ajoutée de 986 milliards d’euros, soit 52% de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie du pays. L’investissement est «en recul malgré un effet positif des créations d’entreprises», précise en outre l’institut, qui souligne que «l’investissement corporel brut hors apports recule à nouveau en 2013 de 1,8%, après -2,7% en 2012». Néanmoins, l’Insee constate que l’entrée en vigueur, en 2013, du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), a eu «un effet positif sur le taux de marge», et a «permis aux entreprises d’intégrer les exonérations de charges dans leur comptabilité dès 2013».

Selon Hervé Bacheré, économiste à l’Insee, «il s’est vraiment passé des choses avec le CICE». Il «semblerait» que le recours au CICE se soit amplifié en 2014, alors que l’année précédente, les petites entreprises étaient pour certaines «réticentes à faire la paperasse», a-t-il commenté. Ainsi, depuis 2012, le coût horaire de la main d’oeuvre a augmenté de façon plus modérée en France que dans d’autres pays européens, comme l’Allemagne, l’Italie, ou le Royaume-Uni: +1,1% en moyenne par an dans l’industrie (+2,1% dans la zone euro), et +0,8% dans les services marchands (+1% dans la zone euro). «Cette hausse modérée tient notamment à l’entrée en vigueur» du CICE, commente encore l’Insee.

AFP

Marchés: Wall Street ouvre sans direction, Dow Jones +0,03%, Nasdaq -0,03%

New York – La Bourse de New York a ouvert sans direction lundi, prudente aprs quatre semaines conscutives de hausse en attendant de nouveaux rsultats et une runion de la Rserve fdrale: le Dow Jones prenait 0,03% et le Nasdaq affichait un recul de mme ampleur, -0,03%.

Wall Street avait fini en nette hausse vendredi, continuant de se réjouir de voir les banques centrales européenne et chinoise prêtes à soutenir l’économie, et poussée par les bons résultats de stars des technologies: l’indice vedette Dow Jones Industrial Average avait gagné 0,90% à 17.646,70 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,27% à 5.031,86 points.

NasdaqNyse

Paris : un hôtel-roue novateur bientôt installé sur la Seine ?

Un hôtel sur la Seine ? Un projet incroyable, mais qui pourrait bien voir le jour. Comme le révèle Le Journal du dimanche, l’agence d’architecture SCAU basée dans la capitale a en effet imaginé un concept novateur d’hôtel en forme de grande roue, animée par le courant du fleuve. Les architectes expliquent à l’hebdomadaire que ce Wheel Hotel, « tout en bois, destiné à s’installer de manière éphémère sur les quais, en face de monuments exceptionnels », « s’inscrit dans le mouvement » de revalorisation du fleuve parisien, alors que la maire socialiste de ParisAnne Hidalgo vient d’annoncer qu’elle allait rendre piétonne une partie de la voie Georges-Pompidou à l’été 2016.

Le concept, « inédit dans le monde », selon les architectes, proposera donc aux Français et aux touristes une expérience peu banale, où la vue de la chambre d’hôtel ne cesse de changer. En effet, leur structure, qui pourrait faire penser à la grande roue panoramique de la Concorde, offre à la place des capsules habituelles 19 chambres d’hôtel. La roue tournant grâce au courant du fleuve, « la vue évolue sans cesse », expliquent les architectes Maxime Barbier, Luc Delamain et Guillaume Baraïbar, cités par le JDD. « On est tantôt au ras de l’eau, tantôt au-dessus des toitures des immeubles des alentours », promettent les concepteurs.

« Autonome en énergie »

Les capsules, censées être parfaitement insonorisées « pour être parfaitement déconnectées du milieu urbain », comprennent une chambre à coucher, une douche, un lavabo et des toilettes. Les concepteurs ont imaginé des capsules « vertes », l’eau de chaque chambre étant rationnée. Ils assurent par ailleurs que cet hôtel très particulier est « autonome en énergie », le courant du fleuve alimentant notamment les batteries.

Le Wheel Hotel présente toutefois quelques petits inconvénients. Par définition, il tourne, et donc, les clients devront parfois attendre pour pouvoir se rendre dans leur chambre, ou en sortir. Selon le JDD, il faudra compter entre 300 et 400 euros pour une chambre dans cet établissement, qui tourne à raison d’un tour toutes les trente minutes.

Les architectes imaginent une installation temporaire, qui ne dépasserait donc pas les six mois, comme l’oblige la loi française sur les bâtiments provisoires. Mais pour son installation, il faut maintenant convaincre aussi bien la Mairie de Paris que les Voies navigables et les Architectes des bâtiments de France.

La cagnotte «antigrève» de l’UIMM jugée en appel

La caisse noire du patronat est de retour au tribunal, rejugée en appel à partir de ce lundi. En première instance, Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), gestionnaire de l’antique cagnotte dite «antigrève» de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM, principale branche du Medef), avait été condamné à trois ans de prison dont un ferme. Une peine sévère, compte tenu de l’ancienneté des faits. «Une période en juge une autre, philosophait alors son avocat, Me Jean-Yves Le Borgne. Financer les syndicats fut la mission historique de l’UIMM, même si on peut juger la méthode un peu vieillotte.»

Initiée en mai 68 et depuis judicieusement placée en Bourse, la caisse noire avait culminé jusqu’à 600 millions d’euros sous le règne de DGS (de 1995 à 2007). Les grèves n’étant plus ce qu’elles étaient, elle a fini par servir à arroser les syndicats dits réformistes : «Achats d’espaces publicitaires à prix d’or, location de stands au même prix, achats de journaux syndicaux», a égrené DGS. Soit une enveloppe de 495 000 euros entre 2002 et 2007 (seule période retenue pénalement, prescription oblige), dont 380 000 pour la seule CFTC et zéro pour la CGT. Un coup de pouce initialement de nature strictement logistique, doublé d’un arrosage à prendre au pied de la lettre : «Le dialogue social c’est pas un combat ou une guérilla, et il n’est pas anormal que la partie qui dispose de moyens facilite les transports et la restauration de l’autre partie.» Le Medef ayant depuis toujours sous-traité à l’UIMM les négociations sociales, tout cela ne servait selon DGS qu’à établir un «dialogue sain et constructif», en offrant le boire et le manger, le gîte et le couvert.

Remises d’espèces

Poussé par d’anciens dignitaires patronaux non poursuivis pour cause de prescription, DGS avait fini par en concéder un peu plus à la barre : oui, il aurait aussi remis des «espèces», en mains plus ou moins propres, à des dignitaires «syndicaux». Y compris cette fois la CGT ? «Je ne peux aller plus loin. Les versements étant toujours effectués entre quatre yeux, la personne qui reçoit pourra toujours nier.»

Reste que les mouvements en liquide (16 millions d’euros recensés sur la période 1995-2007) auront davantage bénéficié aux dirigeants patronaux : 850 000 euros versés en cash à une quinzaine de dignitaires, en complément de salaires occultes. A ce titre, l’UIMM avait été condamnée en première instance, en tant que personne morale, à 150 000 euros d’amende pour abus de confiance. Une première historique pour le syndicat patronal. Mettant tout le monde dans le même sac, mais sans vraiment rechercher l’étendue ou la pluralité des bénéficiaires de la caisse noire, le jugement de première instance s’était contenté de pointer que son utilisation, loin de simplement servir à «fluidifier» le dialogue social, selon l’expression désormais culte de DGS, aura surtout «jeté le discrédit sur tous les décideurs de la vie politique et économique du pays».

Renaud Lecadre

Allemagne : accord sur la fermeture de centrales au charbon

Berlin – Les nergticiens RWE, Vattenfall et Mibrag vont obtenir sur les sept prochaines annes 1,6 milliard d’euros de ddommagement du gouvernement allemand en change de la fermeture de plusieurs de leurs vieilles centrales au charbon, a annonc samedi le ministre de l’Economie.

Cet accord a été passé au terme de plusieurs mois d’âpres discussions entre le suédois Vattenfall, les allemands RWE et Mibrag et le ministère de l’Economie.

Il prévoit qu’entre 2016 et 2019, plusieurs centrales au charbon dans le secteur rhénan (ouest) et dans l’est du pays sortent petit à petit du réseau d’alimentation électrique.

Pendant quatre ans, ces centrales ne seront utilisées qu’en ultime recours, avant d’être finalement sorties du réseau.

A titre de compensation, les trois énergéticiens obtiendront une enveloppe compensatoire globale d’environ 230 millions d’euros par an et pendant sept ans, soit plus de 1,6 milliard d’euros au total.

En conséquence, le kW/h devrait augmenter de 0,05 centimes d’euro, selon le ministère de l’Economie.

« Cette mesure est importante pour atteindre nos objectifs environnementaux et, dans le même temps, pour que l’on n’en arrive pas à des dommages structurels dans les régions concernées« , a déclaré le ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, cité dans un communiqué du ministère.

« Elle représente pour les employés et les entreprises une solution bonne et acceptable« , a-t-il encore estimé.

Initialement, les services de M. Gabriel avaient élaboré un système de pénalités pour les anciennes centrales au charbon, mais la proposition avait suscité une levée de boucliers au sein du secteur, régions, entreprises et syndicats le dénonçant unanimement.

L’arrêt de ces centrales va entraîner la perte de 2,7 gigawatts, ce qui permettra dans le même temps de réduire d’ici 2020 les émissions de dioxyde de carbone entre 11 à 12,5 millions de tonnes par an, selon . Berlin s’est engagée à réduire d’ici 2020 de 40% ses émissions par rapport à 1990.

« Il s’agit purement et simplement de payer des milliards à RWE, Vattenfall et Mibrag pour la fermeture de centrales désuètes« , s’est énervé Oliver Krischer, des Verts, membre de la maigre opposition à la coalition conservateurs/sociaux-démocrates emmenée par Angela Merkel.

Le patron du syndicat de la chimie et de l’énergie IG-BCE, Michael Vassiliadis, a dit espérer que cet accord sera appliqué sans licenciement.

Le charbon représente en Allemagne quelque 40% de l’électricité brute produite dans le pays.

« Retour vers le futur » : y a-t-il un pilote dans la DeLorean ?

L’histoire est parfois d’une ironie cruelle. Avant de devenir une star mondiale avec le succès planétaire du film Retour vers le futur, la DeLorean est d’abord un immense échec commercial et industriel. Celui de John Zacchary DeLorean, ingénieur et homme d’affaires américain qui décide de créer une marque automobile à son nom en 1975 après avoir passé quinze années chez General Motors, se hissant jusqu’au poste de vice-président dont il démissionnera.

March 1979 — John DeLorean and His Famous DeLorean Car — Image by © Tony Korody/Sygma/Corbis © DR

L’homme ne manque pas de prestance, et sa haute stature, bien connue chez GM qui l’a débauché chez Packard, va servir d’étalon à une sportive de légende. La Pontiac GTO, la première « muscle car », va défrayer la chronique et propulser le premier constructeur de la planète au palmarès des sportives américaines. Mais, à 47 ans, DeLorean jugé cassant et autoritaire, décide de quitter ses pénates de Detroit pour se lancer dans l’aventure et devenir constructeur à part entière.

Sammy Davis Jr. en soutien

Sans fortune personnelle, il lui faudra d’abord réunir les fonds nécessaires et après avoir obtenu un financement de la Bank of America, il réussit à convaincre le monde du show-biz de participer au projet. Sammy Davis Jr. ou le présentateur du Tonight Show Carson mettront la main à la poche pour que, enfin, le 24 octobre 1975, John Z DeLorean crée officiellement sa compagnie.

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Sur le papier, l’aventure est belle avec un châssis poutre étudié par Lotus et habillé d’une carrosserie dessinée par le grand maître de la voiture de sport, Giorgetto Giugiaro. L’originalité tient autant dans sa construction en acier inoxydable que dans la cinématique de ses portes papillon, utilisées une seule fois sur la Mercedes 300 SL. Mais les déconvenues se sont accumulées dès le début du projet, l’architecture à moteur rotatif central du prototype initial (Citroën-Wankel) devant être abandonnée pour raisons techniques au profit d’un moteur V6 PRV (Peugeot Renault Volvo) installé en porte-à-faux arrière, comme sur les Alpine A310 de l’époque. Il en démontera plusieurs afin de mieux s’en inspirer et pénétrer ses secrets de fabrication.

Deux entrées à l’usine

Mais alors que les plans s’échafaudent avec une volonté d’originalité et d’innovation marquantes, le constructeur sur le papier se devait d’en être un autre sur le terrain. En raison d’un montage économique complexe basé notamment sur l’obtention de substantielles subventions, l’usine DeLorean fut finalement installée en Irlande du Nord en 1978. Chasseur de primes, DeLorean avait bien compris que de puissantes aides viendraient à son secours s’il installait ses ateliers dans cette contrée ignorant tout de la construction automobile. Subventionnée à 60 % par la Grande-Bretagne qui en attendait 3 000 emplois et voulait prouver là sa volonté de rebâtir une nation déchirée entre catholiques et protestants, la production DeLorean a finalement échoué à Dunmurry, à quelques miles de Belfast. Il y avait deux entrées dont la légende a établi qu’elles étaient réservées chacune à une confession. En réalité, c’était juste pour des raisons pratiques.

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Les premières DMC 12 (12 pour 12 000 dollars, prix envisagé aux débuts) sortiront en 1978 à l’état de prototypes. Il y avait un soubassement en fibre de verre, un châssis poutre en double Y sur lesquels venaient s’accrocher des panneaux en acier inoxydable brossé acheté à prix d’or en Allemagne. En raison de sa complexité technique, les coûts de production étaient élevés, mais aussi les retours en après-vente. L’étanchéité des portes laissait notamment à désirer tout comme les performances du pauvre V6 PRV (Peugeot, Renault, Volvo) emprunté aux 604, Tagora, Renault 30 ou Volvo 260, la seule à être exportée aux États-Unis. Pour cette raison, c’est cette version portée de 2.6 à 2.8 l pour compenser la dépollution (déjà) qui sera retenue, les 150 ch vus sur l’Alpine dégringolant à 130 ch en version US.

Performances misérables

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Autant dire que ses performances misérables n’auraient jamais permis à Marty d’atteindre en quelques secondes les 88 mp/h (141 km/h) nécessaires au voyage dans le temps. La forme, même avec sa calandre simpliste, recueillait presque tous les suffrages, mais le fond manquait terriblement de consistance. Les suspensions, largement empruntées à Lotus qui fabriquait aussi le châssis, avaient pourtant de la tenue, mais, même au début des années 80, on ne s’improvise plus constructeur. Prévue pour être produite à 12 000 exemplaires par an, la DMC 12 ne comptera que 9 200 véhicules assemblés en deux ans lorsque la firme fit faillite en 1982, perdant 200 millions de dollars dans l’aventure. John DeLorean, mêlé à tort à une affaire de trafic de cocaïne, ne se relèvera pas de la suspicion attachée à son nom. Il disparaîtra en 2005.

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Bien loin des Corvette et Porsche, plus puissantes et moins chères qu’elle, la DeLorean ne connaîtra qu’une gloire posthume. Alors que le scénario de Retour vers le futur imaginait que la machine à remonter le temps serait un frigo, le producteur fit valoir qu’il ne voulait pas avoir sur la conscience une vague de gamins jouant à s’enfermer, imitant Marty McFly, dans un réfrigérateur. Le frigo fut remplacé par cette DeLorean, peut-être parce qu’en 1985, date de sortie du film, la voiture jugée ringarde par les scénaristes ne risquait plus de fâcher le constructeur. Cet alter ego de la 403 de Colombo a disparu des catalogues, mais survit tout de même puisque les deux tiers roulent encore. Il y a même une société au Texas qui a racheté les droits, le stock de pièces et se dit capable de refaire, sur une base existante, une voiture quasi neuve. Et pour 70 000 dollars, on pourra même se procurer une réplique de la voiture de Marty McFly, de quoi se faire un film.

 

Sous le capot de la DeLorean DMC 12 (1981-1983)

 

 

Cylindrée : 2 849 cm3

Type : V6 à 90° (PRV) essence, injection électronique

Disposition : porte-à-faux arrière

Puissance : 130 ch à 5 500 tr/min

Couple : 22.0 mkg à 2 750 tr/min

Transmission : roues arrière

Boîte de vitesses : 5 rapports ou BVA 3 rapports

Dimensions : 4,27 x 1,99 x 1,14 m

Coffre : non communiqué

Poids : 1 288 kg

0 à 100 km/h : 9,5 s

Vitesse maxi : 193 km/h

Poids/Puissance : 9,90 kg/ch

Consommation : non précisé

Prix : 24 000 dollars en 1983

Consultez notre dossier : Retour vers le Futur, 30 ans après

Israël-Palestine, Moirans, Fessenheim… le point sur l’actualité ce mercredi matin

Israël-Palestine. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon doit rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas aujourd’hui en Cisjordanie. Hier, il rencontrait les dirigeants israéliens, qu’il a mis en garde contre un usage excessif de la force.

Isère. Des violences ont éclaté hier soir à Moirans : des gens du voyage ont brûlé des voitures et coupé des voies SNCF pour demander que deux des leurs bénéficient d’une autorisation de sortie de prison.

Calais. Interpellé dans «l’appel des 800», Bernard Cazeneuve maintient sa ligne faite d’«humanité» et de «fermeté» dans la gestion du dossier de Calais.

Banlieues. François Hollande a été accueilli par des huées lors de sa visite, hier, dans une pépinière d’entreprises à la Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Il a annoncé des mesures pour l’emploi, la formation et les quartiers.

FN. Le procureur a requis la relaxe contre Marine Le Pen, qui comparaissait hier pour avoir fait un parallèle entre les prières de rue musulmanes et l’Occupation.

Nucléaire. Le gouvernement donne à EDF jusqu’en 2016 pour déposer sa demande d’arrêt de Fessenheim, la plus ancienne centrale nucléaire française. Le processus serait ainsi enclenché avant la présidentielle, un calendrier pour le moins politique.

Ligue des champions. Lyon a perdu 3-1 hier face au Zenit Saint-Pétersbourg. Ce soir, le PSG affrontera le Real Madrid.

La Bourse de Paris ouvre en légère hausse

Paris – La Bourse de Paris a ouvert en lgre hausse mercredi (+0,38%), dans une sance dpourvue de rendez-vous majeur, le march restant sur ses gardes la veille d’une runion trs attendue de la BCE.

A 09H00 (07H00 GMT), l’indice CAC 40 prenait 17,56 points à 4.691,37 points. La veille, il avait perdu 0,64%.

Cac 40 (Euronext)